Yarole - 16/07/2020 à 08h43

Bonjour

Ton message m'a bouleversée.
Je suis maman et j'ai un pb avec l'alcool depuis plusieurs années.
En te lisant, j'ai pensé à mes filles, tu pourrais être ma fille, j'ai bientôt 48 ans.

Mes filles savent que je bois trop même si on n'en parle jamais.

J'essaie de garder les pieds sur terre, je gère le quotidien quoiqu'il se passe.

Je ne bois pas forcément bcp mais je bois tous les soirs.

Malheureusement ni tes frères ni toi ne pourront aider votre maman, ce n'est pas votre rôle.
Elle a besoin d'un médecin, d'un psy pour sortir de cet enfer.

Je vous souhaite bcp de courage.

Moderateur - 20/07/2020 à 17h30

Bonjour,

Merci d'avoir bien voulu écrire ce qui se passait pour votre mère ici dans ce forum.

Pendant le confinement il s'est passé quelques petites choses "intéressantes" si vous nous permettez ce terme.

Tout d'abord les voisins de votre mère ont eu une très bonne initiative en cherchant à la nourrir. Une nutrition correcte et régulière est primordiale pour limiter les effets toxiques, et notamment neurotoxiques, de l'alcool. L'expérience a montré que cela avait été difficile et que ce n'était pas sans dangers pour votre mère qui ne tient plus debout. Cela veut dire qu'il faut peut-être aller plus loin dans l'assistance mais en tout cas cela fait partie des choses qu'il faut essayer de faire.

Votre mère semble très dégradée, avez-vous essayé d'entrer en contact avec une assistante sociale de son secteur pour connaître les aides dont elle pourrait bénéficier ? Le portage de repas, l'assistance à domicile sont des services développés de nos jours.

Lorsque vous avez nettoyé chez votre mère vous semblez lui avoir brièvement donné espoir. Vous l'avez en tout cas aidée à formuler qu'elle aimerait bien ne plus boire. Après 30 ans d'alcoolisation arrêter ne se fait pas comme cela mais au moins y a-t-il une prise de conscience de sa part et c'est un point important. Il est vraisemblable que votre mère se sente dévalorisée, très seule et ait besoin de se sentir entourée. En tout cas c'est à ce moment-là, au moment où vous vous occupiez de chez elle, qu'elle a eu ce sursaut. Elle n'est donc pas forcément hermétique à tout changement mais elle manque probablement d'une motivation forte et pérenne. Elle manque de méthode aussi mais c'est normal.

Vous ne nous dites pas si votre mère a déjà fait des démarches pour essayer de s'en sortir. En tout cas sachez qu'il ne faut pas qu'elle arrête brutalement et seule l'alcool car cela pourrait être dangereux pour sa santé. Il lui faut un minimum de suivi médical, voire une hospitalisation de courte durée pour le sevrage lui-même. Pour être aidée elle peut s'adresser à des centres spécialisés et à des groupes d'entraide. Les groupes d'entraide alcooliques sont un puissant levier pour avoir le courage d'arrêter et présentent l'avantage d'offrir un cadre pouvant être chaleureux et réconfortant. En se retrouvant avec des personnes dans sa situation et sans qu'elle soit obligée à quoi que ce soit (pas même d'arrêter), elle pourrait néanmoins recevoir dans ces groupes une aide précieuse.

Les groupes d'entraide existent aussi pour les enfants (même d'âge adulte) des personnes alcooliques. L'association Al-Anon propose des groupes pour l'entourage dans de nombreux endroits en France et aussi par Internet. C'est bien entendu gratuit. Voici le site de cette association qui pourrait vous apporter un soutien au long court : http://al-anon-alateen.fr/

Les centres de soins qui pourraient aider votre mère, sont aussi souvent des centres qui reçoivent individuellement les proches. Là aussi vous pourrez trouver de l'information et de l'aide pour aider votre mère.

