Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour les consommateurs Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

et après... ?

Par Rusalka

Bon, ça y est 6 jour sans une goutte; j'entame mon 7ème.
je me sens fière et physiquement top, je travaille mieux, je suis moins fatiguée, je suis plus aimante et calme.
Que du bon me direz-vous!
Le seul point noir est de 17:30 à 21:00 là, c'est très dur , je suis irritable, nerveuse désagréable.
Pour le moment , je prends un Xanax 25mg et ça m'aide.
Je me connais, ce n'est pas la première fois que j'essaie d'arrêter et je me suis à chaque fois ratée.
le plus longtemps était 3 semaines.
Comment faire pour tenir au long terme ???
J'aimerais tellement ne pas encore me décevoir et devenir abstinente !
je me sens tellement bien alors pourquoi rechute-t-on ??
Merci pour votre aide et témoignages

Fil précédent Fil suivant

4 réponses


Moderateur - 03/06/2021 à 10h27

Bonjour Rusalka,


Soyez la bienvenue dans nos forums happy Merci d'y participer !

Oui c'est dur de ne pas rechuter, vous n'êtes pas la seule à devoir y faire face. Les professionnels des addictions que vous pouvez rencontrer en CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) pourraient vous aider à prévenir la rechute. Les consultations sont gratuites.

Ce qu'ils aident à travailler par exemple c'est votre motivation sur le long terme. Une première chose que vous pourriez faire, si vous ne l'avez pas déjà fait, c'est de mettre noir sur blanc les raisons pour lesquelles vous souhaitez arrêter de boire et ne pas reboire. Parmi elles il me semble que vous devriez mettre en "top liste" l'envie de ne pas vous décevoir de nouveau. Gardez cette liste avec vous et dans les moments où c'est difficile, où vous avez envie de boire, prenez le temps de la relire, d'en peser chaque mot.

En parallèle de cette liste et pour aller au fond des choses vous pouvez aussi faire la liste contraire, la liste des bonnes raisons que vous avez de continuer à boire ou de vous remettre à boire. Cela peut vous permettre d'identifier vos "ennemis" et, peut-être, des choses à régler que vous n'avez pas encore vraiment réglé. Là aussi une prise en charge en CSAPA pourrait vous permettre d'avoir un interlocuteur régulier pour parler des aspects psychologiques qui viennent saper votre volonté d'arrêter sur le long terme.

Les expériences passées nous apprennent toujours quelque chose mais ne définissent pas nécessairement notre avenir. Les professionnels des addictions travaillent avec leurs patients sur leurs facteurs de rechute et leurs ressources pour que l'histoire ne se répète pas indéfiniment. Ils les aident à identifier les circonstances (terme à comprendre dans un sens large) qui amènent à reboire. Ce n'est généralement pas une pulsion soudaine mais un ensemble de choses qui conduit, à un moment donné, à "court-circuiter" son cerveau (si l'on peut dire). Après avoir identifié les facteurs de rechute ils cherchent à identifier ce qui aurait pu être différent, ce qui a pu manquer à certains moments pour faire pencher la balance non du côté de la rechute mais du côté du maintien de l'abstinence. Cela aide le patient à identifier ce qu'il peut mettre en place préventivement pour limiter le risque de rechute. Par exemple aujourd'hui vous avez une prescription de Xanax pour gérer le stress. Vous nous parlez aussi justement de vos difficultés à maintenir votre abstinence, vous ne le gardez pas pour vous et vous cherchez à vous appuyer sur l'expérience des autres. C'est tout à fait ce qu'il faut essayer de faire en effet pour mieux se comprendre et pour trouver les "trucs" qui font passer les caps difficiles.

En tout cas essayez de vous décoller de l'idée que puisque vous n'avez tenu "que" 3 semaines jusqu'à présent vous allez forcément rechuter bientôt. Non ! Oui c'est difficile de maintenir l'abstinence, oui il y a des rechutes mais chaque nouvelle tentative d'arrêt est différente. En apprenant de vos échecs précédents plutôt qu'en vous laissant envahir par le doute vous vous mettez dans de bonnes dispositions pour réussir.

