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Amour, alcool et violences, je l'ai enfin quitté pour de bon

Par SophAme12

Chers tous, ou chères toutes ( Car je sais que ce sont souvent les femmes qui trinquent...)

J'ai lu de nombreux commentaires avant de me lancer. Depuis un an et demi de déboires, me voilà prête à discuter avec vous. Les témoignages que j'ai lus m'ont tellement aidée ! Les femmes qui disaient "BARREZ VOUS",, ça m'a marquée.

Il y a un an et demi je rencontre un homme beau, sportif, doux et affectueux. Le top. Je ne comprends pas tout de suite qu'il a un problème d'alcool. Les premières fois qu'il a bu en cachette je sens qu'il sent l'alcool mais il revient soit disant d'un apéro avec des copains alors pourquoi pas. Je le trouve juste changeant.

La première fois que je le vois complètement sec est un dimanche, chez lui. Il a acheté du rhum pour faire un mojito. Il est midi donc c'est moi qui les prépare, j'en mets à peine. On mange, et plus ça va plus je le trouve étrange. Il devient accusateur. Il me fait pleurer à un moment, car je ne capte pas ce qu'il se passe. A un moment il s'amuse à me frapper la cuisse, fort. Je lui dis d'arrêter, il continue, comme un jeu. Je lui dis "mais pourquoi tu continues alors que je te dis que ça me fait mal ?" il s'arrête. Au bout d'un moment je capte qu'il est bourré. Je vais vois la bouteille de rhum... il ne reste qu'un tiers.

Bref, ce jour là je me dis "il y a un souci". Le hic c'est que la semaine d'après tout va nickel. Il est souvent bourré (je le sais aujourd"hui car depuis j'ai appris à tout repérer) mais je ne le vois pas.
Finalement notre histoire est faite de moments géniaux ( Concerts, sorties, rigolades, affection de dingue) et de moments où ça déraille...

A chaque fois qu'il buvait bcp il devenait mauvais "C'est quoi ton problème ?? T'es mauvaise en fait. Pourquoi tu fous la merde entre nous ?" était sa phrase préférée. Calme, j'arrivais à gérer.
Un soir je suis moins patiente, je le renvoie chier il me saisit par la gorge... je baisse les yeux, j'ai peur de lui. Il se calme direct. Le lendemain je le quitte, il pleure, pleure et pleure. Je suis la femme de sa vie, il n'en peut plus de cette maladie. Il se décide à aller aux alcooliques anonymes, je me remets avec lui.
Peu à peu il reboit et nous gâche des soirées. Rien de "grave", juste des soirées perdues dont il ne se souvient pas. Un soir il franchit de nouveau un cap, en bousculant mon fils de 7 ans qui hurlait dans son lit.qu'il ne voulait pas dormir.. Je le quitte. ça a duré un mois. Après ça c'était des appels de détresse. Il me disait "adieu, ce soir je vais mourir", et moi je vivais dans la terreur d'un suicide sous alcool !
J'y suis retournée un mois après , again.... J'étais touchée par sa maladie, je voulais l'aider. Comme d'hab les premiers mois sont MERVEILEUX, des déclarations tout le temps, des supers moments, et puis peu à peu il redevient con sous alcool... Je le mets en garde, il semble s'en foutre de plus en plus.
Jusqu'à l'acte de terreur que j'ai vécu il y a un mois. Il était bourré et con donc je pars de chez lui. Il me traite de "grosse pute" à plusieurs reprises. Je pars. Quand je suis dans ma voiture il se jette sur le véhicule. Donne des coups de pieds dans la portière, là ou je suis. Il monte sur le capot et, avec un regard de malade, veut péter le pare brise ! J'ai cru que j'allais y passer. Je voyais son pied sur ma tête, seule la vitre nous séparait. Dès qu'il est descendu pour aller à ma potière j'ai pu prendre la fuite !

Le lendemain il m'appelle en pleurant "Pourquoiiiiiii, pourquoiiiiii j'ai fait ça ! je t'aiiiiiime tellement. Aide moi !"
Là je me suis dit "non, c'est moi qui ai besoin d'aide" J'ai appelé le 3919 et enfin admis qu'il n'était pas qu'alcoolique

Pourquoi l'alcool sert-il d'excuses à toutes les violences ? Comment peut-on faire ça ç celle qu'on dit aimer ? C'est ça qui me reste aujourd'hui. Je 'lai bloqué de partout et suis allée à la police. J'ai raconté, sans vouloir déposer quoi que ce soit. Finalement le procureur a décidé de transformer ça en plainte. Je l'ai su car il a contacté ma meilleure amie. Il dit que la culpabilité le ronge, que je suis la femme se sa vie, et blablabla.
Il est enfin parti en cure suite à cette histoire. Par peur de la justice ? Il a toujours refusé la cure ! Je sais tout ça car il a contacté mes amis pour leur dire, en disant "Je me déteste, je pars en cure trois semaines, et après je vais devoir faire des stages"

Le pire ? La cure, ça m'a touchée ! j'ai eu de la peine pour lui ! Je n'en reviens pas...
Etant suivie par des associations super d'écoute de femme sous violence je me suis ressaisie. Mais c'est fou, car parfois j'ai encore besoin qu'on me dise "NON, ce n'est pas l'alcool le problème ! En tout cas pas le seul.

