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Entre décision, volonté et réalité

Par Newlife

Bonjour
Comme tous sur ce forum, je vais parler de mon alcoolisme (1ere fois que j'en parle ouvertement).
Cela fait 3 jours que je ne bois plus et j'espère que je pourrai dire 4 en cette fin de journée.
J'ai commencé à boire chaque jour il y a 7/8 ans. A chaque fin de journée. Histoire de me détendre après le boulot et les enfants.
Suite à ma séparation houleuse, j'ai commencé à boire plus que de raison et de l'alcool fort (whisky). Cela me permettait d'oublier mes soucis, d'atténuer mes angoisses, sans rien résoudre dans le fond....
Je me suis mise dans des états pitoyables, même en présence de mes enfants. Je me sentais donc énormément coupable et malgré ma décision d'arrêter, pour eux, par honte, je replongeais systématiquement pour oublier ma culpabilité (bonjour le cercle vicieux!)
Certains de mes proches n'ont pas étaient dupes. Ils ont tenté de me raisonner....mais les émotions ont la fâcheuse tendance à prendre le déçu sur la raison....et je n'avais qu'une envie : faire taire ses vagues d'émotions qui m'envahissaient ! Donc hop, 1 verre, 2, 3 et la bouteille y passer.
En plus, j'étais dans cette honte que je n'osais pas en parler, que je disais aux personnes que ce n'était qu'un coup de mou et que là je lâchais prise...sans leur préciser que mon coup de mou était quotidien...
J'ai caché mon état par honte car je savais que ce n'était pas bien pour mes enfants et surtout pour moi-même.
Mais c'est plus fort que soi, plus fort que votre volonté car les émotions prennent le déçu et deviennent incontrôlables.
Pourquoi ne pas avoir consulté ? Un seul mot : la honte.

Je ne sais pas si je tiendrai mais j'ai eu comme un déclic depuis peu. Et chaque matin, je me fixe un objectif du jour : celui de ne pas acheter une seule bouteille ce soir, en rentrant. Depuis 3 jours je m'y tiens.

Qu'est-ce qui fait que aujourd'hui je viens sur ce site et qui me fait dire que je ne replongerai pas ? Rien. Juste que je suis dans un autre état d'esprit différent des autres fois.
Lequel ? J'ai lâché prise, non dans l'alcool mais dans ma tête. Je mène une thérapie depuis 5 ans pour tenter de régler mon problème de fond. Je n'ai jamais parlé de mon alcoolisme qui n'était, pour moi, que l'expression de ce problème....

Je ne dis pas que tout est résolu, je ne dis pas que je ne replongerai pas car je sais que je suis sur le fil du rasoir. Je dis juste que mon état d'esprit a évolué, ce qui me permet d'appréhender ce nouvel épisode d'arrêt de l'alcool, de manière différente et qui me permet, enfin, d'oser en parler sur ce site que je lis régulièrement.

Belle journée à vous tous et merci à vous tous pour vos témoignages qui m'ont aidée à franchir le pas.

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14 réponses


Profil supprimé - 07/09/2022 à 13h22

Bonjour Newlife
Ok, je ne suis pas le mieux placé pour vous fournir un témoignage encourageant. Mais je pense qu'il peut être d'un certain réconfort de savoir que vous avez été lue et qu'on a bien sûr compris votre mal être par rapport à cette situation.
Ce qui pourrait vous rassurer, c'est de savoir que les 9/10èmes des intervenants sur forums ont vécu des souffrances similaires ( pas moi car je suis un peu un monstre d'inhumanité et que j'ai abandonné tout le monde pour la boisson ).
Certaines personnes ne tarderont pas à se manifester pour vous venir en aide.
Soyez patiente
Bien amicalement

Newlife - 07/09/2022 à 14h58

Bonjour

Merci de m'avoir lu.
Je me permets de vous poser la question "pourquoi vous considérez-vous comme un monstre d'inhumanité".
Je suppose que vous avez déjà dû raconter votre histoire. Aussi, vous n'êtes pas obligé de répondre à ma question.
Bien à vous

Profil supprimé - 07/09/2022 à 16h14

Peut-être parce que j'ai perdu tout espoir et toute envie de m'en sortir, je suis un "électron libre" toléré sur ce forum.
Cela ne m'empêche pas d'avoir conscience du processus et des conséquences terribles de cette addiction, d'aider si je le peux et qui peut l'être encore.
Bien amicalement

Profil supprimé - 07/09/2022 à 16h58

Peut-être aussi que j'ai éjecté tous mes proches, mes enfants pour les préserver. Ils me détestent mais au moins ne souffrent pas de mes souffrances ( souffrance moins 50% ). Toujours ça de gagné. C'est ça la vrai réponse à mon inhumanité.

