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Cesser ou non de voir un père alcoolique, manipulateur et culpabilisant ?

Par Soso79

Bonsoir,

Je viens sur ce forum à la recherche de conseils : mon père de 70 ans a sombré peu à peu dans l'alcoolisme et la dépression suite à son passage à la retraite et après une rupture amoureuse.

Des femmes dans sa vie il en a eu beaucoup :plusieurs femmes en même temps (mes parents ont divorcé quand ma sœur et moi avions 5 ans, j'en ai 46)
Mais cette dernière rupture a été très difficile pour lui (ils se sont plusieurs fois séparés avant de revenir ensemble jusqu'à ce qu'elle le quitte définitivement).

au départ, j'ai essayer de l'aider, de lui donner des conseils pour consulter, aller dans des clubs pour jouer au Scrabble ou que sais je. Ça ne l'intéressait pas de se retrouver avec des vieux et rencontrer des femmes pas plus que ça, car selon lui, trop chiant de devoir se raconter, payer le resto pour au mieux se faire "tirer une pipe"...

Par contre, je me suis mise en colère quand j'ai vu qu'il insultait son ex sur Facebook et qu'il envoyait des courriers à sa famille (avec qui je suis toujours amie).

Depuis, il est dans la colère contre moi car j'ai osé dire que je n'étais pas d'accord avec lui et ses raisons d'envoyer ce type de courriers et que je ne le soutenais pas.

Pour me protéger, j'ai effectivement pris beaucoup de distances, l'ai moins vu et appelé.
Chaque repas de famille ou les quelques appels passés n'étaient que l'occasion pour lui de me reprocher de ne pas donner de nouvelles.

Son état de santé s'est aggravé( prothèse de hanche qui ne l'a pas soulagé de ses douleurs +diabète et autres résultats pas terribles non plus) : il fume énormément, passe son temps à jouer à des jeux (candy crush) et à se nourrir de pain grillé.

Il ne pouvait plus marcher, se faisait pipi-caca dessus, alors avec ma sœur et son mari, on lui faisait ses courses (dont alcool et clopes), on a géré les obsèques de sa maman. Mis en' place des aides (teleassistance, lit médicalisé aide ménagère), mais en 24h il est tombé 3 fois dont une nuit sur son carrelage.

On l'a fait hospitaliser pendant le confinement et il a été sevré de l'alcool.
Ensuite il est allé en centre de convalescence. Les médecins nous ont demandé de chercher une maison de retraite (décision dure pour un homme de 70 ans) et d'ôter tout l'alcool chez lui.

Il s'est fait virer du centre de convalescence car il fumait dans sa chambre alors que c'était interdit et parlait mal au personnel soignant.

Nous avons vidé l'alcool chez lui avant son retour à domicile.
Depuis, il nous en veut énormément et nous "harcèle" pour qu'on lui ramène son alcool. Et qu'en gros si on lui ramène pas ce n'est pas la peine de le voir. J'ai essayé l'humour, la colère, l'argumentation qu'on le faisait sur les conseils des médecins, pour son bien, que son état de santé s'est amélioré, etc.

Ce soir j'ai appelé pour prendre des nouvelles avec la crainte qu'il remette ça sur le tapis, ce qu'il a fait, je lui ai dit que je ne voulais plus en entendre parler de ce sujet alcool et lui ai raccroché au nez.

Il fait la même chose à ma sœur qui est aussi épuisée de son comportement de tyran-victime et ne veut plus essayer d'être une super héros pour le sauver en vain.

Devant son insistance nous hesitons à :

- lui ramener son alcool et accepter de le laisser tomber, sombrer (mourir), car on en a ras le bol de son agressivité verbale, ses rancœurs, reproches et du peu d'estime, amour envers nous et à quoi bon être toujours dans le conflit

Ou

- ne pas lui ramener son alcool et couper également les ponts avec lui pour que peut-être plus tard il comprenne.

nous avons du gérer depuis le début de l'année 2 décès dans la famille (ma grand-mère et frère de mon beau frère) + Avc pour la belle mère de ma sœur + brève hospitalisation pour moi (problème digestif). Donc le papa ras le bol. Heureusement que notre mère va bien

Le csapa de ma ville m'a conseillé de ne pas couper les ponts et de ne pas lui ramener l'alcool.
Pourtant j'en suis à un point où j'ai surtout plus envie de le voir

ma sœur est à la limite de ramener son alcool qui encombre son logement pour qu'il soit plus gentil avec nous...

