Par chat

Chattez avec
Alcool Info Service

Par téléphone

Alcool Info Service répond
à vos appels 7 jours sur 7

Contactez-nous

Adresses utiles

Forums pour l'entourage Télécharger en pdf Imprimer Envoyer à un ami

Comment s'en sortir?

Par Walkuere

Bonjour à tous,

Je sais qu’il existe de nombreux témoignages de personnes vivant l’alcoolisme de leur conjoint, mais je souhaitais faire part du mien, je viens de découvrir qu’il y avait ces forums de discussion pour les gens en couple avec des alcooliques. Je dois avouer que c’est très difficile pour moi d’admettre que mon mari est alcoolique, mais il faut regarder la réalité en face.
Voici mon histoire:
Je suis en couple depuis 7 ans et il y a un an et demi, j’ai découvert par hasard un cubis de vin blanc dans un des placards de son bureau. Cela m’a fait un choc, car, le lendemain, on devait passer à la mairie pour nous marier. Je n’ai rien dit le jour même, mais, me voyant tracassée le lendemain matin, il m’a demandé ce qui n’allait pas, et je lui ai raconté ce que j’avais. Je précise, car je pense que c’est important, que j’ai fondu en larmes. A ce moment là, il m’a rassuré en me disant que c’était « par flemme », il ne voulait pas se déplacer jusqu’à la cuisine. Je précise également, qu’il avait eu quelques mois auparavant un grave accident au dos qu’il le faisait souffrir. Il est vrai que son explication, même si elle était un peu « bancale », m’a semblé bonne. Néanmoins, je lui ai demandé d’arrêter, ce qu’il avait promis de faire. Quelques semaines après, même si j’avais confiance pour tenir sa promesse, j’ai regardé dans les placards de son bureau et j’ai eu la mauvaise surprise de voir qu’il avait planqué une bouteille de vodka et de cubis de vin… Ce jour là, j’ai vraiment été déçue, j’ai laissé les placards en question ouverts en grand, pour qu’il voit que j’étais au courant. J’étais encore plus déçue de sa réaction: il fait comme si de rien était et il m’a demandé si j’avais quelque chose à lui dire!! Ben, je lui ai répondu que non, car j’ai estimé que c’était lui qui devait me rendre des comptes.
J’étais très compréhensive, car nous traversions une période difficile, car il avait eu son accident et nous avions des difficultés pour avoir un enfant (je précise que le problème de fertilité vient de lui). Mais j’ai commencé à perdre patience, car il m’a énormément fait culpabiliser que c’était ma faute si je n’arrivais pas à tomber enceinte. Nous avions décidé de nous faire une FIV, avec toute la procédure qui suit, c’est-à-dire les examens préalables et les protocoles. Tout cela est relativement difficile pour les femmes, car c’est nous les femmes qui subissent le plus dans la procédure. Nous avons subi un échec au premier protocole, ce qui a été dur pour nous, mais j’ai ouvert les yeux sur sa consommation: il invite des amis et de la famille pour en profiter pour consommer en cachette, comme prendre une tasse à café et mettre du cognac ou du whisky dedans, remplir des bouteilles d’eau vides avec de l’alcool, ou boire une à deux bouteilles de vin à lui tout seul… Le deuxième essai FIV a réveillé des tensions dans notre couple, dans le sens où je savais ce qu’était le protocole, que j’étais décidé que mettre toutes les chances de notre côté. Le traitement a eu un bon retour, mais le résultat n’était pas forcément celui attendu. Ce n’était pas mort, mais quand je lui ai fait part de ma déception, il a osé me mentir en me disant qu’il avait arrêté de boire… Là, je n’ai pas tenu, je lui ai balancé tout sur ses méthodes de dissimulation. Il a à peine relevé… Pire: il a commencé à trouver plein d’excuses en disant que c’était de ma faute, que je n’étais pas assez présente, qu’il s’ennuyait (on a une maison avec un grand jardin avec des travaux à faire). Finalement, le deuxième protocole a fonctionné, j’étais enceinte!!! Il était aux anges et bien motivé pour la grossesse et notre futur bébé. Je me suis dit que c’était génial et qu’il allait sans doute changer pour notre enfant… Je suis tombé de haut, je me suis rendue compte qu’il était manipulateur: pendant les moments avec moi, il me montrait bien qu’il buvait de l’eau, une façon de me dire « eh regarde, je ne bois plus de vin », mais c’était le même cirque: tout l’alcool était planqué dans son bureau. Quand il me propose de faire des courses, je sais que c’est parce qu’il est à court de vin et qu’il a besoin d’un prétexte. Je l’ai confronté plusieurs fois, c’est toujours la même rengaine: il fait semblant de se rabaisser, il se cherche des excuses, il m’accuse de ne pas l’aider… J’ai envie de l’aider, mais s’il ne prend pas d’initiative. La première fois où on a eu une grosse dispute à ce sujet, il m’a parlé des Alcooliques Anonymes, mais son excuse était que les réunions étaient en semaine et un peu loin de la maison… Le seul espoir que j’ai eu c’est quand il m’a dit qu’il allait arrêter avant la naissance de notre fille. J’avais décidé de lui laisser le temps pour qu’il y aille progressivement.
Notre fille est née, je l’ai trouvé changé. Je me suis dit que c’était la bonne, que ça allait enfin finir.
Je suis encore tombée de haut. Toujours la même manipulation, à me faire croire qu’il ne boit pas, alors qu’il boit cubis sur cubis cloitré dans son bureau. Le pire c’est que je lui dis que je sais, il empeste le vin, il a beau se brosser les dents et prendre des pastilles pour l’haleine, je le sens. Ça me met vraiment en colère, car c’est un grand manque de respect de penser que je suis assez stupide pour ne pas voir son manège. Avec l’arrivée de notre bébé, un autre souci s’ajoute: sa sécurité. Je commence à avoir peur quand il est seul avec notre fille, car il m’arrive quelque fois d’être obligée de lui laisser, car je dois faire du rangement ou prendre ma douche. Je fais parfois des cauchemars, imaginant qu’il blesse le bébé, car il est alcoolisé. J’avoue que je ne sais plus trop quoi faire. Je ne veux pas le menacer non plus, mais je n’ai vraiment plus de patience. J’envisage même le divorce.
Je n’ai pas forcément besoin de réponse, peut-être quelques conseils. J’en ai parlé à une amie qui m’a dit de lui mettre la pression. Je n’en ai pas parlé à ma famille, car mon père était un alcoolique violent et j’ai un peu peur de leur réaction…
J’avais surtout besoin de l’écrire à des personnes qui sont dans ma situation et qui sont malheureusement très nombreuses sur ce forum.

