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Vos questions / nos réponsesBonjour,
Cela fait un moment que je cherche une association constituée d'enfants d'alcooliques. S'il existe des milliers de groupes, d'associations pour aider les personnes concernées; je n'ai pas trouvé de groupe de pairs pour travailler ensemble sur les traumatismes que nous avons vécu lorsque nous étions enfants. Même les recherches en psychologie sont très pauvres à ce niveau.
J'ai ce sentiment que les enfants sont les grands oubliés dans cette histoire alors qu'il est clair que nous avons vécu un calvaire au travers duquel il est difficile de se (re)construire.
Quelqu'un.e aurait connaissance de groupes de paroles, de discussion, d'entraide sur ce sujet?
Ou alors d'en constituer un?
Bonne journée,
Sylvain
Bonjour Sylvain,
Vous avez raison sur le fait qu'il est difficile de trouver des groupes pour les enfants de parents alcooliques, enfants adultes notamment. Il y a pourtant tout un ensemble commun de traumatismes qui existent chez ceux qui ont vécu cette situation.
Par contre nous constatons qu'il est souvent difficile de trouver le moyen de mobiliser ces personnes sur "leurs" difficultés tellement elles sont dans le souhait d'aider le parent qui boit ou encore dans la colère et le rejet vis-à-vis des comportements de ce parent.
Mais pour en venir à votre question je vous signale tout de même l'existence de l'association Al-Anon/Al-Ateen qui s'adresse normalement aux conjoints des personnes alcooliques (partie Al-Anon) et aux enfants des personnes qui ont un problème d'alcool (partie Al-Ateen). Je ne sais pas si cela peut satisfaire votre recherche mais c'est une piste. Voici son site : https://al-anon-alateen.fr/
Cordialement,
le modérateur d'Alcool info service.
Bonjour,
Je suis fille d'un alcoolique (et femme d'un alcoolique à mon tour...). De par mon expérience, il est plus facile de parler des dégâts provoqué par son conjoint que par ses parents. Pour ma part, je le ressent du fait que je porte ma responsabilité dans mon couple alors que j'étais victime passive dans mon enfance. Pour autant, je vois les blessures que cela a laissé dans ma vie, je vois comment ça influence mon comportement de tout les jours, et je l'ai écrit dans un autre post, je m'inquiète de l'héritage générationnel que cela engendre. Quand j'étais ado, j'ai remarqué que je ne me sentais à l'aise qu'avec d'autres ado aux familles dysfonctionnelles. Les familles parfaites (s'il en existe vraiment) me laissaient trop perplexes et mal à l'aise. Et je ressentais bien trop de colère de ces camarades qui se plaignaient de leur famille sans soucis. "Papa m'a puni parce que je suis rentré avec 1heure de retard, je suis trop triste...." moi de toute façon j'aurai bien pu rentrée avec une semaine de retard personne ne s'en serai rendu compte! Ça génère de fait une frontière infranchissable entre les enfants "normaux" et les autres "à problème" et une profonde incapacité à se parler. Et puis plus que tout, je refusais de voir la moindre pitié dans leur yeux, leur paroles réconfortantes m'étaient insupportable, c'est presque de la haine et de la rage que ça provoquait en moi.
Un jour, un de ses ados "normal" qui avait appris ma situation (en campagne tout arrive à se savoir) m'a dit "Si j'avais un père comme le tien, ce ne serait que justice de le tuer dans son sommeil, ne pas le faire est criminel". J'ai jamais été aussi bouleversée par ces paroles, un gars qui n'y connaissait rien et qui se permettait de juger de l'extérieur depuis sa petite vie parfaite!!!
Donc oui, au delà même des blessures qui se forment en nous (peur, insécurité, manque de confiance, honte, traumatismes, et j'en passe), il y a également l'orientation sur notre vie en recherchant l'entourage de personnes blessées comme nous qui au moins ne nous jugeront pas. Et par conséquent, nous prenons le risque à notre tour de devenir dysfonctionnels envers nos enfants.
Que de gâchis!!! Et sincèrement, je ne vois même pas comment accompagner ces enfants, je ne vois même pas quel soutien leur apporter et comment les protéger. Aucun suivi psychologique, aucun système aurait pu apaiser ou amoindrir les blessures de mon enfance. Et avec toutes les années qui ont passées, j'aime toujours mon père et je comprend sa maladie et je n'y peux rien de plus. La vie est ainsi faite. Certains enfants se sont construit en opposition à leur enfance, et bannissent l'alcool et les problèmes totalement dans leur vie. Ils ont brisé l'héritage, ils l'ont rejeté. Je les envie pour cela, ils se sont construit une vie normale et se sont affranchis non pas des blessures mais des conséquences.Moi, je n'ai pas réussi alors que c'était bien mon intention il y a 20 ans.
Bonne journée
Merci pour vos réponses,
je vais voir avec le groupe "grandir" des al-anon.
Je pense qu'effectivement il y a des blessures profondes qu'il est difficile de guérir; mais si tout du moins l'on peut apprendre à mieux les comprendre et à vivre avec, ce serait un merveilleux grand pas.
S'il est évident qu'on peut reproduire certains schémas, je pense qu'il est possible de s'en émanciper par le pouvoir de la parole et de l'échange.
Mon père alcoolique a ruiné mon enfance et une partie de mon âge adulte, il est temps pour moi de m'accorder une vie pour soi , libérée de ce joug, autant que faire se peut.
Bonne journée.
Bonjour Sylvain,
Je suis actuellement exactement dans la même démarche que vous. Peut-être pouvons nous en constituer un si depuis votre recherche vous n'avez pas trouver d'autres groupes ? Ou en discuter ensemble ?
J'ai 33 ans aujourd'hui. Les relations avec mon père sont compliquées. Ma famille paternelle l'a toujours défendu. Couvert. Mon frère et moi nous sommes retrouvés complètement seuls alors que nous étions si petits... Et cela jusqu'encore aujourd'hui.
Actuellement en thérapie par rapport à ce vécu et l'impact sur ma vie d'adulte, je cherche à guérir/vivre avec les traumatismes laissés de l'alcoolisme de mon père. Ma thérapeute m'explique que je suis encore dans l'attente d'un père idéal, d'une relation père/fille idéale.
Prendre conscience que l'alcoolisme d'un père n'est pas normal, voir que malheureusement je ne suis pas la seule concernée avec mon frère, que nous ne sommes pas seuls, mais que nous pouvons tous nous aider et nous apporter l'écoute et le soutien dont on nous a tous tant privé, me permettra de continuer d'avancer dans ma thérapie et dans ma vie.
Merci par avance pour avoir pu déjà simplement, écrire ces quelques lignes.
Courage à nous tous.
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