Heureusement nous sommes TRÈS soudées avec ma sœur et prendrons la même décision .

Bref, nous ne savons ne sais pas quoi faire après avoir tenté le dialogue, l'empathie, colère, rien ne marche sur lui.
Si vous avez des conseils je suis preneuse.
Et Merci d'avoir pris le temps de lire mon histoire.

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6 réponses


Québécoise - 08/07/2020 à 18h30

Bonjour Soso, je ne sais pas si je peux t’aider , de mon coté c’est mon amoureux qui bois de facon démesuré.

Je vais bienblunk c’est un long chemin que j’ai parcouru pour t’ecrire ca. Tout n’est pas parfait , encore en fds passé il voilait conduire en etat d’ébriété.....

Je gere bien maintenantblunk

Nos parents sont ceux qui ns ont amener a devenir des adultes, responsable et bien ds notre peux autant que possible et avec ce qu’ils avait comme bagages. De generations en generation , habituellement ca s’améliore, ont fait mieux , ils ont fait mieux qu’ils ont eu......

Ton pere souffre! Personne ne s’empoisonne autant pour le fun. C’est souvent des traumatismes, trop profond pour etre revu et regler. Ca ferait trop mal. Donc ils boivent et en devinnent accro, a se medicament toxique pour les emotions .

Tu as le droit de prendre une pose, c’est soufffran de voir qqun qu’on aime se detruire et refuser d’etre traiter , comme pour mon amoureux.

On aime qqun de malade en ce moment et qui refuse de se soigner , c’est des adultes , on ne peut pas les
Forcer. Ca devient du controle , le seul controle qu’on a c’est sur soi-meme. Tu as surement des
Blessure a t’occuper , soigne les et accepte son choix
. C’est dur mais c’est la 1ier etape pour aller mieux .

Tu ne merite pas de violence verbale ! Que dirais-tu a une bonne amie qui subit cela?? Cette reponse est ta bonne reponse . Le plus dur est de passer a l’action.
Je te souhiate bcp de courage
X

Lolaa - 09/07/2020 à 11h43

Bonjour Sosso,

Je me reconnais dans ton message, j'ai un pere tres difficile de 70ans aussi. Alcoolique et totalement dans le deni, en plus il a des problemes psy.

Pour repondre a ta question, pour moi la reponse est dans ta question. Cesser ou non de voir un père alcoolique, manipulateur et culpabilisant ? .... qu'en penses tu ?

Alors pour te repondre plus concretement et avec le fruit de mon experience avec mon pere c'est deja que :

- En tant qu'entourage/famille il y a une limite a nos interventions et nos possibilities pour les aider. Il arrive un moment ou cela n'est plus possible pour nous, c'est trop complexe et lourd. Ca depasse nos capacites. C'est donc a des professionnels de prendre en charge nos proches. Cela ne veut pas dire pour nous de s'en degager totalement mais il faut vraiment apprendre a deleguer.

Personnellement apres avoir gerer, avec ma mere (divorcee) et mon frere, les degats causes par mon pere (incendie, plusieurs hospitalisations suite a des chutes notamment, retour a domicile complique car syndrome de diogene, refus d'hospitalisation donc obligation d'hospitalisation sous contrainte/HDT et j'en passe...) et bien finalement au bout de 3ans nous avons mis notre pere sous curatelle (il est maintenant sous tutelle) et aussi il est suivi en csapa et en cmp + a lhopital (CHU a paris). Il est donc suivi par plusieurs professionels : psychologue, psychiatre, assistante sociale, doc generalistes et sa tutrice (avec qui ca ne se passe pas bien mais bon depuis on a la paix)

- Deuxieme point, c'est difficile de vouloir couper les ponts avec in parent. Surtout qu'il est malade et qu'il a besoin de nous dans un sens. Personellement je tournais en boucle (et encore maintenant mais a moindre echelle) entre colere, eloignement, culpabilite, pardon, revenir vers lui puis colere .. etc .. a l'infini. Dans une boucle.
Mettre de la distance avec mon pere m'aide enormement. Je ne l'appelle plus vraiment (peut etre une fois par mois) et je le vois une demie journee quand je vais a Paris (la ou il vit). Par contre je suis tres en lien avec l'equipe pro qui gravite autour de lui, notamment avec les infirmiers (qui passe deux fois par jours chez lui), sa tutrice et ses aides a domicile.

