Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour l'entourage Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Astuces pour mieux vivre avec la maladie d'alcoolisme

Par Québécoise

96 réponses


Ambre78 - 02/07/2023 à 21h48

Bonjour à tous,
Pour répondre à la question initiale, mon truc à moi pour tenir c’est le sport, quand je souffre de douleur ou que mon cardio s’accélère, je débranche, je ne pense plus à mes soucis à son addiction à la question qui me hante continuellement, tous les jours un peu plus l’envie de le quitter je me sens comme étouffé j’aimerai crier je ne peux pas alors sur le tapis de course sur le rameur ou sur le vélo j’accélère à la fin de le ssenace de sport, je me sens libéré de cette colère de cette angoisse mais je ne veux plus rentrer je resterai bien plus longtemps à la salle…
Là par exemple aujourd’hui il s’est mis minable alors que je lui ai posé l’ultimatum de se faire soigner ou que je partais …
J’ai eu honte de son état, j’ai dû rester à le voir boire toute la journée car je ne pouvais pas le laisser repartir en voiture je voulais le ramener…
Je regarde tous les jours les annonces d’appartement à louer ( je suis propriétaire d’une belle maison) nous avons deux enfants c’est très compliqué je ne sais pas comment procédé j’ai le Coeur serré et trop abîmé je n’y crois plus …
Je l’aime mais je dois le quitter …

akhessia - 12/07/2023 à 18h44

Bonjour,

Moi ça fait 7 ans que je vis avec un malade alcoolique. Quand je l’ai connu il en était à sa 11ème cure, malgré tout j'ai cru en lui et je l’ai soutenu il est allé au Courba 2 mois puis suivi médicale et il a arrêté de boire et on s’est marié mais le bonheur n’a duré que 2 ans. Il a replongé, il devient plus agressif verbalement. J'ai perdumes enfants car ils n’acceptent pas sa maladie. Maintenant je suis seule, fatiguée et je pleure tout le temps. Hier îles rentré minable, j'ai voulu qu’il m’explique, il m’à insulté et m'a dit qu’il n’était pas heureux avec moi. Et je me dis que c'est de ma faute.

faustm7517 - 19/12/2023 à 16h10

Moi j'ai une question pour vous toutes. Certaines arrivent avec le temps à ne plus "rentrer" dans les disputes lorsqu'elles se font agresser gratuitement verbalement, à laisser passer les crises de colère en attendant la fin de l'orage. Je vous dis un grand bravo, c'est tellement difficile de se faire descendre par la personne sensée vous aimer. J'y arrive ou non, selon mon état du jour personnellement. Me faire insulter est le plus dur, depuis 4 ans que je suis avec mon copain, c'est quelque chose qui parfois me hérisse tellement que je l'ai déjà giflé en retour. Parfois, je m'isole directement quand je vois que cela part, je coupe court à la "discussion".

Vous semblez pour beaucoup encore amoureuses, mais est-ce que voir votre compagnon dans cet état ne vous dégoûte pas physiquement et mentalement de lui?
Pour ma part, j'ai l'impression à forte d'être avec quelqu'un de complètement débile (réactions lunaires dans les moments de chaos, et des effets même à jeun à mon avis désormais). Les crises de colère sont nombreuses même quand il ne boit pas.
Physiquement, mon amour a pris une grande claque aussi. Sexuellement, il ne se passe quasiment plus rien depuis deux ans car je n'arrive plus à être attirée par lui. Il ne vient pas me demander quoi que ce soit non plus, comme un accord tacite entre nous. Trop de rancune surement.

Après 4 ans et de nombreux avertissements, de nombreuses demandes d'aller voir un psy (cela ne tient jamais sur la distance) ou un addictologue (ils sont tous "nuls" soit disant après l'unique rdv ou il est allé), je me prépare à le quitter, car je pense qu'il n'aura jamais le déclic.
Je suis très affectée à 36 ans de mettre un terme à ma relation, après avoir acheté un appartement ensemble, et sans enfant '(je prend le risque de ne jamais en avoir a cause du temps perdu avec lui). Mais je pense que malade ou non, on n'insulte pas quelqu'un qu'on aime. Et que malade ou non, on est capable de comprendre le mal qu'on cause en faisant subir son alcoolisme.

faustm7517 - 19/12/2023 à 16h11

Et mon remède à moi : sortir m'aérer sans lui (de plus en plus du coup), aller au sport, faire une expo, promener notre chien.

