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Quel comportement adopter face à mon conjoint

Par galadriel

19 réponses


Profil supprimé - 02/06/2021 à 11h48

bonjour mon mari est alcoolique nous ne pouvons rien faire tout le monde est impuissant face à cette maladie
médecins cures et autres rien n'aboutira si le malade n'a pas décidé d'arrêter mon fils est également alcoolique abstinent il y a des prédispositions familliales dans les gênes j'ai apprit au fil des années que l'entourage ne peut rienfaire sinon nous protéger ce qui n'est pas facile on est découragé j'ai 50 ans de mariage cette année on va dire 30ans d'alcoolisme mon fils bien sur mais avec lui je pouvais en parler mon mari pas de communication d'ailleurs lui même a décidé qu'il n'arrêtera pas de boire c'est dans sa culture et son père était dans le même cas mon conjoint commence à avoir des problèmes de foie mais il continue faut avoir beaucoup de courage et de volonté pour s'arrêter

Ella - 02/06/2021 à 23h13

Bonjour Galadriel,
Je relis tes posts et j'ai l'impression qu'on une histoire tellement similaire. Il y a eu la fête de trop qui m'a poussée à dire stop. On doit continuer de travailler ensemble mais je ne veux plus être avec lui en couple. Je n'en peux plus. A la fois, j'ai encore envie d'y croire, je me laisse quelques mois et je prendrai peut-être la décision de tout arrêter, cela dépendra de lui. Ca va être dur. Je suis dégoûtée d'en arriver là. Mon choix fera peut-être empirer les choses. Et personne de "spécialiste" vers qui me tourner qui pourrait m'éclairer. Peut-être vous, monsieur/madame qui modérez ?
Et toi, comment cela a évolué depuis ? Malgré tout, ce que tu racontes est un peu encourageant.
Courage à vous toutes.

Moderateur - 03/06/2021 à 11h46

Bonjour Ella,

Vivre avec une personne alcoolique est effectivement difficile et souvent, malheureusement, insupportable. Cependant on peut tout à fait faire le choix de vivre avec une telle personne. Cela a un "coût" et cela demande des aménagements mais c'est tout à fait possible. Et si cela ne paraît pas possible, quitter la personne qui boit n'est pas une bonne ou mauvaise chose en soi. C'est souvent un choix qui paraît nécessaire au conjoint qui n'en peut plus et il n'y a pas à juger cela. Les problèmes d'alcool ont des racines qui vont bien au-delà des questions de couple. Essayez de ne pas vous culpabiliser si vous deviez le quitter. Une séparation peut aussi bien être bénéfique pour la personne qui boit en lui faisant prendre conscience du problème, que délétère ou que ne rien faire du tout. Cela change vraiment d'une situation à l'autre mais cela veut dire qu'en fait cela ne dépend pas du conjoint qui part mais de comment la personne qui boit le prend.

Pour nourrir votre réflexion voici quelques ressources :

- tout d'abord sachez que les conjoints des personnes qui ont un problème d'alcool sont appelés, dans la littérature spécialisée, des "co-dépendants". Cela reflète le fait qu'ils doivent s'adapter à la situation imposée par l'alcool et qu'ils changent eux-mêmes de fonctionnement. Vous êtes affectée dans votre quotidien par les alcoolisations de votre compagnon. Si vous souhaitez en apprendre plus pour peut-être mieux comprendre ce qui se passe et prendre des décisions éclairées vous pouvez rechercher des ouvrages sur ce thème. Nous avons sur ce site une rubrique "A Lire à voir" qui regroupe des listes thématiques d'ouvrage. Voici un lien vers la liste consacrée à la codépendance : https://www.alcool-info-service.f...lire-a-voir/Thematiques/Codependance

- les mêmes professionnels qui aident les personnes alcooliques à s'en sortir peuvent recevoir les proches, indépendamment du suivi de la personne concernée par le problème. Ainsi nous pouvons vous conseiller de vous tourner vers un CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) proche de chez vous. Les consultations sont gratuites. Vous y rencontrerez des professionnels des addictions qui pourront vous écouter, vous informer et vous conseiller sur ce que vous pouvez faire. Pour obtenir les coordonnées d'un CSAPA vous pouvez nous contacter (par téléphone ou chat) ou utiliser le moteur de recherche de la rubrique "adresses utiles" que vous trouverez sous la carte de France en haut de la colonne de droite ci-contre.

