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Je l'avoue... Je suis alcoolique :-(

Par Missnav12

Bonjour à tous,

Cela fait quelques années que je viens sur ce site, que je lis quelques témoignages, qui me font prendre conscience que j'ai un problème. Mais je n'osais pas franchir le pas du "témoignage".

Aujourd'hui je le fais. Pourquoi? Je ne sais pas. Je pense que c'est lié à plusieurs facteurs:
- marre de ne plus rien contrôler;
- marre de me mettre en danger en buvant toute la journée;
- marre de prendre du poids à cause de l'alcool;
- marre des tensions dans mon couple à cause du produit;
- marre d'avoir une mauvaise image de moi-même;

Ca fait beaucoup de points négatifs. Et pourtant... J'ai du mal à me remettre dans le droit chemin.

La raison est là, je l'entends beaucoup. Mais mon petit démon intérieur ne veut rien entendre. Il me pousse à consommer. Car sans ça, il me manque quelque chose pour 'égayer" ma journée.

Mon histoire? Honnêtement, je ne sais pas vraiment comment ni pourquoi j'en suis arrivée là, mais peut être allez vous y voir plus clair que moi.

J'ai commencé les addictions quand j'avais 16 ans, avec la cigarette. Fumeuse régulière, environs une dizaine par jour. A cette époque , j'ai commencé à beaucoup sortir les weekends avec une bande d'amis de 18 ans, qui conduisaient des voitures, donc on allaient chez les uns, chez les autres. On consommaient des cigarettes, des joints, et de l'alcool, et on jouaient au tarot.
C'était cool!
A cette époque là, j'ai eu aussi mon premier vrai chagrin d'amour. Un ami d'enfance, qui comptait beaucoup pour moi. On s'étaient rapprochés lors d'une soirée, alors qu'il était en couple. Il était également amoureux de moi, et du coup il a rompu avec elle. J'étais trop contente, tout se passait bien.
Et puis, quelques jours après, son ex a fait une tentative de suicide. Il s'en est beaucoup voulu, et m'a quitté pour retourner avec elle. Mais comme on fréquentait la même bande de copains, on a continué à se voir. Mais lui, ne me parlait plus.
J'ai très mal vécu la situation. J'ai commencé à me prendre des cuites le weekend, je pleurais beaucoup. Lui, il voyait que j'étais mal, parfois il m'ignorais, et parfois il me disait qu'il m'aimait encore, mais qu'il n'avait pas le choix.
Le fait qu'il continue d'entretenir ce "lien" entre nous ne m'a pas aidé à tourner la page à l'époque.
Mes parents, eux, ne voyaient rien du tout. En tout cas, il ne me disaient rien.
Je me rappelle d'un weekend où ils étaient partis avec mon frère et ma sœur,,en compétition de sport, et où je me suis retrouvée seule chez moi. J'ai écouté de la musique à fond, fumé des cigarettes et bu plusieurs verres de pastis. J'étais bourrée, et je pleurais.

Ensuite, quelques temps après, à l'aube de mes 18 ans, j'ai rencontré garçon qui m'a beaucoup plus. On a commencé une histoire. On a pris un appartement et nous sommes restés ensemble pendant 6 ans. Tout se passait bien, pas d'addiction particulières à ce moment là, hormis la cigarette.

Puis j'ai décidé de rompre. Je considérai notre relation comme plutôt amicale et elle ne me comblait plus.
Par ailleurs, je tombais amoureuse d'un ami que j'avais rencontré en BTS. Je l'ai donc quitté pour me mettre avec lui.

Nous nous sommes mis ensemble en 2009, nous avons très vite emménagé dans le même appartement, mais contrairement à ma relation d'avant, on s’engueulaient (avec mon ex, jamais une dispute).
Malgré les engueulades, on a acheté une maison, je suis tombée enceinte, et malgré quelques tensions car il a un caractère difficile, tout allait bien.
Nous avions une consommation de bons vivant. Régulière, mais pas exagérée.

Début 2015 j'ai arrêté de fumer. Ca a été difficile, mais j'y suis arrivée.
C'est à ce moment là que j'ai bu seule pour la première fois. Un vendredi après midi j'étais seule à la maison avec ma fille de 2 ans, et j'ai bu une bouteille de crémant.
C'était à l'époque, encore un acte isolé.

