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Vous êtes confiné avec un proche qui boit, comment allez-vous ?

Par Moderateur

10 réponses


Chocolatnoir - 05/05/2020 à 16h30

Bonjour à tous,

Heureuse d’avoir pu enfin m’inscrire sur le site après plusieurs essais infructueux.

Je suis confinée avec un conjoint qui est un très gros buveur. Ancien barman, de nature très angoissée et stressée, habitué au monde de la nuit, il a toujours entretenu avec l’alcool des rapports compliqués et excessifs. Mais depuis quelques années, il est passé d’une consommation festive « pour décompresser » à une consommation quotidienne et habituelle. C’est sa rupture douloureuse avec une ex-compagne infidèle en 2016 qui a précipité cette chute car il a, à ce moment-là, fait une très sévère dépression et sombré dans la boisson, tout ça accompagné de prise d’antidépresseurs et d’anxiolytiques. Il est également resté sans travail pendant deux ans et a sombré dans un quotidien passif où il se terrait dans le noir toute la journée en buvant. Je rentrais du travail le soir vers 20 heures et je le trouvais déjà bourré. Je précise qu’il est toujours sous traitement d’anxiolytiques.

Depuis que nous habitions ensemble, j’ai tout fait pour le soutenir et l’inciter à se soigner. En octobre dernier, il a fini par trouver du travail dans une entreprise qu’il adore. Cela avait enclenché chez lui une motivation que mon amour et mon soutien n’avaient pas réussi à lui insuffler : il avait fortement réduit sa consommation d’alcool, ne buvait plus pendant la journée et très peu le soir en semaine, et il a même fait la démarche de suivre une thérapie avec un psychiatre pour soigner ses angoisses. Tout semblait être sur la bonne voie pour une amélioration du quotidien.

Mais c’était sans compter sur le confinement. Sa boîte étant fermée, il est privé d’activité pendant que moi, je suis en télétravail. La privation de travail couplée au stress de l’enfermement la fait retomber dans ses travers, et c’est infernal pour moi, qui suis 24 heures sur 24 à la maison avec lui. Il consomme quasiment un litre de boisson anisée en 24 heures. Il se lèvre à midi, se sert directement un verre, et il enchaîne les verres à vitesse grand V sans même prendre de repas. Résultat, il commence à tituber vers 16 heures, est carrément bourré à 18 heures et s’endort ivre mort à 20 heures, et ça, de façon récurrente. Il ne se lave même plus tous les jours, la semaine dernière il est resté 5 jours sans prendre de douche… Il se laisse complètement aller dans ce comportement autodestructeur. Parfois, il insiste pour sortir et prend le volant en ayant bu. Parfois, il insiste aussi pour faire la cuisine, renverse tout et il me fait peur quand il manipule le gaz…

Il n’est pas du tout agressif à mon égard mais ses discussions deviennent incohérentes et il s’énerve quand je ne réponds pas ou quand je l’engueule parce qu’il a trop bu. Il a toujours une excuse pour boire davantage et il refuse d’entendre qu’il est alcoolique. Une fois, j’ai même contacté ses parents pour leur expliquer la situation et il m’en a voulu pendant plusieurs jours.

Je ne sais plus quoi faire mais le confinement a été, pour moi, le révélateur de cette situation qui ne peut plus durer. Nous avions de nombreux projets, notamment celui de fonder une faille, mais je refuse d’avoir un enfant avec un individu qui n’est pas capable de se prendre en main et qui s’autodétruit. Je suis désabusée. Notre vie sociale est affectée son alcoolisme, surtout la mienne car mes amis se sont rendu compte qu’il a un problème avec l’alcool et que j’en souffre ; je n’ose donc plus les inviter à la maison de peur que ma soirée soit gâchée par son comportement. Les voisins commencent également à se rendre compte qu’il boit, les caissières du supermarché du coin le voient tous les jours acheter sa bouteille de pastis (oui, il trouve tous les jours un prétexte pour sortir malgré le confinement pour aller acheter une bouteille, qu’il paye avec l’argent de notre compte joint, une partie de mon argent est donc également englouti dans cet alcool…).

Notre vie de couple en a pris un coup et notre vie intime également. Petit à petit, je n’accepte plus qu’il me touche alors qu’il est ivre et je ne prends aucun plaisir à avoir des rapports intimes avec un homme qui ne tient même plus debout. Il sent ce rejet mais refuse de l’imputer à l’alcool…
Je ne sais pas ce que va devenir notre couple après le confinement. Mais j’ai peu d’espoir de pouvoir continuer ainsi, car je suis si fatiguée et je ne veux pas qu’il me tire vers le bas…

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