- il existe une association d'entraide pour les proches des personnes alcooliques. Cette association, Al-Anon/Al-Ateen France, organise des groupes de parole à distance (virtuels) actuellement ou en réel quand cela sera de nouveau possible. Nous vous conseillons aussi cette démarche car les conjoints qui sont passés par Al-Anon acquièrent une connaissance qui leur permet de changer leur rapport au problème d'alcool de leur compagnon/compagnonne. Le soutien de groupe est quelque chose de précieux et primordial. Voici le lien vers le site internet de l'association : http://al-anon-alateen.fr/
Dans le même ordre d'idée d'entraide nous vous conseillons également de ne pas hésiter à participer plus avant aux discussions de ce forum, dans ce fil ou dans d'autres fils de discussion. En parler et se sentir moins seule c'est important.

Nous espérons que ces quelques renseignement sauront vous aider.

Cordialement,

le modérateur.

Ella - 03/06/2021 à 20h37

Bonjour,

Merci pour votre retour. Malheureusement, j'ai déjà effectué toutes les démarches que vous m'avez proposées. Et, ce que je trouve évident et qui se voit dans toutes les discussions, est qu'il n y a pas d'accompagnement des proches, ni des malades, à hauteur de la situation. J'ai vu une psy dans un csapa, j'ai participé à une réunion alanon, j'ai lu tout ce que j'ai pu trouver.
Aujourd'hui, nous voyons une psy à 2 et j'ai ma propre psy (hors csapa). Mais cela ne suffit pas à gérer le quotidien, les chutes, etc. Il n'y a pas de vraie prise en charge. Il faudrait une ligne à appeler où être conseillé.es par des spécialistes, sur le moment, car c'est de l'urgence.
Je n'écris pas cela contre vous bien sûr puisque venir sur ce forum, lire et écrire, est une des rares choses que je trouve "accompagnante" pour les proches.
Aussi, je ne me sens pas codépendante. Je suis juste désemparée devant une situation hors de contrôle et pour laquelle la société n'est pas du tout assez engagée.
Courage à tou.te.s.

Moderateur - 04/06/2021 à 10h24

Bonjour Ella,

Merci pour votre retour.

Je crois que l'on pourrait discuter longtemps de ce qu'est une "vraie" prise en charge mais voici plusieurs précisions :

- oui la prise en charge de l'entourage est quelque chose d'assez insatisfaisant, nous le voyons tous les jours dans ce forum où il y a beaucoup de désarroi et de difficultés à trouver de l'aide. Les aides sont inégales d'un lieu à l'autre et parfois l'entourage est malheureusement ignoré. Cela peut être par manque de moyens, par manque de formation, par désintérêt ou par suspicion aussi parfois (la fameuse supposée "contribution" de l'entourage au problème de la personne qui boit). Rassurez-vous ici nous ne souscrivons pas du tout à cette dernière théorie. Les bonnes pratiques professionnelles recommandent bien la prise en compte de l'entourage à la fois comme personnes souffrant elles-aussi du problème d'alcool et comme alliés potentiels de la guérison de la personne qui boit.

- les témoignages que nous recevons des personnes étant passées par Al-anon sont plutôt positifs. La méthode, inspirée des Alcooliques Anonymes, peut peut-être rebuter un peu mais elle semble montrer une certaine efficacité. Peut-être faut-il persister au-delà d'une réunion pour en retirer quelque chose ?

- la gestion des urgences : très clairement ce ne sont pas les services d'addictologie type CSAPA ni même notre ligne Alcool info service qui sont calibrés pour gérer des urgences. Pour les urgences liées à la santé c'est le SAMU qui est compétent (le 15) et pour les situations de violence c'est la police (17). Notre ligne d'écoute est néanmoins disponible pour parler après-coup des événements qui auraient pu arriver et essayer d'aider chacun là où il en est à ce moment-là. La moitié de nos appels environ est le fait des proches. Ils ont toute leur place sur notre ligne ou dans notre chat.