Si je dois résumer les ressources sur lesquelles vous pouvez vous appuyer pour essayer de passer les caps difficiles du sevrage et prévenir la rechute il y a...
- le fait d'en parler et de partager : ici dans les forums, avec vos proches, sur notre ligne téléphonique si vous le souhaitez... ;
- se faire aider des professionnels des addictions qui disposent d'outils pour mieux vous armer face aux tentations de rechute et pour consolider vos expériences passées ;
- fréquenter un groupe de parole d'entraide : je n'en n'ai pas encore parlé mais c'est une ressource précieuse car vous y bénéficiez d'un soutien de groupe bienveillant et anonyme. Vous êtes moins seule dans votre "combat" car vous êtes avec des personnes dans la même situation que vous.

Nous vous souhaitons collectivement de réussir. Nous restons à votre disposition pour en parler.

Cordialement,

le modérateur.

Rusalka - 03/06/2021 à 11h49

j'ai essayé de demander de l'aide à mon généraliste mais, comme je n'ai pas la tête de l'emploi et que mon foie va bien, il me dit que nous ne sommes pas tous égaux devant l'alcool et que j'ai de la chance .....
ces derniers temps j'ai totalement perdu le contrôle, j'étais passée à 2 bouteilles de vin chaque soir et c'est ce qui m'a fait réagir (jusqu'à une bouteille je me disais que ça pouvait passer).

Voir un psy ? suite au covid, je n'ai plus trop les moyens/ A.A. ? j'ai peur d'y aller/ CSAPA ? je ne connais pas.
Merci pour votre réponse si rapide cher modérateur .

Moderateur - 03/06/2021 à 12h08

Merci pour votre réponse, je vous en prie.

Les CSAPA regroupent des professionnels des addictions issus de différentes spécialités dont des psys. Comme les consultations sont gratuites c'est un moyen de pouvoir avoir un suivi psy sans frais.

Les groupes d'entraide ce ne sont pas que les AA, qui ont un fonctionnement très particulier. Vous pouvez vous tourner aussi, en fonction de ce qui existe dans votre zone géographique, vers des associations comme Vie Libre, Alcool Assistance, la Croix Bleue, la Fédération nationale Joie & Santé (dite "Alcool Écoute FNJS"blunk. Parfois les CSAPA organisent aussi des groupes de parole. Compte tenu des circonstances sanitaires les groupes de parole sont essentiellement virtuels aujourd'hui, ce qui simplifie l'accès. Dans ces groupes tout le monde est au même niveau, vous n'êtes pas jugée et c'est anonyme.

Je reste un peu perplexe devant le discours de votre médecin. Tant mieux si votre foie résiste bien ou si vous n'avez pas "la tête de l'emploi" mais d'une part il faut envisager peut-être les choses sur le long terme si votre niveau d'alcoolisation se maintenait, d'autre part l'alcool n'est pas nocif que pour le foie ! Il est source d'autres cancers, notamment du sein chez les femmes, il est neurotoxique (une consommation à long terme entraîne la destruction de certaines zones du cerveau), il est source de problèmes cardio-vasculaires. La consommation excessive d'alcool est la 2e cause de mortalité évitable en France. Votre consommation étant très importante (même à une bouteille de vin par jour) je ne pense pas qu'on puisse la banaliser. Vous avez raison de réagir !

Cordialement,

le modérateur.

Olivier 54150 - 06/06/2021 à 18h58

Bonjour Rusalka et merci pour ce témoignage clair, précis et plein de bonnes volontés.
Merci aux modérateurs pour cette réponse tout aussi claire et avec toute ces infos.

Je me permets une précision en tant qu'abstinent depuis de nombreuses années.

Comment faire pour tenir sur le long terme ?
L'alcool est si culturel dans notre pays que dès le départ c'est compliqué. La normalité étant de boire avec modération.
J'ai lu une fois : L'alcool est en France ce que les montres sont en Suisse.

J'ai pu constater une chose durant toute ces années. C'est que les personnes abstinente à l'alcool sur le long terme en ont fait leur histoire.
Ils en font un livre, deviennent addictologue, psy, sont actifs au quotidien chez AA ou un autre organisme... Et que sais-je encore ?
La plupart du temps il y a témoignage et aide à la personne inclus dans cette nouvelle vie.

Personnellement, ce sont les livres (développement personnel, questions existentielles) et l'écriture (autotherapie) qui on remplacé mon addictions à l'alcool.

Aussi, la connaissance du produit et les processus lié au addictions est un outil formidable pour le long terme.
J'ai créé un petit site où je rassemble un peu tout ça:
https://olivierm54.wixsite.com/communications/news-and-events

Voilà, 23eme années sans alcool ce mois-ci. Donc c'est possible, même avec mon caractère faible et influençable.

Bon courage
Oliv

Répondre au fil Retour