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Devant moi le gouffre

Par Zozo94

13 réponses


Sunshine - 11/09/2023 à 23h05

Hey

Comment tu vas? Je suis super heureuse d’apprendre que tu te sens bien dans ton nouveau poste. C’est toujours stressant c’est normal, mais tellement satisfaisant quand les choses se déroulent bien happy happy et ce qui est super c’est que grâce à ta force et l’aide précieuse de ton médecin t’es envies ont été chassées et le gouffre s’est refermé. Ça c’est une super nouvelle, même si je n’ai jamais douté que tu y arriverai blunk
C’est vraiment bien de la part de ton médecin de t’encourager comme il le fait, c’est une très bonne initiative et réaction de sa part. Ça soulage vraiment d’être pris au sérieux et d’être encouragé dans ce que l’on traverse, félicité lorsque l’on passe des caps, car c’est vraiment difficile par moment, et encore trop peu de personnes ont vraiment conscience de tout le mal que ce produit nous cause…

Ah oui pas mal l’astuce de faire un copier avant de publier je m’en souviendrai. Oui c’est carrément rageant quand t’écris, puis genre t’es interrompue tu vas faire un truc, le téléphone se met en veille, faut reprendre le fil pour au final foirer l’étape publication. Échec. Haha.
J’ai passé un super week-end c’était génial. Aucune envie depuis 1 semaine (sauf les vendredis soir, ça reste un cap difficile) mais je réussi à balayer ça sans trop de difficultés pour le moment. Je réintègre petit à petit mes activités, j’essaie de m’écouter un maximum. Et surtout ne pas me laisser envahir par des sentiments négatifs comme la frustration, la colère ou le sentiment d’injustice qui sont des émotions qui me poussent très facilement à consommer. Ça me donne parfois l’impression de jouer sur mes appuis comme en sport, pour trouver l’équilibre qui va et avancer avec assurance sur le terrain.

De mon côté au travail je suis responsable logistique, et c’est parfois un casse tête entre les réceptions/expéditions, les plannings non respectés et les divers interlocuteurs qui tirent les draps chacun de son côté. C’est à la fois super intéressant et très stressant.
Tiens parle moi un peu de ton histoire (si tu veux bien bien entendu), comment en es-tu arrivée à devenir dépendante? dans quel contexte as tu connu l’alcool et comment tu t’es rendue compte que ta consommation était problématique?

Je te souhaite une belle semaine, prends soin de toi !
Amicalement



Sunshine - 11/09/2023 à 23h15

Ah et un truc vraiment top aussi que j’ai oublié de dire : depuis quelques jours je n’ai plus de sueurs nocturnes. A chaque arrêt de consommation c’est hallucinant ce que je peux transpirer comme jamais à tel point que je change de t-shirt de dodo tous les soirs. et ça dure plusieurs semaines. Là ça y est ça s’est calmé donc ça me fait beaucoup de bien happy

Zozo94 - 13/09/2023 à 22h13

Coucou,

Merci beaucoup pour tes encouragements, encore une fois c'est grâce au soutien du forum en grande partie que j'ai pu passer cette période. Savoir qu'on va juste consulter des témoignages des discussions même sans forcément poster, c'est déjà un soutien. Mais en plus pouvoir échanger ça fait beaucoup de bien. D'ailleurs j'encourage les personnes qui nous liront à venir participer, que ce soit sur ce sujet ou sur d'autres, ou à en créer un. La communauté de se forum est bienveillante, tout comme toi, et soudée et ça fait un bien fou.

Et oui et d'ailleurs à ce propos le site va être refondu happy je ne sais pas pour quand c'est mais ça devrait régler pas mal de problèmes

Génial pour le weekend et un grand bravo pour l'évolution positive là, on tient le bon bout ! On arrive à colmater le gouffre avec nos pelles ^^ c'est "marrant" parce que de mon côté c'est quasiment toujours les émotions positives qui ont créé mes plus fortes envies. C'est l'envie de l'alcool festif. Je crois que c'est mon système de récompense qui disjoncte. J'ne ai entendu parler il n'y a pas si longtemps, et que ça avait un rôle dans l'addiction. Et je sais pas, ça m'a parlé.
Est-ce que tu fais un sport en particulier ?

Ah oui je pense que le stress doit être pas mal au rendez-vous et tu as pas mal de contacts aussi dans ce cadre, c'est pas facile ! Mais oui ça doit être super intéressant !