En mai 2015,je suis tombée enceinte de mon deuxième enfant. J'ai eu une grossesse irréprochable.

Notre consommation d'alcool à la maison était régulière, mais encore une fois, non exagérée.

Fin 2016, j'ai repris la cigarette.
A cela, se sont ajoutés les reproches au quotidien sur mon addiction, des moments de violence car je me sentais poussée à bout avec toute cette haine qui sortait de la bouche de mon conjoint.
Pleins de fois j'ai voulu partir de la maison. Mais bon... Le lendemain, l'orage passait. Pour un temps, car ça revenait régulièrement.

Début 2018, j'ai arrêté de nouveau de fumer. J'ai pris à ce moment là une dizaine de kilos. Je me suis vite reprise en main: sport intensif, régime, et en 4 mois, j'étais revenu à mon poids d'avant grossesse.
Mon conjoint semblait indifférent face à tous ces efforts que j'avais fait. Il ne me regardait plus, et au lit, c'était pas foufou...
J'ai à ce moment là, entrepris une relation adultère. J'ai rencontré quelqu'un, avec qui ça a été très fort dès le départ. Nous avons eu une relation de 2 mois très passionnelle, on se voyaient une fois par semaine, mais on discutaient tous les jours ensemble.
Mon conjoint nous a grillé, j'ai arrêté cette relation car je ne souhaitais pas le perdre. On avait construit tellement de choses ensembles, et j'étais toujours amoureuse de lui. Et il y avait les enfants : 7 ans et 4 ans.
On s'est redonné une chance.
Il a eu du mal à me pardonner (et en a encore aujourd'hui).

Je crois qu'à ce moment là, j'ai commencé à boire un peu plus (mais je n'avais pas de problème pour moi à l'époque).

Puis 2020, le covid. J'ai télétravaillé lorsque l'on a été confiné, et là, j'ai commencé à boire seule à la maison, de temps en temps. Plus par plaisir que par besoin. Pour m'occuper diront nous.

Fin 2020 je change de travail. Mars 2021, on rompt ma période d'essai (de manière abusée, mais aucun moyen de le prouver). A la même période, ma soeur, de qui j'étais très proche, m'annonce qu'elle se marie mais que nous ne pourrons pas venir au mariage car à cause du covid, le nombre de "place" était limité.
J'ai eu beaucoup de mal à encaisser ces deux nouvelles. J'ai commencé à me prendre des cuites tous les soirs pour oublier la douleur. Mon conjoint m'a retrouvé plusieurs fois endormie sur le canapé avec un verre de vin dans les mains et des chips à côté de moi.
A ce moment là aussi, je me suis à boire différemment. Je buvais toujours avec mon conjoint (apéro et vin à table), mais je buvais en plus de temps en temps, seule.

J'ai vite retrouvé du travail, mais j'ai continué mes conneries. J'ai repris la cigarette été 2021.

En 2022, j'ai arrêté de nouveau de fumer, mais j'ai augmenté mes consommations d'alcool.
Et depuis ce temps là, je jongle entre augmentation d'alcool, arrêt de la cigarette, reprise de la cigarette, prise de poids, tensions dans mon couple... Mon conjoint a même parlé des mes problèmes d'alcool à notre famille proche (car il se sentait dépassé par la situation, je ne lui en veux pas, je comprends pourquoi il l'a fait).
Malgré tout, j'ai eu l'impression qu'on m'atteignait au plus profond de moi. Ça a renforcé mon mal être et fait baissé considérablement mon estime de moi.

Ça fait beaucoup, je ne sais plus comment faire pour m'en sortir. Aujourd'hui, mon plus grand mal être, c'est la prise de poids. J'ai pris 30 kgs en 2 ans.
Je ne me reconnais plus, je me trouve horrible. Mon conjoint ne mâche pas ses mots et me fais beaucoup de remarques. Quand je me vois, je me dis que tout le monde doit voir que j'ai un problème.

Je bois au minimum 1l de rosé par jour. J’emmène ma consommation au travail. A la maison, je planque des verres pour boire le soir en cachette et prendre un peu d'avance sur mon conjoint.
Car il m'en faut beaucoup aujourd'hui pour être dans un état d’apaisement.
Je pense qu'aujourd'hui, toutes consommations réunies, j'en suis à bien 1.5l d'alcool/jour.

