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Peur pour mon bébé

Par Profil supprimé

Bonsoir à tous,

J'écris ici car ce soir j'ai très peur du comportement de mon conjoint vis à vis de notre bébé et je ne sais plus quoi faire.

Nous sommes ensemble depuis plus de 3 ans et nous avons un merveilleux petit garçon de 4 mois. Depuis le début, notre relation a été houleuse car nous avons 2 forts caractères. Mes amis lui ont vite tourné le dos.

Au fur et à mesure je me suis rendue compte qu'il buvait et jouait avec excès. Plus le temps passe et plus ça empire. Le stress est un élément déclencheur et à chaque contrariété, il s'arrête au pmu et en revient saoul et ruiné.
Ce cercle vicieux s'intensifie de jour en jour, et la naissance de notre fils à encore accéléré la descente aux enfers.

Il se voile complètement la face, refuse d'admettre avoir un quelconque problème et me ment ouvertement.
Nos disputes sont régulières et parfois très fortes. Parfois je n'arrive pas à me contenir et je lui dis que ça n'est pas normal, que je sais qu'il s'est arrêté au pmu, ou qu'il est alcoolisé et là il me traite de folle et me dit que je devrais avoir honte d'imaginer ça.

J'en suis déjà arrivée à de véritables crises de nerfs.

Mais malgré tout je l'aime de tout mon cœur. Sauf que maintenant nous ne sommes plus 2 mais 3.

Aujourd'hui, je suis partie en déplacement à l'étranger. Je suis partie ce matin et revenue ce soir.

Dès 15h, j'ai reconnu au téléphone sa voix alcoolisée.
En rentrant, j'ai retrouvé l'appartement dans un bazar monstre (je passe les détails mais il n'avait même pas jeté les couches sales de la journée qui formaient une montagne sur le bord de la table à langer.....) Il était très tard (23h30) et il essayait de calmer notre fils qui n'était toujours pas couché et en pleurs.

Après un petit tour dans la cuisine, je constate que la bouteille de vin à peine entamée la veille à disparu, qu'il y a un bouchon d'une nouvelle bouteille de vin sur le tire bouchon, 1,5L de coca a disparu et un verre sentant fort le wisky est dans l'évier.

Bref un cauchemar.
Je n'ai personne à qui parler, trop honte pour en parler à mes parents, pas envie d'entendre "je te l'avais dit" de mes amis.

Je sais qu'il ne fera jamais de mal intentionnellement à notre fils, mais il ne peux absolument pas jouer son rôle de père responsable en étant alcoolisé ! Et il ne se rend pas compte de la gravité de la situation. J'ai peur de l'environnement dans lequel va grandir notre fils (entre disputes, père alcoolisé, maman triste...), j'ai peur d'un drame (qu'il lui fasse mal, qu'il le fasse tomber...), et j'ai peur pour la santé de mon conjoint (il a déjà le foie graisseux)

J'aimerai tellement qu'il se rende compte qu'il a besoin d'aide, mais je désespère que ça arrive un jour. Il a trop de fierté.

Je me sens seule, impuissante et enfermée dans ce cauchemar. Je m'en veux d'avoir fait un enfant avec lui dans ces conditions. De toute évidence ça n' était pas du tout une bonne idée pour le bien de ce bout de chou... Dans quel monde je vais bien pouvoir le faire grandir ?

Je suis au bout du rouleau
Merci à ceux qui auront eu le courage de lire ce long message

