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Vivre avec un alcoolique

Par Fleur2Lys

Bonjour,

Je suis en couple avec un alcoolique depuis plusieurs mois. J'ai su pour son addiction dès le départ mais je sous-estimais clairement les conséquences de cette maladie sur un quotidien.

Nous revenons d'un séjour à l'étranger qui s'est mal déroulé. Nous étions avec mes amis et il ne les a pas supporté. Il s'est mis à boire et à enchaîner les verres jusqu'à sombrer dans le sommeil.

Je suis rentrée hier soir, lui avait avancé son retour pour pouvoir boire. Quand il est sobre, il est sans cesse dans le contrôle, l'alcool est comme une soupape de sécurité selon lui. Boire 3-4 jours successifs lui permet de décompresser. En vérité, je constate qu'il ne supporte aucune frustration et que tout est prétexte à relâcher la pression.

En tant que compagne, c'est difficile de le voir s'auto-détruire. Durant nos vacances, il s'est focalisé sur une contrariété qu'il a ressassé et ressassé jusqu'à en faire une montagne. Cela faisait 3 ans qu'il n'avait pas pris de vacances et finalement, il n'a pas pu profiter de l'instant. L'alcool occupait ses pensées.

Il me dit qu'il contrôle sa consommation mais il est évident que l'alcool le soumet. J'essaye de comprendre mais c'est difficile pour moi de concevoir qu'on puisse laisser tant de pouvoir à un tiers.

De par son passé, je sais qu'il y a plusieurs motivations à ce refuge auprès de l'alcool mais quand moi, j'appelle à l'aide, c'est auprès d'une personne. Une bouteille, ça n'a pas de voix mais c'est la seule qu'il accepte d'entendre.

J'ai parfois l'impression de côtoyer un docteur Jekyll et un Mister Hyde. Avec moi, il n'est pas désagréable mais, alcoolisé, il a effrayé mes amis. Il a vraiment montré le pire de lui-même.

Je pense qu'il a conscience de tout ça. Il a déjà fait des réunions aux AA mais il ne s'épanchait pas. Il se contentait d'écouter. Le corps médical le rebute suite à de mauvais contacts et expériences. J'aimerais lui proposer d'autres options mais parfois, je me demande s'il ne s'est pas résigné à son état.

Sa famille est là pour lui. Ils connaissent son addiction mais aux repas, ils vont le laisser boire. Dans ce contexte, il ne finira pas la tête à l'envers mais c'est comme fermer les yeux sur ce problème. Moi-même, je l'ai laissé prendre des verres et j'ai parfois cautionné ses beuveries. Je réalise que j'ai eu tort. Je ne peux pas lui faire confiance.

L'alcool est réellement une prison mais on oublie qu'il n'enferme pas seulement le buveur. Il ne tue pas l'espoir d'un lendemain meilleur.

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26 réponses


Profil supprimé - 27/03/2019 à 13h22

Bonjour Fleur2Lys ,

Tant qu'il n'aura pas décider de se soigner malheureusement cela sera son quotidien et le tiens.
Tant qu'il n'est pas dans l'acceptation de sa maladie c'est peine perdue.

Tu sais des amis tu va en perdre lui aussi et au final plus le temps passe plus vous serez seul car c'est ça l'alcoolisme, se retrouver seul face à la maladie, car c'est une maladie.

Moi dimanche son prétexte pour aller boire "je vais aller laver la voiture". Pour ma part je ne dis plus rien je laisse faire et je compte bien m'enfuir rapidement dès que ma famille arrivera dans la région.

Soit tu accepte sa maladie et les hauts et bas qu'elle comporte soit tu tourne le dos et jamais tu ne te retourne car malgré tout ton amour sa femme restera la bouteille toi tu ne sera que sa maitresse. Dure réalité mais c'est notre quotidien à toutes.

