Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour l'entourage Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Défaut de prise en charge pour les dépendants dans le déni.

Par Profil supprimé

Par ce message je souhaite faire part de ma colère face à une réalité qui me semble évidente : il n'existe en France aucune prise en charge adaptée pour les personnes dépendantes à l'alcool mais dans le déni complet.

Les services de psychiatrie sont peu formés pour leur prise en charge et sont réticents à les accueillir (à chaque fois que je me décidais à faire hospitaliser mon père, dépendant et dans le déni, je contacte le service de psychiatrie dont il dépend qui me disent qu'une hospitalisation ne changera rien pour lui, qu'ils ne peuvent rien faire pour lui....).

Quant aux services d'addictologie, ils n'interviennent qu'à partir du moment où la personne sort du déni et demande de l'aide auprès d'eux.

Tous les médecins traitants ne sont pas formés dans l'accompagnement d'une personne dépendante vers une sortie de déni et encore faut-il que la personne veuille bien rencontrer son médecin traitant (puisque pour elle elle n'a aucun problème de santé..!).

On est en 2016, l'alcool coule toujours à flot partout dans le pays, et toujours ce défaut dans la prise en charge des personne dépendantes à l'alcool qui sont dans le déni, tout va bien ! Pffff

Fil précédent Fil suivant

4 réponses


Profil supprimé - 15/02/2016 à 12h06

Mon message avait vocation à être publié dans "témoignage" et non pas dans "aide à l'entourage" car je souhaitais faire remonter ce constat aux médias... tant pis, encore une fois l'info ne passera pas, ce qui ne risque pas de faire évoluer les choses.

Moderateur - 15/02/2016 à 14h20

Bonjour Lagadu,

Loin de nous l'intention d'atténuer la portée de votre message. En fait la rubrique "Appel à témoins" n'est pas destinée à être une tribune pour interpeller les médias mais à permettre aux journalistes, chercheurs et étudiants de trouver des témoins. Nous avons déplacé votre contribution ici parce que vous êtes manifestement proche d'une personne alcoolique. Le fait qu'elle soit ici peut permettre aussi à d'autres internautes dans la même situation que vous d'apporter leur témoignage et de le renforcer.

Si vous souhaitez apporter un témoignage durable et unique, sans intervention extérieure, je vous invite à écrire une contribution dans notre rubrique "Témoignages" : http://www.alcool-info-service.fr/Les-Temoignages

Merci d'avoir partagé avec nous ce message.

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 15/02/2016 à 15h31

Oui je n'aurais pas du mentionner ma situation personnelle... car en plus il s'agit également de ma situation professionnelle puisque je travaille en CSAPA depuis l'obtention de mon DU d'addictologie... mais c'est toujours plus vivant et plus percutant lorsque l'on parle de ce qu'on vit/a vécu jusqu'au plus profond de sa chair.

Je suis consciente que vous vous devez de faire rentrer les messages dans les cases mais c'est toujours difficile pour un proche de dépendant à l'alcool d'être réduit à ce statut de victime, alors qu'on est souvent tellement plus que ça...

Profil supprimé - 15/02/2016 à 22h01

Bonsoir Lagadu . Ta réflexion est intéressante . On a un peu tort de trop" vouloir" , quand on est proche ; notre défaut est peut être de ne pas savoir suffisamment tenir le choc , parce qu'on est fragilisés . En association , on en parle souvent , ces moments là sont difficiles , parce qu'on est toujours en questionnement et à chercher des réponses , des solutions . Le côté émotionnel est important . Je vis une situation critique , je ne connais pas l'état d'avancement de la maladie de votre père , puisque c'est une maladie évolutive ; qui reste une maladie même si il y a rémission , ou arrêt de la consommation ... C'est trop vaste à formuler . Ce que j'aimerai , est le fait que dans certains cas , comme celui auquel je suis confronté on aie un peu plus d'efficacité pour faire admettre en soins ; surtout quand il y a des incidents qui viennent s'ajouter dans le quotidien . Je dis ceci , parce que la personne que je suis ; a eu des soucis en conduisant sa voiture , en état alcoolisé . La réponse est , déconcertante côté "autorités" , et autres : Elle veut ? Elle veut pas ? C'est à elle de décider . On est souvent sur le qui vive , en questionnement , pas forcément "compris" , alors que la volonté de faire quelque chose ou à vouloir faire quelque chose de plus ! se manifeste . On a le sentiment soit de ne pas être entendu , ou d'être tenu en échec virtuel ; quand on a un cas difficile . Je le vois bien avec certaines personnes pendant les réunions ; elles craquent , pleurent . Que peut on faire , sinon que d'être là ; et qu'elles se sentent un peu moins ... moins quoi ? Et qu'on voudrait leur apporter . Je me demande si dans mon cas , on ne manque pas de soutien ; quand on a pas de lien de filiation plus proche . Quand on considère un proche , qui n'est pas de sa famille en lien direct , c'est aussi mal perçu par le malade qui est fragilisé ; qui est à la fois proche et un peu un étranger . Je pense qu'il y a beaucoup de personnes "isolées" dans ce cas . Ce qui m'interpelle est ce manque de cette solidarité , de ce petit plus qu'on ne sait pas avoir ou que l'on ne peut pas trouver . Combien de cas ? Pourraient ils être traités , si on prenait le mal en amont plutôt qu'en aval ? Les psys ? Oui , c'est bien ; mais les psys ne peuvent pas tout , ils n'aiment pas être trop chatouillés , parce qu'ils sont sûrs de leur fait ; c'est à dire médicaments ... Alors qu'avec l'âge les médicaments ne sont peut être pas le remède miracle . J'ai passé un Burn Out , de trois ans . J'ai tout viré ! Alcool , médicaments , tabac . Seul , toute la journée ; à ne rien faire , allongé ; trois ans . J'ai pris du poids : 107 kilos , je ne marchais que difficilement , en faisant des pas de 15 à 20 cms . Puis à la "sortie" , j'ai consommé un peu , pendant un peu plus d'un mois . J'ai ensuite coupé , fermement décidé à ne pas reprendre de médicaments . Je viens de supprimer le tabac , en étant accompagné . Ces addictions ne sont pas faciles , aucune addiction n'est facile . Mais comment conseiller quelqu'un qui est dans le déni ? Surtout quand elle s'obstine à vouloir faire seul(e), il n'y a que la patience , etsavoir suffisamment penser à soi aussi . Ne pas oublier de penser à soi , pour essayer d'entraîner l'autre dans la bonne direction . Tout tenter , mais raisonnablement ; pas facile , dur "combat" , mais à essayer malgré Tout . Ne pas se décourager . Tenir le coup . Bon courage .

Répondre au fil Retour