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BESOIN DE PARLER ET D'AMITIE
Bonjour, ou plutôt bonsoir.
Enfin je me décide, dit il en se servant son premier verre de rosé, il est 18h.
Je lis beaucoup ici depuis pas mal de temps, et si je sais déjà que je ne serai pas jugé, j'espère trouver de l'aide et les ressources pour m'aider à arrêter de boire, même si il y a 8/9 ans je buvais chaque soir une bouteille de whisky + alcool fort jusqu'à ce que je rampe jusqu'à mon lit et que depuis, je suis arrivé à une flasque de whisky de temps en temps, et environ l'équivalent de 2 bouteilles de rosé chaque soir, je sais bien que c'est anormal.
Je pense que le fait de rédiger, de m'exprimer ici, peut aider mon cerveau et nourrir ma volonté.
J'ai 58 ans, sans ami autour de moi, une vieille maman qui plonge lentement dans Alzheimer, plus de papa depuis 31 ans, pas de famille.
Très gros bosseur, je suis commerçant, et c'est à mon taff que j'ai une "vie sociale"...
Il y a 5 ans, j'ai cherché à comprendre pourquoi je n'avais pas le moral, pourquoi j'étais seul, me sentais triste et déprimé; en naviguant sur le net, il a semblé que j'étais peut-être borderline, maladie psy; j'ai voulu tant qu'à faire en avoir le cœur net; après 3 semaines de tests, le résultat : je n'étais absolument pas borderline, mais à l'évidence existaient des stress post-traumatiques; Évidemment j'ai voulu savoir, alors on a continué les tests. Ceux-ci ont fait remonter ce que mon cerveau d'enfant avait occulté.
J'ai appuyé par erreur sur Envoyer... Le rosé commencerait-il à faire effet ...? (*)
J'en étais à mon cerveau d'enfant qui pour me protéger avait occulté que j'ai été violé à 8, 9 et 11 ans; à l'époque nous vivions en Côte d'Ivoire, et mes parents m'envoyaient en France l'été en vacances; absents quand ces faits se sont passés, ils n'ont pas pu voir la détresse que j'ai forcément ressentie; je précise ici, que mon père n'a pas connu son père, mort 6 mois avant sa naissance, et que ma mère, fille unique, était d'un milieu très pauvre.
Mes démarches pour essayer d'aller mieux , psychologue clinicienne, psychiatre, méditation, ont mis en évidence carence affective parentale, blessure d'abandon;
J'ai commencé à bosser très tôt, et j'ai toujours avancé, sans regarder derrière, sans savoir prendre du temps pour moi, ni me faire plaisir, même encore aujourd'hui...
Alors oui, ce putain de passé à sans doute fait de moi l'Homme que je suis, ma réussite professionnelle, avec ses valeurs, son besoin vital de protéger et d'aider chaque oiseau blessé que je rencontre, au lieu de m'aider moi-même, comme si il me fallait montrer que je mérite d'être aimer;
J'ai commencer mes premières bouteilles de whisky à 18 ans, en boite gay; à chaque fois que j'ai eu un peu de bonheur, je me suis arrangé pour tout foutre en l'air, sans doute inconsciemment pour justifier que je ne méritais pas d'être heureux;
Je n'ai pas vu le temps passer... je suis resté bloqué à 35 ans;
Les séances psy commencent à produire leurs effets; je m'interroge, et j'écris ici ce soir, ce que je n'ai jamais fait.
Il n'empêche que je bois chaque soir, jamais la journée, mes deux bouteilles; ces dernières semaines il m'est arrivé plusieurs fois de ne pas me souvenir de ce que j'avais mangé la veille, et même découvrir que bourré à 2h du matin, donner mon adresse à un inconnu ...
J'ai lu ici que l'arrêt de boire permettait de retrouver ou trouver une motivation à vivre. Je ne sais pas quoi penser.. Je n'ai plus de passions, il n'y aurait pas mon chien j'aurai sans doute déjà fait une connerie.. C'est écrit, c'est fait, j'ai eu du mal mais je suis content de moi de m'être exprimé comme ça.. Je vais tacher de me limiter ce soir...
J'espère que ça va me permettre d'avancer; merci de m'avoir lu; je suis en Gironde.
(*) note du modérateur : ayant reçu les 2 messages séparément j'ai ramené le 2e message ici.
18 réponses
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Bonjour Croc et bienvenue,
Tu recevras des messages de soutien ici, et en effet sans jugement. Nous sommes tellement semblables, traversons les mêmes écueils...
Je suis en début d'arrêt et je peux t'affirmer que ça éclaircit les idées, l'avenir, aide à l'envie de vivre.
On se réfugie ds l'alcool pensant qu'on ne tiendrait pas sans ça, et on se rend compte en arrêtant qu'en fait c'est un leurre. L'alcool éteint l'envie de vivre, empêche de voir clairement, d'être soi, d'utiliser ses ressources.
