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De plus en plus de difficulté à vivre avec un malade alcoolique

Par Elo08

Bonjour,

Mon conjoint est malade alcoolique depuis plusieurs année, cela fait 11 ans que nous sommes ensemble et nous avons 3 enfants, il l'était déjà à notre rencontre, je pense, mais cela ne m'a pas sauté aux yeux tout de suite, nous étions jeunes, nous apprenions à nous découvrir etc... bien qu'il soit venu rapidement emménager avec moi.

Mon père est alcoolique, et j'ai vécu une enfance avec beaucoup de discute entre mes parents, voir mon père faire des menaces de suicide, nous parler vraiment mal, à ma mère et à à nous, être insultant etc... donc oui je partais déjà avec ce bagage, et mon conjoint le sait car cela fait partie de moi.

A la naissance de notre premier enfant, c'est la que je me suis vraiment rendu-compte du gros problème d'alcool dont il souffrait, j'ai retrouvé des quantités de bouteilles de vodka vide dans le coffre de sa voiture, parce qu'il niait qu'il avait bu alors qu'il tenait a peine debout. Juste après la naissance de notre 1er fils, je suis partie quelques jours chez mes parents car un soir en rentrant, il a nié avoir bu, a pris notre fils et il est tombé avec lui dans les bras, heureusement, il est tombé sur le lit.
pendant cette coupure, nous avons des discussions, ou il m'a promis de faire des efforts, pour boire moins, ce qu'il a fait malgré des rechutes évidemment.

Puis, le temps a passé toujours avec ses hauts et ses bas. Avant la naissance de notre second enfant, je lui ai dit que s'il buvait, et que le jour de mon accouchement il était ivre, il ne viendrait pas avec moi en salle de travail, c'était hors de question. Je pense qu'à ce moment là, il a accepté de se faire aider. Il s'est fait suivre et a arrêté de boire complètement pendant 4 ou 5 mois. J'étais très fier de lui car je sais la difficulté que c'était pour lui, mais tout allait beaucoup mieux, en terme d'ambiance à la maison, dans notre couple, physiquement, il avait perdu 20 Kg, je retrouvais mon homme. Mais les vacances sont arrivées, et les rechutes avec. et les risques qu'il a pris en buvant avec nos enfants et en conduisant avec eux.

Il y a quelques année, alors que j'étais sorti voir une amie, en rentrant il avait oublié de retirer ses clés dans la serrure, je me suis donc retrouvée à la porte pendant presque 3 heures, car il ne répondait pas ni a la sonnerie de la porte, ni au téléphone. J'ai dû faire intervenir les pompiers car je craignais qu'il soit arrivé quelque choses. Il m'a bien sûr répondu que non, il n'avait pas bu plus que d'habitude, mais je sais pertinemment que c'est faux.
Désormais, je ne suis pas sereine quand je le laisse seul avec les enfants, car si quoique ce soit se passait, et qu'il est dans cet état, il serait incapable d'agir. Mais je ne peux pas rester constamment à la maison, j'ai parfois aussi besoin de m'aérer la tête avec mes amies.

Et depuis, pas de nouvelle tentative d'arrêt. Il boit une bouteille de vin quotidiennement à la maison(parfois, souvent une bouteille de rosé, sur le chemin de la maison, mais celle la, je ne la vois pas toujours, parfois il l'oublie dans son sac donc je tombe dessus...) et 1 a 2 biere de 75 cl.
Et lorsqu'il ne travaille pas ou est en vacances, il peut commencer à boire dès le matin en se levant presque, bien sûr il me le cache, mais je le vois bien.
Quand j'essaye d'en parler, il me dit de le laisser tranquille, qu'il est fait ce qu'il veut, et que ce n'est pas tant que ça, une bouteille de vin et de la biere tous les jours.

