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Est-ce mal de rester quand même?

Par Profil supprimé

Bonjour,
Cela fait quelques temps déjà que je consulte le forum en espérant trouver du réconfort, de quoi me raccrocher... Je n'avais pas osé sauter le pas d'écrire mais sait-on jamais... pourtant au vue de tous les témoignages si ressemblants où l'on peut tous se retrouver je ne sais pas si cela aura une utilité d'en rajouter un de plus, si ce n'est pour moi d'extérioriser tout ce mal.
Mon compagnon et moi sommes parents d'un petit garçon merveilleux de 4 ans.
Monsieur buvait déjà avant que l'on se mette ensemble il y a 6 ans, mais je ne le savais pas. Je connaissais néanmoins ses antécédents de consommateur de drogues et alcool et justement je me felicitais d'avoir trouvé un homme qui avait vécu ce qu'il avait à vivre, fait ses expériences étant jeune, et serait donc selon toute vraisemblance quelqu'un de tout à fait équilibré et sage.
Eh bien ce n'était pas le cas... mais le mal était fait, l'amour était là et la grossesse est arrivée très vite.
J'ai mis du temps à comprendre, puis dans un deuxième temps à réaliser ce qui se passait.
Après une première année d'un amour idyllique allant bien au delà de ce que je m'étais permise d'espérer, je me retrouvais face à un monstre. Méchant, mauvais, négatif, cruel, injuste. Je ne parle pas de son physique qui ne cesse de se dégrader. Des insultes lorsqu'il a bu, de son comportement plus qu'aproximatif envers notre fils qu'il aime et qui l'aime plus que tout. Parfois même jusqu'à prendre des risques avec lui. Bref je passe les détails sordides car ce serait trop long.
Alors moi dans tout ça je suis quelqu'un qui a un tempérament naturellement très ampathique, je cherche à comprendre, trouver des raisons à tel ou tel comportement. Il faut dire que je verbalise tout très facilement, bien aidée par mes divers thérapeutes. Car moi je souffre d'un trouble anxieux. Alors j'essaie d'avancer de mon côté, je cherche de l'aide partout où je peux. Sauf dans la famille. Pas possible.
Lui ne parle pas. Qu'il aille bien ou mal. Ça "remue la m***".
Donc pas de communication à part des noms d'oiseaux ou gestes agressifs de moi vers lui puisque nous en sommes rendus là.
Bilan, 5 années de souffrance, de terreur, pour moi, mon fils, mon couple. La honte et la culpabilité d'être toujours là. Que mon enfant soit amené à vivre au milieu de ça. L'incrédulité devant tant de méchanceté venant de lui et devant tant d'incapacité à mettre un terme à tout ça venant de moi. Je suis nulle. Mauvaise mère que je me dis. Pourtant je crois en moi je sais que je suis quelqu'un de bien.
Et pourquoi j'ai encore ce foutu espoir? Même quand tout est noir, que je sais que la seule chose qui le ferait éventuellement tilter serait que je parte. C'est dur. Mais ça passe et l'espoir revient. Puis encore la déception, la descente aux enfers.
Comment peut on imaginer une vie de couple normale, aimante, car oui, il y a de l'amour, beaucoup, entre nous, aussi difficile que ça puisse paraître, une petite vie de famille juste tranquille, pas grand chose de compliqué. Pourtant tout ça ça m'est interdit.
Est ce que j'ai le droit de rêver qu'un jour ce sera ma réalité? Avec lui et personne d'autre!
Est ce que j'ai le droit de croire au miracle de sa rémission?
Est ce que j'ai le droit de l'aimer malgré tout?
De penser qu'il peut quand même être un bon papa pour notre fils, peut être pour d'autres enfants? Que le petit se remettra sans grand traumatisme de tout ça et surtout qu'un beau jour ce sera derrière nous?
J'ai déjà tant donné.
Essayé toutes les manières possibles.
Passée par toutes les phases.
La dernière sur la liste est une consultation de couple avec une thérapeute spécialisée qui a beaucoup travaillé dans l'adictologie.
En attendant encore un week-end à pleurer des insultes, injustices et méchancetés à mon égard, de cet enfant de 4 ans qui demande à ses parents d'arrêter de crier, de cette exceptionnelle sortie entre copines annulée par peur de les laisser tous les deux et qui m'a valu la plus grande méprise.
Je ne veux pas partir. Je veux me battre. Mais je n'ai pas les armes. C'est pareil pour lui. De toutes nos forces on s'accroche, bec et ongles jusqu'aux tripes. Entre espoir infini et désespoir sans fond.
Voilà. Je n'ai pas relu, ce doit être un peu brouillon mais ouah, ça fait du bien!
Si quelqu'un a des pistes, merci d'avance et Merci aux courageux qui ont lu ^^
Merci.

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1 réponse


Profil supprimé - 29/01/2018 à 22h59

Mon dieu que ton témoignage me touche...
En fait, j'ai eu l'impression de lire mon histoire.
(Sauf que nous, nous avons une petite fille de 2 ans et demi)

Je sais à quel point ce que tu vis est difficile... Et à quel point c'est un combat de tous les jours...
Usant parfois et très démoralisant

Depuis 2 semaines, je me fais suivre par une psychologue du service addicto tellement je ne tiens plus.
Je suis aussi très empathique. Je m'interesse à beaucoup de thèmes de psychologie et je vais toujours de l'avant (sorties, lectures, jeux avec la petite, voyage)
Mr lui est toujours aigri, ronchonne, déprime....
Toujours en train de fumer ou de boire ses bières !
Quelle vie !!!

Nous sommes des opposés.
Pourtant je l'aime et je veux qu'il s'en sorte.

Je suis comme toi, j'ai beaucoup beaucoup donné !
Et à chaque fois c'est des déceptions.

Il ne communique même plus. On passe des semaines sans se parler.

Il y a 10 jours, il a meme quitté le foyer (sur ma demande). J'ai passé tout mon temps à pleurer pendant que lui était en train de se détruire complétement à l'extérieur.

Là, depuis 2 jours il est revenu car la petite le reclamait trop et je n'ai pas réussi à faire autrement.
C'est terrible et je n'en peux plus !

Je suis prise au piège.
J'ai encore envie de l'aider mais je suis impuissante.

Et le jugement des gens je n'en peux plus.
Comme toi je ne le laisse jamais seul avec la petite de peur qu'il la mette en danger.
Du coup, je suis toujours jugée... Ca me fatigue !!!

Je hais l'alcool, je hais toutes ces substances destructrices.
Cela détruit la vie de tellement de famille ;-(

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