Moderateur - 10/11/2020 à 17h17

Bonjour DB72,

J'ai l'impression que vous avez peur de ne pas être à la hauteur et peut-être aussi peur d'être déçue.

Peut-être la réponse est-elle de vous centrer sur la nature de la relation que vous voulez avoir avec votre fille. Sa situation et sa demande sont particulières : à 29 ans elle revient vivre chez vous et vous demande finalement de reprendre un rôle de contrôle de sa vie, donc de reprendre une place de "parent". De votre côté vous la considérez peut-être comme pleinement adulte (comme il devrait sans doute) et donc que son problème d'alcool est avant tout son problème. Vous n'auriez pas tort.

Néanmoins ce qui est certain aussi c'est que votre fille vous demande de l'aide. Cette demande a l'air sincère et n'est pas si courante. C'est une réelle opportunité. Les modalités que votre fille a l'air de choisir sont sans doute censées dans son esprit lui faciliter les choses. Elles reflètent aussi qu'elle ne se sent pas capable de le faire toute seule.

Donc, pour en revenir à la nature de la relation que vous pouvez avoir avec votre fille pendant cette période, peut-être pouvez-vous accéder à sa demande tout en ayant le souci d'éviter les biais où une relation parent-enfant infantilisante se réinstallerait. Visez, je crois, d'avoir une relation qui reste "adulte", franche et sincère avec elle. Accédez peut-être à certaines de ses demandes mais dans le souci de ne pas faire à sa place des démarches qu'elle devrait faire. Notamment il est aussi important qu'en parallèle de son sevrage votre fille fasse un travail sur elle. Verra-t-elle par exemple un psy ou un professionnel des addictions ? La configuration actuelle ressemble fort à celui d'un "milieu protégé" (par exemple une "cure" dans le système de soin) où on arrête isolé du monde. Mais même dans ces centres où il est plus facile d'arrêter les patients sont incités à faire un travail sur eux-mêmes avec l'aide de professionnels et à anticiper leur sortie. Ceci afin de limiter les risques de rechute.

Vous n'êtes effectivement pas dans une situation "simple" aussi explicitez avec elle votre relation commune. L'aider "oui" être son "parent" à 29 ans peut-être "non". Un équilibre est à trouver entre ces deux pôles, mais sans compliquer outre mesure les choses : une relation chaleureuse et franche peut résoudre bien des difficultés.

Cordialement,

le modérateur.

DB72 - 28/11/2020 à 20h28

Ce n’est pas simple de vivre avec une personne alcoolique.
Avec ma fille c’est très difficile.j’essaie d’être naturelle, de supporter en disant ce que je ressens.Le pire c’est qu’elle me comprend , elle me dit que je prêche une convaincue quand je lui dis que l’alcool n’en à rien à faire d’elle, de sa vie, alors que pour moi sa vie compte.
Ça me rend triste, je me sens dépassée par cette maladie et pourtant je suis soutenue par une psychologue mon mari .
Elle aussi elle est suivie par un psychologue et un psychiatre.
J’ai l’impression que rien ne changera.j’en ai marre de la voir ivre
Elle avait réussi a tenir 5 jours pourtant et puis on est à nouveau à l’aise départ ou pas ?
Est-ce qu’un jour ça peut s’arranger même si je sais que personne n’en sait probablement rien.
Merci pour votre soutien