Nous vous recommandons donc d'appeler notre ligne d'écoute Alcool info service au 0 980 980 930 (appel anonyme non surtaxé, 7j/7 de 8h à 2h). Vous pourrez discuter de la situation avec l'un de nos écoutants qui pourra de son côté vous donner les coordonnées des centres et de groupes ad hoc pour votre mère et pour vous.

Cordialement,

le modérateur.

Enfant60 - 24/07/2020 à 13h35

Bonjour Yarole,

Je comprends ton point de vue. En effet, la relation parent-enfant est généralement affectée. J'ai parfaitement conscience de ma situation est similaire à bien d'autres.

Comme me l'a dit mon voisin, reconnaître le problème c'est d'une part sortir du déni. Ensuite, il faut garder à l'esprit que ce n'est pas la quantité qui détermine la proportion du problème mais bien la fréquence.

Ma mère boit beaucoup.
Concernant votre cas, je pense que la quantité peut varier selon l'individu, le poids, l'âge, les antécédents médicaux etc. Il faut, selon moi, diminuer la quantité en premier et ensuite la régularité de la consommation. Ceci n'est que mon avis.

Je ne peux que vous mettre en garde contre la dépendance liée à l'alcool. Ma mère, au début, buvait tous les soirs quelques bières et ça ne choquait personne. Mais le plus dur c'est quand nous avions appris qu'elle buvait toujours les quelques bières devenant nous et que sa chambre et certains placards, qu'on ne soupçonne point, sont remplis d'alcool forts et de bouteilles vides. Elle a commencé à cacher les bouteilles sous son matelas, dans sa commode de sous-vêtements. Nous étions si jeunes (14 ans pour ma part) qu'à part faire une photo et tracer virtuellement une ligne pour mesurer approximativement la quantité bue, nous ne pouvions rien faire malheureusement.

Le fait, est que j'essaye de l'aider. J'ai fait 2 ans de prépa littéraire et grâce à D.ieu je rentre dans une super école de management. Je n'ai aucun but dans ma vie à part sauver la sienne. Je veux uniquement gagner de l'argent pour pouvoir l'aider dans ses démarches, l'emmener en vacances et tout faire pour qu'elle se change les idées.
j'en suis arrivée à la conclusion que même l'environnement dans lequel elle vit, c'est-à-dire chez elle est devenu un problème. Son nouveau patron, lui demande de ne pas rester tard le soir, il ne sait rien de son addiction mais a vite compris qu'elle restait tard pour travailler juste pour fuir son domicile...
.
Ma peine est l'impuissance face à cette situation. Elle refuse de se faire aider et de voir quelqu'un.

Comment allez-vous ?
Ce mois de Juillet peut-être propice pour arrêter ? Qu'es ce qui vous semble le plus dur à diminuer : la fréquence ou la quantité ?

Dans l'attente de vous lire, je vous souhaite un bon week-end,

E60

Yarole - 27/07/2020 à 08h30

Bonjour E60

Merci pour ta réponse.

Tu es une jeune femme très mûre, forcément/malheureusement ce que tu vis t'a obligée à grandir plus vite.

J'ai eu une sale période (séparation) où je buvais bcp le soir.
Je n'ai jamais caché mes bouteilles.

J'ai réduit à 3 petits verres de rosé le soir après le boulot.
Mais cette fréquence ne me plaît pas.
Je bois seule sur ma terrasse, je fume aussi, tant qu'à faire je cumule les défauts.

J'en ai parlé avec ma fille de 17 ans, elle n'aime pas la régularité de ma consommation et reconnait que je bois peu mais tous les soirs.
L'aînée a son appart depuis 2 ans dans une autre région.

J'ai ouvert un fil de discussion sur le forum consommateurs.
Je me sens moins seule pour en discuter.

A bientôt

Yarole - 27/07/2020 à 19h10

As-tu des discussions saines avec ta mère sur son addiction ?

Après 30 ans d'alcoolisme, il lui faut de l'aide.
Dans son message, le modérateur te donne énormément d'infos pour mettre en place des aides pour qu'elle se reprenne en main.

Tu en penses quoi?