Fleur2Lys - 29/03/2019 à 08h24

C'est marrant que tu dises cette phrase car je lui dis souvent que l'alcool est sa première copine et que je passe après son addiction.

Il réfute toujours mais la réalité est là. Malgré cela, je ne suis pas encore prête à le quitter. J'y songe, évidemment. L'alcoolisme, ce n'est pas anodin et je ne sais pas si je me sens capable d'assumer ce ménage à trois sur le long terme.

J'aimerais qu'il tente des choses pour aller mieux mais il traîne sa maladie depuis ses 16 ans et semble s'être fait à l'idée, tout comme sa famille.
Je crois qu'il est persuadé que rien n'y fera et qu'il faut simplement vivre avec cette épée de Damocles au dessus de la tête. Difficile de le contredire quand il a passé la moitié de sa vie avec son addiction et que celle-ci ne l'a pas empêché de réussir brillamment ses études ou des compétitions sportives. Il parvient à mener une belle carrière en parallèle et finalement, c'est peut-être un problème. L'alcool est un frein mais ce n'est pas une mise à l'arrêt. Peut-être qu'il réagirait davantage si tel était le cas..

Bref, tout ça pour dire que je lui cherche sûrement des excuses, que mon espoir qu'il agisse est toujours là mais qu'à contrario quand je le vois glisser de sa chaise car trop bourré pour tenir dessus, je ne me projette pas du tout dans l'avenir avec lui.

En ce moment, je n'ai qu'une hâte, c'est qu'il décuve enfin pour pouvoir échanger avec lui autrement qu'avec un esprit embrumé...

Profil supprimé - 29/03/2019 à 11h29

Fleur2Lys,

Et oui l'alcool sera toujours leur premier amour, nous on passe tellement toujours après. Moi je n'en peux plus de lui bourré tel le déchet qu'il commence à devenir, car malgré tout il s'enfonce toujours un peu plus loin...

Normal que tu lui cherches des excuses car tu l'aimes et quand tu en auras marre tu verras que les excuses il n'y en auras plus tu l'accablera.
On passes toutes par la, mais tu sais parler avec lui ne changera strictement rien à part jeter un froid entre vous, car la discussion doit venir de lui.

L'alcoolisme est une maladie et tant qu'ils sont dans le déni... va voir un CSAPA tu trouveras une écoute attentive et gratuite et surtout tu comprendras mieux sa maladie et la résignance qui malheureusement faut avoir face à elle en tant que conjoint.

Tu ne pourras rien faire tant que ses yeux à lui seront fermés.

Profil supprimé - 29/03/2019 à 12h35

Nous avons tendance à nous oublier tellement nous sommes entrainé dans cette dépendance et en devenons esclaves
Prendre soin de soi et se remettre en avant est primordial sans quoi nous permettons à cette maladie qui touche nos partenaires de s'installer
Ne pas culpabiliser et ne pas accepter
Il n'y a pas de recette miracle tout dépend de la personne qui boit de son passé de ses habitudes de son environnement et de sa volonté
Nous ne pouvons que prendre soin de nous même
Pour ma part j'ai essayé la sophrologie le reiki et je lis beaucoup de livres sur la psychologie positive
Il m'aura fallu beaucoup de temps pour me rendre compte que je ne pouvais rien faire pour lui quoi que je fasse
La seule chose que je peux faire c'est ne plus accepter cette vie qui n'en est pas une
A lui de voir ce qu'il veut faire de sa vie

Fleur2Lys - 01/04/2019 à 10h06

Bonjour les filles,

Je vous lis avec attention et j'entends vos expériences mais je vais être honnête je note de la résignation dans vos messages. Je crois que vous êtes à un stade que je n'ai pas encore atteint vis à vis de cette maladie.

Je l'ai dit dans mes posts précédents, j'ai l'espoir que les choses bougent et en postant sur ce forum, j'avais peut-être surtout besoin d'avoir des témoignages de proches qui ont vu le bout du tunnel. Alors peut-être que la chose est tellement rare qu'elle n’apparaît pas ou peu mais c'est quelque peu décourageant d'être confrontée à des "fuis pour ton bien", même si je ne doute pas qu'ils soient dit avec de bons sentiments.