Il y a 1 an et demi, il a eu une suspension de permis pour 6 mois, et a ce jour, il n'a toujours pas fait les démarches pour le récupérer. L'excuse du temps qui manque etc... mais je sais très bien et lui aussi, que c'est surtout la prise de sang et les gamma GT qui doivent être à 0 le problème.

Pour ma part, je supporte de moins en moins, son changement de comportement, son impulsivité et son irascibilité, envers les enfant, envers moi. Il nous parle de manière de plus en plus agressive.
Avec les enfants, il est constamment sur leur dos pour un oui pour un non. Ils ne savent plus sur quel pied danser, mon conjoint leur souffle le chaud et le froid en permanence. Et quand il leur fait des reproches, cela prend des proportions extrêmes, il est souvent même rabaissant, lui qui pronait de faire attention à la sensibilité des enfants, a faire attention aux traumatismes que les adultes peuvent causer. Je retrouve de moins en moins toutes ces intentions dans ses comportements.

Il ne passe plus de temps privilégié avec eux, il ne fait plus de sortie, ne fait plus de jeux de société et cela joue énormément je pense sur le comportement de nos enfants, leur agitation etc...
Je vois mes enfants qui parfois ont peur de lui, de ses réactions excessives, mon ainée n'ose pas dire ce qu'il pense sincèrement, j'arrive à lui extirper parfois des ressentis, pour qu'il sache qu'il peut s'exprimer et dire ce qu'il pense, sans que cela nous blesse, qu'il a le droit de nous dire quand il trouve que ça ne va pas, mais malheureusement, je me sens seule à absorber leur mal-être, et à essayer de faire différemment sinon mieux.
Je m'en veux de leur faire vivre cela. Il reste un père aimant, je sais qu'il aime ses enfants plus que tout.
Mais dès qu'il rentre à la maison, il prépare le goûter des enfants et il attend impatiemment de pouvoir ouvrir sa bouteille et jouer a son jeu, regarder son téléphone, se poser comme il dit.

En envers moi, je sais qu'il m'aime plus que tout aussi, mais ses paroles lorsqu'il s'énerve sont de plus en plus violentes et rabaissantes. Il me demande de me taire comme à une enfant, il ne supporte pas que je le contre-dise, il réagit de manière excessive, ce qui n'a pas pour effet de me calmer, car j'ai un tempérament assez fort, donc je ne me laisse pas faire, mais je suis blessée, de plus en plus, et plus le temps passe et plus je pense à partir, à commencer à organiser ma vie sans lui, car je vois bien que je ne peut rien faire pour l'aider. IL est dans un déni complet. Et lorsque je lui en parle, ce qui est difficile, il me dit que j'ai trop l'image de mon père, mais qu'il est très différent, que mon vécu fait que j'exagère la situation.
Mais sincèrement ce n'est pas le cas.

Je n'ai plus envie qu'il vienne avec moi aux soirées avec mes amis, ou organiser des choses à la maison car j'ai toujours peur qu'il s'enivre trop, j'ai beau lui dire stop, il n'écoute pas. Et j'ai parfois honte de son comportement.

Donc voilà, je pense que j'arrive vraiment au bout de notre histoire, malgré que je l'aime et que je n'ai envie d'aucune autre personne dans ma vie. Je ne sais pas encore combien de temps j'arriverai à supporter cette vie de famille, toujours sur un fil, et surtout je ne veux pas que mes enfants grandissent ainsi, car je sais que ça ne s'améliorera pas sans une prise de conscience de sa part.
Les disputes et ce sujet revient de plus en plus souvent, j'en deviens moi-même blessante à son égard car je ne tolère plus qu'il se cache derrière les excuses de travail, de fatigue etc...