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5 réponses


Profil supprimé - 31/05/2019 à 22h27

Bonjour Nyfa,
Je suis exactement dans la même situation que toi. Mon bébé va avoir deux mois et je n’ai pas confiance en son père pour le garder en mon absence... cela finira pourtant bien par arriver... je me suis rapidement rendu compte qu’il buvait... Je pensais que je saurais me préserver mes enfants et moi ... je suis tombée accidentellement enceinte et il a alors arrêté de boire... mais a repris quand j étais enceinte de 5 mois... je me suis alors sentie coincée....
je l aime mais je ne sais pas où nous allons... ce soir il est allé chercher ses deux autres enfants chez son ex femme et il avait bu en rentrant... ce qui veut dire qu il a conduit en ayant bu... je lui en veux terriblement.... c est la troisième fois que ça arrive ces derniers mois... avant il ne buvait jamais en présence de ses enfants... j ai donc très peur pour notre bébé... mes enfants sont au courant... je les ai prévenus car mon compagnon est très déprimé, défaitiste, et pessimiste quand il a bu... il tient des discours qui rendent mal a l aise et triste sans qu on sache vraiment pourquoi quand on ne sait pas qu il boit. Je voulais que mes enfants le sachent et ne se sentent pas responsables.
La semaine prochaine je suis sensée m’absenter plusieurs journées pour concrétiser un projet pro sur lequel je travaille depuis plusieurs mois sad Mes enfants seront chez leur père.... je suis a deux doigts de tout laisser tomber sad je m en voudrais trop s il arrivait quelque chose....

Je ne sais pas à qui parler non plus... je ne veux pas que mes amis le prennent en grippe à cause de préjugés.... je pense aller a la consultation des conjoints au centre près de chez moi... et éventuellement voir s’il y a des groupes de parole. Je me sens terriblement seule face à ce problème sad
Je te souhaite plein de courage... je ne serai pas loin su tu veux discuter un de ces jours...

Profil supprimé - 28/08/2019 à 19h51

Bonjour Nyfa et Famdt,

Le problème n’est pas sur vos conjoints qui sont alcooliques, mais la question à se poser est : pourquoi restez vous avec eux ? Pourquoi vous infligez cette situation et le faire subir à vos bébés ? Désolée si je vous paraît dure mais c’est nécessaire pour avoir un électrochoc !

Ces personnes étaient alcooliques avant votre rencontre, ont elles changées en vous rencontrant ? Non !

Maintenant il y a un bébé au milieu, ont ils changés ? Toujours pas ! Peut être avec un deuxième ?... prenez votre vie en main et partez ! Soyez forte ! Ne vous laissez pas attendrir pas des belles paroles, seul les actes comptes !

Je vous souhaite de trouver la force en vous pour partir et aimer quelqu’un qui sera vous apporter le bonheur que vous méritez.

Profil supprimé - 29/08/2019 à 10h46

Bonjour Sandra,
Chaque situation est différente et je ne parle qu’en mon nom. Évidemment que je me suis posé la question de lui demander de partir ou pas, avant même la naissance de mon bébé. Je me suis posé la question de savoir si j'étais capable de supporter et de comment préserver mes enfants. L’alcoolisme est une maladie, au même titre que d’autres maladies. Je n’espère pas de mon conjoint qu’il change, mais qu’il guérisse, avec l’appui de sa famille et des deux médecins qui le suivent. Il est très lucide sur sa situation, et il n’y a aucune belle parole.
Quand je disais que c’était difficile d’en parler avec l’entourage à cause des préjugés, c’est exactement pour ne pas entendre encore ce genre de discours qui n’est pas toujours adapté et beaucoup trop généraliste. Il a d ailleurs pris le parti dernièrement d’en parler lui même à mes amis les plus proches afin que je sois moins isolée.
Chaque période d’abstinence, même courte, de mon conjoint est une victoire et une période de grand bonheur. Évidemment je suis triste et inquiète entre deux.... la consommation de mon conjoint a beaucoup évolué ces derniers mois.
Ensuite, j’entends tout à fait dans ton message la partie « pensez à vous, prenez soin de vous » et j’y suis attentive.
Ce dont j ai surtout besoin maintenant, c’est d’aide pour aider mon conjoint sans me faire du mal, pour avoir le comportement le plus adapté.

Profil supprimé - 29/08/2019 à 14h45

Désolée mais des enfants n’ont pas à subir cette ambiance d’alcoolique, pensez à eux et partez ! N’attendez pas qu’il arrive un drame pour réagir. Vous avez la possibilité de prendre un appartement sans lui, sans pour autant le quitter, ou bien lui... préservez vos enfants svp. Vous méritez d’être heureuse et vos enfants aussi ! Quand on tente d’aider un alcoolique on y laisse des plumes.

