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L'alcool me tue !

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J'ai la quarantaine et je suis célibataire, la plupart du temps complètement seule et je suis devenue alcoolique il y a une quinzaine d'années.

Jeune, timide et très gentille, j'étais une fille "béni oui-oui" qui voulait toujours faire plaisir aux autres et souvent je faisais semblant d'être d'accord avec tout le monde pour avoir la paix.

Toutefois, adolescente, j'étais souvent hyper-triste et super-seule (comme abandonnée du monde entier, je mécrivais du courrier à moi-même), et, lorsqu'à 25 ans mon compagnon me quittait pour la énième fois, ne le voyant pas revenir, le soir venu, je me sentis envahie par un sentiment terrible que je ne connaissais pas : une envie irrépressible, croissante et immédiate de "disparaître" ! Et personne à qui parler.

Pourtant je ne voulais vraiment pas mourir : c'était un cruel dilemme ! J'habitais au 4ème étage d'une immeuble et je commençais même à regarder vers mon balcon et envisageais le pire tout en cherchant une solution rapidement car je n'allais pas résister.

Cétait la pire minute de ma vie et dans ma tête tout se déroulais très vite et je crus que ma dernière heure allait bel et bien sonner.

Par hazard, mes yeux se posèrent sur une grande bouteille de whisky qu'on avait ramené d'Andorre et dont personne ne faisait attention depuis des années.

Je n'avais jamais bu de ma vie et me suis demandée soudainement pourquoi les gens buvaient de l'alcool. Je me servis un demi-verre de ce whisky fort et brûlant que je bus d'une traite et là, je me suis sentie plus heureuse que jamais : de l'enfer au paradis.

Depuis ce jour là, l'alcool était devenu ma potion magique contre tout : plus de timidité, plus de tristesse que de joie, de bonne humeur, d'aisance : la fête au quotidien.

Je choisis alors le vin rouge car le sky était trop fort pour moi ; une bouteille par jour ou beaucoup plus avec des alcools plus forts.

J'ai pris 35 kg et mon physique a changé : j'ai les yeux cernés, le corps affaibli, la gorge malade (qui fait mal avec des taches blanches de pue),des acouphènes d'enfer, le coeur qui bat trop fort, trop vite et je boîte. Et maintenant je suis encore plus seule qu'avant (je reste souvent enfermée chez moi),susceptible, dépressive, négligeante, je me fous de tout et je bouffe et bois comme un porc (désolée pour cette expression) ! Parfois, je prends des cuites au rhum ou au sky/vin à me réveiller 4 jours plus tard dans mon vomi, matelas bon à jeter. Ma mémoire non plus n'est plus ce qu'elle était.

En cuvant mon vin je me jure ensuite de ne plus jamais boire, j'en ai même parlé à un prêtre de ma paroisse mais je recommence dès que je me sens un peu mieux. J'ai peur pour moi, je veux vivre encore un peu si possible !

Il y a 3 ans en allant consulter pour ma gorge et ses tâches blanches, mon médecin traitant m'a fait faire un bilan de santé (prise de sang à jeun : cholestérol, diabète mais aussi à mon insu transaminases et gama gt) et m'a reconvoqué un peu d'urgence pour me dire que mon foie était complètement déchiqueté et que j'allais tout droit au cimetière.

C'est ainsi que depuis, je suis un peu suivie médicalement. Au début je devais arrêter de boire 1 mois et refaire les tests sanguins (réussis mais j'ai vite repris) et c'est tout...C'était en 2011 et on est en 2015. Je vais arrêter quelques temps et consulter un psy spécialiste (si j'ai le courage) car j'ai un sale cafard, de la tristesse et de la solitude et de l'incompréhension qui étaient déjà présentes avant d'être alcolo.

Il vaut mieux ne jamais avoir à faire à l'alcool mais je sais pas trop que penser dans mon cas précis, de mon alcoolisme non-choisi.





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