Moderateur - 01/03/2018 à 16h07

Bonjour In49,

Vous êtes effectivement dans une situation très difficile avec d'un côté des médecins impuissants et qui se renvoient la balle et de l'autre votre père qui se dégrade et ne veut pas être aidé.

Peut-être pouvez-vous essayer de faire se parler les médecins entre eux sur le cas de votre père et faire venir aussi un médecin chez vous pour qu'il parle à votre père sur place.

Nous avons mené l'enquête de notre côté et ce que je peux vous dire c'est que le CHRU d'Angers a à la fois une unité de prise en charge des addictions et un service de neurologie. Peut-être avez-vous déjà eu affaire à ces services ? En tout cas c'est une démarche que vous pouvez tenter : expliquer votre situation désespérée, les faire se parler entre eux pour voir ce qui peut être fait en coordination les uns avec les autres (un médecin isolé est peut-être impuissant mais en équipe c'est différent) et leur demander d'intervenir en rencontrant votre père plutôt que de vous aiguiller ailleurs.

Voici un lien vers la fiche du service d'addictologie du CHRU d'Angers : http://www.alcool-info-service.fr/Adresses-utiles/4115

La difficulté est la maladie neurologique de votre père qui rend sans doute encore plus difficile qu'il donne son consentement au soin ou du moins qu'il prenne la décision de se faire aider. Le médecin qui viendra lui parler devra essayer de le convaincre de la nécessité qu'il reçoive des soins mais aussi, dans le même temps, il pourra évaluer la situation quant au discernement qui reste à votre père. En l'absence de discernement il lui est possible, avec votre complicité (courrier de demande circonstancié), de demander une hospitalisation contrainte.

Si votre père se sevrait il pourrait être pris en charge par un Centre de Soins de Suite et de Réadaptation (CSSR) sis à Candé. Vous pourriez peut-être les appeler pour vous renseigner. Il y a notamment des "ateliers mémoire" dans cet endroit. C'est un centre où votre père pourrait peut-être récupérer un peu de ses facultés cognitives.

Voici un lien vers la fiche de ce CSSR : http://www.alcool-info-service.fr/Adresses-utiles/101282

Votre père est probablement totalement terrorisé par la simple idée de manquer d'alcool. Comme vous l'avez repéré il ne pense qu'à son vin. C'est vrai qu'il pourrait en mourir s'il en manquait. Cela peut largement motiver tous ses refus d'être aidé. C'est la raison pour laquelle le point délicat est de réussir à le rassurer tout en lui exposant pourquoi il est indispensable qu'il se fasse soigner.
C'est ce que peut essayer de faire un médecin mais aussi parfois des bénévoles des associations d'Anciens Buveurs. En effet certains acceptent de partir à la rencontre de la personne alcoolique. Prenez contact avec les associations locales, qui peuvent être Alcooliques Anonymes, Vie Libre, Alcool Assistance, la Croix Bleue ou autre. Recherchez leurs sites sur internet ou renseignez-vous auprès du centre d'addictologie du CHRU qui les connaît peut-être.

Les alcooliques abstinents sont passés par ces états de terreur que connaît votre père et pourront en témoigner auprès de lui et lui montrer qu'ils s'en sortis. Cela ne se fera peut-être pas en une seule fois mais à force un lien pourra se créer, qui l'aidera peut-être à trouver le courage d'essayer de se faire aider. Et, au cas où il serait plus brutalement hospitalisé, ces bénévoles peuvent également l'accompagner ou le visiter pour, de même, le rassurer et l'encourager.

Votre appel au secours montre que vous avez vous aussi besoin d'aide. Le reste de votre famille sans doute aussi. Ces aides existent et vous permettront de poser les choses, de prendre du recul pour mieux supporter la situation et envisager de nouvelles pistes d'aide pour votre père. Cela peut être un soulagement pour tous : votre mari, votre fille, vous-même...
A Angers vous pouvez vous adresser au CSAPA (Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie) suivant : http://www.alcool-info-service.fr/Adresses-utiles/1467
Vous pouvez prendre contact également avec l'association nationale pour l'entourage des personnes alcooliques qui s'appelle Al-Anon : http://al-anon-alateen.fr/
Les groupes de parole de cette association pourront vous montrer que vous n'êtes pas seule dans cette situation. Vous serez au sein d'un groupe solidaire avec vous et qui vous comprend. Cela fait une grande différence aussi.

Nous vous souhaitons de trouver toutes les ressources et aides nécessaires pour aider votre père et pour trouver de votre côté un soulagement qui vous permette de vous sentir moins seule et mieux soutenue.

Bien cordialement,

le modérateur.