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Stigmatisation et conditionnement à subir

Par YBEL

publié sur : https://www.fh3g.net October 2, 2019

Mon identité sociale avant la maladie de ma compagne : conjoint, père de famille, mari aimant menant une vie de couple et un projet de vie à deux.

Mon identité le temps de la maladie et du parcours de soins de mon épouse : Mari co-dépendant devant se protéger et protéger ses enfants des effets de la maladie de la femme dont je partageais la vie. Mari potentiellement co-alcoolique en incapacité d’accompagner le parcours de soins en se voulant aidant au risque de se rendre complice. Elément potentiellement perturbateur du colloque singulier, incapable de changement et représentant un frein à l’empowerment de la patiente.

Objectivement je ne peux prétendre avoir échappé aux comportements induits par l’alcoolisme de ma femme.

Mais être résumé sans aucune évaluation concertée à ce modèle préétabli, être contraint à tenir ce rôle intolérable de spectateur impuissant de la souffrance et de la descente aux enfers de la femme que j’aimais. Laissé seul dans l’insécurité la plus totale avec pour seul recours de composer le 15.

Dans de nombreuses autres maladies et de nombreuses autres disciplines médicales j’aurais été j’en suis sûr, reconnu comme le compagnon aimant et aidant que pourtant je n’ai jamais cessé d’être.

La stigmatisation résultant de l’écart entre ces deux identités, mon identité réelle, revendiquée et reconnue en dehors du système de santé mentale et cette identité prescrite et subie, me parait incontestable.

Se voir refuser toutes possibilités d'implication dans l'accompagnement de son parcours de soins avec pour conséquences :

Souffrances, détresse, honte, culpabilité, impuissance, ostracisme, discriminations, absence de diagnostic, de dispositifs d’annonce, d’informations sincères, d’accompagnement, d’interlocuteurs y compris dans les situations les plus critiques ou j’ai appelé à l’aide.

J’ai déjà écrit refuser une peine de relégation dans ce silence systémique.

Aujourd’hui je ne suis pas seulement ce mari endeuillé, traumatisé, le père inquiet pour nos enfants qui fait le récit poignant de cette spirale infernale.
Non je veux être reconnu et entendu comme un usager engagé qui contribue à la nécessaire prise de conscience de cet état des lieux et de la nécessité urgente d’un grand changement de paradigme.

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