Elo12 - 06/04/2021 à 10h45

Salut, tout d'abord cest très bien. Car tu fais le premier pas , regarde les groupes sur Facebook il y a en un qui est vraiment très sympa . On s'entraide avec la parole. Je suis à deux semaines asbtinence grâce à ça et surtout la motivation car comme toi je me dégoûtais. Sois fort . On est bien mieux dans son corps sans elle. On devient fier de nous en disant non aux autres.

Moderateur - 06/04/2021 à 16h00

Bonjour Dylan85300,

Je vais reprendre vos écrits...

[1]
"J'étais fière de moi et j'ai apprécié la soirée sans alcool et surtout le lendemain je pouvais me regarder dans le miroir sans sentir de dégoût pour moi même."

"Je me suis réveiller ce matin pas fière de moi. Je sens que mon corps n'en peu plus et j'ai l'impression que c'est pas moi."

Premier aspect : voici deux états très différents dans lesquels vous vous êtes retrouvé récemment. Indéniablement vous voulez arrêter l'alcool ou au moins reprendre le contrôle de votre consommation. Lorsque vous y arrivez cela vous procure de la fierté.
A contrario, lorsque vous avez trop bu vous perdez cette fierté, votre corps vous exprime que c'est trop et, surtout, vous avez l'impression que ce n'est pas vous. Le fait que vous ayez le sentiment que ce n'est pas vous quand vous avez trop bu est positif. Cela signifie que vous êtes en train de changer !

Mais qui est Dylan85300 ?

[2]
"A vrai dire je ne peux pas en parler mes amis car il me voit comme le gars marrant fêtard donc j'ai pas l'impression qu'ils ont envie que ça change. Et malheureusement je peux pas en parler dans ma famille car ça détruirait ma mère et ma sœur sachant que mon père est encore très fragile au niveau de l'alcool."

Deuxième aspect :
D'un côté, pour ses amis, Dylan est un fêtard que l'on va volontiers aller voir pour boire un coup. Ces amis-là ne voudraient pas, pense-t-il, qu'il change.
De l'autre, Dylan est quelqu'un qui ne peut pas se permettre d'avoir un "problème d'alcool" face à sa famille, notamment parce que son père a eu le même problème. Cela "détruirait" sa mère et sa sœur.
Dylan est donc une personne qui a un problème d'alcool mais qui tient à son "image" et qui pense que maintenir une certaine façade vaut mieux que de dire ce qu'il se passe pour lui. Ce qu'il y a de particulier cependant c'est que Dylan ne fait pas cela pour lui mais bien pour les autres : pour ses amis, pour sa famille. Finalement d'un côté Dylan s'interdit d'être authentique pour satisfaire aux besoins des autres et de l'autre côté ni ses amis ni sa famille ne connaissent le "vrai" Dylan. Vous vous sentez probablement bien seul.

Pour qui vous battez-vous, Dylan ? Et les autres, comment peuvent-ils faire quelque chose pour vous s'ils ignorent votre problème ?

Je crois que si vous deviez en parler à votre famille ce n'est pas pour dire uniquement "je suis alcoolique comme mon père" mais plutôt "j'ai un problème moi aussi avec l'alcool, mais ce n'est pas moi. Je vous en parle parce que j'ai décidé de me battre contre ce fléau. Comme mon père je veux m'en sortir mais je suis aussi différent de lui : j'ai bien l'intention de ne pas rechuter régulièrement et de ne pas vous faire souffrir." Comprenez-vous que tant que vous n'en parlez pas vous pouvez uniquement, dans votre esprit, être "comme votre père" et donc avoir une représentation de vous-même où vous faites souffrir votre famille ? Or, si vous en parlez vous vous donnez les moyens de ne pas être celui que vous imaginez. Ne traînez pas avec vous cette idée que vous allez "forcément" faire souffrir vos proches ou rechuter comme votre père. Vous avez une volonté de changer et une démarche qui ne demande qu'à prendre de l'ampleur en s'ouvrant aux autres. Donnez à vos proches les moyens de vous aider et d'espérer. C'est certes inconfortable pour eux mais quelle fierté vous pourrez lire aussi dans leurs regards si vous y arrivez ! C'est aussi un élément de motivation important pour vous.

[3]
"Ce que j'ai fais samedi dernier , j'avais un anniversaire je n'ai bu que 2 bières toutes la soirée mes amis ont essayer de m'inciter a boire mais j'ai tenu, a vrai dire j'ose pas leur dire la vérité."

"Cette semaine j'étais en vacance un ami vient Jeudi soir , apéro , 3-4 bières , une bouteille de vin a 2 , une bouteille de vodka a 2. Bref une fois de plus je repars dans mes travers. Le lendemain matin je ramasse ma maison , et là on reboit une bière, ce qui a lancer une fois de plus une journée complète suivis d'une soirée."

Troisième aspect :
Vous avez des amis qui banalisent énormément l'alcool et qui, pour certains, ont certainement eux aussi un problème. L'ami qui est venu vous voir pendant les vacances a lui aussi bu beaucoup d'alcool et s'il a tenu le choc c'est qu'il a une longue habitude de consommation derrière-lui. Alors je m'interroge parce que lorsqu'on a un problème d'alcool il n'est pas rare qu'on aille voir les "amis" pour le masquer sous un vernis de "convivialité".

Mais surtout ces amis vous incitent à boire. Quand vous dites "je repars dans mes travers" je ne crois pas que vous soyez entièrement responsable. Il y avait vos amis, les habitudes prises avec eux et l'image que vous voulez préserver alors que cela vous conduit là où vous ne voulez pas aller. C'est un ensemble de choses qui vous a conduit à boire. Cela souligne que si vous voulez arrêter de boire il va falloir que vous preniez des décisions quant à vos fréquentations : leur expliquer votre situation pour vous laisser boire peu d'alcool ou des boissons sans alcool en soirée ou, si ce n'est pas possible, couper les ponts avec eux un certain temps. Il semble difficile de faire autrement sinon cela sera trop difficile pour vous !

En espérant avoir pu vous éclairer par ce retour en miroir.

Dites-nous ce que vous en pensez.

Cordialement,

le modérateur.