Alors, bien sûr que je peux parler de mon histoire. Il était une fois (lol) une ado de 16 ans qui a pris un verre avec des camarades de son lycée qu'elle trouvait super cool. Du coup, elle a commandé pareil qu'eux pour avoir l'air aussi cool. C'était mon premier verre d'alcool, bizarrement ça m'a pas fait grand chose, je me suis arrêtée à 1. Mais on va dire que la bèche était ouverte. Peu de temps après, toute première soirée de lycéens, 16 ans toujours, dans un grand appart', avec plein de bouteilles, et bim première cuite.
Ensuite j'étais familière avec l'alcool, je sortais pas mal les weekend alors que j'étais encore en première. Et comme je faisais plus âgée je rentrais partout et je consommais normal. Dès les premières soirées c'était des cuites à chaque fois. Et comme scolairement ça allait, ni moi ni mon entourage ne s'alarmait. Ca a continué jusqu'au bac.
Puis études supérieures, je pense que c'est là le pic. Jusqu'à mes 20 ans c'était cuites sur cuite même en semaine, grosses quantité mais toujours alcool positif, sans symptômes de manque juste du pure plaisir.

Et un jour une rupture amoureuse, à 20 ans. On était dans une maison d'amis de ma mère, avec ma mère et lesdits amis.
Et là j'ai pris une bouteille de Ricard pas entamée, je te l'ai sifflée je sais même plus comment, et je me réveillée le lendemain avec ma mère qui me regarde d'un air dépité "Tu te souviens de ce que tu as fait cette nuit ?", je réponds que non et elle me raconte tout : j'étais complètement désorientée, je me suis levée de mon lit en pleine nuit, je déambulais dans la maison, je criais, je me cachais et je ne la reconnaissais même plus, comme si je n'étais plus moi, évidemment des paroles incohérentes, incompréhensibles même.
Je me souviens juste avoir eu très peur. A un moment, j'ai même ouvert une fenêtre en forme de porte comme c'est une maison ancienne, genre t'enjambe 20cm et tu tombes dans le vide mais je me rendais absolument pas compte. Bref, j'ai pris des gros risques pour ma vie, j'aurais aussi pu être violente avec les gens qui étaient dans la maison bref ca aurait pu très mal finir. J'ai eu tellement honte et le lendemain j'avais l'impression d'exploser.
Et là ma mère a réalisé que j'avais une dépendance, et on est allées chez le médecin en rentrant. J'avais aussi réalisé le souci et j'étais d'accord pour en parler au médecin, me sortir de là car je sentais que je ne contrôlais plus rien, même si j'avais pas encore réalisé que c'était une maladie à proprement parlé.

A partir de là, ce médecin a pris les choses au sérieux et m'a orientée vers un service d'addicto pour jeunes à l'hôpital et c'est là que mon combat contre l'alcool a commencé, à mes 20-21 ans. A partir de là, j'ai commencé à apprendre à me connaitre, tester mes limites, réaliser qu'en fait je n'avais pas de limites. J'ai appris à sonder mes émotions, à me contrôler (fail), à tenter mes premiers arrêts. Puis à réaliser que la solution, c'était d'arrêter. Puis à tout faire pour, à tomber, me relever, retomber, me re-relever. Arrêter le suivi, le reprendre. Bref, tu connais. C'était vraiment pas simple ces années, qu'est ce que j'ai pu me décourager, avoir honte, fait des bêtises de soirées, des soirées sans queue ni tête Mais qu'est ce que j'ai pu réaliser de choses aussi.
Ca a pris plusieurs années, puisque c'est réellement à mes 24 ans que j'ai commencé ma plus longue période d'abstinence. Aujourd'hui j'en ai bientôt 28, et j'ai connu une énième rechute après une longue abstinence, de laquelle j'ai réussi à me relever depuis 16 mois maintenant.

Comme quoi, en écrivant tout ça je réalise que Rome ne s'est pas faite en un jour. L'important c'est de toujours essayer de revenir sur le chemin, même si on s'en éloigne parfois, ou qu'on n'est pris dans des éboulis, ou qu'on se trompe de route.
Même si on a pas les bonnes chaussures au début on essaie de marcher sur ce chemin, on trébuche un peu et finalement on arrive à y rester de plus en plus longtemps, et avec le temps on trouve des bâtons pour nous soutenir et des panneaux pour nous orienter. Et des compagnons de route blunk En tout cas c'est tout ce que je nous souhaite.

Et toi ? C'est quoi ton histoire avec l'alcool (et toi aussi, c'est si tu veux raconter évidemment happy)

Je te souhaite aussi une très belle semaine, et de bonnes nuits apaisées et au sec ^^

Sunshine - 14/09/2023 à 22h04

Coucou!

Tu as bien raison, peu importe que l’on tombe ou que l’on se perde sur le chemin, l’important c’est de se relever et réussir à revenir sur le chemin. Qu’importe combien de fois, l’important c’est d’y arriver.
Comme on en a déjà discuté, à chaque rechute c’est plus dur de se relever, mais en contrepartie à chaque période d’abstinence, on se reconstruit plus solidement et on avance plus longtemps sur notre chemin, de plus en plus longtemps. Finalement, c’est ça qu’il faut vraiment retenir car c’est très encourageant!