Par contre, il faut apprendre à traverser l'ennui, la solitude, les émotions négatives, les soucis du quotidien sans cet anesthésiant des émotions, et ça ça demande d'être accompagné. Tu as entamé ce travail avec les thérapeutes rencontrés, tu es accompagné par un psy, maintenant il y a l'étape sans alcool...qui viendra c'est sûr, mais on ne sait quand. D'un coup, un jour, c'est le bon (pas forcément définitif mais c'est un vrai premier jour).
Bon courage à toi, et continue à nous écrire.
Danièle
Bonjour Danièle, merci infiniment.... j'avais ma consultation psy ce matin; je lui raconté mon inscription ici; elle était vraiment contente pour moi; hier soir pour la première fois depuis très longtemps je me suis mis au défi de ne pas boire plus de 3 verres de rosé; défi tenu... Au lieu de boire en rentrant du boulot, j'ai bu des verres d'eau; en mangeant j'ai fait durer le rosé; du coup j'ai pu m'arrêter, même si je l'avoue j'ai du me faire violence... c'est en relisant ce que j'ai rédigé ici que j'ai tenu bon; je vais voir ce soir... je n'ai pas plus de deux verres dans le cubi.. Vais-je être capable de ne pas aller en racheter un.. Je ne sais pas encore; peut-être que passer du tout ou rien est un trop gros challenge pour le moment ?
A nouveau merci pour ton message; je suis obligé d'admettre que ça me fait un bien fou...
Bon courage à toi aussi.
Bien contente d'avoir pu t'aider un peu. Tu n'es pas seul. Nous traversons tous, à des moments, ce que tu ressens.
Il y a encore trois semaines, je n'aurais jamais tenu avec seulement deux verres devant moi pour la soirée, j'aurais trouvé le moyen d'en racheter avant de rentrer, ou de piquer discrètement une bouteille ds la cave, dès que mon mari aurait eu le dos tourné. Quelle énergie dépensée, quels calculs à faire (j'ai tjs caché mon alcoolisme).
Quoique tu fasses ce soir (en racheter ou pas), tu as fait un pas énorme hier en te limitant, en trouvant des stratégies pour le faire, en écrivant sur le forum, et tu ne dois pas te juger sévèrement. On fait au mieux, à l'endroit où on est, à chaque moment de la vie.
Je te souhaite une belle soirée
Danièle
Bonjour; et bien je n'ai pas pu ne pas aller chercher un cubi; réussi non sans mal à ne pas dépasser 4 verres. Je ne suis pas bien ce matin... Honte et colère
Tu t'es limité avec courage à 4 verres, bravo!
Pas de honte, ni colère, ce qui arrive est normal, le cerveau habitué aux "récompenses" et le toxique qu'est l'alcool vont t'embêter encore souvent, difficile de perdre une habitude, encore plus si celle-ci transforme les pensées, la personnalité, inhibe plein de fonctions de vie.
Continue sur ta lancée, à chaque soir sa bataille avant de gagner la guerre.
Par contre, par expérience, je suis persuadée (qd on est alcoolique) qu'il est plus simple de ne plus boire du tt que de se limiter.
Bonne soirée à toi.
Danièle
Bonjour Stéphane.
D'abord mille fois bravo pour ton chemin parcouru.
Voir les problèmes c'est déjà les résoudres.
Réussir à diminuer à ce point c'est très fort.
Surtout ça peut éviter pas mal de soucis.
Arrêter net lorsqu'on bois beaucoup c'est hard, un suivi médical est quasi obligatoire à cause de la dépendance physique et des symptômes.
Prend ton temps et ne culpabilise pas. J'imagine la frustration qu'il y a de limiter, compter les verres. C'est super dur.
Je ne vais pas t'énumérer les bénéfices, avantages à ne pas consommer d'alcool. Si tu lis un peu le forum, tu sais.
Garde ancrage ici, écrire "sans modération" est très salvateur.
Bientôt tu te feras le pari à toi même : 24h sans une goutte. Une étape sera franchi.
Dix fois 24h et il n'y aura plus une seule trace d'alcool dans ton organisme.
La vie change, c'est une révolution personnel, une aventure incroyablement bénéfique à tout les niveaux.
À très vite.
Oliv
Bonsoir à vous Danièle et Oliv,
Merci de votre présence et soutien; ll est 20 h; ma présence à cette heure est volontaire; je me dis qu'à l'heure de mon rosé habituel, me connecter, lire, écrire, ça peut m'aider à ne pas appuyer sur la pédale..
J'ai bien noté ton conseil Danièle, quand au fait qu'il est plus simple de ne pas boire plutôt que de se limiter; je crois que je ne suis pas encore prêt ... J'ai lu ici qu'il était conseillé de se fixer une date pour les 1eres 24h sans alcool; je pense que je vais prendre cette option; en espérant que ça n'est pas une façon vicieuse de me dire inconsciemment " d'ici là tu peux"... Je vais tâcher comme hier soir de ne boire que quelques verres; 20h03 pour l'instant 1 verre. j'ai gagné 2 heures..
Merci, et prenez soin de vous... Stéphane
23h42, 5 verres; je viens d'arroser dehors sans tituber; je vais me coucher.. touché mais pas bourre;;
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