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Rester ou partir (déni)

Par Aline_1979

Bonjour à tous et à toutes,

Pour me présenter rapidement, j'ai 38 ans et je suis en couple depuis 10 ans, nous avons 2 enfants en bas âge (5 ans et 3 ans).
J'ai découvert que mon compagnon avait un "soucis" avec l'alcool il y a 3 ans seulement an tombant par hasard sur une bouteille de whisky bien entamée cachée dans notre garage.
Alors, des souvenirs me sont revenus qui m'ont fait prendre conscience que le problème est là depuis bien longtemps, mais je ne m'étais rendue compte de rien...
Avant même que nous ayons notre premier enfant, j'avais découvert une bouteille de whisky cachée au fin fond d'un placard dans la cuisine, mais à cette époque, je faisais repeindre le plafond et j'en avais déduis que c'était l'artisan...
Puis nous avons eu notre premier enfant et j'ai découvert (là aussi par hasard) des bouteilles de bière vides , mégots de joints (il est addict aussi aux jeux d'argent et au shit...) etc. planquées dans notre garage (nous avions déménagé entre deux). Je lui en ai parlé immédiatement mais il a mis ça sur le compte du stress et de la fatigue (nous venions d'avoir un bébé) .
La situation s'est reproduite à plusieurs reprises (à noter que je ne l'ai jamais vu ivre à la maison) et m'a fait prendre conscience que sa consommation d'alcool était anormale et excessive (puisque cachée).
J'ai tenté d'en parler avec sa mère, pleine de bonne volonté, mais à part proposér de l'envoyer chez un magnétiseur (!!!!) elle ne lui a pas été d'une grande aide.
Pour tout vous dire, quand je lui ai parlé la première fois de l'alcoolisme de son fils, elle m'a dit, je cite "Maintenant avec les huiles essentielles on fait des choses formidables !! ".... ????? No coment.
Il avait vu notre médecin généraliste qui lui avait dit de cesser de boire, d'aller voir un psy . Il ne l'a jamais fait.
J'ai eu moi même bcp de mal à y croire, car son père étant lui même alcoolique et mon compagnon travaillant dans la santé, je n'aurai jamais crû qu'il puisse tomber là dedans si facilement...
Depuis 1 an, nous avons acheté une maison, et à peine emménagé, j'ai retrouvé, à nouveau, des bouteilles cachées.
Il m'a juré -bien sûr- qu'il ne recommencerait pas ....
Fin Mai, il faisait beau, barbecue, rosé (mon erreur!!) et il est parti complètement en vrille, s'en est pris à notre petit garçon (5 ans!!) j'ai dû intervenir pour le calmer et j'ai bien crû qu'il allait s'en prendre physiquement à moi... il m'a menacé de se pendre si je le quittais... Mais J'ai quand même pris mes enfants sou le bras, et sui partie qq jours, le temps que les choses se soient tassées...
Mais il y a quelques semaines, il m'annonce un vendredi matin qu'il s'est fait arrêté par la police la veille (il revenait du foot....), qu'ils lui ont retiré son permis.... (il était à 0,80, c'est considéré comme un délit). Il passe au Tribunal mi Novembre.
