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Clairette33 - 04/08/2016 11:35:26


Merci Olivier pour ce message d'encouragement! C'est vrai qu'il est difficile d'envisager toute une vie sans alcool mais je dois me résigner et je me prépare psychologiquement. J'ai longtemps cherché à conserver le côté dégustation de bons vins mais je dois me rendre à l'évidence : ça commence par des gorgées "plaisir" et ça continue avec des gorgées "ivresse" et puis à chaque fois ça fini par un dérapage (chutes, trous noirs, disputes...). Je n'arrive plus à m'arrêter et suis prête à boire n'importe quoi, même en cachette! Et aujourd'hui je ne veux plus être l'esclave de l'alcool. Je ne veux plus de bleus (à cause de mes chutes ou parce que je me cogne), je ne veux plus de gueules de bois, je ne veux plus mentir (à mon conjoint et à moi-même), je ne veux plus culpabiliser et avoir honte tous les matins! Je veux arrêter de m'empoisonner, retrouver ma vraie personnalité, apprendre à gérer les difficultés de la vie grâce à mes propres ressources, je veux devenir une belle personne, saine et sereine. Et pour cela, je dois me débarrasser définitivement de mon vieil ennemi : ALCOOL.
Pour répondre à tes questions Marielucia27, j'ai commencé à boire à l'adolescence, avec très vite, la recherche de l'ivresse. Avec mes copines, on faisait des soirées "défonce". Ça restait occasionnel mais j'aimais ça. En grandissant j'ai commencé à boire aussi pour le plaisir, c'est à dire en apprenant à apprécier de bons vins ou de bonnes bières. Mais malheureusement avec toujours une certaine tendance à rechercher l'ivresse.
L'alcool a ainsi toujours eu une place importante dans ma vie avec l'idée que j'étais incapable de m'amuser sans lui. Malgré cela, en 2013, j'ai réussi à m'abstenir pendant un an pour avoir un enfant, le premier. Durant ma grossesse je n'ai pas consommé une goutte d'alcool et je me suis même surprise à apprécier l'abstinence. Je crois qu'il n'y a pas de meilleure "motivation" que le désir d'être mère et de faire le maximum pour avoir un bébé en bonne santé. Je me suis rendue compte que je profitais plus des soirées entre amis et aussi des lendemains de fête! Je me sentais bien. Malheureusement après la naissance de ma fille, j'ai fait une dépression post-partum. J'étais très très angoissée et je me suis remise à consommer de l'alcool avec excès car, avant de me faire aider par des professionnels, c'est le seul moyen que j'avais trouvé pour me libérer, momentanément, de mes angoisses. Mauvais remède... Aujourd'hui, grâce à un traitement adapté, je suis guérie de ma dépression, mais je suis alcoolique. Je consomme de l'alcool quotidiennement, surtout du vin, dès que je rentre du travail vers 18:00 et jusqu'au coucher. J'ai tenté, comme toi, de ne boire que le week-end, j'ai réussi pendant 2 semaines mais je me défonçais littéralement dès le vendredi soir... Ensuite j'ai essayé mercredi et week-end espérant limiter les dégâts le week-end mais actuellement je consomme à nouveau quotidiennement.
Je fréquente un centre d'aide aux personnes dépendantes. Je m'y suis rendue en février de cette année après avoir fait une chute qui aurait pu me coûter la vie. Mon entourage me reprochait aussi d'être quelque fois agressive lorsque j'étais ivre. Je me suis dit qu'il fallait que ça change, que je ne pouvais pas continuer comme ça. C'est l'amour que j'ai pour ma fille et mon conjoint qui m'a fait sauter le pas. Et je ne le regrette pas. Je vois régulièrement un médecin, une psychologue et une sophrologue. Cela m'a énormément aidé à reprendre confiance en moi et à comprendre les mécanismes de l'alcoolisme. La sophrologie m'aide énormément. J'apprends à développer des méthodes servant à gérer mes tensions intérieures pour m'aider à ne pas me jeter sur la bouteille à la moindre contrariété.
Malgré toute ces aides, mes tentatives de modération n'ont pas donné de résultat satisfaisant. A noter que je ne prends pas de médicaments pour réduire l'envie. Jusqu'à présent j'étais dans une phase "d'expérience" et de définition de mon objectif. Les professionnels m'encadrent et me soutiennent mais moi seule peut définir mon objectif et la manière dont je souhaite y arriver.
Ce faisant, j'ai réalisé il y a peu qu'il fallait vraiment que j'envisage l'arrêt total, pour toujours. Que pour moi c'était ça la seule solution. Pour Olivier aussi, c'est comme cela qu'il a réussi à s'en sortir.

Cependant, Je pense que chaque cas est unique et il faut Marielucia27, que tu fasses ton propre cheminement et que tu trouves TA solution en fonction de la gravité de ton addiction. Dans tous les cas, un désir d'enfant et une merveilleuse motivation. Mais je te conseille vivement de te rapprocher de professionnels. Ne t'inquiète pas, tu ne seras pas jugée mais aidée. D'autant plus que tu as déjà fait un pas énorme en admettant ton problème. Et on sent que tu es vraiment motivée. Tu pourras, notamment, rencontrer un psychologue qui sera en mesure de t'accompagner durant ta grossesse et aussi dans ta transformation en "Maman". Car devenir mère pour la première fois, c'est un sacré bouleversement! Et lorsqu'on rencontre des difficultés dans cette étape, l'alcool n'est pas la solution!
Aujourd'hui, j'adore mon rôle de mère et c'est pour ma famille que j'ai entrepris cette démarche et que je vais réussir. La joie de vivre de ma fille m'y encourage chaque jour.
On va être fortes car la vie en vaut la peine!
Claire

Profil supprimé jeudi 04 août 2016 11:35:26