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Marre d'en avoir marre

Par phedon

Voilà j'en ai marre.
Marre d'avoir la gueule de bois tous les deux jours, marre d'avoir honte, marre de culpabiliser, marre de dire des conneries dont je ne me rappelle même pas, marre des trous noirs, marre des blessures que je m'inflige, marre de pas voir mon fils grandir, marre de me foutre en l'air.
J'en ai marre d'en avoir marre de tout ça.
C'est une énième tentative que j'entreprends aujourd'hui. Je ne les compte même plus.
Qu'est ce que c'est facile de boire, qu'est ce que c'est dur de ne pas boire. Tout tourne autour de ça.
Se dire le matin "aujourd'hui je ne bois pas" et ouvrir une bouteille le soir pour faire taire les pensées obsédantes à l'alcool. C'est à en devenir maboule.L'impression de n'être jamais tranquille. Quand est ce que le phénomène de craving s'arrête ?
J'ai déjà vu trois alcoologues qui ne jurent que par les anxio et le selincro (que j'ai essayé mais ça m'a bien fait flipper : hallucinations quand je fermais les yeux, état vaseux, nausées, impossible de dormir), un psy avec lequel j'ai le sentiment de pas trop avancer, lu des bouquins, vu des docs, assisté à un groupe de parole.
Malgré tout ça j'ai le sentiment d'être complètement démuni, de ne devoir faire face qu'avec moi-même. Et c'est très difficile tellement l'adversaire est coriace.
Bientôt 18 ans que je picole, rien qu'à me dire ça j'en ai des vertiges. Je vais sur mes 34 ans. J'ai passé plus de la moitié de ma vie à me défoncer. Ras le bol de tout ça, je veux retrouver la vie, la vraie, avec son lot de joies, de troubles et d'ennuis, sans devoir prendre un quelconque produit pour les accepter. Il me faut réapprendre à vivre.

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20 réponses


Carte - 27/06/2022 à 15h09

Bonsoir phedon,

Je viens de lire ton écrit et oui je te comprends très bien car j'ai vécu longtemps avec cette impression de ne plus avoir d'armes pour combattre cette maladie.
Comme chaque personne est unique, je ne pourrai écrire que ce que j'ai connu.
Je suis pour une prescription forte de médicament et un accompagnement avec une cure pour sortir déjà de la période la plus compliquée qui sont les 15 premiers jours d'abstinence. "la période physique"
Après il te faut un accompagnement avec un Addictologue pour te suivre dans ton parcours et par dessus tout, il faut que tu ai se déclencheur 'pendule interne" de vouloir sortir de cette situation.
L'alcoolisme est une maladie et tu n'y peux rien. Problème, seul l'abstinence totale te permettra de retrouver la joie de vivre. Cette maladie est à mon sens pas guérissable et donc tu as un combat avec toi même à faire. Rassure toi, nous avons tous le même problème.
Cette envie d'arrêter doit venir de ton intérieur et non des autres.
Je suis perso alcoolique depuis plus de 35 ans et je sais que je vais vivre avec cette maladie jusqu'à ma mort.
Alors, avec la force mentale et l'aide des médicaments, j'arrive maintenant à rester abstinent mais avec une prudence forte car le verre n'est jamais très loin.
Il me semble effectivement qu'une bonne cure, des Anxios et l'aide d'un spécialiste va te permettre de sortir de cette situation doucement...Cela peut mettre 2/3/4/5 ans, mais peut importe, l'idée est de retrouver une stabilitée, une consommation faible dans un premier temps, de couper les relations avec les soirées d'alcool pour t'isoler de la tentation.
Courage à toi pour attaquer ce parcours... Seul point positif, la sortie est réalisable et revivre après est un bonheur absolu

Sy

Lili 50 - 27/06/2022 à 22h31

Bonsoir phedon, je trouve ton message très touchant. J'ai vécu ce que tu décris il n'y pas si longtemps. La honte et la culpabilité qui suivent les soirées de forte consommation sont destructrices. On rebois pour oublier, c'est l'enfer.
Ôn a l'impression d'être esclave du produit. Je pense que chacun a ses propres outils pour s'en sortir. Et surtout ne pas prendre le premier verre. Être toujours vigilant. L'alcool est toujours plus fort que nous, on ne peut pas gérer. Les médicaments peuvent être efficaces, mes outils sont le sport, une bonne alimentation, de la méditation, de bonnes nuits de sommeil. Et surtout ne pas trop culpabiliser en cas de craquage. On peut chuter mais le plus important c'est de se relever.
Ça fait 2 ans que je ne bois quasiment plus, après une consommation de 15 ans. J'ai fait qques rechutes, mais le plus important est de ne pas conciderer ces rechutes comme des échecs. Ça fait partie du parcours de guérison.
J'ai appris l'ivresse de la vie, sans alcool, c'est vraiment merveilleux à découvrir.
Je vois dans ta façon d'écrire que tu es une personne intelligente. Je te souhaite de t'en sortir même si le chemin est long parfois. Ta démarche de parler de ton problème est la première étape. Je t'encourage à continuer à partager
Prends soin de toi