Ceci dit, merci vraiment de prendre le temps de participer à ce fil car vos retours sont précieux !

Concernant mon histoire, vendredi soir en rentrant du boulot, j'ai vidé les bouteilles qu'il n'avait pas encore bu. Il a pris du diazepam pour faire face au manque. Je suis restée près de lui toute la nuit et on a pris le temps de discuter au petit matin, quand l'effet de l'alcool s'était suffisamment dissipé.

Je lui ai parlé de ce topic. Il a manifesté de la curiosité vis à vis de ce que j'avais pu écrire. Je l'ai donc laissé lire. Je pensais être assez expressive sur mes sentiments mais l'écrit n'a pas cette pudeur que je peux avoir à l'oral. Ça l'a surpris. Je n'attendais pas spécialement de réaction mais il y en a eu une. Il va essayer d'arrêter.

On a regardé ensemble les futures réunions des AA près de chez nous. Le sevrage alcoolique s'est plutôt bien déroulé ce week-end et ce matin, il a repris le boulot.

Je reste attentive. Je sais qu'il y aura des moments difficiles mais c'est vraiment encourageant de cocher les jours de sobriété sur un calendrier et de le retrouver sobre. À voir dans le temps, maintenant.

Profil supprimé - 01/04/2019 à 15h35

Fleur2Lys bonjour à toi,

Tu sais dans chaque arrêt il y a des rechutes.

Moi c'est sa 4 eme rechute en 1 ans d'où le fait que je n'y crois plus et que la seule solution pour être ENFIN sereine est la fuite.

Il est suivit par un addictologie, mais cela ne suffit pas puisqu'l lui mens pour boire. L'envie de se soigner va et viens, et cela fait parti de la maladie, mais c'est leur combat pas le notre, nous ne sommes que les dommages collatéraux de cette guerre sans fin, car alcoolique un jour alcoolique toujours.

Il seront certes peut être guéri mais pas à l'abris d'une énième rechute.
Pour ma part il n'y a plus d'alcool chez moi et il s'est de lui même interdit de boire devant moi comme cela je n'ai plus à subir son alcoolisation, l'entendre rentré arraché le soir quand je dors étant déjà largement insupportable.

Si tu te sens la force de le soutenir dans sa démarche, soit forte mais met toi bien une chose en tête tu ne pourras jamais l'aider. A lui de faire toutes les démarches sinon c'est peine perdu par avance.

Prend soin de toi avant tout, sors vie, croque la vie à pleine dent. C'est le plus important car tant que tu iras mal il ira mal. Plus la force de me battre car chaque rechute est plus dure que la précédente.

Fleur2Lys - 13/04/2019 à 13h49

Il a tenu 13 jours sans boire et finalement il a repris hier. Il avait le prétexte, il a passé la journée à attendre une réponse d'un entretien. Ses nerfs étaient à rude épreuve. Il a le boulot mais pas dans les conditions espérées. Il a dû faire le point, peser le pour et le contre.. Depuis, c'est son excuse pour continuer de descendre les verres. Il a besoin de déconnecter, d'oublier et de s'oublier.

Même s'il dit le contraire, je ne crois pas que je sois une motivation suffisante pour le faire arrêter. Je ne peux pas être la seule raison, ça ne peut pas marcher.

En ce moment, il dort et je suis déjà lasse de ce week-end. Ce soir, je l'abandonne et je sors m'aérer. Il ne m'entend pas dans cet état et moi je ne veux plus le voir saoul. L'amour a beau être là, je ne resterais pas pour qu'il m'entraîne dans sa spirale destructrice. Il perd tout respect dans ces moments..

