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Parent d'une jeune SDF

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Bonjour

Je suis maman d'une jeune femme de 26 ans qui est SDF suite à une longue descente dans l'alcoolisme.

Je cherche à rencontrer ou à dialoguer avec des parents qui vivent une situation similaire.

Je me suis battue sans succès pour aider ma fille à se sortir de l'alcool.
En 6 années, elle a tout perdu dans cette longue route vers l'errance : des études brillantes interrompues, perdu les postes qu'elle a successivement occupés jusqu'à ne plus en chercher, perdu son appartement, perdu sa voiture, son compte en banque...
Envolés, les amis, les parents...
Au bout du compte, plus de solution que l'errance.

Le point de départ de son errance, fut, il y a plus de 6 ans, plusieurs longs mois de consommation de cocaïne, d'où elle s'est sortie seule, mais pour plonger dans l'alcool.

Je vais essayer au fil des prochains jours et échanges sur ce fil de discussion, de trouver le courage d'écrire ce que je vis, et d’être honnête dans mes témoignages.

Mes seules préoccupations à l'heure actuelle sont
-de maintenir le contact avec elle. Très difficile, (inconsciemment ou pas) elle a mis 800 km entre nous a cassé tous les téléphones que nous lui avions fournis son père et moi.
- de ne jamais la juger ou lui dire ce qu'il faudrait faire, mais lui renouveler sans cesse mon amour
- être prête à l'aider quand elle reviendra.
- de ne jamais oublier de relever la tête et de ne pas hurler de douleur.

Je n’arrête pas de me répéter que rien n'est immuable, et que tout change un jour, qu'il faut garder espoir mais au fond, je suis désespérée, dégoûtée par notre impuissance, et tellement attristée...

Espérant vous lire,
Cordialement
Marie

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18 réponses


Moderateur - 12/09/2014 à 10h34

Bonjour Marix,

Cela fait déjà un certain temps que vous avez laissé ce message mais vous n'avez pas eu de réponse pour le moment. Je me permets alors d'intervenir.

Pour aider les parents de personnes alcooliques il existe des associations offrant des groupes de parole. C'est très soutenant. Vous avez par exemple Al-Anon France, dont c'est le "coeur de métier" si j'ose dire. Vous avez aussi Alcool Assistance, qui est une association d'anciens buveurs mais avec dans certains lieux des groupes "entourage". D'une manière générale les associations d'ancien buveurs (La Croix bleue, Alcooliques Anonymes, Vie Libre...) sont susceptibles d'avoir des groupes pour les proches mais peut-être plus rarement que ces deux associations. Je vous invite à les rechercher sur Internet et à prendre contact avec elles.

Je comprends de la situation de votre fille qu'elle a dû faire probablement une dépression, notamment suite à l'arrêt de la cocaïne. L'alcool n'arrange rien évidemment. Son parcours chaotique et émaillé de ruptures doit être particulièrement traumatisant pour elle. Les traumatismes non "soignés" favorisent le développement d'addictions.

Le problème est que vous avez des contacts très à distance avec votre fille et que vous ne pouvez donc que très peu la conseiller et être entendue. Cependant je ne peux que vous encourager à adopter l'attitude que vous écrivez vouloir prendre. Elle me semble la bonne compte tenu du lien ténu qui existe entre vous. Il faut effectivement tout simplement réaffirmer son amour, sa présence, maintenir le lien pour le renforcer progressivement. C'est dans la force de ce lien que votre fille peut éventuellement un jour trouver la ressource pour vouloir remonter la pente. On peut lire le fait qu'elle ait mis 800km entre vous comme une volonté d'éloignement mais ce n'est pas forcément une volonté de séparation. Parfois on s'éloigne de ceux qu'on aime tout simplement pour leur éviter de voir la déchéance dans laquelle on est. Cela peut relever en partie d'un désir de vous protéger. Parce que vous comptez justement !

Vous annonciez dans votre message que vous alliez raconter ce que vous vivez. Je comprends que vous ne l'ayez pas fait comme vous n'avez pas eu de réponse. Cependant écrire ce qui nous arrive fait du bien. Alors, si vous en avez l'envie ou l'énergie n'hésitez pas à reprendre votre narration. Vous serez lue.

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 31/08/2015 à 11h53

Bonjour Marie

votre message datant d'un an je ne sais pas si cela est encore d'actualité.

