Moderateur - 31/05/2022 à 16h06

Bonjour About,

Vous êtes épuisée et cela se comprend. Sa consommation d'alcool, son comportement, ses accidents.. rien ne semble devoir vous être épargné.

Mais pour autant vous ne pouvez pas le "sauver". Vous vous êtes, comme beaucoup de conjoint, investie du rôle de le protéger et de l'aider. Vous vous retrouvez confrontée à l'angoisse de "l'abandonner" car vous vous sentiriez responsable s'il arrivait quelque chose de dramatique. C'est vrai, il pourrait arriver "quelque chose" mais ce n'est pas vrai que vous devez forcément être responsable de lui.

Il est grand et même et vous n'êtes pas responsable de sa maladie. Par contre lui est responsable de ce qu'il choisit de faire. D'ailleurs peut-être peut-il se "saouler" d'autant plus qu'il sait que vous êtes là pour l'aider en cas de besoin ?
Peut-être aussi qu'en ne partant pas vous l'empêchez de se prendre en main en faisant ce qu'il faut faire à sa place ?

S'il y a quelqu'un qui devrait être un peu plus "égoïste" c'est peut-être vous, About. Vous décrivez une situation où vous n'êtes pas respectée. Vous vous retrouvez épuisée, vos enfant assistent à tout cela. Jusqu'où irez-vous encore ? Nous vous conseillons de vous poser, de faire un pas de côté pour être un peu moins impliquée par son problème et peut-être un peu plus par les vôtre.

Ce ne sont pas des choix faciles, prenez le temps mais ne vous laissez en tout cas pas enfermer par l'idée que vous pouvez le sauver et que sans vous il irait plus mal ou que s'il meurt d'un accident c'est de votre faute. Ce n'est pas vrai. Redonnez-lui ses responsabilités.

Pour faire un pas de côté vous pouvez prendre le temps de nous appeler au 0 980 980 930 (appel anonyme non surtaxé, 7j/7 de 8h à 2h). Vous pouvez aussi chercher autour de vous un professionnel du type qui vous convient avec lequel parler de votre situation. Vous pouvez également vous appuyer sur l'expérience et le partage des groupes de parole de l'association Al-Anon (http://al-anon-alateen.fr/ ).

Nous vous souhaitons plein de courage,

Le modérateur.

Enough - 04/06/2022 à 22h18

Bonsoir About,
Tellement difficile d’en parler mais je saute le pas car votre témoignage m’a réellement parlé, et qu’encore un soir je me retrouve seule, après avoir couché les enfants, et mon mari endormi sur le canapé après les excès de la journée.

Tant d’années que cela dure et rien, malgré le dialogue, la compréhension, la patience, rien ne change. Cela empire même. Les confinements, le télétravail, et les « apéros » d’abord le soir, puis le midi, s’enchaînent.

Rentrer à la maison et trouver son mari ivre mort, endormi, ou qui a oublié d’aller récupérer les enfants à l’école, qui ne comprend pas pourquoi je suis à bout de nerfs. Les enfants qui comprennent malgré eux que quelque chose ne va pas, que leur papa n’est plus lui même.

Cacher la réalité à l’entourage, faire comme si, garder le sourire en toute circonstance, pendant que son mari se détruit, nous détruit.

Mais que faire ? L’abandonner à son triste sort ? Nous sommes bien dépourvus et parfois je me demande si nous ne souffrons pas autant, si ce n’est plus, que nos conjoints malades alcooliques de cette situation…

J’espère que nous trouverons tous des réponses et des solutions à cette situation.

Belle soirée à tous

About - 10/06/2022 à 09h48

Bonjour Enough,

Oui très difficile de faire face à tous cela et faire semblant d'aller bien alors qu'en réalité on est à bout..

Cela me désole pour vous de vivre une situation similaire à la mienne...
Je compatis et je sais réellement ce par quoi vous passez. Je comprends que vous soyez à bout de nerfs ce nest pas normal de vivre ça.
On a l'impression d'être emprisonné dans une situation qui ne peut pas s'arranger.

