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le changement? mais comment

Par Profil supprimé

Bonjour à toutes et à tous ,
j’écris aujourd'hui pour la première fois dans un forum et surtout c'est la première fois que je vais parler de mon problème d'alcool.
Ma mère est alcoolique depuis que je suis petite et cela a pourris mon enfance et mon esprit. aujourd’hui à 32 ans je bois un peu chaque jour biere, vin .. mais des que je suis avec des amis je ne sais pas m’arrêter et je bois de l'alcool fort qui a un effet dévastateur, tous mes vieux demons resurgissent , je deviens mechante, ingerable et cela me suis depuis des années. Aujourd'hui j'ai la chance d'etre entoures de gens merveilleux qui le comprennent et veulent m aider. J'ai honte.. je ne veux pas tout perdre et leur faire du mal comme ma mere a pu le faire avec moi .
Il est temps que ca change, je le sais , j ai tout ce qu il faut pour, mais c est terrorisant.
Je ne sais pas trop vers qui me tourner , mon medecin, un psy , des amis ..

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5 réponses


Profil supprimé - 23/01/2018 à 17h21

Bonjour

J'ai créé un profil aujourd'hui aussi et c'est la première fois que j'en parle.
Mes parents (sans être accro) étaient "cool" quand j'étais jeune c'était apéro de temps en temps puis un petit verre (whisky) le soir jusqu'a ce que pour moi ca devienne un automatisme.
Je suis alcoolique tout comme toi, mais "personne" ne le sait vraiment.
Pour ma petite histoire, je ne bois jamais en présence de monde. Je bois seule et je me cache pour ca.
Et ca c'est tous les soirs..
Un besoin, alors qu 'en soirée mes amis me pensent abstinente.
Moi de mon côté je suis perdue car je n'ai pas eu le déclic qu'il faut.
Parcontre toi tu l'a visiblement.
Je suis suivie par une psy spécialisée dans ce problème.
Ca m'aide beaucoup sur le plan personnel mais pas suffisamment pour que j'arrête.
J'espère y arriver je m'efforce de faire le max pour ca. En vain. Le soir j'oublis
Tout comme toi j'ai honte.
Mon mot est surtout pour te dire que tu n'es pas seule face à ce terrible problème.
Bon courage
HM

Profil supprimé - 23/01/2018 à 20h06

Bonjour Lilou,

Tu m etonnes que c est terrorisant... A la fin de mes alcoolisations je vomissais du sang tous les matins et pourtant je continais a boire. Par autodestruction du a un etat depressif, des galeres dans la vie sociale, affective mais aussi et peut etre surtout par peur. Il m a fallut une peur plus grande pour oser.

L alcool nous impregne profondement tu sais, jusqu au coeur de nos cellules. Le lien avec lui ca devient pratiquement notre identite, alors arreter ca donne l impression de se perdre, de sauter dans un gouffre sans fond.
Mais c est aussi son action sur notre cerveau, sur notre corps qui nous fait croire cela. Si tu veux tu peux essayer de lister, d exprimer ces peurs. Deja rien que le fait de ne plus voir ca comme une seule grande terreur ca peut aider, et on peut, nous qui avons deja sauté, te montrer que nombres d entre elles sont bien plus petites que tu ne te l imagines...
Tu te souviens que petite( ou meme grande! happy) parfois dans le noir un bruit peut nous faire penser qu un monstre est la? On nourrit alors cette peur, on la fait grandir, on la transforme en terreur. Mais si on pouvait rallumer d un coup et qu on voyait la vraie nature de ce bruit, la terreur s evanouirait..