En tout cas je me retrouve un peu dans la même situation que vous avec un fils alcoolique et maintenant dans la rue.

si vous êtes toujours sur le forum j'aimerai bien dialoger avec vous.

en tout cas je me retrouve tout à fait dans dans vos écris.

cordialement

Brigitte

Profil supprimé - 01/09/2015 à 10h34

Bonjour Brigitte et merci de m'avoir contactée

Je suis très triste de vous lire dans une situation aussi difficile mais échanger avec vous sera bénéfique pour nous deux et nos enfants.

Oui la situation de ma fille C. est toujours quasi identique.

Les points positifs, quand même il y en a et il faut les chercher pour surmonter la dureté de la situation :
Depuis le 4 mai 2014 où a démarré cette longue période d'errance, nous avons réussi sa soeur et moi même à garder le contact.
Sa soeur a réussi à faire accepter à C. une obligation morale de nous donner des nouvelles au moins tous les 10 jours, et depuis plus d'un an, C. s'y tient.
C'est un point positif, car malgré tout, elle tient à nous, et n'a pas coupé complètement les liens sociétaux.

Depuis , elle a voyagé et s'est installée à 300 km de chez moi, me permettant d'aller la voir une fois / mois.
Elle passe maintenant de squatt en squatt et ne dort plus dans la rue.
On se retrouve donc une fois / mois en ville, je l’emmène au resto et on passe un petit moment ensemble. Qlq fois, je lui achète du tabac, des vêtements, des livres.
D'une manière générale, je ne lui impose, ni mes venues, ni le resto, ni les achats : je lui propose, elle accepte ou pas.

Autre point positif, assez récent, grâce à un travail de fond d'une équipe locale formidable de l'association CAARUD AXESS, elle a obtenu depuis juin dernier le RSA, ce qui lui a permis d'arrêter "la manche". Le CAARUD continue à la suivre et à l'inciter pour la suite, CMU, logement, etc...

Comme dirait un de mes amis, ce sont des petites étincelles qui un jour, s'allumeront complétement.

Comme vous, j'imagine je passe d'espoir à désespoir régulièrement.
Je me sens souvent seule, la situation fait peur et honte à la plupart des gens.

J'ai eu une période difficile en janvier dernier, où j'ai pris conscience de ma fragilité.
Avant de sombrer physiquement, je suis allée voir une thérapeute d'hypnose, car j'étais suivie par un psy mais la thérapie ne donnait plus rien...
2 séances d'hypnose m'ont permis de respirer enfin et de tenir dans la durée.
J'essaie également depuis Janvier d'écrire ce qui se passe et ce que je ressens pour libérer une partie de cette charge.

Depuis plus le 4 mai 2014, j'ai perdu l'appétit, le sommeil, la joie. Mais je tiens bon !

Donnez moi des nouvelles de votre fils svp.

Dans l'attente de vous lire, merci encore infiniment de m'avoir contactée
Bien à vous
Marie


Profil supprimé - 06/09/2015 à 20h02

Bsr Marie.bsr Brigitte

Des histoires difficiles des enfants et qui par voie de conséquences engendre des maux dans le corps la tête des mamans, papa, parents en somme.
Que faire que dire comment comprendre....
Et malgré tout comme chevillé au corps on ne peut s'empêcher de laisser filer..
Il faut du courage et de la force c'est pas simple.
Continuez pour vous, elles, et rassembler ce qui est épars.

respect
Jean

Profil supprimé - 07/09/2015 à 13h39

Bonjour Jean

Un grand Merci pour votre soutien, vos mots réchauffent mon cœur.

La lecture de votre message m'a rappelé une de mes réflexions (nocturnes forcément) sur le sentiment de culpabilité.
Je vous livre cette réflexion comme elle m'est venue et telle que je l'ai écrit
(Soyez indulgent svp, ce n'est pas de la littérature, j'écris pour me libérer) ...

La sinistre litanie des « J’aurais dû ».

Sombres nuits que celles d’une Maman de SDF.
La sinistre ritournelle des « Si j’avais su » tourne en boucle dans ma tête dès lors que celle-ci est sur l’oreiller.
Et dans le silence de ces nuits de désespoir, viennent ensuite les « J’aurais dû ».

J’aimerai pouvoir affirmer que j’ai tout essayé, mais ce n’est pas vrai.
Si j’avais tout essayé, on n’en serait pas là aujourd’hui.
Tu n’en serais pas là, C.

On a beau reposer,relativiser la situation, ranger chaque élément dans sa boîte, rien n’y fait.
La culpabilité d’une mère impuissante est là, plus ou moins présente selon le temps, l’humeur, les événements.
Mais la nuit d’une maman de SDF se passe toujours à marée haute dans une mer d’angoisse et de culpabilité.

