Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour l'entourage Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Comment NE PAS le quitter

Par Jabasou

Bonjour,
Je vis avec un homme alcoolique depuis quelques mois. Ca a été un coup de foudre réciproque, nous nous sommes tout de suite installés ensemble. Il m'avait prévenu de sa maladie, car il est en parfaitement conscient, mais comme je n'avais jamais été confrontée à ça, je ne me rendais pas trop compte.
J'ai vite compris. En semaine ça va à peu près, mais ça commence le vendredi soir, puis le samedi midi et soir, dimanche pareil. Il boit du vin jusqu'à l'ivresse, en général 2 bouteilles. Je sais maintenant exactement à quel moment je le perds, car il se comporte toujours de la même manière. Il n'est absolument pas violent, bien au contraire. Il est amoureux, me répète qu'il est fou de moi et cherche à m'embrasser et à me caresser pendant des heures. Ce n'est que s'il sent que je suis agacée, qu'il devient un peu désagréable, à me trouver des défauts idiots, pour ce dédouaner de son alcoolisme.
Comme j'étais totalement novice dans le domaine, j'ai pensé naïvement qu'il fallait que je le fasse culpabiliser pour créer un électrochoc. J'ai profité souvent du fait qu'il ne se souviendrait plus de mes paroles le lendemain pour lui envoyer en pleine tête tout le mal qu'il faisait autour de lui, je lui ai dit qu'il finirait tout seul, qu'aucune femme au monde ne pourrait rester avec lui, et j'en passe.
Avant lui j'ai connu des hommes qui me rabaissaient, et je crois qu'inconsciemment je me suis vengée sur lui. Il était le premier que je rencontrais à savoir s'excuser pour quelque chose, et j'en ai profité pour le faire culpabiliser. Je crois que quelque part, inconsciemment, je tirais avantage de sa maladie. J'étais victime et bourreau à la fois.
Il y a deux jours je suis partie vivre chez mes enfants en lui demandant un break. Non pas en attendant qu'il guérisse, mais pour trouver les clés pour continuer à vivre avec lui et accepter sa maladie sans me mettre dans cette posture soit de bourreau soit de victime. Je voudrais que quelqu'un m'aide à trouver l'état d'esprit qui me permettra de NE PAS le quitter, mais sans me perdre moi-même. Est-ce que c'est même possible ? J'ai l'impression que tous ceux qui ont continué à vivre avec un(e) conjoint(e) alcoolique se sont perdus. Je suis allée une fois à une réunion de proches de malade et je me suis retrouvée en face de femmes (en majorité) brisées... J'ai assez souffert dans ma vie comme ça, je lutte pour me sortir d'une dépression chronique, je ne veux pas qu'il m'emmène vers le bas avec lui. Mais je l'aime comme une dingue et ne veux pas le quitter.
Est-ce que quelqu'un aurait un petit message d'espoir ?
Merci.

Fil précédent Fil suivant

3 réponses


Paris2000 - 21/02/2023 à 08h51

Bonjour Jabasou
Je me retrouve dans votre histoire.
Je vis avec un homme qui a également un.probleme avec l alcool.
Ce n est pas quotidien mais plutôt en Week-end et à haute dose.
Je suis installée depuis environ un an et demi avec lui je n étais pas informée de ce problème avant,car il m en a volontairement caché
J ai vécu donc beaucoup d alcoolisations avec de l agressivité verbale.Le lendemain, il a oublié et s excuse.Il y a déjà eu des essais d arret.mais la.maladie est la.
Moi aussi j ai un passé relationnel très dur..
J ai beaucoup pleuré de me faire agresser gratuitement.je ressens plus de la colère de la peur que ça ne finisse jamais même si je garde un.petit espoir au fond de moi.
Ce problème est tellement ancien chez lui,et c est une façon d apaiser des émotions comme la contrariété la colère l ennui..
J ai un double sentiment ;je veux être la pour cette maladie mais je la paye bien cher en même temps.
Je précise qu il y a un suivi entamé depuis quelques temps.
Et je pense que les proches ont besoin d aide aussi pour ça

Fleur2Lys - 21/02/2023 à 11h13

Bonjour,

La casquette bourreau/victime s'accompagne aussi parfois de celle du sauveur. Il s'agit de ce qu'on appelle le triangle dramatique ou le triangle de Karpman.

Il y a de nombreux ouvrages sur le sujet et vous y trouverez peut-être des clefs pour vivre en harmonie avec un alcoolique.
Ensuite tout dépend du ressenti de chacun mais être le conjoint d'un malade n'est pas facile et fait de beaucoup de hauts et bas.

Je pense qu'il est important d'avoir un endroit à soi où votre conjoint n'aura pas sa place. J'entends pas là qu'il me paraît plus sain de vivre séparément. La cohabitation est très délicate car on est toujours face à l'autre, notre impuissance, nos frustrations et autres sentiments.

J'ajouterai qu'une relation qui fonctionne sur le long terme ne doit pas tenir sur des projets tels que fonder une famille, devenir propriétaire, etc. Ou du moins, j'ai l'impression qu'en tant que conjointe, il faut être très autonome et avoir en tête que dans ce ménage à 3, on avance davantage à côté qu'ensemble.

Finalement, on se retrouve souvent seule face à un binôme malade-alcool qui nous exclue. Si l'alcoolique n'est pas dans une démarche de soins, l'alcool sera très souvent sa priorité et il faudra composer avec le fait de le partager.

À tout cela, j'ajoute le fait qu'il faut prendre soin de vous. En priorité. Prenez du temps pour souffler et vous sortir la tête de l'eau quand les choses deviennent difficiles.

Bon courage à vous

Elena - 21/02/2023 à 15h23

Bonjour,
Nous sommes mariés depuis plus de 20 ans, l'alcool a fait son entrée en 2009 plus sérieusement.
Avant c'était apéro avec amis, en famille et surtout pas seul.
Ensuite les apéros seuls sont apparus, en semaine, le week end.
J'ai tenu jusqu'à maintenant, il y a eu des interruptions de plusieurs mois mais je ne criais jamais victoire car le mal revenait assez vite et plus fort.
J'ai l'impression que si la cause de l'absorption de l'alcool n'est pas réglée, ça restera toujours.
Pour mon mari, c'est une enfance où il se sentait rejeté par son père, il est peu sûr de lui et se méfie beaucoup de tous.
Il manque de confiance en lui.
Oui c'est facile de dire, aller vas t'en, ne restes pas avec lui. Mais il y a des enfants qui tiennent à leur père. Il y a ce que l'on construit ensemble.
Il a enfin trouvé un médecin qui écoute, c'est déjà bien, il ne fait plus confiance dans les psychologues.
Je connais le quotidien compliqué où monsieur prend son temps et veut boire son apéro, enfin 1. 2. 3 . 4 verres d'anisé.
bon courage à toutes et tous,

Répondre au fil Retour