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A la tienne ... histoire d'un alcoolique

Par Profil supprimé

Préambule :

Je créer ce post pour moi, pour vous si ça peut vous aider ... je ne blâme personne, je ne juge personne, je n’envie personne, je ne dis pas que l’alcool pris modérément est une mauvaise chose, juste je partage mon histoire. Certains si retrouverons peut être, ou pas … mes proches me reconnaitrons, ou pas … peut importe. Personne ne ma forcer à prendre la bouteille … je l’ai fait comme un grand

Mon histoire : un homme ordinaire, arrivé à 40 ans et malade alcoolique. Dépendant d'un produit quotidien, associé à la convivialité, les bons repas, la fête ...et qui s'est transformé pour moi comme une bulle, un trait d’union entre la vie et moi, mes craintes mes doutes, mes angoisses et même mes joies

« Bonjour, je m'appel Julien et je suis malade alcoolique .... »
40 ans, putain 40 ans pour enfin pouvoir prononcer ces 9 mots .... un truc de ouf tout de même quand on y pense ....

Voici mon histoire ....

Je suis né le deuxième. Deux parents aimant, une enfance délicieuse, une vie toute simple comme des milliers d’autres. Des vacances sans le sous, mais des supers vacances. Des grands parents adorables, mes amis d'enfance super, mes instits … heuuu un peu moins sympa (feignant qu'ils disaient, rêveur, différents des autres je dirais) ....

Du plus loin que je me souvienne, l'alcool à toujours fais parti de mon quotidien. A tous les repas de famille bien sûr : Noël, Pâques, les anniversaires etc ... et aussi tout les "autres" repas. Ceux du quotidien, les midis et les soirs 7 jours sur 7, sauf le matin, faut quand même pas déconner.

J'allais chercher régulièrement les bouteilles pour mes parents, vous savez celle en verre avec des étoiles, dans la dépendance ... Ha la dépendance, le lieu de tout les plaisirs … Ca me fait marrer maintenant ce mot pour désigner le lieu de stockage du pinard ... la dépendance ... ironie du sort non ..

Bref, je suis enfant, ça se passe comme ça chez nous, et dans quelques familles que nous connaissons. C'est l'habitude de ma maison, mon village, ma région. Une région ou l’alcool est présent tout le temps.
J'ai parfois vu mes parents éméché mais c'est vrai jamais bourré ou pas trop ...
Début de mon adolescence ... et là c'est le drame. Chez moi, chez nous, l'alcool fait parti de la vie. Il rythme les moments de joies et de peine.

Première gorgé de bière, 12 ans et demi ou 13 ans je me souviens plus. A l'école de musique, fin d'année. On arrose ça, et quoi de mieux que de donner de la bière à un gamin, bah oui c'est normal, faut bien goûter ....
Une bière plus tard, je me casse la gueule en vélo sur la place de l'église ... urgence ... 3 points de sutures au menton... bah ça, si ça c’est pas un super premier contact avec le produit, je ne m’y connais pas.

Puis vienne les aprèms entre pote, taper dans le bar des parents, vider deux trois bouteilles, rentrer mort sous à 14 ans.

Mal dans ma peau, comme beaucoup de jeunes ados ; je m’enivrais presque tout les week ends. Parfois même à l’internat on picolait le soir avec les potes.

Les années collèges sont une cata, 4 de moyenne général, des défonces tout les week end avec les potes, allez piquer des bouteilles dans la dépendance (mdr), des soirées ou un DJ venais dans une salle des sports ou on vendait de l’alcool (peut importe l’âge) … je vous l’ai dit, chez nous ça picole dur.

Après vers 17/18 ans j’ai connu les soirées BAV, comprenez Boissons A Volonté … et là les amis, c’était nos limites. 35 Francs l’entrée tout compris (soit 5 € pour les plus jeunes), t’imagine le délire les défonces de fou. Chez nous c’était normal, d’ailleurs les parents n’y trouvait rien à redire, c’étais comme ça.

D’ailleur, j’y ai connu mes premiers Black Out. Putain que c’était bon … Je ne pensais plus à rien, mes doutes, mes peurs, mes angoisses, la sensibilité qui était la mienne et surtout cette sexualité non assumé était étouffée par cet alcool.

Bac techno : Un bon pote, pendant ces deux années, on amenait des bouteilles qu’on planquait dans les toilettes, bah oui au frais quand même …. La pionne qui trinquait avec nous, bref la fête quoi.

J’ai rencontré ma femme dans cette école. Les années qui suivent se ressemble, fête le week end avec les potes, mais déjà je picolais plus que les autres … souvent le dernier couché, et bien sur le dernier pour la route.

Je m’accommodais du produit, parfois même sans boire pendant plusieurs jours, mais ça na pas duré bien longtemps …

Et puis je suis allé bossé en région parisienne auprès de jeunes en difficulté … (la blague j’étais au plus mal). Le soir, les soirs quand les jeunes étaient couchés, avec les collègues on se mettait des murges pour digérer la journée passée ….

Je m’installe avec ma copine et 6 mois plus tard, elle tombe enceinte. Je suis papa à 23 ans. J’assume cet enfant, je m’en occupe beaucoup, ma femme à des horaires décalés. Je me tape des énormes crises d’angoisses, se suive dépression etc.

