Today - 05/09/2022 à 09h54

Bonjour Jumbo.

Oui il est plus aisé d'aider les autres.
Je ne sais pas trop pourquoi au juste....une sorte de rédemption ? Une projection ? Une sorte d'appel à l'aide en espérant un retour ? Une façon de ne pas se voir et d'oublier de s'aider soi avant tout ?
Je ne sais pas.
Je ne crois plus qu'être fort soit la clé pour se sortir de l'alcool.
Il en faut pour arrêter ou plutôt une certaine ténacité.....je pense qu'il faut entre autre apprendre à se foutre la paix pour en sortir ou aider à en sortir. Oui se foutre la paix !

Je suis triste pour vous en lisant que vous êtes très malade....aucune chance possible ?

J'espère en tout cas que vous continuerez à écrire ici, vos interventions apportent une aide supplémentaire.

Profil supprimé - 05/09/2022 à 13h08

Bonjour Today
Merci pour votre écoute ( ou lecture ).
Je ne me souvenais même plus avoir lancé ce fil de discussion ! Je suis limite gêné de m'être ainsi dévoilé.
Je confirme, aucune chance de m'en sortir. Combien de temps ? tout dépendra de mon hygiène de vie à venir car j'ai refusé tous les soins.
Ce que je souhaite ? Profité du temps qu'il me reste, tous mes sens en éveil avec dignité et la fierté d'avoir vaincu cette addiction. Mon père en est décédé au même âge que j'ai actuellement, j'ai une fille et un petit fils et j'aimerais que cette pseudo malédiction s'arrête enfin.
Je n'attends pas vraiment d'aide en fait. Je veux juste témoigner et oui, disons le clairement aller vers une forme de confession...
Bien amicalement
Jumbo

Profil supprimé - 05/09/2022 à 13h27

Oui... Peut-être une forme d'espoir de rédemption...

Today - 06/09/2022 à 01h04

Bonsoir Jumbo.

"je n'y crois plus", "rédemption", "confession"....que de termes en lien avec la religion. Je suis pourtant agnostique. Je les vois plus comme d'ordre philosophique.
Profiter oui c'est la seule chose à faire. S'autoriser à vivre tout simplement quelque soit le temps qui nous est encore alloué/imparti.
Je ne sais pas si l'on peut parler de malédiction lorsque l'alcoolisme semble souvent se transmettre de génération en génération. L'on reconnaît une prédisposition génétique....après je pense que l'on se transmet plutôt nos failles.

Je me suis déjà posée la question des possibles répercussions de tous mes excès (je fumais aussi) sur mon organisme. Aujourd'hui cela semble aller....mais j'en payerai peut-être la facture un jour. Ça me faisait peur lorsque je buvais mais cette peur ne m'empêchait pas de boire pour autant. Maintenant j'ai moins peur....non pas parce que je crois que le fait d'être abstinente a annulé les méfaits de l'alcool et du tabac consommés tant de temps mais juste parce que je sais qu'aujourd'hui je ne suis plus à côté de ma vie....et que peu importe le délai qui m'est encore octroyé "sur cette terre", je sens que je vais le passer à vivre, à être dans la vie.

J'espère ne pas avoir été trop intrusive.

À bientôt Jumbo

Profil supprimé - 06/09/2022 à 13h23

Bonjour Today
Non, vous n'avez pas du tout été intrusive.
Vous avez raison, mes raisonnements sont plus portés par la philosophie. Je suis également totalement agnostique.
Vous avez évoqué le fait de "ne plus être à côté de la vie". Je n'avais pas réussi à pointer cette notion. Un grand merci car c'est certainement ce que je cherche dans cette quête de l'abstinence pour les semaines ou les mois qu'il me reste à vivre. Ce pourrait être cela ma rédemption.
Encore merci
Avec toute mon amitié

Today - 07/09/2022 à 01h01

Bonsoir Jumbo.

Rédemption. Ce mot me gène en fait de part sa signification...racheter nos erreurs, nos "pêchés".
C'est lourd....un poids de plus à porter. Une injonction venue de je ne sais où.
L'homme est par nature faillible.
Le passé est là et pourtant nous ne pouvons pas le modifier.
Juste l'accepter peut-être ?
Juste se permettre de se pardonner ?
Se dire que l'on a fait des choix et agi avec ce que nous avions et ce que nous pouvions....ce que nous étions /sommes?
Rédemption sonne comme un impératif pour moi. C'est encore courrir après des chimères.
Alors peut-être juste se poser là. (?)

Profil supprimé - 07/09/2022 à 12h17

Bonsoir Today
Toujours un plaisir de vous lire. Tellement de pertinence dans vos propos...
En 24h, tellement de changements peuvent se produire dans ma conscience...
J'abandonne. je n'arrive plus à essayer de me raisonner. Ma consommation, est quotidienne, addictive mais relativement raisonnable en terme d'alcool pur absorbé. Pas d'ivresse, juste une certaine torpeur qui dissout toute mon anxiété. Et puisse que le jugement est tombé, je choisi ce qui me parait le moins pire pour le reste de mon existence.
Je vais donc donc abandonner tous mes questionnements et me laisser porter par cette saleté que j'aime tellement au fond...