Plus ou moins qu'eux ,je ne sais pas mais je sais que nous souffrons (nous les femmes et malheureusement nos enfants aussi) énormément de cette situation et de cette vie.

Le pire est de devoir être forte sans jamais avoir la possibilité de flancher ou bien de se reposer sur quelqu'un. Perso, j'aimerai tant avoir le sentiment d'être soutenue par celui que j'aime, d'être réconfortée lorsque j'en ai besoin et de savoir que je peux compter sur lui mais ce n'est pas le cas...

Je porte ma famille à bout de bras et je suis fatiguée ... c'est à moi de tout gérer vu son état quotidien.

S'il est à la maison je sais que si j'ai un pépin qui m'arrive en aucun cas il ne pourra m'aider car trop bu

J'ai l'impression d'être une femme seule avec mes enfants je me demande parfois pourquoi je reste.

Depuis que j'ai posté ma discussion je me sens mieux j'ai l'impression d'avoir un peu libéré mon esprit.

Merci au modérateur de m'avoir répondu et de me réconforter dans le fait que ce nest pas de ma faute. A force d'être toujours accusé, dénigré, rabaissé on finit par croire que c'est vraiment nous les fautifs.
Mais NON ce n'est pas le cas.
La situation à la maison ne s'est pas arrangé, je pense d'ailleurs qu'elle ne le sera jamais.
Je pense réellement que je vais le quitter mais quand je ne sais pas encore... quand je vais décider de penser plus à moi qu'aux autres.

Sans enfants ma décision aurait déjà été prise depuis longtemps.


Bonne journée

Elbana - 09/07/2022 à 21h50

Bonsoir à toutes.

Et voilà mon premier pas dans les forums de discussion, j'ai oser franchir le pas tellement je me suis reconnue dans votre situation
Je suis dans la même situation que vous et je suis fatiguée.
Le seul endroit où je me sens bien en ce moment c'est mon travail et mon lit.
Les vacances scolaires viennent de commencer et j'ai peur pour mes 2 filles.
Ma famille, la sienne et et mes amies connaissent notre situation. Mais seul mes amies me comprennent vraiment. Je me sent seule et dépourvue.
Il m'aime je le sait mais tout n'est que reproche. Ça fait 1 semaine qu'il ne mange presque rien il ne fait que boire. Il est en arrêt depuis plus d'un an ce qui n'a fait que fortifier son alcoolisme. Âpres m'a journée de travail, je m'occupe de tout ( la maison et les enfants, les papiers............). Ce n'est plus l'homme que j'ai connu, j'ai peur qu'il ne redevienne plus jamais comme avant.
Ma grande 9 ans voit bien qu'il y a un problème là 2eme de 6 ans ne comprend pas encore.
Pour l'instant je vit un enfer dans une cage dorée. Il a déjà essayé un sevrage mais n'a pas voulu alez en cure. Je savait que ça n'allait pas marcher.
Il se renferme sur lui même et nous n'avons presque plus de vie sociale. Ont ne voit que mes 2 amies et la famille.
J'ai envie de partir car cela a trop durer pour moi (5 ans). Mais j'ai peur pour lui, pour mes enfants et de ne pas m'en sortir seule. Si je part il va me faire un enfer je le sais mais ça le sauvera peut être ou alors ça sera encore pire qu'aujourd'hui..
Je ne sais plus je suis perdue.......

About - 11/07/2022 à 23h23

Bonsoir Elbana,

Oui pas facile de partir et encore plus quand on a des enfants...
Et oui dur de tout gérer continuellement je vous comprends tellement.

Comme vous la famille est au courant mais bon ça n'a pas l'air de les toucher tant que ça. Heureusement ma meilleure amie m'écoute vraiment et me comprends et essaye de m'aider à ne pas culpabiliser.