- Cela prend du temps et de l'investissement mais finalement selon moi aider un proche alcoolique/trouble psy c'est finalement de creer ce filet de professionnels autour du proche en question car c'est eux qui vont l'aider vraiment, mettre en place des aides etc .. Deja ca soulage beaucoup. Il faut vraiment penser a soi. et si on veut aider il faut juste deleguer je pense.

- Autre point, c'est difficile de metre de la distance avec in parent mais c'est aussi tres important de prendre soin de soi, de s'eloigner des personnes toxiques et meme si c'est difficle quelques fois c'est absolument necessaire.

- derniere chose, n'hesitez pas a engager un travail en psychotherapie pour vous, pour demeler vos sentiments de colere/culpabilite etc ... Mettre des mots, prendre du recul. Moi ca m'a vraiment beaucoup aide.

Si vous voulez discuter par telephone n'hesitez pas non plus, je ne suis pas professionnelle mais ca fait du bien d'entendre les histoires des autres aussi.

Bon courage,

Lola

Lucie33330 - 24/08/2022 à 09h09

Bonjour,

Je ne sais pas si vous verrez mon message, 2 ans après je viens commenter car je suis dans le même cas, mon père me déçois énormément et je ne sais pas si je peux lui dire tout ce que j'ai sur le coeur, si je dois me forcer et faire comme si de rien n'était ou couper les ponts simplement ..

J'ai vraiment besoin d'aide, après 15 ans de dénis aujourd'hui je suis maman et cela ne peut plus durer.

Pepite - 24/08/2022 à 10h33

Bonjour Lucie33330,

Qu'est ce qu'il se passe ?

Pépite

Lucie33330 - 24/08/2022 à 11h36

Disons qu'il n'a jamais fait aucun effort pour se comporter en bon père, il ne s'intéresse à rien ni à ma vie ni celle de ma fille, mais me reproche de ne pas assez aller le voir.
Le peu que je le vois c'est pour faire des réflexion, je ne prend pas plaisir à le voir c'est même une corvée...
Donc dois-je lui dire ce que j'ai sur le cœur au risque qu'il ne me parle plus ?
Son alcoolisme le coupe complètement de la vie réelle

Pepite - 24/08/2022 à 12h58

J'ai inhumé mon père ce 14 juin.
Il est parti en 6 jours des suites d'un cancer qui s'est généralisé car il n'a jamais pris soin de lui. Dépendant à l'alcool anisé et au tabac.

Je lui ai souhaité bon voyage après avoir profité de sa vulnérabilité pour lui caresser le visage et les mains. Je m'attendais à ressentir une émotion. Pas plus que si c'était une autre personne.

Lors de ses derniers instants, il a demandé au Dr d'être soigné. Ce qui était impossible vu son état très dégradé.

J'ai organisé ses obsèques civiles selon son désir de crémation pour soutenir ma mère qui va mal. Avec l'accord de mes frères, nous avons rendu hommage aux bons souvenirs vécus.

Il y en a eu peu mais ils existent dans notre mémoire. C'est vers eux ou l'amour si vous préférez que je suis allée. Je l'ai fait pour moi mais aussi pour inscrire en chacun de nous de la joie.

Le couple (mes parents) s'est déchiré la majorité de son existence et nous en avons subi les conséquences. Les derniers temps étaient violents avec des délurés chez ma mère.

Je ne suis pas là pour les juger. Ils ont fait avec leur connaissance.

Me concernant, je suis en rémission et en thérapie. Pendant toutes ces années je me suis battue contre eux ou contre des moulins à vent.
J'ai connu aussi de longues périodes sans les voir parce que j'en souffrais et que j'étais impuissante.

Je chemine vers moi et c'est ce que je vous invite à faire car il n'y a aucune raison de continuer à être maltraitée.

Trouvez un bon psychiatre pour avancer et pour comprendre ce qui vous pousse à écrire "mon père me déçoit" et "au risque qu'il ne me parle plus".

Prenez soin de vous, c'est la clé.

Pépite


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