Merci de m'avoir lue

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5 réponses


Force2Courage - 11/01/2023 à 15h14

Bravo pour votre clairvoyance! On a tendance à occulter la réalité sous le prétexte de la maladie alcoolique. Mais, non, il y a toujours autre chose, à des degrés divers, mais il y a un problème sous-jacent. Avouer qu'on ne peut rien faire pour l'alcool est déjà ça, mais il faut comprendre aussi qu'on ne peut rien faire des problèmes qui accompagnent ou qui sont la source de l'alcool. Bon courage, protéger vous!

aud - 11/01/2023 à 22h14

Bonsoir. Et oui même lorsque l'on aime, il faut partir pour se sauver soi-même... Se protéger soi avant de mourir à petit feu. Pour vous, plus votre fils, vous avez pris la bonne décision. Vous remettrez sûrement en cause cette décision car s'il se prend en charge (je lui souhaite), il reviendra sûrement vers vous en vous montrant son bon côté. Mais il vous sera nécessaire de vous remémorer les moments difficiles de peur et d'angoisse. Je vous parle à vous comme je me parle à moi-même, pour me raisonner. Oui au fond on espère retrouver cette même personne qui nous a fait rêver lorsque cette alcool de merde n'était pas présent. Mais au fond cette personne d'avant ne sera plus jamais la même, tout comme nous-mêmes qui changeons au fur et à mesure des situations de détresse subites. C'est difficile de les laisser, on culpabilise en se disant qu'on les abandonné... Mais finalement que l'on reste ou pas si l'envie est là pour eux de se (nous) détruire ils continueront. Oui ils sont malades,boui on aimerait que d'un coup de baguette magique tout aille mieux, mais ça ne marche pas comme ça. Il faut nous sauver nous-même. Pour ma part j'ai réussi à me séparer de celui que j'aimais depuis 8mois. Après avoir tout donner pour le sortir de ça, après m'avoir épuisée à tenter de nous sauver (notre couple et notre fille) alors que je venais de perdre mon papa, je me suis perdue à petit feu avant de dire STOP! Aujourd'hui je sais que notre couple c'est terminé, j'essaie d'aller mieux, j'essaie de faire en sorte qu'il aille au mieux dans sa tête pour ne pas sombrer plus... Mais là encore il a pété 1 plomb il y a 3 semaines cette fois sur notre propre fille en lui parlant très mal, et la rabaissant. Il a été odieux avec elle. Elle n'a que 6ans, elle sort ce soir d'une séance de psy pour pouvoir se libérer des mots durs posés sur elle, et j'apprends encore ce soir que ce que j'imaginais s'être passé de pire au cours d'une journée est encore bien pire. Je suis en colère ce soir et j'ai la haine.... Aujourd'hui je sauve ma peau et ferai tout mon possible pour que notre fille ne paye pas les pots cassés comme on dit. Rien n'est gagné je le sais. On ne sait jamais de quoi notre vie sera faite mais faisons en sorte de tenir nous même les rennes de quoi demain sera fait. Désolée pour le pavé mais effectivement ça fait du bien de poser les choses et de partager avec des personnes dans le même cas. Bon courage à tous! Soyez fort!

jubinette - 11/01/2023 à 22h22

Bonjour et bravo à vous pour votre témoignage et votre courage.
Je me reconnais dans votre histoire et cette alternance entre moments merveilleux et l'enfer. En effet dans tout les témoignages, la finalité est de partir et de se protéger, vous avez eu beaucoup de courage pour faire ça. A ce jour je cherche toujours la force de pouvoir partir, je n'y arrive pas pas encore mais j'ai bon espoir car je me fais aider, et lire les histoires de femmes qui ont réussi est encourageant, car oui c'est possible !
Quant à la violence il est difficile mais primordial d'en parler à mon avis. Ce n'est pas évident de se lancer mais une fois le 1er pas fait, ça délivre.
Ce qui est "marrant" (entre guillemets) c'est que se sont souvent les mêmes genres de comportement violent qui reviennent : attraper la gorge, se mettre devant la voiture quand on veut partir, j'ai eu exactement les mêmes scènes...
Pour ma part quand j'ai appelé le 3919 ça ne m'a pas vraiment aidé mais plutôt fait culpabiliser. Je commence à comprendre (ça met du temps....) que l'alcool n'est qu'une excuse à la violence. Ces hommes ont déjà la violence en eux et c'est l'alcool qui fait ressortir cette facette qu'ils ont déjà en eux. J'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre ce concept car sobre ce sont des personnes agréables.
En tout cas bravo encore pour votre force et votre courage et de prouver aux proche de personnes alcoolique qu'on peut se sortir de ce genre de relation.

SophAme12 - 12/01/2023 à 18h39



Jubinette, je réponds à ta remarque sur "il faut du temps pour réaliser que l'alcool ne peut être une excuse". Et oui, car c'est leur réponse " Je te fais du mal , mais je suis malade". Et ça marche.... un temps. Tous les alcooliques ne sont pas violents, et RIEN ne doit justifier la violence !

Moi je l'ai quitté 5 fois pour y retourner à chaque fois... La sixième a été la bonne. Je me remets doucement.
A chacune son temps, il ne faut surtout pas culpabiliser de rester, on fait ce qu'on peut. Mais dis toi que chaque événement nous rapproche un peu plus de la fin. Tu vas y arriver, quand ce sera la bonne ! L'essentiel est que tu es conscience des mécanismes.

N'hésite pas si besoin de converser un peu plus. Il faut être accompagné pour se sortir de cet enfer.

On reste à cause des moments merveilleux, mais rien ne justifie qu'on nous fasse vivre l'enfer. Même si c'est une fois sur 10

De même qu'il est de sa responsabilité de se soigner, il est de la nôtre de nous offrir une meilleure vie. Un jour tu en seras certaine.

SophAme12 - 12/01/2023 à 18h41

Et Aud, bravo ! Il faut préserver son enfant, c'est certain.

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