C'est quand même fou de se sentir autant responsable alors qu'en fait non seulement nous n'avons rien fait mais en plus on se prend des reproches dans tous les sens qui nous mettent plus bas que terre.

Ce qui me désole c'est l'énorme fossé entre lui à jeun et lorsqu'il est alcoolisé.
Mais le pb c'est qu'avec le télétravail acquis depuis la covid dans son entreprise maintenant j'ai le droit à ses moments de folies 4 jours sur 7.
J'ai un peu de répit 3 jours dans la semaine puisqu'il ne boit que les soirs ces journées là enfin ça dépend de sa journee de boulot car si ça s'est mal passé ce qui est souvent le cas là c'est des aperos en plus...

Comme vous je ne me sens bien qu'au travail et une fois que j'arrive à dormir.

Toute cette souffrance psychologique que nous nous infligeons... je commence à m'en vouloir d'être aussi bête !
J'aimerais tant avoir la paix mais je ne sais pas comment la trouver cette paix. Car même si je pars il va continuer à me torturer en mêlant les enfants à nos histoires comme il sait le faire ou bien en me harcelant de SMS des qu'il aura trop bu ( il le fait déjà)

Je fais ma vie et celle de mes enfants en fonction de son alcoolisme. Par exemple je fais attention lorsque j'invite les copains ou copines de mes enfants donc on évite le samedi s'il a trop bu le vendredi car comme il boit le samedi midi ça peut vite dégénérer. Je refuse que les copains copines dorment à la maison car je ne sais pas comment se passera la soirée. Car en une fraction de seconde tout part en vrille.

Des parents nous invitent à prendre l'apéritif je trouve une excuse pour ne pas y aller car j'ai honte il n'aura aucune retenue. Pour se faire resservir il fera la blague du verre percé
Je n'invite pas mes collègues à la maison non plus car trop peur de ce qui se passerai.

J'ai lu sur une discussion d'un forum que souvent le comportement dun alcoolique s'approchait de celui d'un pervers narcissique il doit y avoir une part de vrai mais aussi.un côté schizophrène avec plusieurs personnalités : la normale puis l'isterique causée par l'alcool.

Il a insisté pour que nous partions en vacances nous avons réservé mais samedi il a encore eu un coup de folie et ce soir aussi. Je ne suis pas sûre d'aller en vacances car trop peur d'avoir honte au camping quand il arrivera aux soirées animées déjà alcoolisé en ouvrant sa grande bouche et en tenant à peine debout.
Je m'en veux tellement...

Moi aussi je suis perdue ...

Elbana - 13/07/2022 à 20h03

Bonsoir About,

La vie est très compliquée. Je pense que ma decision de partir ne va pas se faire attendre. Il boit toute la journée, ne se lave plus et veut m'empêcher de faire des choses avec les filles.
Cet après midi je devais me rendre avec ma meilleure amie et les filles faire les magasins car les chaussures sont devenues trop petite et surprise en voulant démarrer la voiture pas de contact. Forcément il a enlever les causses de la batterie pour que je reste à la maison.
Il est en arrêt depuis plus d'1 an. Il c fait opérer de son poignet et la médecine du travail ne veut pas qu'il reprenne. Forcément l'alcool détruit les nerfs. Mais déjà au boulot c'ete alcool toute le journée. Je comptais les bouteilles avant de partir au travail et en revenant il en manquais toujours.
Je pense que mon point de non retour est atteint. Je n'y arrive plus et m'en voit à le détester. Après 22 ans c'est un beau gâchis.
L'alcool a tout détruit. Lui et moi et ma famille.
Reste plus qu'à trouver comment partir financièrement seule je pourrais m'en sortir si il ne me fait pas l'enfer.
Nous sommes propriétaires de 2 maisons au 3/4 finies de payer. Mais je sais qu'il va me faire chi......
Et je ne sais pas quoi faire pour les filles. Elles ne méritent pas ce qui nous arrive. Elles vont devoir grandir plus vite que les autres enfants du même âge.
Pour moi les vacances cet été c'est réglé, j'irai faire du camping chez un ami à 30 min de la maison pour pouvoir me changer un peu la tête.
Merci de votre réponse ça me fait chaud au cœur de ne pas être seule et avoir quelqu'un à qui parler et qui vie la même chose que moi.
J'espère sincèrement que nos histoires se finissent bien
A bientot

About - 31/07/2022 à 22h29

Bonsoir Elbana,

Oui après autant d'année c'est un gâchis mais seuls les conjoints des alcooliques s'en rendent compte car eux ne se soucient que de leur personne et leur mal être.