Je souffre. Mais je tiens le cap malgré tout. J'assure mon travail, les enfants, la maison. Si je n'ai pas ce soutien (la bouteille), je ne sais pas si je serai capable de tenir le coup aujourd'hui sans ça...

Aujourd'hui, je suis sur la select. Mon conjoint ne me ratera pas au moindre faux pas (grignotage, alcool en cachette). Je lui dis que j'ai arrêté mais ce n'est pas vrai. Je continue, seulement je me cache mieux.
C'est horrible; Je me dégoute.

Je sais qu'il faudrait que j'arrête, mais je n'en ai pas la force. On habite une région viticole, je travaille dans un domaine viticole, le vin, c'est tellement un moment convivial chez nous.

Je voudrais juste trouver la force de me maitriser pour ne plus boire seule, en cachette, et perdre enfin tous ces kilos en plus.

Je sais que vous n'allez pas faire de miracles pour moi. Il n'y a que moi qui ait ce pouvoir la.
Mais juste le fait d'exposer ma situation, de parler de tout ça (chose que je n'ai jusque là jamais faite)... C'est déjà beaucoup pour moi.

Désolée pour le pavé. Merci de m'avoir lu.

Bel après midi





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7 réponses


Autremoi - 12/10/2023 à 18h35

Bonsoir, je vous comprends tellement et sans jugement....
Nous savons qu il se passe quelque chose de pas "bien" mais si difficile de trouver cette force quotidienne pour arrêter et passer à autre chose...ne plus penser à ça en permanence, ne plus attendre ça, ne plus se cacher...
Et revivre comme avant.
Comment faire, comment trouver cette force, ce déclic ?

Je suis " tombée " dedans pendant mon burnout....plutôt personnel que professionnel...
J ai été sous traitement antidépresseur pendant environ 15 mois et la c est terminé, j ai la sensation d aller bien mieux moralement mais tout ne suit pas et notamment cette consommation d alcool...

Comment faire ? Merci de vos témoignages, idées pour faire face.
Je nnose pas en parler à mon entourage ou médecin par honte...mon mari s en est rendu compte...

Un grand merci

Missnav12 - 13/10/2023 à 10h49

Merci pour votre réponse, et votre témoignage.
Je n'ai jamais osé en parler à mon médecin, ça rendrait mon problème trop réel. Je crois que je ne suis pas encore prête à l'assumer complètement.
Ma famille, ils savent que j'ai fait des excès, que je buvais trop toute seule à un moment donné. Mais je pense qu'ils s'imagine que c'est juste à cause des épreuves que j'ai eu et que c'est passagé.
En même temps, je donne le change auprès de tout le monde. Je dis que je vais mieux et que j'ai fini mes conneries.
Mais mon conjoint n'est pas dupe. Il voit que je ne maigris pas, donc pour lui, même s'il n'a pas de preuves, il est convaincu que je lui mens toujours. Il attend qu'une chose, c'est de me griller sur le fait accompli. Mais comme je fais ultra attention... C'est tordu comme comportement. Je me déteste pour ça.

En 2021, suite à mon licenciement abusif et les problèmes avec ma sœur, j'ai fait une déprime aussi.
J'ai été quelques mois sous cachet (antidépresseur et je sais plus quoi). Ça m'a fait du bien, puis j'avais l'impression d'aller mieux moralement, mais ma consommation d'alcool et une hyperphagie que j'ai développé depuis cette période ne sont pas passés eux.

Du coup, je bois, je mange, je grossis, et plus je fais ça, plus mon moral baisse. Cercle complètement vicieux dont j'ai bien conscience, mais il est plus facile de me laisser aller à ses travers que de les affronter.

Mon conjoint me dis que je suis faible. Il en a tellement marre et ne me comprend vraiment plus.
Je ne pense pas être faible, mais j'ai tellement peur d'affronter la difficulté du combat, que je n'essaie pas vraiment de me battre.

Il le faut pourtant, il faut que j'aille mieux. Pour moi, ma famille, mon couple, c'est aujourd'hui indispensable.

Hier, il m'a dit que si rien ne changeait, il faudrait que je fasse mes valises. Pour de bon.
Il est arrivé à un point de quasi non retour. Tout est ma faute, je le sais.

