amamia - 27/04/2023 à 00h12

Merci pour tous vos témoignages.
Je me sens moins seule, moi et mes émotions.

J'ai passé le cap de l'amour et n'éprouve plus que de la colère (et de la haine il faut le dire)..
Si on ne se sépare pas officiellement c'est pour les enfants et la maison..

Mais là je deviens tellement aigrie : je ne le regarde même plus (je l'évite, je ne répond plus que par oui ou non) qd il rentre du boulot pour ne pas voir sa gueule alcoolisée (parfois très légèrement mais j'en suis à ne plus supporter ces variations) que je vais en tomber malade.

Je suis dans la colère permanente et pour une fois il a raison c'est moi qui ai un pb et pour le régler une seule solution : qu'on ne vive plus ensemble.

Ma limite: ne pas subir l'état second du conjoint => ne plus vivre sous le même toit.

La décision est prise depuis longtps et il le sait; c'est le concret qui nous fait peur: le crédit, les filles qui ne verront plus leur père en semaine.

Pour celles (ou ceux) qui sont encore amoureuses pourquoi ne pas vivre chacun dans un logement différent?
Au moins, on peut choisir de se voir non alcoolisé: l'autre peut continuer de boire (puisqu'il fait le choix de continuer car généralement il pense qu'il "gére" et que l'abstinence c'est pour les autres(alors que c'est la seule manière de réellement gérer)..
Et nous, on sort enfin de ce rôle usant/exténuant/infernal de flic/contrôleur qu'on devient forcement devant un autre qui refuse de faire le choix de gérer réellement son addiction.

Mel61 - 27/04/2023 à 22h29

Bonjour, cela va faire bientôt 10 ans que je suis avec mon conjoint. Nous avons 2 enfants de 4 et 2 ans.
Quand j’ai rencontré mon conjoint il buvait déjà mais je ne le voyais pas pareil à ce moment là et puis en dehors de ces moment là c’est un homme merveilleux bosseur courageux tout ce qu’on veut.
Mais malheureusement l’alcool prend de plus en plus de place tellement qu’il me ment sur ce qu’il fait pour aller boire rentrer à pas d’heure et ne pas ou peu voir ses enfants la semaine c’est un chef d’entreprise qui gère très bien son entreprise la journée mais dès qu’il met le nez dedans c’est fini. Je ne sais plus quoi faire je pense toujours à comment il va rentrer à quel moment ? Je précise qu’il prend très souvent le volant en plus.
Je n’en peux plus je pense sérieusement à partir mais je repousse cette échéance car j’ai peur de passer pour la méchante auprès de mes enfants et puis malgré les sentiments sont encore si j’avais à partir ce serait par protection mais j’en serai malade car je l’aime j’ai tout essayé être douce être calme mais là je ne sais plus garder mon calme.
Mes enfants le ressentent et lui font souvent des remarques qui ne le font même pas réagir.
Je suis malheureuse de quitter un homme que j’aime mais qui me rend malheureuse par son comportement. J’ai déjà essayé d’en parler à sa famille mais rien y fait. Et puis l’entourage amical n’aide pas du tout bien au contraire.
Je ne sais plus ce que je dois faire car j’ai peur de devoir lui laisser les enfants seul si l’on a se séparer je ne peux déjà pas lui laisser pour prendre du temps pour moi car je sais qu’il invitera quelqu’un pour boire.
De plus moi dans le passé mon papa était alcoolique et j’ai déjà vécu ces choses et plus je le vois plus il en prend le chemin c’est de pire en pire les doses sont de plus en plus forte en un temps record.
Que faire? Comment l’expliquer a mes enfants?
Nous sommes pacses et avons une maison et voiture sur le dos.
Je suis perdu mais avez-vous des conseils?

amamia - 28/04/2023 à 12h26

Bonjour Mel,

Votre situation est bien plus compliqué car j'ai plutôt confiance en mon conjoint quand à la garde des enfants (je l'ai tellement culpabilisé en 15 ans sur la conso d'alcool et les dangers que cela représentent en voiture ou avec les gosses qu'il a vraiment fait sienne la prudence).

Votre conjoint lui semble dans la TOUTE PUISSANCE (et immature pour ne pas savoir garder ses enfants dans de bonnes conditions)

Reconnait-il avoir un pb avec l'alcool ou chaque conversation à ce sujet finit par vous mettre en cause, vous (qui faites des "chichis pour rien" comme le père de mes enfants me l'a souvent assené)?
Avez vous déjà parlé séparation? Pensez vous qu'il puisse être dangereux pour vous si vs lui parlez séparation?

Avez vous pu en parler à des amies ou famille (fratrie, mère cousine) ou êtes vs seule avec ce pb?

Sa famille, à lui, est-elle soutenante ou dans le déni?

Pensez vous que qlqu séances avec un thérapeute pourrez vous aider à y voir plus clair, à vider votre sac , à formuler vos craintes et interrogations?


Vous pourriez prendre RDV avec une avocate en droit de la famille (il ya des consult gratuites dans les grande villes) juste pour avoir une idée des démarches (vente de la maison ou un des deux la garde?) quelle modalité de garde pour un parent alcolo dépendant (et immature puisqu'il ne peut pas prendre en compte sa responsabilité de parent) quelle preuve à fournir devant le juge?

Le chemin vers la séparation est souvent lent mais vous pouvez commencer à le jalonner (et surtout vous donner le droit de ne pas vouloir vivre avec quelqu'un d'alcoolisé la majorité du tps, on a ce droit ).