Je passe sur les difficultés "logistiques", je suis par chance très épaulée par mes parents qui m'aident avec les enfants.
Malgré ce qui vient de lui arriver, et bien qu'il galère (et pas qu'un peu) pour aller au travail, il n'a toujours pas compris.
Je pensais qu'il allait arrêter toute consommation d'alcool mais non.
J'ai bien essayé plusieurs fois de mettre notre entourage à contribution, en leur demandant de ne pas mettre d'alcool lors des repas, mais les gens (que ce soit dans sa famille ou la mienne) refusent. Je me sens très seule face à cette situation.
Mon compagnon aurait (je ne sais pas s'il faut y croire) été abusé lorsqu'il était un très jeune enfant (il portait encore des couches me dit il) . Bien qu'il prétende le contraire, je suis persuadée qu'il s'agit de qqn de sa famille. Voir un proche. J'en ai également touché 1 mot à sa mère, mais elle est complètement dans le déni (ça ne peut bien évidemment pas être quelqu'un de leur famille, pourtant elle me dit que lorsqu'il était tout petit, elle ne le confiait à personne d'autre qu'à ses propres parents... Je pense donc à son père ou son grand père.... ou bien un cousin.)
Enième dispute hier soir, car je lui ai reproché d'avoir trop bu hier midi (repas de famille). Il n'a bu "que" 4 verres (1 apéro + 3 verres de vin) mais compte tenu de sa situation, je pensais que de lui même il refuserait de boire de l'alcool ou se résonnerait.
Et bien sûr, je suis la vilaine qui ne sait lui faire que des reproches etc etc... Pourquoi ne lui ai-je pas dit ça devant mes parents, etc
Et le pompom: il m'a dit que s'il buvait c'est parce qu'il est "mal à l'aise " avec moi...... ???
Bref, je suis désemparée. C'est un très bon papa, il s'occupe très bien des enfants, les aime très fort et fait plein de choses à la maison... même si comme compagnon, j'ai plutôt l'impression d'avoir un coloc (ne se couche pas avec moi, prends même son petit déjeuner seul dans la cuisine, alors que nous sommes à table avec les enfants).
J'ai fait énormément de sacrifices pour lui (professionnels notamment) j'ai abandonné la vie parisienne que j'aimais tant (mais aussi pour mes enfants... ) et depuis que je suis avec lui j'ai délaissé mes amis et je ne fais plus rien de ce que j'aimais avant (voyager): il faut savoir qu'il n'a jamais d'argent, même pour l'achat de notre maison, j'ai été la seule à mettre un apport....
Je reste pour de mauvaises raisons ( la maison surtout, que nous venons d'acheter et bien sûr aussi pour les enfants, encore petits, qui ont je pense besoin de leur Papa).
Mais je n'en peux plus de le porter à bout de bras. Il ne fait rien pour s'en sortir et en plus me fait porter le chapeau.
Je suis tellement triste et en colère.
Quand tout cela va-t- il cesser?
J'aimerai retrouver une vie normale, saine et sereine, pouvoir faire des projets.
Je me sens seule et perdue.
Merci de m'avoir lue...