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4 réponses


Emilie sr - 09/03/2020 à 15h18

Bonjour,
en lisant votre témoignage je retrouve un peu de mon histoire. Je vous comprends tout à fait, le père qui a des problèmes d'alcool puis le mari, l'enfer du quotidien... Les enfants qui souffrent de tout ça aussi. Mon mari aussi est un homme adorable quand il est à jeun, mais quand il boit... Son comportement ressemble à peu près à celui du vôtre. C'est dur, très dur, on souffre terriblement, on ne vit plus on survit. Il serait hypocrite et injuste de ma part de vous dire de rester, de vous sacrifier pour un résultat incertain. Je vous avoue que si ma situation professionnelle et financière me le permettait je partirais, alors si vous le pouvez sauvez vous, mettez vos enfants à l'abri. Ce n'est pas une vie ni pour vous ni pour eux. De plus, cela pourrait lui ouvrir les yeux. Si vous partez et que vous l'empêchez de voir les enfants tant qu'il ne s'est pas soigné peut-être que la situation se débloquera. Vous pourriez peut-être retrouver une vie de famille normale. Il n'y a pas de garantie mais je reste convaincue que cela vaut le coup d'essayer. Je ne veux pas influencer vos choix, je veux juste vous exposer ma façon de voir les choses. Vivant une histoire similaire à la vôtre je me permets de vous donner mon opinion. Si plusieurs personnes le font, peut-être cela pourra vous aider à faire vos choix.
Même si on ne se connaît pas, sachez que je suis de tout cœur avec vous.
Courage.

patricem - 09/03/2020 à 17h36

Bonjour,

je ne suis pas juriste mais si vous quitter le domicile conjugal avec les enfants, en empêchant le père de les voir, je pense que vous allez avoir des problèmes. Consultez un avocat mais je pense qu'il faudra quelques preuves (compte rendu des urgences s'il s'est blessé en état d'ivresse, témoins, etc). Et faire des mains courantes ne suffira pas.

A priori sans rapport, je connais une prof qui a voulu faire cela parce qu'elle disait que son mari la battait. Elle a fait de nombreuses mains courantes mais jamais de certificat médical. Résultat, toutes les charges de coups et blessures ont été refusées par la justice et cela s'est fini par un divorce classique. Avec garde le we une semaine sur deux pour le mari et la moitié des vacances scolaires.

Si vous arrivez à mettre en évidence son alcoolisme, peut-être pourrez-vous alors obtenir qu'il ne voit les enfants qu'en milieu protégé. Et c'est important car imaginez le au volant avec vos enfants et quelques grammes d'alcool.

Cdt,

Patrice

Emilie sr - 09/03/2020 à 18h15

Bonjour,
en effet il faut se renseigner avant de lancer ce genre de procédure. Je ne l'ai pas marqué car pour moi ça coule de source. Quand on vit une telle situation, on ne pense plus qu'à ça et on envisage tous les scénarios. Mais il est vrai qu'il ne faut prendre aucune décision sur un coup de tête, il faut peser le pour et le contre et se renseigner sur les démarches à effectuer. Une assistante sociale effectivement pourrait vous aider. Je me répète mais j'insiste sur le fait que je ne voudrais surtout pas influencer vos choix, je partage seulement avec vous mon propre ressenti car votre histoire me touche beaucoup du fait des similitudes avec la mienne.
Cordialement.
Émilie.

Lalaland13 - 21/03/2020 à 18h03

Bonjour Elo08
Je nous retrouve aussi beaucoup dans ce que tu racontes et ça me fait très peur car notre histoire est bien plus récente que la tienne. Cependant je ne parviens pas à le quitter, je l'aime trop. Là où je lui en veux c'est qu'il ne cherche pas à se soigner. Il est allé à deux rendez-vous et puis c'est tout. Même si personne ne l'oblige à boire je suis aussi très en colère contre son entourage, ses "supers copains" qui picolent toute la journée et l'entraînent dans leur chute. Nous on a une famille, des projets. Je suis tellement en colère que ça ne le motive pas ! (je sais, ce n'est pas sa faute; )
Comment vas-tu depuis ton post ? Quelle décision as-tu prise ?

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