Profil supprimé - 08/03/2017 à 10h35

bonjour à tous, je vais tenter d 'être brève... mais ce n'est pas gagné, le sujet étant extremement vaste.
mariée en 1986, avec un homme charmant, plein de bon sens et qui comme moi aimait voyager, faire de la moto...
dès les deux premiers mois de mariage, il s'est fait ami avec un voisin (qui touchait entre autre alcool et drogue dure)
je rentrais du travail vers 19h30, et les retrouvais les deux attablés, quatre à cinq bouteilles de vin vides devant eux, saouls.
après quelques jours à ce rythme, j'ai fait comprendre à mon mari que je n'envisageais pas la vie comme cela, et là, surprise... crise de violence verbale de sa part : "tu es égoisite au plus au point, tu ne veux pas que j'ai des amis, tu veux m'enfermer dans une fiole autour de ton cou, etc...
j'ai tenté pendant deux jours de lui faire comprendre ma position, mais rien à faire, il a raison et j'ai tort.
c'est à ce moment là que j'aurais dû le quitter, mais j'ai choisi de rester car je l'aimais, et finalement de me taire quant à ses agissements qui ne me convenait pas.

puis les années ont passé, nous avons eu 3 magnifiques enfants, et une vie sans heurt apparent, une maison, des parents,une vie simple quoi

j'ai fermé les yeux sur sa consommation d'alcool pendant fort longtemps, car sa tolérance à l'alcool augmentait et je ne le voyais pas "bourré". par ailleurs, je n'ai jamais été confronté à l'alcoolisme avant cela, et ignorait complètement le fonctionnement de la dépendance, le déni, la prétérition, la déformation de la réalité, etc....

puis un beau jour, il y a une dizaine d'années, le cercle vicieux de la dépendance chronique s'est installé. Il souffrait physiquement, et moralement. Je tentais vainement de lui expliquer que peut être sa consommation était excessive et que celle ci pouvait entrainer tous les désagréments qu'il ressentait. que neni !!!! cela n 'avait rien à voir du tout, et de tout façon s'il buvait un peu bcp, c'était de toute façon de ma faute, car je le persécutais !

pour recadrer, il y a une dizaine d'années, sa consommation se faisait à la maison, et il buvait devant nous (jamais au bar). deux amers biere de 50cl à l'apéro du déjeuner, 3/4 de bouteille de vin en mangeant, deux digestifs après manger, et un joint... et il partait au boulot. Puis le soir, c'était pastis sur pastis. puis le s'endormait sur le canapé.

pour lui il devait décompresser de son travail

il ne montait plus se coucher, il restait sur le canapé à cuver, puis se réveillait, se resservait du pastis, dormait à nouveau... jusqu'au matin ou il partait travailler....
puis il a commencé à voir le docteur pour tous les maux dont il souffrait, mais jamais l'alcool. le médecin a commencé antidépresseurs, anxiolitiques, calmants, anti epileptique....qu'il mélangeait avec l'alcool....

la moindre remarque de ma part, et je prenais en pleine face le fait que s'il boit c'est à cause de moi parce que je suis "trop chiante", et moi, eh bien je le croyais....

puis, à tord, j'ai fait tout ce qu'il ne fallait pas faire, car ignorante du sujet

j'ai pris en charge intégralement la maison, le jardin, les enfants, les courses, les frais... pour lui rendre la vie plus douce et moins oppressante. J'ai assumé mon travail dans la joie et le bonheur, ma vie avec les enfants dans la joie et le bonheur, et lorsque les enfants allaient se coucher, je me retrouvais seule avec moi meme et une épave sur le canapé. A mes enfants, j'ai toujours caché l'état de leur père('avec du recul, à tort) : papa dort il travaille bcp il est fatigué
j'ai caché à tous ce que je ne voulais pas voir moi meme

les cinq dernières années, j'ai vraiment commencé à craindre pour sa santé, qu'il ait un accident de voiture, qu'il se tire une balle dans la tête (oui, en plus il faisait du tir et disposait d'un arsenal dans la cave.

j'ai appelé au secours les amis, la famille, le docteur... indifférence, incompréhension (on l'a vu dimanche il allait bien !)

et puis après 28 ans de mariage et trois enfants, j'ai commencé à me renseigner sur les effets de la dépendance à l'alcool... et là.... je suis moi meme tombé en dépression lorsque je me suis rendue compte des effets de la dépendance, du déni et du reste.

et que la seule issue, c'était de partir, ou de toucher le fond avec lui

j'ai pris la décision de partir, cela fait maintenant deux ans et demi que j'ai divorcé (les enfants étaient alors tous majeurs)
divorcer à l'amiable d'avec un alcoolique m'a énormément affecté, ca a été une énorme épreuve.

puis j'ai dû expliquer aux enfants pourquoi je demandais le divorce, j'ai dû les prendre par la main et leur montrer les cadavres de bouteilles cachés dans des endroits insolites

ca été très très difficile, le hasard ayant fait que mes trois enfants quittent la maison la meme année du divorce

de 5 personnes, mon foyer s'est réduit à moi seule, d'un coup

l'employeur de mon ex mari a fini par s'apercevoir qu'il y avait un pb de dépendance, et on lui a demandé d'aller se soigner. ce qu'il a fait, mais pas de son plein gré.
rechute qq mois plus tard, puis re cure toujours demandé par son employeur. c'était en décembre dernier.... et là re cure, il part vendredi pour deux mois (c'est la première fois qu'il part autant de temps, la première cure avait duré quinze jours)

il informe ses enfants qu'il part en cure, mais ce n'est pas a cause de l'alcool, il aurait un pb avec les médicaments qu'il ne supporte pas
la première cure il leur avait dit qu'il avait parkinson il qu'il allait se soigner en lui faisant une electrolyse de la moelle épinière (mais ou donc va t-il chercher tout ça !!)