phedon - 28/06/2022 à 14h07

Bonjour,

Merci pour le soutien, on se sent un peu moins seul ici.
J'ai passé trois jours sans boire, et hier soir crac. Le cap des 17h-18h est vraiment très difficile à passer. Sans la boisson qui m'accompagne d'habitude durant cette période, je ressens comme un vide qu'il me faut combler.
Je m'occupe tant bien que mal : cuisine, sport, faire les courses, etc. Mais hier ça a été plus fort que moi.
Lors d'un ancien et modeste arrêt qui n'avait duré pas plus de 10 jours, j'avais remarqué que l'envie de boire s'estompait vers 19-20h. C'est durant ce laps de temps, de 2 à 3h donc, que je suis extrêmement fragile. Après ça passe. Le problème c'est que le cerveau n'est tourné que sur ça, j'ai beau m'occuper je ne peux ne pas penser à aller boire une bière, qui entrainera hélas toutes les autres.
Je n'ai pas de symptômes physiques de sevrage, et tant mieux c'est déjà ça. Mais côté psychologique c'est une autre histoire. Le craving est horrible à supporter. Je sais qu'avec le temps cela finira par disparaître, à moi de résister.
Aussi, et je ne sais pas si c'est possible, c'est une abstinence sereine que je recherche. Je veux dire par là une vie détachée de l'alcool, et non soumise perpétuellement à la tentation. L'alcool existe et existera toujours, mais il me faut de nouveau y être indifférent, un peu comme quand on était gosse. Je souhaite ne plus y prêter attention.
Pour ce qui est des médicament le selincro m'a vraiment refroidi, maintenant que je suis tranquille à la maison pour un moment je vais réfléchir à l'essayer de nouveau. Je sais qu'il faut laisser le temps au corps de s'habituer à la molécule mais les premiers effets sont difficiles à gérer.
Je vais reprendre rdv avec le psy et l'addicto, retourner voir les AA aussi, en tentant de passer outre le côté un peu "religieux" de la méthode.
Le sport m'aide beaucoup, je me suis mis en tête de perdre quelques kilos et de retrouver un cardio du tonnerre pour la saison prochaine. Y'a plus qu'à.

Carte - 28/06/2022 à 16h44

Bonsoir phedon,

Une peite astuce pour le moment de 17h00/19h00 le plus critique. Pour moi aussi. J'ai trouvé la solution, je vais diner très tôt vers 18h00 et chocolat et cocacola c'est pas équilibré mais avec ça j'arrive à passer à 19h00 et le craving disparait

Courage. force et persuasion
Sy

phedon - 01/07/2022 à 08h13

Bonjour, merci pour le soutien. C'est franchement pas évident.
Pas bu depuis mardi, la déprime s'installe. Je fais du sport ça aide, je vais me promener le soir après avoir mangé tôt, je dors un peu l'après midi. Je pensais que l'arrêt du travail allait m'aider, j'ai moins de stress c'est certain mais l'envie de boire le soir est omniprésente. Et nous sommes aujourd'hui vendredi, je me vois déjà attablé chez un pote avec quelques canettes et un paquet de cigarettes, à parler de tout et de rien, puis rentrer chez moi et continuer à boire comme un trou, vivre un lendemain difficile, culpabiliser, etc.
J'essaie de visualiser tout le côté négatif afin de ne pas céder. Je sais que mon pote va m'appeler dans l'aprèm, j'hésite à couper mon téléphone. C'est dommage j'aime bien pourtant ces moments, où le côté plaisir et convivial de l'alcool est encore là, où on décompresse un peu. Mais ça s'envenime et c'est très vite moins marrant. Et puis pour décompresser de quoi au juste ? D'une réalité qu'on a du mal à supporter ? J'en sais trop rien.
Je préfère pas me jurer de ne pas boire aujourd'hui, j'en serais encore plus en colère si jamais je cède. On verra, heure par heure.

