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Mon mari, cet alcoolique

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Je suis Johanna, mariée depuis peu à un homme (Jacques) dont je connaissais la dépendance à l'alcool depuis quasiment le début de notre relation (décembre 2015). Nous nous sommes installés ensemble 5 mois plus tard et tout se déroule de mal en pis.

Pourquoi m'être mariée avec cette personne alors même que je déteste tout ce que l'alcool le fait devenir jour après jour ?
Je pense que j'avais l'espoir un peu fou (j'en suis consciente) que sa volonté d'arrêter prendrait le dessus sur cette terrible addiction.

Il n'en fut rien comme vous pouvez l'imaginer, chaque soir en rentrant du travail je retrouve cet homme dans la cuisine, une fesse sur l'évier , les yeux injectés de sang, le visage de plus en plus bouffi par l'alcool, de la couperose sur le nez tellement ses vaisseaux sanguins sont éclatés , un ventre qui pourrait abriter des jumeaux et pour parfaire ce tableau ; la bouteille de Ricard qui se vide à la vitesse de l'éclair sous son regard vitreux. Il l'a perçoit comme sa meilleure amie voire sa maîtresse. Peut-être même s'adresse t-il à elle de sa voix pâteuse en lui confiant ses secrets?

Lorsqu'ils sont ensemble (sa bouteille et lui) ; je ne peux plus rivaliser . Il l'a choisi , elle . Alors oui, il semblerait d'après Jacques que ce soit en partie de ma faute parce que je ne suis pas assez sympathique, trop solitaire, que je devrais l'aider davantage dans son combat avec cette drogue liquide excepté que je ne m'en sens ni capable ni compétente pour le faire .

J'ai choisi cette année de devenir son épouse mais en aucun cas son médecin ou son psychologue.
Constamment j'ai droit à des reproches, je me fais insulter de connasse, salope , de sale pute lorsque l'alcool a brulé ces dernières neurones : moi j'encaisse sans broncher la plupart du temps car jeter de l'huile sur le feu ne servirait à rien sauf à ranimer cette animosité, à mon égard, de manière plus virulente encore.

Il lui arrive régulièrement de rater une journée de travail parce que trop imbibé de l'alcool de la veille pour donner l'illusion qu'il gère cette situation : j'en ai honte pour lui .

En arriver à ce stade me paraît intolérable et non moins invraisemblable ; je me surprends de plus en plus à ressentir vis à vis de ce type une colère sourde et silencieuse, qui je le crains, finira par éclater mais pas forcément de la manière la plus adéquate et ce en lui assénant , sans aucun filtre, toutes ces vérités que je tais depuis trop longtemps et qui me rongent un peu plus chaque jour.

Je hais cette vie, je me sens terriblement coupable d'avoir misé sur notre couple alors que je savais pertinemment au fond de moi que l'alcoolisme de Jacques nous détruirait petit à petit. J'ai été faible et je ne me le pardonnerais jamais.
Je suis accablée par la honte, il ne me viendrait jamais à l'esprit de présenter cette personne à mon entourage ; je n'assume pas mon choix dans la mesure où mes collègues et diverses connaissances ont dans l'idée que mon époux est au top dans tous les domaines.
Non, c'est une loque humaine sans volonté de s'en sortir , qui pense qu'il n'est pas alcoolique et qui n'arrive qu'à piétiner le peu de dignité qu'il me reste.

La vie avec un alcoolique : c'est comme mourir à petit feu , vous attendez que les jours passent jusqu'à ce que la faucheuse se présente (à vous) pour vous débarrasser de ce mari qui, jour après jour, devient l'intrus dans votre maison.
Il n'y a aucune solution que vous pourriez lui soumettre qu'il acceptera : si l'alcoolique ne décide pas de lui même de mettre un terme au calvaire qu'il se fait vivre à lui et aux autres : vous êtes perdus, sauf si vous partez.

Le présent reste pesant et l'avenir très sombre : je déteste rentrer chez moi , j'aimerais travailler 24H sur 24H pour oublier qui je suis et la personne avec laquelle je partage ce profond cauchemar. Je vais me barrer sans me retourner...

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