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Jour 1 - sevrage

Par Margo6523

Bonjour,
Je suis alcoolique. J'arrive à le dire clairement maintenant. J'ai 43 ans, je suis sportive et dynamique mais le point sombre c'est que je bois tous les soirs et que je le cache (1 bouteille de vin). Tout à commencé il y a 10ans, alors que je ne buvais pas ou très rarement. Après mon divorce, j'ai bu un peu puis plus, puis beaucoup plus. Avec le temps, j'ai diminué les quantités mais je n'ai jamais cessé de boire tous les jours. Ne pas boire m'angoisse beaucoup et quand je réalise que je n'ai pas d'alcool chez moi je panique. J'ai réalisé tout cela il y a quelques mois, j'ai entamé un travail personnel et hier pas une goutte d'alcool, que de l'eau. Je réalise que j'ai besoin de me "remplir" alors hier j'ai fait tisane, thé, eau gazeuse....J'essaye de comprendre ce mécanisme chez moi et pourquoi être "anesthésiée" me rassure quand je suis seule. Voilà, je voulais partager tout cela, c'est très dure pour moi d'arrêter, je suis fière pour ma journée d'hier et j’espère tenir encore ce soir. Il n'y a plus d’alcool chez moi, j'évite de faire les courses de cette façon je ne suis pas tentée, car le besoin de boire peut créer des comportement impulsif pour arriver à consommer, malheureusement.
Bon courage à tous.

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7 réponses


roland - 18/11/2020 à 12h27

Bonjour Margo6523,

Effectivement, l'épreuve du passage au supermarché est compliquée, j'ai souvenir il y a peu d'être entré en me disant 'tu ne passes pas devant le rayon ...'
En plein milieu de l'allée centrale il y avait une publicité ... -20% sur je ne sais quel whisky, il était juste à portée de main et a fini dans le caddie !

Utiliser le drive et faire sa commande sur internet peut-être une solution, mais bon, c'est pas ça qui aide à rompre l'isolement !

Ou en êtes vous aujourd'hui ?
Bon courage,

shame77 - 18/11/2020 à 15h12

Bonjour Margo6523,

La première chose est que tu n'es pas seule, je ne sais pas si tu vas me croire mais je suis exactement dans la même situation que toi !

43 ans femme sportive (enfin surtout avant) et dynamique (sans doute trop), mariée, deux merveilleux enfants en pleine santé, un bon boulot, une belle maison .. bref tout pour être heureuse ...

et pourtant ... moi aussi je me cache pour boire et en ai même fait un jeu .. qui consiste à parvenir à :

- acheter de l'alcool et le ramener à la maison sans me faire prendre ... 1ère victoire
- boire juste ce qu'il faut en cachette pour m'anesthésier, trouver le sommeil, ne plus ressentir cette angoisse, sembler "marrante"
- ne pas me faire prendre en flag et ne pas montrer les effets ... si j'ai qq rougeurs alors vite un bain chaud (excuse), un peu groggy (normal je prend un cachet pour dormir), un peu étourdie, du mal à articuler (grosse journée, grosse fatigue), euphorique (je suis heureuse j'ai le droit ..) etc ...
- Me réveiller à 1h du mat, mal .. angoissée, tête qui tourne, diarrhée, doliprane, regretter, pleurer, me détester, prier pour que le type super chouette qui ronronne à côté de moi (parce qu'en plus il ne ronfle même pas) ne le vois pas et ne me quitte pas
- Ne pas montrer la gueule de bois le lendemain (putains d'insomnies)
- évacuer discrètement les bouteilles (en tout genre) au fil de l'eau
- essayer de se souvenir de ce qu'on a fait ou dit hier soir (pour ne pas être diagnostiquée Alzheimer ..)
- Me dire ... ce soir tu te contrôles c'est non ... et recommencer

Je suis rationnelle, intelligente, je sais tout ce qu'il y a à faire, en parler, écrire, ne plus acheter d'alcool, ne plus en boire avec des amis en soirée parce que je ne sais pas m'arrêter et que lorsque je rentre je me "termine" parce que je n'en n'ai pas eu assez .. et pourtant JE N'Y ARRIVE PAS.

J'entends que je devrais consulter un psychologue pour essayer de voir ce qui ne colle pas, d'où ça peut venir, mon enfance certains m'ont dit, des blessures ... mais pourquoi ça irait mieux si je parlais de ça à quelqu'un qui ne me connaît pas ? Moi je le sais déjà ... je peux écrire tout ça dans un cahier, mettre des mots, la perte de mes proches, les angoisses que je ressens, les douleurs du passé ...et après ?