Oui pas facile de se decider.
C'est parce que nous pensons à nos enfants que nous avons du mal à prendre notre décision.

Où en êtes vous ? Etes vous partie? Je ne comprends pas l'attitude de votre mari aller jusqu'à enlever les cosses de la batterie pour vous empêcher de sortir c'est vraiment de la méchanceté. C'est grave d'en arriver à ce stade...
Comment peut-on faire subir ça aux enfants et sa femme. Ca me met hors de moi!!

Moi j'en suis toujours au même point.
Comme vous je sais qu'il va me faire ch*** si je pars. Car il va me pourrir et me rabaisser et m'insulter devant les enfants.

J'ai encore des sentiments mais il me fatigue tellement tellement...
En tout cas je ne me vois PLUS finir ma vie avec lui.
Comme on dit pour le meilleur et pour le pire mais pourquoi c'est toujours dans le pire qu'il faut être ...

Avant je ne disais rien j'encaissais aujourd'hui je n'y arrive plus et comme je réponds ça se passe encore plus mal.

Nous sommes à 6 jours du départ des vacances et c'est toujours aussi compliqué...

C'est toujours nous qui souffrons, qui devons prendre la décision de partir a aucun moment eux ont le courage de le faire pourtant ils ne supportent plus rien plus personne.
Mais aucune décision n'est prise de leur côté parce qu'ils ont bien conscience du pouvoir qu'ils ont sur nous.

J'espère un jour venir sur le forum pour annoncer que j'ai décidé de vivre pour mes enfants et moi et pas qu'à travers lui.

J'ai passé mon après-midi aux urgences il y a 2 jours, crises d'angoisse accompagnée de crise de tétanie. Je pense que c'est lié à ma fatigue émotionnelle et physique aussi et de l'angoisse par rapport aux vacances qui approchent.
Je ne sais pas combien de temps je vais supporter ça mais vraiment j'espère avoir le courage d'y mettre fin un jour.


A bientôt

Elbana - 01/08/2022 à 15h43

Bonjour About,

Icile fait de vouloir partir avec les enfants l'on fait réfléchir. Il est en sevrage depuis 15jours. Moi je reviens de chez le docteur, car fortes douleurs dans le ventre, crises d'angoisses ou de terreur ainsi que malaises. Il m'as prescris prise de sang echo abdominopelvienne et cardiogue, en bref un bilan complet. Mais comme il me dit 90%de probabilité que ce soi dû à mon état psychologique.
Ici on reprend doucement un début de vie normal en croisant les doigts qu'il n'y ai pas une seconde rechute.
Et comme d'habitude j'ai l'impression que tout est de ma faute et aucun soutien envers mon état.
J'espère sincèrement que la vie va reprendre comme avant, mais je doute toujours moi qui suis pourtant de nature volontaire je n' y crois plus vraiment.
A bientôt

About - 01/08/2022 à 22h16

Bonsoir Elbana,

Je suis contente que ça aille mieux et j'espère vraiment qu'il arrivera à arrêter de boire pour vivre pour lui et que votre vie de famille s'en portera mieux.

15 jours c'est déjà un beau parcours bravo
Il faut l'encourager.

Moi mon mari ne voudrait même pas s'arrêter car comme il dit " j'aime boire et je fais ce que je veux"

Je vous souhaite du courage pour traverser cette épreuve à ces côtés.
Garder espoir les miracles ça arrive.

A bientôt