Profil supprimé - 07/09/2022 à 12h58

Re Today
Quelque chose vient de me frapper de plein fouet !
Depuis que j'ai ouvert ce fil de discussion, personne à part vous n'est intervenu ! Même pas notre zombie des AA !
J'ai 2 hypothèses :
La résonance négative du titre fait fuir ( ce qui est un bon indice pour ce forum en fait )
Mon pragmatisme et mon cynisme font de moi quelqu'un de dérangeant.
Dans les 2 cas j'assume, mais je suis curieux d'avoir votre avis sur la question, si cela ne vous met pas mal à l'aise bien sûr.
Même l'opinion de notre cher modérateur, fort de son expérience, m'intéresserait, publié sur le fil de cette discussion.
Avec mes remerciements

Pepite - 07/09/2022 à 14h08

Bonjour Jumbo,

Vous ouvrez votre coeur. C'est lui qui a besoin de s'exprimer. Votre récit de départ est un bijou. Clair, vrai et réaliste.
La suite complète un début d'introspection qui ne demande qu'à continuer à s'extraire de vous.

En outre votre conversation avec Today est une "bénédiction".
Continuez ici à partager ce qui vous pèse, ce que vous aimeriez, ce que vous rejetez, ce que vous avez trouvé injuste. Ce qui vous dégoute.

Jumbo j'ai décidé de faire la psy de comptoir même si cela vous déplaît. Vous êtes libre de vous y retrouver ou pas.

Je vais vous surprendre mais ce qui vous arrive aujourd'hui est la réponse au trauma vécu et pour lequel vous n'avez jamais ou peu exprimé ce que vous ressentez.

Vous avez écrit "Mon père en est décédé au même âge que j'ai actuellement". Quel anniversaire !

C'est un noeud important. Car c'est lui "ici et maintenant" et depuis toujours qui vous rend malade.

Toute douleur non écoutée, accueillie, refoulée se transforme en souffrance. Cela devient chronique. On met ensuite des mécanismes de pensées ou de défenses pour vivre avec. Et ils sont stratèges.

Mais voilà l'émotion est "gravée" dans l'esprit, dans le corps et elle relance. De là d'autres blessures réveilleront ou amplifieront cette souffrance ou s'ajouteront a celles-ci. Rien ne passe...on apprend à vivre avec.

Ces rappels deviennent donc insupportables. Alors on prend ce qui nous apaise. Pour certains c'est l'alcool.

Ensuite le "cette pseudo malédiction s'arrête enfin" révèle votre peur que vous transmettez "inconsciemment" à vos proches qui savent au fond d'eux que vous allez mal.

Vous tenez à cette croyance qui n'est pas la réalité parce que vous avez été sidéré par la perte de votre père. C'est normal. En fait vous n'avez pas "élaboré" ce passage difficile de votre vie.
A mon sens, tout est resté "au chaud" dans votre intimité ?

Je me trompe ?

Pour cela le récit avec l'écriture manuelle dans un cahier vous permettrait de vous connecter â cette période.
Pour ma part, je l'ai faite aussi avec mon psychiatre qui pratique l'EMDR.
Trouvez la solution qui vous convient.

Ensuite vous avez grandi avec des valeurs chrétiennes et dans un environnement, NOTRE milieu donc où la raison est la seule réponse possible à une "promesse" de vie merveilleuse.
La morale qui compte pour le vivre ensemble n'a pas sa place pour répondre à ce que nous ressentons.

Heureusement notre culture évolue grâce à des personnalités comme C André, B Cyrulnik, F Midal et autres qui ouvrent cet horizon vers l'intelligence émotionnelle.

Sachez que ce qui vous arrive concerne une majorité de personnes...Selon Cyrulnik, 1 personne sur 2 aura au moins un trauma à surmonter dans son existence.

Puis vous avez eu un développement intellectuel plutôt performant avec le "je calcule tout". Ce qui est un avantage pour vous exprimer mais invalidant car il dissimule le problème.

Par ailleurs, vous avez tout matériellement mais vous vous sentez malheureux.
Vous n'avez pas d'autres choix que d'accepter votre vulnérabilité qui est la cause de votre consommation.

Il n'y a aucune raison que vous continuiez à nuire à votre santé.

En vous faisant ce cadeau, c'est a dire faire le récit de votre histoire et de ce qui vous a blessé, en prenant conscience que nous sommes des êtres sensibles, vous transmettrez à votre descendance les possibles d'un avenir confiant et aimant. Plus de malédiction.

Enfin, parlez avec votre entourage de tout cela. Le fait de leur avouer votre vulnérabilité leur permettra à eux aussi de reconnaître et de confier ce qu'ils ressentent.

Nous faisons tous avec nos connaissances du moment. Et les moyens ou outils ont évolué. Prenez les si vous le souhaitez, ne doutez pas de vos ressources.

Je suis consciente que cela fait beaucoup Jumbo.

Maintenant si votre amour pour l'alcool compte plus que tout, j'accepte votre choix.

En espérant vous apporter un éclairage.

Pépite