Ce que vous avez mis en place doit vous aider, j'espère, a régler progressivement les problèmes de fond qui se présentent à vous ou prendre des décisions éclairées. On ne peut malheureusement pas "convaincre" votre compagnon de changer du tout au tout mais peut-être que si lui aussi fréquentait ces forums (le forum pour les consommateurs) il pourrait y trouver un premier terrain d'expression et d'entraide ? Il existe une belle communauté dans le forum des consommateurs, certaines discussions sont assez dynamiques.

Enfin merci pour votre appréciation de ce que vous apporte ce forum. Même si nous ne réglons pas tous vos problèmes le fait que vous puissiez y trouver un accompagnement nous rassure et nous conforte dans l'idée que cet outil participe tout de même un petit peu à l'aide à l'entourage. Nous savons que le besoin et la tâche sont immenses.

Cordialement,

le modérateur.

patricem - 04/06/2021 à 10h43

@Ella,

Il y a des structures spécialisés pour les addictions. Je ne sais pas si le modérateur laissera passer les noms mais :
- il y a la clinique des Platanes à Epinay sur Seine qui est vraiment spécialisée sur ces sujets et propose plein d'ateliers pour mieux comprendre son addiction. C'est une postcure. Les contrôles sont stricts, les deux premières semaines, le patient ne peut sortir et après, c'est alcootest à chaque retour de permission. Il y a des psychiatres mais il faut s'inscrire dès qu'on arrive pour espérer avoir une place. Je n'ai pas trop aimé l'endroit mais il est conventionné et assez complet niveau ateliers.
- après, il y a d'autres structures conventionnées comme la clinique de Bellevue à Meudon. Ce n'est pas spécialisé dans l'alcool mais plutôt dans le bipolarité. Il y a quand même quelques ateliers dédiés mais cela permet surtout de se mettre à l'abri de l'alcool plusieurs mois s'il le faut et j'ai eu la chance d'avoir un très bon psychiatre. Et il y a un grand parc qui permet les beaux jours de marcher, faire du jogging ou tout simplement de se reposer au soleil ou discuter avec les autres patients.

Courage,

galadriel - 06/06/2021 à 20h11

Bonjour,

Merci pour les réponses. J'ai été un peu trop optimiste et naïve je crois.

On est au final partit en vacances ensemble, mais elles ont mal commencé... La vieille du départ, il est passé voir un de ces copains car problème de voiture. Il devait y rester une petite demi heure. Il est rentré 6heures après, vous imaginez bien dans quel état... Ils ont bu tous les deux une bonne partie de l'après midi, pendant que je faisais le ménage et mon sac pour le voyage.
Comme toujours le lendemain, il était mal, et triste. Je ne voulais pas lui parler, mais j'ai cédé, je voulais commencer les vacances sur une meilleure note que ça...

Bref les vacances.. Je pensais qu'après l'épisode avec son pote, il allait "bien se tenir". Au moins faire un effort sur sa consommation. Mais bon, je me suis trompée. C'était en général deux bières (50cl) et deux verres de vin par jour. (oui rien de fou mais j'aurais aimé qu'il réduise de temps en temps).

Mais le pire a été en rentrant. J'ai repris le travail dès le lendemain, avec des horaires de 15h30 à 20h30. Il devait descendre faire des courses, et me préparer un bon repas car je commençais à 5h30 le lendemain. A la place de ça, quand je suis rentrée à 20h30, il était saoul, assis sur le canapé en boxer et t-shirt, en train de s'amuser avec mon chat. Il m'a demandé 15 fois si je voulais manger, mais j'avais l'appétit coupé!
Je suis allée me coucher.
Le lendemain, en rentrant du travail, je lui ai dit que j'en avais marre, je lui ai demandé de partir. Je suis allée dehors le temps qu'il prenne des affaires. Ca fait 4 jours qu'il est partit, il doit rentrer demain, pour qu'on discute de la suite. Je ne sais pas où il est, j'ai très peu de nouvelles, et ça me fait mal. Mais c'est plus possible de vivre ça, je veux plus aller au boulot et rentrer et le voir dans cet état là. C'est pas normal, c'est pas la vie que je veux.