il existe meme un dieu pour les dépendants, il n'a jamais eu d'accident de la circulation et meme le taux de gamma GT dans son organisme est normal (si,si... il semblerait qu'il y ait une partie infime de la population qui synthétise l'alcool !)
ce qui n'aide pas à prendre conscience du pb bien évidemment

mes enfants sont de bons enfants, et malgré tout isl continuent, à dose homéopatique de voir leur papa

mes ainés ont auj 26 et 25 ans, la dernière 21 ans, et c'est elle qui souffre le plus de cette situation. après un bac avec mention très bien, et deux années de prépa HEC, elle décroche de ses études, et vit dans un mal être total.

et moi après deux ans et demi depuis la séparation, je n'ai plus jamais jamais voulu le revoir. Je ne supporte plus du tout qu'il puisse m'accuser de quoi que ce soit, alors qu'il a détruit nos vies et notre idéal familial

je lui en veut terriblement encore d'avoir brisé notre famille, et surtout, sans qu'il ne s'en rende compte, ou plus précisement, en buvant et en se laissant toujours encore croire que le pb venait de moi.

j'ai également coupé les ponts avec sa famille, qui était ma famille de 30 ans

maintenant je sais que l 'entourage est impuissant, mais auj pour moi, il m'est plus facile de contiuner d'avancer seule, que de cotoyer des gens pour qui ce pb n'en est pas un

mes amis me disent de trouver un compagnon... c'est encore impossible pour moi, je ne suis pas prete à donner ma confiance à quelqu'un, pour qu'après 30 ans de vie commune, tout ce qu'il trouve à dire c'est : mais si ca ne va pas, vas t-en....

voila, mon témoignage concernant ce fléau, caché et fourbe, et qui induit un grand malheur pour la personne concernée et son entourage

et vivre en abstinent dans notre monde ca veut dire "sortir de la normalité" et c'est très compliqué aussi

dans le cas de mon ex mari, il a bcp aimé boire, depuis toujours, faire la fête il appelle ça. il a adoré ca jusqu'à l’extrême et le point de non retour

j'aurais aimé pouvoir par mon témoignage apporter une ou des réponses, mais malheureusement, il n'y en a pas

dans ma situation, et après avoir tourné ma vie en long et en large dans ma tête, la seule solution que je vois, c'est que j'aurai dû le quitter dans les deux premiers mois de mariage, lorsqu'il se saoulait avec le voisin et qu'il ne comprenait pas en quoi je n'étais pas d'accord de ce style de vie. Mais je n'aurais alors pas eu mes 3 enfants....

courage à tous les codépendants

Profil supprimé - 21/03/2017 à 22h32

Merci pour se témoignage. ... J ai trois jeune enfants 4 ans et 2 de 7 mois et quand je vois leur père ivre je me dis vas y part....
Mais dans des moments comme se soir ou ça fait 48h qu il n à pas bu je me dis bon ba peut être que il a réalisé et qu on peux peut être s en sortir.
Il bois en geneural entre 3 bouteilles et 5 litres de vin en 12h.... Sa arrive qu il boive une bouteille de whisky. ...
J aimerai trouver la force de partir mais, comme se soir je me dis peut être que la........

Merci encore

Profil supprimé - 22/03/2017 à 13h11

lilinette, c'est une autre façon de boire, plus compulsive. malheureusement, l'issue reste la meme...courage à vous

Profil supprimé - 22/03/2017 à 15h48

Je lui ai laisser jusqu'à la fin des vacances de avril s il replonge ou s il ne fait rien pour se soigner d ici la je me ren désignerait de se que je peux faire de mon côté pour nous mettre à l abris, car je ne veux pas que ma vie et celle de mes enfants soit guider par une bouteille.
Se qui risque de être dur c est que je suis femme au foyer depuis la grossesse de mes jumeaux

Profil supprimé - 03/04/2017 à 05h12

Peut etre faudrait il le laisser boire dans un premier temps tous les jours mais en diminuant les quantités...

Profil supprimé - 03/04/2017 à 23h16

Bonsoir izukolaure

Je le laisse boire il espère réussir à chaque fois de contrôler la alcool .... Mais c est dernier moi voir même année il commence par une bière ou du cidre puis le lendemain une bière et une bouteille de vin, le lendemain 2 bouteilles de vin, ainsi de suite jusqu'à à arriver à la fin à boire tout les jours 5 litres de vin avec des bières à tomber plusieurs fois par terre .... Et sa jusqu'à se qu il parles de suicide et que j appel les pompiers.
Hier il a fait pire il a voulu demander à notre fils de choisir un couteau... Mais comme je l ai vue venir j ai dis à notre fils de sortir comme sa il n à rien vue et rien compris... Il a juste entendu sa maman dire " vas jouet mon coeur plutôt que choisi un couteau pour papa"....
Du coup il part en hospitalisation demain

Profil supprimé - 04/04/2017 à 19h46

lilinette, as tu déjà parlé de tout cela avec ta famille ?