Tu peux te tourner vers ton medecin oui, si tu te sens plutot en confiance avec lui. Si c est pas sa specialite il t orientera vers des professionnels competents. Tu peux aussi aller vers des assos comme l anpaa on tu trouveras des alcoologues, des psys, un parcours organisé. Vers les centres mentionnés sur le site aussi. Ces gens ne te jugeront pas et faire ce premier pas est deja en soi une liberation, cest une facon de ne plus fuir le probleme et la peur qu il succite. Et si tes amis sont a l ecoute, qu ils tiennent a toi alors oui c est aussi une solution, pour oser dire. Apres je te conseille vivement d encadrer un eventuel arret avec des professionnels de la santé, le sevrage de l alcool est le seul potentiellemnt mortel. En cas de fortes impregnations il y a des risques de delirium et de crises d epilepsie, c est une came, legale oui mais une drogue puissante..

Apres avoir ete un calvaire le parcours de ta mere, peut cette fois etre une motivation forte: ne pas reproduire le meme shema, ne pas prendre la meme voie...

Et puis c est"marrant"mais souvent c est vers ton age que les decisions de ce type se font. L alcool met environ une dizaine d annees en consommations courantes a cree de gros desequilibres...

Je vais aussi te laisser le lien d un site qu a fait Oliv, qui a un grand nombre d annees d arret de ce psychotrope et qui ecrit ici, il a recolté pleins d infos tres interessantes. Il n y a pas une solution miracle mais il y a plein de pistes avec lesquelles tu peux te faire ta propre clef.

Courage et bravo pour ce premier pas!!! Ce n est qu ecrire mais c est deja super, c est une facon de dire...

Profil supprimé - 24/01/2018 à 11h55

Bonjour , merci pour vos réponses qui sont pour moi en gros réconfort,

Nous ne sommes pas seule a vivre ça ou plutôt a survivre comme ça , c'était justement le but de cette démarche savoir qu'un grand nombre d'entre vous avez réussi a vous en sortir, et essayer d’arrêté de culpabiliser.
Aujourd'hui, j'ai appris que ma mère (que je ne vois plus depuis des années ) est rentrée a l'hopital , son corps la lâche après 25 ans d'alcool . La réalité me reviens en pleine figure ..
Je pense HM que tu as ce declic , car tu es ici , et que tu es consciente du problème , ce qu il nous manque à toute les deux c'est du courage, car il vas nous en falloir énormément mais c'est nécessaire

Flo merci beaucoup , je vais suivre tes conseils. Et en y pensant la plus grand peur , le gros monstre caché sous mon lit, c'est moi . Cette saleté de faiblesse qui me fais passer a coté de ma vie

Profil supprimé - 24/01/2018 à 16h00

Bonjour Lilou,

"Aujourd'hui, j'ai appris que ma mère (que je ne vois plus depuis des années ) est rentrée a l'hopital , son corps la lâche après 25 ans d'alcool . La réalité me reviens en pleine figure .."

Ce que je vais ecrire pourra peut etre te fermer, trop remuer, mais je le fais car peut etre qu un jour cela te parlera.

Je pense que souvent dans ce genre d evenements il y a des messages a comprendre. Ca peut etre un hasard bien sur, mais disons alors qu il arrive a un moment particulier. Tu fais un premier pas pour arreter l alcool, tu te retrouves face a une peur et ta mere subit les consequences physiques de son alcoolisme. C est malheureusement souvent ca le chemin de cette addiction ou dependance.. C est peut etre une chance pour toi de voir cela a ce moment, de le prendre comme tu dis en pleine figure.

Et si la realité revient c est peut etre parce qu a travers ce psychotrope tu avais trouvé un moyen efficace de la fuir...

Oui Lilou, le gros monstre cest nous memes. Tu sais la plupart du temps dans nos consos addictives on vient proteger quelque chose. Et au fond de nous, nous savons qu a l arret cela va ressurgir. Oui avant d arreter la peur principale pour moi etait ce que j allais trouver, retrouver de moi sans l alcool.

Dans ta sensation de faiblesse qui fait passer a cote de ta vie il y a peut etre un petit etat depressif. C est frequent tu sais avec ce produit. Au final c est plus une source de motivation qu une peur non se rendre compte de ca, que tu passes a cote de belles choses a cause de l alcool ?

Si tu as envie d aller un peu plus loin il y a une clef importante. Se regarder avec le plus d honnêteté possible, sans jugement.