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3 réponses


Profil supprimé - 17/10/2018 à 15h16

Bonjour Aline,

Ton histoire fait terriblement écho à la mienne...
Je vais avoir 42 ans, j'ai 2 ados. Nous sommes mariés depuis bientôt 13 ans et "ensemble" depuis plus de 20 ans.
Il a 12 ans de plus que moi, un passé familial très lourd, un poste à responsabilités dans un milieu professionnel stressant et un cumul de "valises" qui s'amoncèlent derrière lui et qu'il a toujours refusé d'ouvrir et de vider. Je l’ai toujours connu "auréolé" d’une tendance dépressive.
Je ne sais pas exactement quand il est devenu dépendant, ça s'est installé insidieusement et irrémédiablement. Au fil du temps, tout s'est étiolé, dégradé en lui et autour de lui. Il a déployé tellement de ruses (conscientes ou non) pour l'étouffer que j'ai mis longtemps à comprendre la profondeur de son mal-être et de sa maladie : l’alcoolisme.
Pendant des mois, qui sont devenus des années, j'ai lutté, compris, écouté, décortiqué, encaissé, essayé, géré, ré-essayé, parlé, pleuré, crié... Je me suis épuisée à me battre seule contre ce mal que personne d'autre que lui-même ne peut maîtriser.
Seule face à un mur.
Ce mur qui, avant d'être le père de mes enfants puis mon mari, fût mon coup de foudre, mon amant, mon complice, mon meilleur ami, celui qui me faisait mourir de rire et de plaisir, l'être qui m'était le plus précieux. Aujourd'hui il n'est plus rien de tout ça. Il n'est plus que le pâle reflet de lui-même. On ne sait plus lequel des deux ravage l’autre : l’homme ou l’alcool ?
Je suis arrivée au bout de tout ce que je pouvais lui donner. Je suis vidée. Je m’en vais.
Le mur a prononcé ces quelques mots la semaine dernière, au cours d’un de mes énièmes et inutiles monologues : "non, je n'ai pas envie d'aller voir quelqu'un pour le moment". Comme si nous n’étions qu'au commencement de sa dépendance, comme s'il pouvait la gérer lui-même, comme si nous ne ressentions encore que les balbutiements d'une quelconque souffrance, comme si notre famille ressemblait encore à une famille...
Ce fût tout simplement la goutte d’eau. Celle dont on parle souvent et qui fait déborder le vase. Ce vase que tout le monde autour de moi croyait être un puits sans fond… LA goutte d’eau que j’attendais depuis longtemps.
C’est terrible d’abandonner son mari malade quand on l’a tant et tant aimé, quand on a été fière de lui comme personne, quand il est le père de nos 2 enfants merveilleux.
Mais on ne peut pas aider quelqu’un qui refuse qu’on l’aide. Qui vit dans le déni. Qui croit dur comme fer à ses propres mensonges. Qui ne sait plus qui il est. C’est comme tendre la main à quelqu’un qui se noie et s’entendre répondre « C’est bon t’inquiète tout va bien. J’ai pieds ! »… C’est irréel.
La seule chose qu’il me reste à faire c’est de me préserver et de préserver mes enfants. C’est de le laisser seul avec son mal qui le dévore. Peut-être qu’il réagira ? Peut-être qu’il continuera à s’enfoncer ? Mais il n’entrainera plus personne avec lui…
Je sais aujourd’hui que j’ai atteint le point de non-retour. Et mes enfants sont soulagés que j’ai enfin pris LA décision. La seule que je puisse prendre, irrémédiablement. Puisque la seule autre décision qui changerait notre vie ne dépend pas de moi. LA décision que l’on n’ose même plus espérer : celle qu’il se fasse aider, soigner, accompagner.
Et notre vie doit changer. Sinon nous allons devenir fous nous aussi.
L’autre chose à faire, bien avant de partir, c’est de parler avec tes enfants, leur expliquer cette maladie. Qu’ils la comprennent et qu’ils puissent en parler eux aussi, extérioriser leur souffrance et se construire malgré tout. Il ne faut pas attendre, c’est trop essentiel.

L’alcool est un poison. Il est plus fort que toi et bien plus fort que lui.

Aline_1979 - 22/10/2019 à 17h13

Voilà, 1 an a passé, mais les choses n'ont pas évolué... Mon compagnon continue de boire en cachette et moi, je suis effondrée. je ne sais absolument plus quoi faire pour l'aider. Je crois en fait, que j'ai pris conscience que je ne peux pas l'aider....
Je lui ai mis un ultimatum, et si d'ici à la fin de l'année il n'a pas commencé à se faire soigner, je le quitte. Il n'en a pour le, moment informé personne dans son entourage.
De mon côté, par contre, j'ai déjà entamé des démarches, fais estimer notre maison, j'ai un rendez vous avec un avocat le mois prochain, et je dois revoir le notaire.... tout ça est vraiment très très difficile à accepter.
je crois que dans le fond, bien que j'ai un infime espoir, je ne le crois pas/plus et je pense qu'il ne fera rien, du tout .
Je suis très triste vis-à-vis de mes enfants. Nous avions acheté une magnifique maison, on avait tout, TOUT pour être heureux....
Bref, une nouvelle histoire de séparation à cause de l'alcool, comme il est existe malheureusement tant d'autres...
Je suis très triste aujourd’hui...

link - 22/10/2019 à 23h27

Bonsoir Aline
Je crois que tu prends la bonne decision prendre soin de toi et de tes enfants ...
Moi aussi je suis passé par là ' c'est très dur mais l'alcool et rester dans cet enfer est plus pire
J'ai moi aussi a tendu que ma compagne prenn conscience de sa maladie mais rien y fait
Mai tenant je suis en procédure du divorce mais cela est un vrai soulagement
Tant pis pour la maison et le matériel mais j'ai dit oui à u e vie nouvelle normale et paisible
Bon courage bise

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