Moderateur - 29/08/2019 à 16h20

Bonjour Sandra, bonjour Famdt,

@Sandra : comme Famdt je ressens dans votre message le souci que Famdt puisse se protéger et qu'elle n'ait plus à se soucier de la mise en danger qu'il pourrait représenter pour son enfant. Merci pour cette belle intention. Cependant je crois que Famdt exprime aussi le souhait de ne pas rompre et d'être aidée à aider son compagnon, qui a déjà essayé de faire des efforts. Essayons de creuser cela et de voir si nous pouvons répondre à son attente.

@Famdt : merci pour votre réponse mesurée à Sandra et vos explications. Je crois que Sandra est très sensible non seulement à l'idée que vous deviez vous protéger mais aussi à la mise en danger des enfants par votre compagnon. Votre premier message date cependant du mois de mai et la situation a peut-être évolué puisque vous semblez dire que votre compagnon est lucide sur son état et qu'il n'y a plus de "belles paroles". Vous parlez même de courtes périodes d'abstinence, des périodes heureuses pour vous !

Et si nous regardions déjà ce résultat comme étant dû, au moins en partie, à l'effet de votre présence bienveillante à ses côtés ? Le problème d'alcool de votre compagnon ne va pas se résoudre d'un coup et il y aura des hauts et des bas. Cependant il semble se battre et il est aidé. Il y a donc déjà des éléments favorables essentiels qui sont en place. A priori, de notre point de vue extérieur, il est "sur la bonne voie". Le fait qu'il ait de lui même pris l'initiative d'en parler à vos amis pour vous sortir de votre isolement sur cette question est tout à fait remarquable. Cela montre son désir de ne plus se laisser aller à des faux semblants mais aussi qu'il se bat avec vous et qu'il vous soutient à sa manière. J'ai l'impression qu'il y a une relation forte entre vous deux, en tout cas une relation qui fonctionne. C'est certainement un appui pour lui.

Alors que vous dire de plus alors que nous avons l'impression que vous faites déjà plutôt bien ? Cultiver une bonne relation entre vous malgré cette maladie est difficile mais essentiel. Une chose importante est que vous puissiez vous faire confiance tous les deux pour "en parler", c'est-à-dire pour que chacun puisse parler de ses difficultés sans les reprocher à l'autre. Parlez aussi des réussites et des projets communs, parfois on les oublie un peu. Il n'y a pas que le "problème", il y a tout le reste autour !

Vous avez raison aussi d'avoir le souci de ne pas vous faire "de mal". Déjà, première chose, parlez-en ! Ici, à vos amis, à des tiers de confiance... Ensuite ayez vos espaces bien à vous où vous puissiez vous ressourcer. Enfin, c'est souvent plus difficile mais c'est structurant et bénéfique : ne le laissez pas franchir vos limites sans réagir. La sécurité des enfants, le respect de votre intégrité et de votre personne sont des limites auxquelles on pense spontanément mais chacun a les sienne propres. Il est en tout cas important que vous essayiez d'avoir conscience de ces moments où il franchit une limite mais où vous avez tendance finalement à l'excuser "parce qu'il est malade". Sa maladie est une chose, elle le concerne au premier chef, mais elle ne doit pas permettre de justifier tous ses mauvais comportements. Le "mal-être" que l'on ressent à côtoyer une personne alcoolo-dépendante vient souvent de cette tendance à trop justifier et pardonner les moments désagréables à l'aune de sa maladie. C'est un effet pervers de la bienveillance que l'on peut ressentir à l'égard de son conjoint alcoolo-dépendant. Or, il y a des personnes alcoolo-dépendantes qui sont parfaitement respectueuses des autres ou qui savent ne pas mettre en danger les autres. Donc faites attention à cela si ce n'est pas déjà le cas. Nous vous faisons confiance pour savoir marquer ces temps où il faut réagir et ne pas le laisser faire. Essayez de le faire d'une manière où vous vous faites entendre sans pour autant charger sa barque de plus de culpabilité. Pour vous y aider partez d'abord d'une description neutre des faits puis expliquez votre ressenti en employant le "je", expliquez-lui ce que vous attendez de lui et enfin éventuellement les conséquences que vous en tirez. Entamez une discussion sur cette base.

Et si nous avions un dernier message à vous faire passer cela serait celui-ci : quoiqu'il advienne faites-vous confiance.

Cordialement.

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