Déjà ce n est pas une faiblesse d avoir ce type de comportement avec une drogue. Si tu lis le doc des neurologues suisses que j ai mis dans le fil sur les choses qui nous ont aides, tu verras que la part de responsabilité est finalement assez faible. Les psychotropes jouent sur les taux de dopamine entre autre, et la dopamine c est, entre autre, ce qui nous fait nous sentir bien quand dans la vie on rencontre quelque chose de nouveau et qui est bon pour nous. Ca a un role dans nos apprentissages. Donc la chimiquement quand on boit on recoit l info que c est bon pour nous, on apprend d une facon artificielle que c est bon pour nous.

Apres en buvant regulierement on subit la dependance. On ne recherche plus la consommation pour le bien etre mais plutoto pour attenuer l effet d un manque. Si tous les soirs tu as tes petits verres c est que tous les oirs tu prends un petit anxiolytique, et ce qui t amene vers les verres c est plus le « mal etre »que tu pourrais avoir en ne le prenant pas plutôt que la reelle envie de boire un « bon» truc.

Et parfois, comme dans mon cas et celui d a peu pres 15 à 20% des consommateurs reguliers, il y a une addiction. Les shemas de consos sont alors un peu differents. Déjà les doses de dopamine liberees en buvant sont plus importantes, on a une sensibilite un peu plus forte au produit. Puis les connexions au niveau du circuit de l information dans le cerveau ne sont pas les memes. Ca ne passe pas par la case reflexion.
Telle ou telle type de circonstances, d evenements va comme nous replonger dans le passé faisant ressortir un fond d anxieté que l on cherche generalement a bien camoufler. Il peut y avoir de multiples causes a cela, mais assez souvent ici ou dans mon entourage je retrouve une forme d ultrasensibilité.

L alcool dans ces cas est vraiment un produit adapté a nous, il vient en bouclier, en »medicament »de ces sensations de facon completement inconsciente. Ben oui les premiers verres sont culturels et encourages comme facteur de lien social. Dans ton histoire on peut aussi imaginer des nœuds provoqués par la consommation de ta maman et ce que tu as vecu de ca.

Donc tu vois Lilou, il n y a pas vraiment d histoire de faiblesse ou de volonté la dedans…

La ou tu peux avoir un role par contre c est dans ton regard sur tout ca, de facon a sortir de cette « inconscience ». De facon a pouvoir faire le pas de te liberer déjà d une drogue et d aborder ces sensations en etant toi-même et non pas Lilou+x nombres de verres.

Tu peux essayer de voir ce que l alcool est venu proteger chez toi, de cette facon tu sauras ce que tu retrouveras apres l arret, et tu pourras mettre en place des choses pour y trouver des solutions autres que ce psychotrope.
Ce n est pas un parcours facile, facile, ca va tirer par fois, faire mal. Mais je te promet que cela redonne un nouveau sens a ta vie, que c est un chemin qui te permettra d a nouveau te sentir alignée avec ta vie.

Et si tout ca te parle, tape ultrasensibilité dans ton moteur de recherche prefere, tu y trouveras peut etre quelque chose. Et si ce n est pas le cas, tu pourras quand meme avec les professionnels que tu vas rencontrer trouver des moyens de denouer toutes ces choses enfouies.

Et si l introspection c est vraiment pas ton truc une asso comme les aa( alcooliques anonymes) propose des moyens d action assez efficaces pour quand meme avancer sans se regarder de trop. Je ne m y retrouve pas pour pleins de raisons mais ils ont pu aider quand meme un bon nombres de personnes blunk

Voila Lilou, désolé si ca secoue un peu, mais vu d ici tes soirees et ce que tu y vis, leur lendemains, semblent mille fois plus destructeurs que ces quelques mots…

Tu peux y arriver et au fond en arretant c est vers nous que nous avancons, avec nous que nous faisons chaque jour un peu plus la paix. C est un premier geste important pour pouvoir enfin commencer a s aimer….



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