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ddaniele - 21/06/2022 12:19:36

roc Stéphane me demande un peu mon ressenti depuis mon arrêt et pq je l'ai fait alors voilà:
Je bois depuis plus de 30 ans, au début occasionnellement, puis tous les week-ends et puis tous les jours (au moins une bouteille de vin/jour, quelque soit le moment de la journée, mon travail, la présence de mes enfants, de mon mari...mais toujours en cachette) depuis 20 ans environ avec deux, trois pauses qd même (ma grossesse et allaitement, et deux sevrages de durée maximale de 2 mois je crois...).
Depuis 2012/13, impossible de ne pas boire chaque jour, besoin pour "tenir" ma famille recomposée, pour être pleine d'énergie, de joie (que je crois...). Personne ne le sait, ne le voit.

Une des principales explications de mon désir d'arrêter : J'adore mon mari et j'ai eu très peur qu'il finisse par s'en rende compte et ça je ne l'aurais pas supporté. Lui non plus je pense...
La deuxième : j'ai pris 15 kgs en 10 ans. Je déteste mon physique actuel.
La troisième : je sens que je suis de plus en plus en danger physiquement (à 51 ans je me sentais comme une petite vieille le matin, mal partout, essoufflée...)., pbs intestinaux, peur à chaque prise de sang, angoisse/à mon foie, au cancer, etc..

Suivie depuis 2019 par un centre d'addicto, rendez-vous tous les mois environ, je discute souvent avec le doc d'un désir de ne boire que le week-end, ou qqs soirs, et seulement 50 cl maxi... évidemment j'ai tjs échoué, je sais que je ne peux me limiter et qu'il faudrait que j'arrête complétement.
J'ai essayé tous les traitements (sauf les cures, vu que je ne veux pas que ça se sache) et rien n'a vraiment fonctionné. Et puis... on m'incite à subir une opération du pied, je sais que ça signifie plus d'alcool pdt plusieurs semaines car comment l'acheter, le cacher, s'en servir en cachette...avec un pied "en moins"?
Et là, un déclic : je me sens heureuse étonnamment car je sens qu'"on" m'offre la possibilité d'arrêter enfin. Cette chance je ne la laisse pas passer, même si ça me panique, m'inquiète, m'attriste aussi... je dis oui à l'opération.
J'ai eu très peur de faire un délirium, une mauvaise réaction à l'hosto et puis pas du tt.
Immobilisée, soignée pour mon pied, j'ai appris à m'occuper sans alcool et là, depuis, je bois de l'eau même si à côté de moi on prend un apéro.
Les premières heures : rassurée de n'avoir aucun symptômes. Ensuite, gérer le manque, attendre que ça passe, boire de l'eau, manger, dormir...
Les jours passent, le craving est là, sournois, mais je suis décidée. Je tiens, je me rends compte des changements en moi : je suis plus posée, en présence, je dégonfle déjà du ventre, je digère bien, je dors merveilleusement bien, je suis fière de moi...et j'ai peur aussi, car j'entends la petite voix qui me dit "après tu pourras reprendre un verre de tps en tps, ça ira, trop dommage si tu ne bois plus jamais, etc..."c'est comme ça que j'ai échoué mes deux précédents sevrages, je sais qu'il ne me faut plus une goutte d'alcool (comme il ne me faut plus une taffe de cigarette depuis que j'ai arrêté). J'espère pouvoir tenir ainsi pour toujours mais ne sais si j'y arriverai, alors je vis un jour après l'autre, en essayant de rester consciente des dangers à venir malgré tout. Je verrai bien.
Bon courage à vous tous

ddaniele mardi 21 juin 2022 12:19:36