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Mon conjoint est-il alcoolique ?

Par Stopln974

Bonjour,

Mon conjoint boit tous les jours et se met dans des états d’ivresse chaque soir. Il consomme des alcools différents mais sa consommation se résume par jour à 1 bouteille de vin, 4 ou 5 bières et un verre ou deux d’alcool fort (rhum/whisky). Je pense qu’il est alcoolique mais lui m’affirme que c’est une consommation normale. Il est incapable de s'arrêter une seule journée, il dort mal et a un caractère détestable.
Il me fait même peur des fois car quand il est vraiment ivre, il m’insulte alors même que j'évite de lui parler. Je ne supporte plus cette situation et essaie de le quitter car nous avons deux enfants de 4 et 8 ans. Mais j’ai un doute, est-ce bien de l’alcoolisme ? Je le pense mais pourquoi ne le reconnaît-il pas ?

Merci de votre réponse.

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5 réponses


patricem - 03/08/2020 à 12h31

Bonjour,

votre conjoint a une consommation très problématique.

La recommandation des autorités sanitaire est : 1 verre normal par jour, pas tous les jours et 11 max dans la semaine, avec 4 verres maximum lors d'une occasion. Le verre normal correspond à ce qui est servi au bar, pas ce que l'on se sert soi même (comparez le balon de bistrot aux verres à vin, la différence de quantité est flagrante). Un verre normal, sauf erreur, correspond à 1 unité d'alcool.

Le calcul est simple : degré d'acool * 0.8 * volume (ern cl) / 100. Pour une bouteille à 12 degrés et une contenance de 70 cl, cela fait 6.72 unités d'alcool. Sans compter les bières ou les alcool fort. Il doit donc probablement consommer la recommandation hebdomadaire de l'OMS en une seule journée.

Et nier est un phénomène courrant chez les alcooliques : il est dans la phase de déni.

Courrage,

Patrice

Stopln974 - 03/08/2020 à 17h34

Bonjour,

Merci de votre message et de vos explications.
À ce stade, si je comprends bien, l’impact sur son comportement qui passe de l’euphorie à l’agressivité est normal chez un alcoolique ?

Comment puis-je lui faire comprendre ? Je pense que pour nos enfants c’est important !

En vous remerciant par avance,

Bien cordialement,

patricem - 03/08/2020 à 17h50

Bonjour, normal, non, mais chez le malade alcoolique, nier, cacher et se braquer sont malheureusement courant.

Quand à savoir comment obtenir qu'il reconnaisse son problème, je ne connais pas de méthode sad Et c'est te préalable à tout travail sur sa maladie.

Peut être que les alanon pourront vous donner des idées.

Courage,

Patrice

Moderateur - 05/08/2020 à 18h43

Bonjour Stopln974,

Votre conjoint est très probablement dépendant de l'alcool. Tout réside notamment dans cette phrase : "Il est incapable de s'arrêter une seule journée". Ne pas pouvoir s'empêcher de boire est une caractéristique de l'alcoolisme.

Le déni fait également très souvent partie du comportement des personnes qui boivent. Ce n'est pas forcément qu'il ne sait pas qu'il commet des excès, c'est plutôt qu'il est incapable d'affronter le problème en face. Lorsqu'on est dépendant à l'alcool on est en panique rien qu'à l'idée de ne plus en avoir et tout le reste devient secondaire. A partir du moment où l'on reconnaît le problème on commence à envisager qu'il va peut-être falloir s'en séparer. Mais c'est très angoissant pour la personne qui boit alors bien souvent elle ne passe pas à l'étape suivante, ou en tout cas pas tout de suite.

Dans une situation de déni nous recommandons aux proches d'essayer de prendre soin d'eux. Cela peut prendre beaucoup de temps avant qu'il reconnaisse son problème et rien ne pourra se passer tant qu'il ne l'aura pas fait. Vous pouvez essayer de le "convaincre" mais c'est très difficile et source de conflits. C'est pourquoi, plutôt que de mettre toute votre énergie là-dedans, consacrez une bonne part de cette énergie à vous-même. Il n'y a pas de honte à prendre soin de soi et essayer de se protéger si le conjoint ne veut ou ne peut pas se prendre en main. C'est d'autant plus important que le risque est que vous plongiez dans son problème, que toute votre vie finisse par tourner uniquement autour de son problème d'alcool et que vous en tombiez malade, déprimée, à bout. De plus, si vous êtes épuisée, vous ne sera plus en mesure de l'aider et n'aurez plus confiance si un jour il décide d'essayer d'arrêter.

Une autre chose importante est d'essayer de ne pas rester seule avec ce problème. Essayez d'en parler autour de vous à des personnes de confiance. Des proches mais aussi des professionnels. Il existe des centres où vous pouvez rencontrer des professionnels des addictions qui vous conseilleront. N'hésitez pas à appeler notre ligne d'écoute pour avoir des adresses.

Cela ne vous dit cependant pas comment agir avec votre mari. Déjà, lorsque vous essayez de lui parler, choisissez un moment calme où il n'est pas trop alcoolisé. Peut-être en début de journée, quand il n'a bu que quelques verres. Ensuite n'essayez pas de lui parler si vous êtes énervée ou si lui-même l'est. Aucun dialogue n'est possible lorsqu'on se jette à la figure son ressenti. Il faut essayer de rester le plus calme possible. Si la situation dégénère, arrêtez la discussion et partez. Vous pourrez la reprendre à un autre moment.

Sur le contenu de ce que vous pouvez lui dire, nous renouvelons notre mise en garde : vouloir le "convaincre" a peu de chances de réussir. Son problème est bien plus complexe qu'il n'y paraît et ce genre d'approche suscite surtout de la résistance de la part de celui qui boit. Cette résistance peut prendre différentes formes, rarement agréables pour le conjoint qui essaie d'en parler (déni, accusations, insultes, dénigrement, parfois violence....). Par contre vous pouvez essayez de lui parler de ce que vous ressentez et de vos propres besoins non satisfaits par cette situation. Essayez de dire "je" avant tout et d'établir les faits mais sans employer des tournures de phrases qui pourraient être perçues par lui comme un reproche ou une accusation. Partez des faits concrets, des événements qui ont en eu lieu, expliquez vos ressentis puis dites ce dont vous auriez besoin. En faisant cela vous parlez du problème à travers vous et non de son problème. C'est quelque chose qu'il aura du mal à nier et qui peut le toucher. Cela peut le faire réfléchir. Et si vous savez lui demander de vous aider pour certains besoins non satisfaits que vous avez vous réussirez peut-être à le faire bouger sans en avoir l'air.

Il est difficile de trouver la "bonne" attitude face à un conjoint alcoolique mais ne vous démoralisez pas. Faites des essais. Sans agressivité, avec respect mais dans l'affirmation de vous-mêmes, de vos sentiments et de vos besoins.

Cordialement,

le modérateur.

Stopln974 - 07/08/2020 à 17h39

Bonjour,

Merci beaucoup pour cette contribution.
Je comprends mieux.

Le déni est profond.

Bonne journée.

Bien cordialement

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