Newlife - 08/09/2022 à 06h43

Bonjour
Je vous remercie pour votre sincérité. Personnellement, et sans jugement de valeur, préserver les autres de soi-même n'est pas une inhumanité....bien au contraire.

Navrée d'être intrusive, mais savez-vous ce qui vous à conduit vers cette addiction ? A priori vous avez tente d'arrêter, aussi, pouvez expliquer ce qui vous a fait replonger ?

Bien à vous.

PS : j'en suis à mon 4eme jour sans. J'appréhende un peu le weekend mais je garde confiance.

Profil supprimé - 08/09/2022 à 11h38

Newlife
Tout d'abord, encore bravo pour votre témoignage sur un autre fil de discussion auquel j'ai répondu un peu plus tôt. Je sais, ce n'est pas marrant mais la lecture du degré d'alcool sur les bières fut une de mes recherches fondamentales après avec abandonné les alcools forts blunk .
Ok... Durant mes courtes périodes d'abstinence, voilà ce qu'il se passait :
Chaque matin, même quand je ne suis pas abstinent en fait, je me sens bien et me dis que je ne boirai pas "aujourd'hui", pourquoi gâcher ce bien être.
Quand vient le moment du "chatouilli", le débat commence. Si je suis plus fort que "moi", j'y arrive. La journée passée, je suis fier de moi et j'ai espoir pour le lendemain.
Mais tout est aléatoire... A la moindre contrariété, je replongeais. L'équilibre est plus que précaire. Je préparais ma défense mentale, je révisais mon auto argumentation mais le vol d'une mouche suffisait à tout faire s'effondrer.
C'est mon expérience, elle n'a pas valeur solution avec un grand "S". Nous sommes tous différents.
Bien amicalement

Profil supprimé - 08/09/2022 à 11h40

PS : C'est un burnout au boulot qui m'a fait plonger.

Profil supprimé - 08/09/2022 à 11h55

Re désolé
Je percute sur PS du we. Là, ça va être jouissif car vous passerez le cap ! Le meilleurs est lorsque vous verrez votre entourage boire l'apéritif et que vous vous vous ferez plaisir avec les petits fours. Vous vous rendrez compte que la soirée peut-être super sympa sans que vous n'ayez touché une goutte d'alcool.
Je suis toujours consommateur, il m'arrive d'être invité à des soirées ( certaines personnes s'obstinent à m'apprécier... grrrr). Je ne bois jamais lors de ces soirées et j'y prends toujours du plaisir.
L'apéro par courtoisie un piège fatal pour une personne abstinente.

Newlife - 08/09/2022 à 12h31

Merci pour votre témoignage.

Bizarrement, je bois que peu en "société". Je bois surtout avec moi-même et mes proches.
Ma pire ennemie : moi-même.

J'ai plongé dedans lors de mes problèmes de couples et la spirale ne s'est pas arrêtée après la séparation, au contraire....
La séparation n'a pas été simple (laquelle l'est vraiment ?). Disons que le plus mauvais de l'être humain ressurgit dans de telles circonstances.
Pour atténuer les coups physiques et psychologiques, j'aurai pu me tourner vers un psy, une aide extérieure, des médocs....
Mais non car je pensais, à tort, être plus forte que tout ceci car j'en avais vu d'autres.
Alors on prend 2 verres remplis plus que de raison, histoire de faire taire cette douleur, ses émotions et son cerveau. Le problème c'est que la douleur s'habitue à cette dose. Elle crie plus fort pour se faire entendre.
Alors j'en remettais une dose, toujours plus forte pour la faire taire.... jusqu'au jour où c'est mon cerveau qui a décroché le 1er. Black out. Je me réveille dans le salon vaseuse, la bouteille vide.
Je me promets d'arrêter....mais la douleur revient sans cesse, sans cesse, sans cesse....
Par moment, j'avoue, je voulais crever tellement je n'en pouvais plus.
J'ai pris la voix de la psychanalyse car je pensais devenir folle. 1ere fois que je consultais. J'ai été écoutée, comprise sans jugement. Rassurée même de ne pas être folle.
Je n'ai pas évoqué mon alcoolisme à l'époque car je savais que ce n'était pas le fond du problème mais qu'une expression de ce dernier.
Cette psychanalyse n'a pas été simple car il a fallu accepter certaines choses que je refusais de voir (ce fameux déni !).
C'est dur d'ouvrir les yeux d'accepter ce que l'on voit...

Bien à vous.

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