Bonjour à tous,

J'ai lu beaucoup de vos messages et je ne sais pas si je me reconnais dans vos histoires, en fait je me demande si mon copain est alcoolique ou si je suis un peu trop rigide concernant l'alcool (sachant que j'ai eu des déboires avec un alcoolique, ce qui m'a assez marqué). Pour info nous avons 24 ans alors je me demande si ce n'est pas de l'immaturité.

Je ne sais pas par où commencer, j'aimerais pouvoir donner assez d'informations sans pour autant écrire un roman, désolée par avance si c'est long.


1- Je suis en Russie, ici dans certaines familles, la culture de l'alcool s'apparente à une l'apologie voire à la considération d'une incarnation de dieu sur terre, et sa famille fait partie de ces gens-là. Mais ce sont des gens qui ont une grande réussite matérielle (plusieurs maisons, grosses voitures, etc.).

2- Mon copain m'a confié boire tous les soirs avant que je ne vienne dans sa vie. (Comment me suis-je mise en couple avec quelqu'un comme ça ? Car On nous nous sommes rencontrés lorsqu'on avait 19 ans, à cette époque je n'avais pas détecté cela, et nous avons passé 3 ans en relation à distance, et donc construit des liens très forts, je l'ai rejoins en sibérie cet octobre). Il buvait tous les soirs 1,25L de bière à 4%.

3- Depuis que je suis là, nous avons fait un compromis : il doit respecter les recommandations de consommation prescrites par l'OMS : 10 unités d'alcool par semaine en réservant au moins 2 jours sobres.

4- Quand il boit, ne serait-ce qu'un peu, il est tout de suite déchenillé. Rapidement il devient imprécis dans ces gestes, ce qui entraîne aussi des difficultés d'articulation. Je le détecte à partir du 2ème verre de bière. (Même moi je tiens mieux l'alcool, c'est vous dire !! Alors que je ne bois que pour les occasions).

5- Lorsqu'il boit, sa personnalité change totalement : il devient "victime" et il est "sur la défensive" c'est extrêmement clair à mes yeux, et c'est la raison pour laquelle je n'aime pas quand il boit, nos conversations n'ont plus rien d'intéressantes, si tant est qu'on se comprenne et il "cherche les problèmes" là où il n'y en a pas (exemple : nous avons une discussion sur dieu, et il refuse de me dire ce en quoi il croit sous prétexte que ça pourrait déclencher une dispute, alors que sobre il sait très bien que c'est faux. Le fait qu'il refuse, en revanche, provoque de l'agacement/ une tension voire une dispute, surtout parce que son argument est limite insultant).

6- Il a déjà fait, à la sortie de bar après 6 wiskey, une crise d'arythmie. Pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, c'est le cœur qui s'emballe et qui ralenti de manière exagérée et irrégulière. Je l'ai vu tomber en syncope, dans mes bras. J'ai cru qu'il mourrait. Il a même essayé de se suicidé car disait-il la douleur dans la poitrine était intenable. Ce soir-là m'a sincèrement traumatisé, à la suite de cela, il a décidé d'arrêter de boire, et pendant 3 semaines, ce fût un compte de fée pour moi. Il m'a formellement interdit d'en parler à sa mère.

7- Il boit donc 4 soirs par semaine en général et il se limite à deux bières, avec en général un excès léger par semaine, et un excès lourd toutes les 2-3 semaines. Lors d'excès lourd, je ne sais pas où il est, il passe la nuit dehors, il ne me répond pas, il ne s'excuse même pas lorsqu'il rentre, et souvent, il rentre blessé (évidement, il se cogne partout !!), je ne parle même pas du fait que s'il décide de se faire à manger il salope pour l'appartement (désolée pour ce mot, mais je trouve que "salir" n'est pas à la hauteur des faits).

8- Yeux dans les yeux et sobre, il m'a dit que boire de l'alcool faisait partie de son identité et que jamais il ne changerait cela, et que si je l'aimais je devais accepter sa consommation, et qu'il ne voyait pas quels problèmes l'alcool lui apportait dans la vie, à part des disputes entre nous car j'aurais "une aversion extrême" pour l'alcool. (Une autre fois il m'avait dit qu'entre moi et l'alcool bien sûr qu'il me choisirait moi, sachant que je ne lui avait pas demandé, mais qu'il voulait me rassurer au travers d'une discussion).

9- Ses parents ont réussi leurs vies alors qu'ils boivent plus que lui (oui, par exemple le dimanche matin chez eux, c'est un verre de vodka à côté de la tasse de thé) et que donc voici un argument supplémentaire pour dire que l'alcool n'est pas la source des problèmes.

En fait pour moi, même s'il n'est pas violent (ni physiquement ni verbalement) c'est déjà trop. Je n'aime pas vivre avec quelqu'un qui s'enivre comme ça régulièrement, et qui disparait de temps en temps sans m'expliquer ni me prévenir. Le problème c'est que je suis extrêmement attachée à lui (je suis plutôt du type dépendance affective) et je n'arrive pas à dire stop à tout cela. J'ai essayé... et dans la soirée je me suis scarifiée tellement c'était insurmontable de lui dire a dieu... (ce qui est d'autant plus violent et choquant à mes yeux, car c'est la première fois de ma vie que je fais une chose pareille).

J'aimerais une solution miracle, j'aimerais tellement que ce problème cesse, car je suis fatiguée émotionnellement.

Merci pour votre lecture, votre réponse, votre avis, me ferais le plus grand bien.