Bon courage à vous.
Prenez soin de vous

Fil suivant

3 réponses


Kalinka81 - 27/12/2023 à 19h04

Bonjour Walkuere,

Malheureusement oui nous sommes visiblement pas mal dans le même cas. Ce qui me fait halluciner c'est la ressemblance de chaque histoire.

Dites vous que vous n'y pouvez rien et ne vous laissez jamais convaincre du contraire. Le problème c'est la maladie.

Je viens de vous lire et je me réconforte d'avoir pris la décision de le quitter. Malheureusement avec eux la vie est souvent faite de mensonges et de déni.

Finalement j'en arrivais à me demander si ce n'était pas moi la dingue dans l'histoire, à toujours croire qu'il avait bu alors qu'il prétendait toujours l'inverse avec un tel aplomb que s'en était déroutant.

Tout allait toujours bien avec lui, il avait toujours les solutions à ses problèmes. C'était tellement vrai qu'aujourd'hui il se retrouve sans emploi, nous devons quitter notre logement familiale à cause de sa faillite, il n'a plus de véhicule et plus aucune source financière.

Surtout ne lui mettez pas la pression, ça ne sert à rien. Tout le monde vous le dira sur le forum, c'est à lui d'accepter la maladie et de décider de se faire soigner. Le reste c'est à vous de voir si vous aurez la force de l'accompagner avec tout ce que cela représente ou si vous décidez de mettre de la distance parce que vous avez besoin de vous préserver.

Comme je vous l'écrivais après 12 ans j'ai décidé qu'il était temps que je pense à moi et à l'avenir de nos enfants, ça me rend triste mais cela fait des années que je retourne le problème dans tous les sens et je ne trouve aucune autre alternative.

Prenez soi de vous et ne restez pas seule !

Alex54 - 27/12/2023 à 21h19

Bonjour, je suis depuis peu sur ce forum. Ça me fait du bien de ne pas être seul dans cette situation. Moi je suis un homme et ma femme est en dépression et bois pour dormir et oublier. Ça fait plusieurs années que ça dure. Je trouve régulièrement des bouteilles de vin vide dans son armoire, dans les placards ou tout autres endroits où elle dissimule "les cadavres" . Elle ment sauf quand je lui mets une bouteille vide devant les yeux ! Noël est passé...elle a bue mais on va dire de façon raisonnable et surtout devant moi ! Pas en cachette! Aujourd'hui elle n'a pas voulu aller faire des courses pour nouvel an avec moi( pas motivée) et quand je suis rentré, j'ai tt de suite vu des indices qui ne me rassuraient pas. Et effectivement elle évitait mon regard....puis commençait à se répéter..tout les signes que je connais hélas trop bien. Je suis monté dans sa chambre afin de découvrir ce que je ne voulais pas , une bouteille de blanc vide! Je l'ai descendu, montré et demandé si ça allait recommencer ? Pris par un mélange de colère, d'incompréhension et de tristesse, j'ai préféré partir! Je ne suis pas parti loin. Elle m'a appelé pour se justifier... mais moi je ne comprends pas! Du coup qd je suis rentré je ne l'ai pas vu de la journée qu'elle a passée dans son lit. J'ai été la voir si elle allait bien mais à chaque fois que je monte et que je la vois dans cet état ça me fait vraiment mal. Que faire ? J'ai tt essayé : la patience, le déni, la colère, l'ignorance.... J'ai plus la force mais si je la quitté j'ai peur qu'elle sombre encore plus. De plus nous avons une fille de 11 ans , un âge qui est déjà compliqué j'ai bien peur qu'une rupture ou si sa mère sombre ça ne va pas l'aider. Je suis vraiment dans une impasse... Le temps me permettra de réfléchir...et de me décider sur ce qui sera le mieux pour nous

Bon courage à tous

Walkuere - 28/12/2023 à 12h43

Bonjour Alex54,

C'est votre témoignage qui a été une prise de conscience pour moi et qui m'a horrifié de savoir qu'il y avait tant de personnes de mon cas... Noël aussi a été un moment un peu critique: il boit, mais raisonnablement (du moins en apparence), car ma famille était là et c'était le premier Noël de notre fille. Malgré cela, je suis restée sur mes gardes et j'ai eu raison, car il a quand même bu 2 bouteilles de vin blanc et une demi bouteille de rhum à lui tout seul, quand j'étais occupée à discuter ou avec le bébé...
Là, il doit faire les courses, j'ai vu qu'il avait un Rubi de vin rosé, presque vide (il l'avait acheté, il y a 2 jours). Je suppose q'il va se ravitailler... C'est un cercle infini...

Répondre au fil Retour