Mon histoire avec l’alcool… il était une fois (lol bis) une ado de 15 ans, j’ai commencé également à consommer avec les autres, et j’avais des acolytes plus âgés que moi, majeurs pour certains donc pas de soucis pour avoir de l’alcool. En plus à l’époque les bars et boites de nuits n’étaient pas trop regardants sur l’âge…tant qu’on posait pas de problème de comportement, on rentrait comme dans un moulin et on consommait ce qu’on voulait. Pareil pour acheter des clopes. J’ai donc commencé à fumer et boire.

Le premier verre j’ai pas vraiment aimé, je trouvais ça très fort mais j’étais poussée (je me poussais) à faire comme les autres, ça faisait bien de réussir à tenir l’alcool ^^ de fil en aiguille premières cuites et de plus en plus fréquentes aussi avec les copines du lycée et les potes le week-end (je n’étais pas au lycée dans la même ville que la où j’habitais) et ça s’est installé comme ça .

Comme toi je n’avais pas de soucis particulier dans les études, je glandais rien et je m’en sortais toujours. Le problème c’est que je ne savais pas ce que j’allais faire de ma vie et l’avenir me paraissait effrayant. Je précise que je n’étais pas en bons termes avec mes parents et j’avais une attitude très revendicatrice . Du coup je m’attirais des ennuis en permanence, je n’avais que de mauvaises fréquentations, et j’en ai payé le prix par des violences et abus. A partir de là l’alcool n’était plus uniquement festif, j’avais découvert que ça soulageait mes émotions négatives. Ça combattait la tristesse, la colère, la frustration, la peur etc… Et c’est devenu mon ami sournois. Mais mon ami quand même.
Mes parents ont pensé au début que je testais mes limites. Mais les années passant, ma mère a commencé à avoir des doutes sur ma relation à l’alcool. A chaque repas de famille, j’étais celle qui prenait au moins 2 apéros et qui finissait les bouteilles de vin. J’en avais jamais assez. Je redemandais jamais du plat mais je cherchais toujours à me faire resservir de l’alcool.
Vers 20 ans ça a commencé à s’insinuer dans ma tête : ma consommation n’était pas normale. Mais je restais quand même dans le déni. Trop dur à admettre j’imagine. Et puis a 20 ans, on dit qu’on est « fêtard » pas dépendant.
La vie a continué, j’ai fini par réussir mes études et trouver ma voie. J’ai passé des exams en ayant bu, j’ai eu des rdv en ayant bu, j’allais parfois travailler en ayant bu. A partir de là je n’étais plus dans le déni, mais je ne savais pas comment faire. J’ai enfoui le problème au fond de moi en me promettant de faire profil bas, c’était la règle d’or. Boire mais tout faire pour passer pour quelqu’un d’à jeun. Je me débrouillais pas trop mal même s’il y avait des débordements. Ensuite 2 grossesses donc périodes d’abstinence. Pour la première ça a été très dur. J’ai connu à cette époque les premiers symptômes de sevrage. Mais en dehors de mon problème caché, ça roulait dans ma vie, alors j’essayais de ne pas y penser. Après avoir réussi à m’abstenir pendant ces laps de temps, je croyais mon problème résolu : et oui j’en étais capable. Quand je le voulais vraiment, je pouvais ne pas boire. Donc pas alcoolique. J’étais soulagée j’y croyais, surtout ça m’arrangeait bien et ça me plaisait d’y croire.
Évidemment je me suis rendue compte que c’était plus complexe que ça. Ma consommation augmentait avec les années passant. Toujours plus, avec les débordements et les prises de risque que ça implique. J’ai eu beaucoup de chance de ne jamais avoir de gros problème. A partir de ce moment, j’ai commencé à essayer d’arrêter/recommencer/arrêter…. Enfin tu vois.
Puis en 2021 j’ai perdu mon père d’une maladie et j’ai réellement sombré radicalement. 1 an après je me suis décidée à parler et j’ai demandé de l’aide, fin 2022 au moment où je me suis inscrite sur ce forum. Voilà happy
Pour conclure je dirais que j’ai tjs eu une relation malsaine avec l’alcool, c’était écrit d’avance je pense. Avec le recul, la dépendance était inévitable dès le départ pour mon cas, mais ça je ne le sais que maintenant ^^

Bonne lecture de ce pavé ^^
Je te souhaite une bonne soirée happy

PS : heureusement que j’avais copié parce que j’ai dû faire la manip !

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