Force2Courage - 19/12/2023 à 19h22

Bonjour faustm7517,

Nous sommes en effet nombreux à ne plus réagir face aux insultes, injustices, indélicatesses... C'est comme si on avait enfilé un gilet pare-balle psychologique. Avec le recul, j'y vois deux conséquences. D'une part les sentiments négatifs non exprimés s'accumulent en nous comme un poison. Mais ils l'auraient fait tout pareil si on avait parlé parce qu'il n'y a plus de dialogue équitable avec eux, nous ne sommes plus entendus. D'autre part, c'est à mon sens une première étape de deuil du couple et d'éloignement. certains partent et se reconstruisent après. Nous on reste jusqu'à la fin, mais quand on part on a déjà fait le deuil de la relation et c'est définitif, et on est prêts à aller de l'avant sans eux.
Moi, j'ai lâché prise il y a environ trois ans, tout me glisse dessus, j'en ai plus rien à foutre, et rien de bon ne sort de sa bouche de toute façon. Mais de la même façon, quand il me dit qu'il m'aime, ça me laisse de marbre, je m'en fous royalement. Je ne vois pas pourquoi croire les belles paroles et rejeter les mauvaises, c'est tout ou rien.
Je me rend compte qu'il est dépendant à moi comme il l'est de sa bouteille, mais il ne veut pas choisir, et pour dire vrai il ne casse jamais sa bouteille mais moi oui... C'est qu'il l'aime plus que moi.
Oui le dégout physique et psychologique s'installe, parce que sans émotion tout est moche. Parce qu'une personne ivre n'a jamais été belle, sexy, intelligente ou drôle. Putain, y'a qu'un alcoolique pour croire qu'il est fun parce qu'il est ivre!
Si je reste c'est que je me sens en responsabilité de sa personne, comme un parent malade. Il a tout de l'ado immature et rebelle, instable. Je ne sais pas comment il ferait seul, et il me menace de suicide si je pars. Je ne veut pas avoir sa mort sur la conscience, mais à ce rythme c'est la mienne qui pourrait bien venir plus tôt que je ne l'espère, et je n'aurai pas vécu.
Pars l'esprit tranquille, c'est la meilleure solution pour toi, tu as fait ta part du travail, tu as fait ta part d'efforts. Il n'a pas eu le déclic, rien ne sert d'attendre 20 ans comme moi pour voir s'il peut l'avoir un jour...

EmelineP - 06/02/2024 à 01h47

Comment s'épanouir lorsque l'un de ses proches est malade alcoolique ?

Les enfants sont de véritables éponges et bien souvent ils appliquent les règles que leurs parents leur demandent de respecter. Que celles-ci soient justes ou non. Comme d'autres enfants, par amour pour mes parents, j'ai accepté de subir certaines règles qui ne me convenaient pas. Maintenant que j'envisage de fonder moi-même une famille, je réalise combien il est important pour un parent d'être stable émotionnellement pour élever ses enfants le mieux possible.

Mon père était alcoolique. Aussi loin que je me souvienne, il l'était avant ma naissance et cela a toujours fait partie intégrante de mon héritage familial.

Malgré une femme aimante et le soutien de ses enfants, mon père souffrait d'un profond malêtre que rien ne semblait parvenir à soulager. L'alcoolisme est une maladie du silence et il est plutôt facile de tromper les apparences. Dans ma famille, chacun gérait dans son coin la maladie. Plus ou moins bien. Et la loi tacite était de n'en parler à personne en dehors de la famille, sous peine de trahir la confiance de mes parents. Pour l'extérieur, tout allait parfaitement et nous faisions tous très bien semblant. L'entourage d'une personne alcoolique est parfois démuni face à ce problème. Se confier aux amis et aux proches a ses limites. En tous les cas, ignorer le problème ne vous mènera nulle part. Bien au contraire. Il est plus sain d'avoir conscience qu'un travail de votre part est nécessaire.