Profil supprimé - 10/09/2015 à 09h45

Bonjour Marie

Cela va certainement enfin s'arranger pour votre fille.
C’est déjà formidable que vous vous voyez de temps en temps et qu'elle donne de ses nouvelles régulièrement;
Grâce a cette association j'espère qu'elle va enfin s'en sortir !!!

je vais essayé de parler de mon fils.

Je ne sais pas par ou commencer !!!
nous l'avons vu il n'y a pas longtemps aux urgences où il a débuté un sevrage pour l'alcool,
mais au bout de 10 jours il est parti.
Grande déception !!!

Je ne sais pas où il est et ce qu'il fait peut-être est-il dans la rue .

Normalement il est dans un foyer mais souvent il préfère être dehors dans la rue plutôt qu'avec ses colocataires alcooliques.

Il y a deux ans il m'a écrit qu'il soufrait d'un mal depuis ses 11 ans. Je lui ai alors suggéré de me rejoindre si il le désirai dans un bistrot. je l'avais alors vu deux fois mais après notre entrevue il a bu sans arrêt et s'est retrouvé aux urgences.
Maintenant son téléphone ne sonne plus, il ne regarde pas les mails.
Difficile de le joindre .
J'ai téléphoné au foyer ils m'on dit de ne pas m'inquiéter qu'il repassera cette semaine.
J'attends donc de ces nouvelles.

Moi aussi les "j'aurais du "me remplissent la tête.

Mais ce n'était jamais assez grave pour que cela m'alerte.Je n'ai pas vu que déja au collège il y avait un problême, difficile d'accepter cela pour une maman!!!
Ce n'est que depuis qu'il est parti faire ses études qu'il a d'ailleurs ratées ( il y a 6 ans) que je me suis inquiétée pour lui.

Je pense qu' il a des conflits internes à force de ruminer seul dans son coin

tout cela est certainement un peu confus j'en suis désolée mais il est difficile d’expliquer tout cela .

Gardez espoir il n'y a que cela .

Cordialement

Brigitte

Profil supprimé - 11/09/2015 à 11h42

Je viens d'apprendre que mon fils est dans la rue en ce moment, nous allons essayé de le trouver !!!

Profil supprimé - 11/09/2015 à 12h30

Bonjour Brigitte

Ce n'est pas si confus que cela. Je me retrouve bcp dans votre récit.

J'ai depuis longtemps évacué le sentiment de deception. Je me concentre sur l'avenir et j'ai accepté le fait que dans un processus de sevrage d'une addiction, il y a forcement de nbx retour en arriére et d’échecs avant la réussite. Donc à chaque retour arriére, je me dis tant pis, on recommence.

J'ai également fait le deuil de mes ambitions de réussite scolaire ou professionnelle que j'avais pour C.
Sa vie sera différente de ce que j'imaginais mais bon, ce sera sa vie.
Je garde un objectif qu'elle soit en sécurité, en bonne santé et financièrement indépendante.

Je voudrais vous transmettre un conseil qui m'a énormément aidée : acceptez qu'il suive son propre chemin même si il est aux antipodes de ce qu'il faudrait et même si vous ne comprenez pas. Dites lui que vous l'aimez et que vous êtes toujours là.

Je ne dis plus à C. depuis "Il faut que" "Tu dois", je ne juge plus.
C'est ainsi que le dialogue a été renoué, et qu'elle m'appelle régulièrement.
Il faut être patient, tout bouge, tout change un jour ou l'autre

Je vais être absente pour 3 semaines et ne pourrai répondre à vos messages. Mais je reste en pensée à vos cotés et reprends contact avec vous dés mon retour.

Marie

Profil supprimé - 28/10/2015 à 19h33

bonjour,

mon fils est pris en charge par une assistante sociale de rue, il va faire une cure, mais le problème, c'est qu'il doit encore attendre un mois et demi et en attendant il boit pour ne pas être en manque
car il fait des crises d'épilepsie
il a été hospitalisé deux fois
mais comme il ne veux plus dormir dehors, il retourne au foyer
où il rebois car ses colocataires qu'il appréci sont tous de vieux alcoliques c'est pour cela qu'il préfère parfois la rue.En tout cas c'est ce qu'il nous dit.
la cure doit se faire dans la même ville donc il va être tenté d'allé les voir, c'est un vrai cercle vicieux

nous ne savont pas quoi faire !!!

Brigitte

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