J'ai lu tout ce qu'il est possible de lire sur le bien être, le lâcher prise, prendre soin de soi, on ne maîtrise pas tout ... et pourtant ? Chaque fois je retombe dans les mêmes travers, les mêmes excès ... parce que je suis excessive dans tout .. je ne sais pas m'arrêter quand j'ai décidé de me lancer dans quelque chose, impossible de m'arrêter jusqu'à l'épuisement sinon je génère une angoisse, l'impression de tirer au flanc, de procrastiner, de remettre au lendemain ce que je pourrais faire le jour même ... je n'en fais et n'en n'ai jamais assez ... quand j'ai fini de nettoyer d'un côté il me reste 10 min qu'à cela ne tienne, le matériel est sorti je vais faire l'autre côté ... je ne sais pas m'assoir et ne rien faire, me reposer ... parfois je m'octroi de la lecture, souvent la nuit pendant mes insomnies et là encore j'ai mauvaise conscience ... je pourrais utiliser ce temps pour faire tellement d'autres choses, les papiers reçus ce matin n'ont pas été classés .. ça me trotte dans la tête ... je me relève non allez Raisonnes toi c'est pas grave ... et pourtant c'est là ... dans ma tête !

J'ai toujours une longueur d'avance sur tout et tout le monde ... un proche malade et hop je rédige son hommage pour l'enterrement dans ma tête pendant des nuits entières, je fais des "to do list" la nuit ... ne pas oublier d'acheter ci ou ça, appeler un tel ça fait un moment, réparer ce truc, nettoyer le pot sur la terrasse que je trouve sale chaque fois que je regarde dehors (au lieu de voir mon beau jardin que j'entretiens encore une fois excessivement) ...

Pourquoi est ce que je suis comme ça ??????

Quand j'essaie de m'arrêter, je déprime, j'angoisse, j'ai des douleurs partout .... quand j'en fais trop je me sens mal ... donc le soir (jamais le reste de la journée si déjeuner familial le weekend) eh bien je bois, pour fuir ce moi que je déteste ... je ne me déteste pas au fond et totalement... je déteste CE MOI qui boit !

J'ai déjà réussi à arrêter parce que j'avais tout avoué à mon mari et lui avait demandé son aide, demandé de me contrôler ... à ce que j'adopte le 0 Alcool (lui peut boire une ou deux bières, être un peu "pompette" mais jamais ivre et il ne boit pas tous les jours loin de là, parfois même des semaines entières, pour faire un peu plus attention à son poids par exemple), il l'avait fait avec bienveillance, avec amour !

Cette fois j'ai terriblement peur de le perdre si je lui redemande, ça avait été difficile pour lui et pour moi, j'ai trop honte d'avoir replongé, j'ai pris 10 kgs en un an (putains d'hormones ...oui j'ai réponse à tout), je peine à courir 5 kms et je me trouve laide et grosse !

J'ai vu mon généraliste il y a 3 semaines parce que j'ai fait une grosse crise d'angoisse, à perdre conscience et à être incapable de me remettre sur pieds avant quelques dizaines de minutes ... pour rien, un petit déclencheur mais si anecdotique que s'en serait risible si ce n'était pas si tragique. Mon collègue a prévenu mon mari qui a insisté donc j'ai consulté. Le médecin m'a dit Burn Out ... j'ai répondu vous rigolez ? J'adore mon boulot ... Arrêt maladie de 15 jours pour me reposer ? Vous rigolez et qui va faire mon boulot pendant ce temps là c'est pas possible .. et puis je vais bientôt être en vacances j'ai des trucs à finir ... Reprendre rendez vous (dans ma tête : pour quoi faire pour entendre que je dois prendre des anti-dépresseurs ... je ne suis pas dépressive bordel je PICOLE ... c'est ça qu'il faut que j'arrête) .. mais bien sûr je n'ai rien dit .. et n'ai pas repris rendez vous ... je me contente de prendre un anxiolytique les soirs ou je ne bois (parce que je suis encore mal de la veille et que tout m'écœure), sinon j'oublie ou j'ai encore une once de lucidité qui me dit attention cocktail Alcool / médoc .. histoire de trouver le sommeil (encore et toujours le sommeil) !

J'ai l'impression d'être dans une spirale, je bois alors je déprime, je déprime alors je bois et pourtant je n'ai aucune vraie raison ... il faut que ça s'arrête ... comment ?? Je me suis inscrite ici aujourd'hui ..