Aujourd'hui j'aimerais apporter de l'aide et de l'espoir aux personnes dont un proche est alcoolique. Vous devez absolument vous déculpabiliser car vous n'êtes pas responsable de la maladie. Et, même s'il est difficile de l'accepter, vous ne pourrez pas forcer un malade à cesser de boire et à se sentir heureux. Prendre conscience de ces deux aspects m'a demandé des dizaines d'années. Ils sont la clé de votre bien être.

Mon conseil serait : « transformez votre vécu en force ». Personne n'a une vie simple et parfaite. Vous forgerez votre caractère et construirez votre propre équilibre à travers vos choix, tout au long de vote existence. Etre fataliste ne vous mènera nulle part. Concentrez-vous sur les aspects pouvant être améliorés et sur lesquels vous pouvez réellement agir. Ne gaspillez pas votre énergie à essayer d'influencer le comportement d'un proche alcoolique. Le déclic doit venir de lui.

L'entourage est indirectement victime de la maladie alcoolique. Mais victime néanmoins.

Pensez à vous, votre équilibre, et ne vous laissez pas happer par la maladie de votre proche alcoolique. Je ne vous conseille pas l'indifférence ou l'égoïsme, loin de là. Juste une distance qui vous permettra de vous préserver et vous évitera de sombrer avec le malade alcoolique.

A partir de mes 35 ans, j'ai enfin fait la paix avec mes parents en mon for intérieur et je ne ressens plus de colère envers eux. J'associais l'alcoolisme à une faiblesse. Et je ne parvenais pas à la tolérer. La jeunesse nous rend parfois intransigeants, en particulier vis à vis de nos parents. Puis les épreuves de la vie nous aident à comprendre que personne n'est égal face à la difficulté. Et que le courage ne se manifeste pas de la même façon chez tout le monde. Un malade alcoolique essaie de faire face, à sa manière, à différents traumatismes. Et l'entourage fait comme il peut pour vivre à ses côtés.

Si vous ressentez le besoin d'être soutenu, n'hésitez pas, car vous battre seul vous épuisera. Une lutte collective est plus efficace. Sachez que d'autres ont traversé ou traversent les mêmes épreuves.

J'ai rencontré de nombreuses difficultés en cherchant des structures d'accompagnement et d'écoute destinées à l'entourage, et non au malade alcoolique. Selon votre préférence, différents types de structures existent. Comme il n'est pas évident de trouver facilement des informations pratiques sur internet, voici celles qui m'ont été utiles :

CSAPA et centres d'addictologie => l'avantage de ces centres est qu'ils proposent des rendez-vous individuels ou en famille. A noter : les créneaux de rendez-vous peuvent être rares et l'ambiance est très « médicalisée » donc un peu impersonnelle. Si vous avez besoin d'informel et de chaleur humaine, je vous recommanderais plutôt les groupes de parole Al anon.

Al anon => l'avantage de ces groupes de parole est d'échanger, dans l'anonymat, avec des personnes bienveillantes vivant des expériences similaires, qui vous comprennent et ne vous jugent pas. Vos proches ne sont pas toujours les mieux placés pour vous écouter et vous ne serez pas aussi libres de vous exprimer face à eux que dans un groupe Al anon. A noter : les groupes de parole se réunissent parfois dans des salles de paroisse et comme le concept vient de chrétiens protestants, Dieu est évoqué. Si cela vous met mal à l'aise ou ne correspond pas à vos croyances, choisissez une autre option. Votre première session de groupe de parole sera gratuite, mais à terme chaque participant a l'habitude de contribuer à hauteur de ses moyens, lors d'une quête à la fin de la session. Le montant de votre contribution est libre. Vous pouvez également acheter un livre pour suivre les sessions, mais aucune obligation.

Psychologue ou psychiatre => vous pouvez avoir besoin d'un suivi psychologique individuel sur le long terme et si prendre la parole devant plusieurs personnes n'est pas envisageable, orientez vous vers des professionnels qui vous guideront pour y voir plus clair. L'avantage par rapport à un centre CSAPA sera une prise de rendez-vous plus facile et certainement une proximité géographique qui simplifiera vos déplacements.

Répondre au fil Retour