Pour les enfants "papa a certains soucis à réglé, mais comme bcp d'adultes il est encore comme un enfant "non c'est pas ma responsabilité" (et maman aussi le fait parfois)il faut qu'il grandisse et ça énerve maman qu'il le fasse pas mais vous les enfants vous y êtes pour rien. C'est entre nous deux..Le seul pouvoir (immense que vous avez c'est de devenir des humains attentif à l'autre et à vous"
Parce que c'est impossible de cacher notre ras le bol ou colère ou tristesse ils faut qu'ils sachent qu'ils n'en sont pas la cause (sauf qd il on fait une méga betise on va pas en faire des non responsable non plus

A+

Mel61 - 28/04/2023 à 14h51

Disons qu’il le reconnaît parfois mais pas tjr et ces derniers temps il n’y a pas de problème sauf lorsqu’il est à jeun me promet qu’il va faire des efforts sauf que moi je veux qu’il arrête totalement.
Les belles promesses ont bien trop duré.
Ses parents savent comment il est son père est déjà intervenu il lui parle sur le moment mais ça en reste là. Je pense qu’ils ont peur de perdre leur fils.
Ce qui m’arrête sont les sentiments lorsqu’il est à jeun j’ai tendance à facilement pardonner car j’aime la personne qu’il est lorsqu’il est à jeun mais je ne peux plus vivre de cette manière ça me ronge et me rend malheureuse.
Je n’ose pas passer le pas d’un rendez vous psy ou quoi que ce soit qui pourrait concerner une séparation car j’ai l’espoir qu’il s’en sorte mais j’y pense très très souvent.
Que faire rester avec quelqu’un qui me fait souffrir mais qui en même temps représente le père de mes enfant et que j’aime ou partir et peut être le voir se rétablir dans les bras d’une autre un jour.
Je suis hanté par cette peur je me demande si je fais vraiment ce qu’il faut pour l’aider même si j’ai l’impression d’avoir tout essayé

Chris83260 - 28/04/2023 à 16h39

Bonjour Mel,

En lisant vos deux contributions, je pense que vous le savez déjà l'amour et la bienveillance n'ont rien à voir avec le problème de votre conjoint.

C'est lui qui boit, lui qui doit décider de se soigner. Vous pouvez lui exprimer votre désir de le voir se soigner mais il ne faut plus pardonner. C'est le tryptique alcool mensonge dépression dans lequel vous êtes tombé comme tout conjoint d'une personne alcoolique.
Il boit parce qu'il ment (je vais m'arrêter), il boit donc il ne se sent pas bien (il sait ce que vous en pensez). Il boit car il ment et ne se sent pas bien. C'est le travail des soignants pas d'un conjoint. Vous lui avez dit maintenant à vous de préparer votre avenir.

En vous lisant je vous conseille déjà de voir un psychologue. Parcours MonPsy remboursé en partie après avis du généraliste qui est déjà aussi une bonne oreille ( mieux dormir etc).

Ensuite après vos séances vous commencez à y voir plus clair pour la séparation et les démarches administratives.

S'il y a danger pour vos enfants ne les laissez pas seuls. Amis, famille ou passage devant la juge pour enfants pour une aide éducative en milieu ouvert avec un éducateur qui pourrait vous aider les deux parents et les enfants. Attention si un voisin ou l'école vous signale car ils ont remarqué que vous laissiez votre conjoint alcoolique avec eux la notion de responsabilité vous concerne aussi, même si c'est facile à dire devant un juge. On aime son conjoint et ses enfants donc on essaie de faire du mieux possible. Si vous êtes bien entourés pas besoin de voir un juge. Sinon n'hésitez pas et il y a aussi des renseignements possibles via l'assistante sociale.

Si votre conjoint est à l'écoute, lui dire de se soigner seul, vous vous gérer la famille et votre suivi psychologique, et ensuite vous faites le bilan. Si la séparation est inévitable, vous aurez pris le meilleur chemin de la concertation. mais gardez à l'esprit qu'un alcoolique ne réfléchit pas comme tout le monde. Sa drogue est sa priorité.

amamia - 28/04/2023 à 22h18

Bonsoir Mel,

Pour ce qui est de vouloir qu'il arrête complètement je vous rejoins: c'est la seule manière de prendre en charge son pb d'alcoolisme à bras le corps
Le reste - "gérer sa conso" c'est mieux que rien mais trop de variations et le conjoint toujours dans le rôle de flic/mégère ..infernal/invivable pour nous.
Et finalement c'est nous qui "gérons" leur conso d'alcool, pas eux (seul il ne doit pas y avoir bcp d'alcoolique qui "gère" sur le long terme)

Vous en êtes au tout début de vos interrogations quant à la séparation, c'est un long chemin (nous on coloc tjs

La peur de perdre l'autre, l'abandon (qu'il "trouve ailleurs" est une peur immense MAIS à un moment donné la colère rentrée, les non dits, ne pas s'écouter, sacrifier ce que l'on voulait et accepter ce qu'on ne veut pas épuise et là se sera le moment..

Voir un psy pour évoquer cette peur de l'abandon (et toutes les autres peur) c'est déjà ça..

La séparation viendra qd ce sera le moment mais au moins vous vous connaîtrez mieux (et entre -tps peut être que, miracle, il prendra à bras le corps SON pb et choisira de vraiment s'en occuper (l'abstinence) mais par expérience j'y crois pas trop..

Après pour sauver votre relation si chacun vivait chez soi et que vous vous voyiez seulement le w-e (avec comme condition qu'il ne soit pas alcoolisé) mais bon qd on a acheté la maison c'est galère de tout changer.
Nous avions fait ça a un moment donné (avant ma deuxième fille) et qu'est ce que c'était bien (on se sent bien plus indépendante et forte et libre)! C'est le désir d'acheter une maison qui a mis fin à ce "chacun chez soi"