C'est un début ... je vais ouvrir un journal de bord sur mon ordinateur pour recenser les bons jours et les mauvais ... et on verra ... je veux que ça change, sinon je vais tout perdre ... mon amour propre en premier si ce n'est pas déjà le cas .. je vais tenter de le retrouver ...

Aidez moi si ça à marché pour vous ... dites moi comment vous avez fait .. j'ai toujours de l'alcool chez moi (c'est sans doute le problème ... ) mais mon mari ne comprendrais pas ... et nous avons des amis qui passent ... il faut juste que je me raisonne !

Bon courage à celles (ceux) qui vivent la même chose, bravo et aidez moi à ceux qui en sont sortis !!

Igloo - 18/11/2020 à 16h26

Bonsoir
J ai aussi cette traite d addiction
J essaye de m'en sortir' rdv tantôt al addictologie.
C est dur mais
J essaye de garder. Espoir
Car par moment j ai été de long moment sans boire.
Bon courage à vous toutes et tous.
Ils faut qu on s accroche

Davidoff31 - 18/11/2020 à 20h43

Bonsoir a tous et toutes !
Nous avons tous des points communs. Je suis marié, un travail qui me plaît, une fille qui m apporte plus d'amour que j'aurais espéré un jour , une maison, bref tout de plus normal...
Alcool festif , beaucoup de soirées très alcoolisées jeune puis l escalade jusqu'à picoler en cachette dans ma voiture, dans mon garage, 4 a 5 litres d alcool par jour si ce n'est plus..... la spirale infernale.... déprimé, je buvais, content je buvais, seul je buvais, soirées entre amis etc et je me finissais seul chez moi si je n'étais pas encore ko avec ce qui restait bière, vin , n'importe...
Je suis allé voir mon médecin traitant, ma diagnostiqué une dépression, mais n'es osé lui parler de ma conso. J'y suis retourné 3 jours plus tard en lui avouant ... elle ne m'a pas jugé, m'a écouté... et ma demandé de consulter un psychiatre... j'étais pas très motivé, je ne suis pas fou , n'en ai jamais consulté.... premier rendez-vous ... alors je suis peut être très bien tombé, je suis tombé sur une personne vraiment a l'écoute, de bons conseils, des échanges francs et honnêtes. Vraiment j apprecie de consulter cette psy.
Je suis à 16 jours sans alcool et tabac. J'ai arrêté les deux d'un coup.
Alors oui les 3 premiers jours étaient très compliqués, insomnies, tremblements , sueurs froides et j'en passe....
Aujourd'hui je revis, dors très bien, retrouver l appétit, le sport , l envie de cuisiner, d écouter de la musique, plein de choses que je n'avais plus du tout envie, a cause de l alcool, étant qu'assistant alcool h24....

Je vous souhaite bon courage à toutes et tous . Et une bonne soirée. A très bientôt !

shame77 - 19/11/2020 à 10h24

Merci Davidoff31,

Petite question ... psychiatre ou psychologue ?

Je ne suis pas à l'aise avec ces deux professions ... je ne suis pas folle non plus et pourtant et consulter une personne à qui je vais uniquement "parler" je me dis que ce sera inutile (et coûteux) !

Quelqu'un d'autre a déjà consulté ? Quel type de médecin ? J'ai peur et pourtant il me semble que je devrais !

Davidoff31 - 19/11/2020 à 14h11

Avec plaisir !
C'est une psychiatre. Je suis certainement bien tombé. Je ne regrette pas mon choix bien au contraire !

Drunkette - 20/11/2020 à 15h29

Salut Shame77
A part la suractivité , ton témoignage ressemble beaucoup au mien (Jour J).
Je me retrouve dans beaucoup de choses y compris quand tu regardes ton homme dormir et que que tu te dis que tu ne veux pas le perdre à cause de cette merde !
On va y arriver n'est ce pas ?
Il le faut !
Je n'ai pas (encore) fait la démarche d'aller voir un médecin. Je vais voir si j'y arrive seule, et accompagnée de mon conjoint. cCr j'ai réussi à lui en parler. Moi aussi j'en avais déjà parlé avant , et aujourd'hui je lui ai avoué l'ampleur des dégâts. Il m'aide beaucoup.
Sa motivation me motive !
Je suis à J+7, en ce vendredi dangereux car nous avons une vie sociale développée et il n'y a pas un week end où nous ne sommes pas confrontés à l'alcool, souvent dans des quantités déraisonnables...
Allez soutenons nous , ça ira, la vie sans cette merde est possible, elle n'en sera que plus belle.
A bientôt !

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