Lili 50 - 01/07/2022 à 09h10

Bonjour Phedon,
Je comprend ce que tu vis. Je suis comme toi qd je commence à boire en soirée je ne peux plus m'arrêter et je fais n'importe quoi. J'ai fêté plusieurs anniversaires le mois dernier et à chaque fois j'ai bu à outrance. L'ambiance était super, entourée de mes amis mais pourtant j'en garde un souvenir amer à cause de mes excès. J'aurais préféré de pas y aller. S'en suit toujours une déprime de plusieurs jours. Qui s'atténue avec l'évacuation du produit du corps mais ces moments sont difficiles à gérer. On se sent complètement nul. L'estime de soi en prend toujours un coup. J'appréhende toujours qd je suis lnvitée à ce genre de soirée et qd je peux dormir sur place car c'est lâchage total.
Est ce que ton ami est au courant de ton problème d'addiction ?
Est ce que tu te sens capable de lui dire que tu ne veux pas boire ce soir ? Penses à ce que tu vas pouvoir faire demain de constructif si tu es parfaitement sobre et reposé. Tu seras fier de toi en plus !

Carte - 01/07/2022 à 09h15

Bonjour phedon

Oui je comprends bien ton ressenti. Rien n'est simple et pas facile à vivre.
La seul chose que je puisse te dire c'est plus tu vas tenir sans alcool et mieux tu seras.
Les 15 premiers jours ne sont pas simple. Boire beaucoup d'eau changer ses habitudes du soir.
Essaye peut être dans un premier temps, de te mettre des objectifs atteignable. Vendredi samedi et dimanche qui arrive sans boire et tu fais un point Lundi matin.
Essaye aussi de fuir pendant un moment, les tentations soirées avec des personnes qui consomment. Pas simple mais c'est plus simple de rester seul sans alcool

Enfin ai confiance en toi... Avec le temps, tu trouveras des solutions

Courage
Sy

phedon - 01/07/2022 à 11h17

Salut Lili et Carte, merci de partager.
J'ai un cercle d'amis construit sur la défonce. On se connaît depuis tout petit, on a été à l'école ensemble, on a toujours traîné ensemble, et on s'est mis à faire la fête ensemble, et on a sombré petit à petit dans l'addiction ensemble.
Deux ou trois d('entre eux sont plus que des amis, c'est quasiment une famille, certains me connaissant bien mieux que mes propres frères et soeurs. C'est difficile de couper les ponts avec eux. Avec du recul, ça fait une éternité qu'on ne sait pas vu avec une bière à la main. Alors, des fois je me demande si on est plus amis avec l'alcool qu'avec le pote lui-même, qui s'est transformé en un prétexte pour consommer. Punaise c'est triste.
Voilà tout ça pour dire qu'on est une poignée d'amis avec le même problème d'addiction à l'alcool. Certains sont dans le déni, d'autres dans la prise de conscience. Je suis le seul pour l'instant à avoir fait des démarches de soin, pour le moment pas très fructueuses. Mais bon, je fais mon cheminement comme on dit.
Merci encore, à très vite.

Carte - 01/07/2022 à 12h07

Re bonjour phedon,
Je te rassure, il y a des millions de personnes qui sont alcooliques mais qui préfère rester sur les règles de l'OMS.
Pas plus de 2/3 verres par jour et 2 jours d'abstinence par semaine.
75% de mon entourage professionnel et cela fait un mode de OUFFF ont tous un problème avec l'alcool.
Maintenant, tant que tu es jeune, en bonne santé et que la personne à un équilibre psychologique, alors le temps passera avec une consommation bien que trop importante. L'alcool sert à cacher nos vulnérabilités. Et je pense que nous avons beaucoup enfoui au fond de nous et que nous cachons. Parfois peut être sans le savoir nous même.
Mais voilà, un jour ton corps te dit STOP... Alors avant d'avoir de très grave problème de santé, je pense qu'il est préférable d'essayer de trouver un équilibre avec ce produit.
Avec le temps, il y a moyen de s'astreindre à consommer avec modération. Cela est un travail compliqué au début, difficile mais faisable.
A titre perso, je peux boire 3 verres de vin ce soir et ne plus boire pendant 8 jours. Pas que cela soit facile mais gérable uniquement par la force mentale. L'approche est uniquement psychologique. Après les 3 à 7 jours d'abstinence, tu es clean. Mais boire est devenu une habitude. Ton cerveau te le rappelle en permanence car il aime ça.
Je te rassure, nous avons tous des points de fragilité (homme/femme) notre société n'aide pas non plus.
Toi seul est capable de décider pour toi... personne ne pourra décider à ta place...
Alors prends le temps, soit fier de toi, prends confiance et trouves avec le temps les plaisirs de ne plus consommer. Cela peut mettre un temps fou, mais peu importe, l'idée est de se donner les moyens.
Courage à toi mais surtout soit fier d'affronter cette maladie.
Ce soir moi c'est sport, eau fraiche et lecture.
voilà, pas d'alcool à la maison et pas de sorti prévu dans les milieux de consommation.

Sy

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