Emilie sr - 03/05/2020 à 01h21

Bonsoir,
je vois que vous êtes en proie au doute et dans ces moments là, se sentir seule est terrible. Alors je me permets de vous répondre en espérant que ça vous fasse du bien, d'être lue et comprise. Mon mari est alcoolique, mon père était alcoolique, ma sœur a vécu 1 an avec un alcoolique, du coup je connais le sujet... Malheureusement. C'est dur, ça fait mal, mais si on estime que le jeu en vaut la chandelle alors pourquoi pas. Mais gardez toujours à l'esprit que vous devez vous protéger. Soyez toujours prête à fuir si ça tourne mal ou si c'est trop insupportable. Conjoint d'alcoolique c'est la plus mauvaise place, on ne peut rien faire pour l'aider et on le subit au quotidien. Soyez à ses côtés, parlez avec lui, essayez de le pousser à se soigner même s'il y a peu de chance pour qu'il vous écoute, ce n'est pas grave, au moins vous n'aurez rien à regretter. Parlez en à des proches, ne restez pas seule face à ce mal, peut-être que l'un d'entre eux pourra lui faire entendre raison qui sait. Il n'y a pas de solution miracle, mais il faut tout essayer, même pour vous, pour garder la tête haute. Je vous souhaite beaucoup de courage.

Émilie.

A2 - 03/05/2020 à 14h16

Coucou je suis exactement dans la même situation ca fait plus d un mois que l on s adresse même plus la parole il y a des jours ou je me dis qu il faut que j avance sans lui car il ne veut pas se soigner et des jours ou je me dis il va réussir a affronter et que ça ira bref je suis perdue comme toi je t ecris pour te dire que tu n es pas seul bon courage

Chocolatnoir - 06/05/2020 à 16h49

Bonjour,

Je comprends parfaitement votre situation et vous n'êtes pas seule, courage... Comme il est dit plus haut, conjoint d'alcoolique est la plus mauvaise place : on subit quotidiennement le comportement du conjoint, qui est dans le déni total, et on se fait parfois juger par les membres de l'entourage, qui se demandent pourquoi on reste car, pour eux, il y a une part de masochisme là-dedans... Comme vous le dites, ce n'est pas facile de partir, il y a tout l'amour porté à l'autre, les bons moments, les projets auxquels on ne veut pas renoncer et auxquels on s'accroche même si une partie de nous a conscience du fait que le problème est insoluble... Et dans votre cas, il y a les enfants...

J'en suis exactement au même point que vous dans mon cheminement. Il y a des jours où je ne peux plus supporter, je suis à saturation complète, le confinement a contribué à exacerber ce ressenti. Certains jours, j'ai envie de faire mes valises et de laisser tomber cette personne qui ne veut pas se soigner, et certains autres jours je vois une amélioration et une petite lueur d'espoir renaît... Je ne peux pas me résoudre à quitter cet home que j'aime profondément, mais je sais que cette situation ne pourra pas durer éternellement. Je ne peux pas être forte pour deux, je ne veux plus être celle qui fait les compromis et les concessions. Tous les amis qui le connaissent l'ont vu boire à outrance, et ils me disent tous que notre couple est perdu. Du coup, je n'ose plus les inviter chez nous de peur d'une esclandre... Mon dernier anniversaire a déjà mal tourné à cause de la consommation excessive de mon conjoint... Je n'ose pas en parler à mes parents, car je sais que mon père pourrait être très dur avec mon homme, il l'a déjà été, et je ne pourrais pas supporter un autre conflit. Enfin, sa famille à lui fait la sourde oreille, ses parents ferment les yeux sur son comportement et m'ont, entre guillemets, "refilé le problème" car ils sont bien contents que ce soit désormais moi qui assume seule le fardeau de leur fils alcoolique...

Tout ça pour dire que je suis à 100% avec vous et que vous n'êtes pas seule. Bravo pour votre témoignage. L'amour c'est beau, mais ça peut parfois faire mal... Et amour et alcool ne font pas bon ménage...

Coccinelle75002 - 29/05/2020 à 21h32

Bonsoir à toutes, pour avoir vécu pendant 25 ans avec un alcoolique, je me sens concernée et touchée par vos écrits.

Déjà, avoir eu le courage de venir vous exprimer ici, bravo.

Même si l'on aime un homme dans cette situation, on s'épuise et chacune de nous a ses limites, aussi, quand la situation est trop pesante, il faut songer à se protéger plutôt que d'être deux à couler.

Si vous estimez que vos limites sont atteintes, que vous ne pouvez pas donner plus, il ne faut pas culpabiliser. Pendant des années je me suis dit qu'en le soutenant, il finirait par se soigner et qu'arriverait le bout du tunnel. Mais si le déclic ne se fait pas dans la tête d'une personne alcoolique, personne ne peut rien pour elle, pas même avec des wagons d'amour et de patience.

Si vous estimez avoir tout tenté et que vos batteries se vident, protégez vous impérativement, ainsi que vos enfants. Pour ma part, j'ai préféré partir, mais vous êtes seule juge de votre situation. Ce n'est qu'une fois partie avec notre enfant et sortie de cette toile d'araignée que j'ai compris que finalement, même si j'étais restée, je me serais usée sans résultat et aurais laissé mon enfant exposé. Les reproches que l'on entend à longueur de journée peuvent laisser des traces qui sont difficiles à gommer.

Courage à vous, posez vous tranquillement et faites le tour de votre situation, mettez tout dans la balance et faites le choix qui vous soulagera. Je suis avec vous.