Quand on parle d'avenir, il se persuade qu'il stoppera tout avec un enfant. J'ai de gros doutes. Il pense contrôler sa maladie alors qu'au fond, on sait tous les deux qu'elle le contrôle.

C'est très déstabilisant d'avoir devant soi deux facettes d'un homme : l'une qui nous rend heureuse et nous offre de bons moments et l'autre qui nous inquiète, nous fait mal et est pur égoïsme.

Jusqu'ici, je lui donne des chances, les unes après les autres. Je lui trouve des excuses. Je n'ai pas envie de renoncer à notre histoire mais j'ai l'impression qu'il le fait pour nous. Il renonce à lui. Noyé dans l'alcool, ce n'est plus lui et ça me tue.

Se projeter, je vais y renoncer. Il ne peut m'offrir que des moments présents et je vais m'en contenter, pour l'heure.

Mae0611 - 16/04/2019 à 04h31

Bonjour fleur2lys
Je me revois dans ton témoignage.
Mon conjoint est un alcoolique et un dépressif de par sa consommation. Tout est tjs de ma faute ou de celle des enfants (nous sommes une famille recomposée avec 6 enfants mais aucun en commun)
Cela fait maintenant 4 ans qu'il est dedans.
Quand on s'est connu l'alcool c'était festif et exceptionnel. Puis les soucis le quotidien... Tout est excuse à boire.
Ses enfants en ont ras le bol. Les miens encore plus. Sa famille est au courant.
Il a essayé les médicaments... Deux jours. Tremblements. Psychotique. Il a arrêté
Il a essayé la thérapie en CSAPA. Que dalle.
La on en est à l étape 3. Les deliriums avec arme pour se mutiler...
J'en arrive à la conclusion qu'on ne peut pas aider une personne qui ne veut pas être aidé. C'est impossible. Notre couple est une image du titanic mais j'avoue je l'aime toujours. C'est de la folie.
Je prends du temps pour moi et pour les enfants. Je le laisse faire sans rien dire. Je n'ai plus d argument. Vu que tout est excuse à boire et qu'il n'a aucune envie de changer de rythme je ne dis plus rien. Ça me gonfle.
Surtout prends du temps pour toi. C'est très important. Il ne peut pas se rendre compte de ce que tu fais. Il est malade. Comme le mien. Les menaces les ultimatums on y est tous passé et on est bien d accord ça ne sert à rien !!!!
Prends une distance de sécurité. Aeres toi. Prends un café avec une copine. Souffles. Tu n'es pas seule face à ce fléau.

Plein de courage à tous

Profil supprimé - 16/04/2019 à 09h24

Bonjour Fleur2Lys

Pour que nous puissions bien comprendre la situation, difficile, que tu traverses, nous aurions besoin de plus de renseignements :

Pourquoi ton homme boit-il? A-t-il vécu des traumatismes? Ressent-il un mal-être permanent? A-t-il vécu des évênements violents? Lui arrive-t-il de faire des cauchemars?

Bien souvent, une addiction, quelle qu'elle soit, n'est que la traduction en surface d'un problème sous-jacent, d'un mal-être et d'une souffrance profonde.

Ensuite, lors de ses consommations, quel est son état d'esprit? Est-il joyeux, triste? Violent? Renfermé sur lui-même?
L'état d'un d'un individu sous substance psychoactive en dit long sur sa personnalité intérieure.

Es-tu sûre de bien de le connaitre? Ne te cache-t-il rien?

De manière générale, comment se comporte-il avec toi quand il est dans son état normal? Es-tu certaine que rien ne pourra le faire arrêter? Tu faisais allusion à de longues périodes d'abstinance, pourquoi ces périodes ont-elles pris fin?

Je comprends que la situation que vis est difficile, je ne la souhaite à personne. Mais selon toi, s'agit-il d'une simple appétence pour la défonce, ou d'une véritable souffrance psychologique que ton bonhomme cherche à soulager comme il peut?

Bien à toi,
Kronos

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