Il a son rdv avec un psy mardi matin, j'espère qu'il va y aller Il a eu son rdv avec le médecin addictologue, mais rien de plus, pas de traitement car il est en très bonne santé. Il a eu un carnet de bord, à remplir chaque jour avec sa consommation, son ressenti, ses émotions mais il n'y a pas touché encore.
Je doute de son envie de changement... J'y ai cru, mais beaucoup moins maintenant.


Ella - 09/06/2021 à 19h24

Bonjour,

Merci "modérateur" pour vos écrits bienveillants.

Galadriel, je suis désolée pour ces nouvelles. C'est fou à quel point je me retrouve dans ce que tu écris !! Je l'ai déjà vécu ou suis en train de le vivre. Je ne crois plus non plus en son souhait de changer de vie et se soigner véritablement, et c'est très dur de continuer à rester à ses côtés et à y croire quand on sent que l'autre n'y croit pas et ne fait que se mentir à lui-même et donc à son entourage.

Courage !!!

galadriel - 09/07/2021 à 14h49

Bonjour

Donc pour la suite des nouvelles, mon conjoint a eu 4 rdv avec le psychologue. Ca a l'air de lui faire du bien, même si c'est pas encore gagné, rien ne peut changer en 4 rendez-vous. Il a eu un nouveau carnet de bord, il a du le remplir pendant deux trois semaines, et il a arrêté depuis son dernier rdv (la veille du rdv, il avait abusé de l'alcool en plus, il était pas fier de lui) et depuis ça, il ne touche plus à son carnet, soit disant qu'il le fait dans sa tête, et que pour le moment, il n'a pas de rdv, donc ça sert à rien... Je sais pas trop quoi en penser...

Niveau consommation, il a baissé, je peux pas le nier, mais il y a toujours un jour dans la semaine ou ca dérape (quand je travaille d'après midi et qu'il se sent seul) .

J'essaie d'être compréhensive, et d'être plus tolérante aussi. J'oublie pas le milieu dans lequel on vit, les gens d'ici font apéro tous les jours, c'est culturel ici presque et mon conjoint n'y va pas, n'y participe pas.

Il fait des efforts, je sais, quand il me dit qu'il va boire une bière et rentrer, il le fait, quand il me dit qu'il va voir la première mi temps du match, ne boire qu'un verre et rentrer, il le fait. Il a envie de bien faire, mais je sais aussi que ça dérape à un moment. Là, on va dire que c'était vraiment bien pendant 3 semaines, malgré les petits dérapages, j'en ai pas tenu rigueur.
Mais là, j'ai l'impression que ça repart dans le mauvais sens. Deux jours ou il boit, et comme d'hab, c'est moi la méchante.
Je sais pas pourquoi il s'en prend à moi comme ça, je le soutient chaque jour, je l'aide de mon mieux, depuis qu'on est ensemble, il a acheté un appartement, il a pu ouvrir une "guinguette", (c'était un de ses rêves, d'avoir un truc à lui, de bosser pour lui, même si c'était juste pour l'hiver) . Bref, c'est comme ça, je ne peux rien y faire.

C'est fatigant ces montagnes russes. Je lui ai dit avant hier que c'était pas possible ce retour en arrière, que s'il a vraiment envie de changer, il doit rappeler le psychologue pour un autre rdv, ou quelqu'un d'autre... Mais j'ai insisté sur le fait qu'il doit le faire s'il le veut seulement, car si c'est pour moi, ça ne fonctionnera pas. Bon, il n'a pas appelé. Pas pour le moment.

Il a repris le boulot aujourd'hui, j'avoue pas être tranquille, mais je vais essayer d'être "cool", même si je sais qu'avec ses collègues et amis, il va boire un verre après le boulot, si c'est juste un verre, c'est pas grave... De toute façon je sais que ça va déraper dans pas longtemps....

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