Je dois me reprendre en main.

Si quelqu'un a des conseils à me donner, je suis vraiment preneuse. Je veux que ma vie s'améliore...

PseudoA - 13/10/2023 à 12h57

Bonjour, je suis dans la même situation que vous. Je vous comprends. J’ai entamé plusieurs démarches auprès de psychiatres, addictilogues, et j’ai passé des heures au téléphone avec les accompagnants. Mais rien n’y fait, j’éprouve toujours le besoin de boire le soir, seule. Ce matin la personne de soutien m’a expliqué que la dépendance n’était pas forcément physique mais aussi psychologique, que nous avions besoin de soutien. Or dans mon cas comme le votre, il est inexistant. Donc nous comblons un mal-être et un vide par ce produit- qui au final nous rend plus malheureux. Il ne faut pas perdre confiance en vous et essayer de décaler l’heure de la première consommation car l’envie dure 15 min environ, donc c’est toujours ça de pris. Egalement’ avant de boire, essayer de contacter le numéro gratuit car les personnes à l’écoute sont bienveillantes et donnent de bons conseils. Ça m’a souvent aidé. J’espère que vous trouverez la force d’avancer et que vous retrouverez votre estime de vous.

Missnav12 - 13/10/2023 à 15h06

Merci beaucoup PseudoA pour votre témoignage et vos conseils.
Effectivement dans mon cas là dépendance n'est pas physique mais plutôt psychologique. Comme pour la cigarette.
Ce que j'aime, c'est m'évader et oublier ma tristesse et les soucis. Mais ce ne sont pas des bons amis et j'en ai conscience.
Aujourd'hui ils sont plus un obstacles à mon bonheur plutôt qu'un soutien.
Auriez vous le numéro de soutien svp?
Ou en êtes vous dans votre démarche? Vous arrivez à tenir le coup?
Merci en tout cas de m'avoir lu malgré le pavé et de m'avoir répondu.
Ça me fait beaucoup de bien et j'ai envie de penser que je suis dans une bonne démarche aujourd'hui pour prendre plus soin de moi.
Bel après midi.

cielbleu - 13/10/2023 à 20h10

Bonsoir Missnav12,

tu fais très bien de venir parler ici, c'est déjà un grand pas pour rompre la solitude que tu peux ressentir face à ton combat et pour prendre un peu de distance vis-à-vis de ta culpabilité.
La liste de tes "marres" semble indiquer que tu as beaucoup à y gagner à arrêter de boire.
Quelles seraient tes principales motivations pour arrêter? Je suis sûre que la liste est longue!
Essaie de t'appuyer sur ses leviers de motivation pour tenir l'ennemi éloigné.
Je t'envoie toutes mes bonnes énergies.

PseudoA - 13/10/2023 à 23h57

Bonsoir, oui vous êtes dans une bonne démarche. C’est difficile mais il faut continuer, j’appelle souvent 0 980 980 930 . C’est ouvert toute la journée jusque tard le soir. C’est vraiment un réconfort. On m’a parlé aussi des CSAPA , des centres d’aide pris en charge avec des spécialistes. C’est ma prochaine étape. Pour le moment je travaille sur l’affirmation de moi et j’ai un suivi avec une psychiatre. Egalement j’ai téléchargé une application OZ ensemble qui permet de noter sa consommation et de s’entretenir 15 min avec un spécialiste. Mon rdv est pris pour la semaine prochaine. J’avoue que je n’y arrive pas tous les jours, je me sens dépassée souvent et dépressive. Mais je veux continuer. Je ne doute absolument pas que vous soyez sur le bon chemin, courage. belle soirée

Malavida85 - 15/10/2023 à 22h21

Bonjour

J étais dans le même cas que vous. Je buvais en cachette tous les soirs, une bouteille de vin voir deux. J ai 2 enfants en bas âge également.

J en ai parlé à mon médecin. Et aujourd'hui cela fait 3 mois que je ne bois plus du tout. J ai plus d énergie, plus du tout mal à la tête, j ai perdu du poids et l envie de boire est totalement partie.

L envie d arrêter définitivement viendra de vous et de votre entourage, et faites vous confiance !!

Je vous souhaites bon courage pour la suite

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