Pendant cette période là, je n’ai jamais consommé si peut d’alcool. J’étais responsable de famille, nous étions heureux. Des supers années sans alcools, ou vraiment comme tout le monde. Cette merde de produit ne m’avait pas encore avalé.

Quatre ans plus tard, naissance de mon deuxième. Sa première année se passe, mes angoisses, mes doutes et mes peurs refont surface. J’en avais tellement bavé avec la première que j’étais usé. Pas envie de revivre ses moments de douleur.

Eté 2015 … le début de la fin ...

Nous sommes en vacances en famille. Super, sympa tout ce que vous voulez. Et puis un soir avec ma femme, on se prend un apéro et puis un deuxième et un troisième. Si vous saviez dans quel bonheur j’étais, mon corps flottait dans la chaleur estivale, mes angoisses avait disparut comme par magie.

J’ai eu cette soirée là cette sensation de plénitude et de sérénité … un truc de fou. Plus de stress, plus d’angoisse le calme dans ma tête et dans mon corps. Je me souviens comme si c’était hier.

Le lendemain rebelote … et encore les mêmes effets. Putain quel pied. Ha, si seulement j’avais su …
Et puis la vie à continué, et je me suis dis : « tiens c’est sympa cet apéro du soir, ça pose ». Donc naturellement, à la rentrée j’ai acheté une ou deux bouteilles de rosé, « ma cam ». Le soir je me prenais mon petit verre en préparant le repas. Je me disais « oh rien de bien méchant, j’ai toujours vu du vin à table à la maison »

Et puis les années sont passées si vite, enchaînant les soirées de fêtes et surtout le quotidien. La recherche permanente de mon pinard, mon rosé du soir. Une seul obsession, ne surtout pas en manquer, quitte à payer très cher mon cubi de vin …

Combien de fois ma femme ma dis : « C’est pas normal de boire tout les jours en semaines, tu bois trop, tu en as déjà pris 2 ça suffit etc … »

Mais j’avais plus d’un tour dans mon sac  … j’ai réussi à convaincre ma femme de se prendre un petit verre le soir, c’est sympa, c’est cool. Pendant 2 ans, nikel, je pouvais consommer tranquille peinard.

Je savais très bien que j’avais un souci avec l’alcool, et ce depuis longtemps, mais l’alcoolo c’était surtout pas moi … c’est l’autre qui picole plus ou plus tôt, bref vous connaissez la chanson.

Mais depuis quelques mois, les choses ont totalement dérapé. Avant je ne cachais pas ma conso.
Un soir, j’avais encore envie de boire. La bouteille était posé sur le bord de la cuisine. Je l’ai saisi, mise à ma bouche, et j’ai bu bcp bcp bcp … Putain j’étais cramé. Je me parlais à moi-même pour voir si j’étais cohérent dans mes propos mdr. Heu ma femme la vu, mais n’a rien dit

Ca à durer comme ça pendant 6 mois, j’ai même bu direct au cubi. Bah oui se servir au verre c’est bien pour faire style, siphonner la bouteille, ça se voit au bout d’un moment, mais voir ce qu’il reste dans un cubi … faut être balèze quand même.
Ha si, une fois ma femme à noté la date d’ouverture du cubi … là je me suis dis, je suis baisé … en fait non lol. Il suffisait juste de mettre une poche neuve dans le cubi et hop le tour est joué.

Si j’avais été aussi bon à l’école que pour cacher ma conso, les gars je serais président de la république mdr.

Et puis est venu l’ivresse de trop. Déjà, et depuis longtemps, j’ai conscience qu’il faut que je me soigne, mais ce n’était jamais le bon moment.

Dimanche 11 juin 2017.

Nous fêtons l’anniversaire de mon fils, de ses 13 ans. Un moment super important pour un enfant. Et bien je n’ai pas trouvé mieux que de me mettre minable, bourré défoncé.

Ma fille qui me dis « papa arrête » avec des yeux pleins de désespoir … mon fils qui dit à sa mère « bah papa est encore bourré » … et je m’en suis mis plein le gosier …

Lendemain, black out, ma femme me dit que je lui ai encore mal parlé … bref c’est le jour ou j’ai décidé de poser mon verre ….

Julien, malade alcoolique

Abstinent depuis 4 jours et j’en suis fier….

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4 réponses


Profil supprimé - 19/06/2017 à 13h29

Salut Julien,
Et bravo, pour les 4 jours et aussi pour ton récit, lucide et avec cette petite touche d'humour qui fait sourire malgré les circonstances. Moi, j'en suis rendu à 14 jours et avec les températures actuelles, vive l'eau fraîche. Au plaisir

Profil supprimé - 19/06/2017 à 22h53

Bravo à vous deux ; tenez bon la barre,

Je me suis revu dans ton témoignage Julien ; un peu beaucoup le même parcours .

Je suis abstinent depuis pas mal de 24 heures et suis un abstinent heureux d'avoir capitulé un jour devant l'alcool. Tout cela avec A.A., pour qui j'ai une profonde reconnaissance.


Profil supprimé - 23/06/2017 à 15h41

Salut à tous

Merci de ces encouragements, je tiens bon, pas d'envie, surtout quand je me rappel dans les états ou je me suis mis

bonne journée

Profil supprimé - 24/06/2017 à 21h51

Bonjour, à tous je recherche un site de discutions car moi aussi je malade et j'ai besoin aide

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