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Je perd tout espoir pour ma grand mère..

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Bonjour à tous,j'ai 17ans et je suis très proche de ma grand mère paternelle. Pour que vous compreniez mieux, je poste ici dans l'espoir de trouver du soutien et quelques réponses.

Voilà, ma grand mère âgée de 74ans a toute sa vie beaucoup fumé et depuis une dizaine d'années, elle boit beaucoup d'alcool quotidiennement (1Litre de vin blanc/jour). Avec de nombreux antécédents cardiaques (opération du coeur en 2007, pontages,...) , je pense qu'elle ne peut plus se permettre de prendre ces risques.
Après un "mini" AVC en septembre 2016 et une hospitalisation de 10jours, elle avait stoppé net sa consommation d'alcool. J'étais très fier d'elle et j'étais très heureux, je me sentais comme "libéré d'un poids", en effet elle était souvent saoûle le soir et régulièrement, il fallait appeler les pompiers. J'étais donc beaucoup plus serein depuis qu'elle avait arrêté.

Malheureusement, après 3mois d'arrêt, ma mamie a replongé et s'est remis à boire "en cachette", ce que j'ai très vite remarqué. Je n'ose pas lui en parler, mais je suis très déçu et très en colère. J'ai perdu confiance en elle et je lui en veut énormément d'avoir cédé à ses démons. Depuis son arrêt, elle était beaucoup plus sereine, moins essoufflée et on pouvait discuter normalement , sans énervement, son visage avait retrouvé son éclat, moins rouge et moins gonflé. Je me sens totalement impuissant, je m'en veux (même si je sais que je n'y suis pour rien) et je ne sais pas quoi faire. Dois-je avoir recours au chantage? La communication ne marche pas, elle m'a souvent dit qu'elle "faisait comme elle veut et qu'il faut bien mourir de quelque chose". Je suis très triste.

Merci d'avoir lu.. si vous avez des conseils...

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2 réponses


Moderateur - 09/12/2016 à 11h04

Bonjour Jérémy,

Vous êtes en colère et inquiet de la rechute de votre grand-mère et c'est très humain. Vous pouvez cependant essayer de retourner la situation.

En effet et tout d'abord, l'alcoolisme est une maladie difficile à combattre et pour laquelle il y a souvent des rechutes. Comprenez que même sevré et abstinent, un alcoolique peut avoir envie d'alcool et céder à la tentation pour de multiples raisons. Il ne fait pas cela par gaîté de cœur ou pour ennuyer qui que ce soit. C'est "plus fort que lui", cela correspond à un manque personnel, à quelque chose que vient apporter l'alcool et qui semble manquer lorsqu'on ne boit plus. Cela peut être pour combler l'ennui, par manque affectif, par déprime, pour avoir envie de ressentir une chaleur interne, etc.

Les spécialistes des addictions ne considèrent pas la rechute comme un drame. C'est une déception, c'est sûr, mais c'est aussi un moment dont il peut être retiré des enseignements. Si on comprend pourquoi on a rechuté on est mieux armé pour arrêter la fois suivante parce qu'on connaît mieux son fonctionnement avec l'alcool. Si votre grand-mère reprend vite contact avec un centre de soins spécialisé, les professionnels l'aideront à comprendre ce qui s'est passé et à se refixer des objectifs. Nous sommes tous humains et c'est de nos erreurs que l'on apprend le mieux.

Mais pour que votre grand-mère puisse exprimer le souhait d'être aidée de nouveau, pour qu'elle puisse reconnaître sa rechute mais sans en déduire qu'elle n'y arrivera jamais, il est indispensable d'une part que vous en parliez avec elle, d'autre part que vous l'aidiez à ne pas se sentir coupable de ce qui se passe. Vous ne devez donc surtout pas avoir recours au chantage mais bien essayer de "normaliser" ce qui se passe pour elle. Bien sûr ne vous privez pas de dire votre déception puisque c'est ce que vous ressentez. Cependant montrez que vous la surmontez et que vous gardez espoir dans sa réussite parce que c'est son intérêt pour sa santé et que cela améliorera sa qualité de vie. Soulignez sa réussite aussi : elle a quand même pu arrêter plusieurs mois, ce qui prouve qu'elle peut le faire. Simplement certaines circonstances ont fait qu'à un moment donné cela a été de nouveau plus important pour elle de boire que de continuer à être abstinente.

Votre lien fort avec votre grand-mère, votre envie qu'elle s'en sorte mais aussi les réactions qui sont les vôtres à sa rechute montrent que vous avez besoin d'être mieux renseigné et orienté pour comprendre la maladie alcoolique et l'aide que vous pouvez lui apporter. Je vous recommande donc de prendre contact avec une Consultation jeunes consommateurs (CJC) proche de chez vous. Ces CJC sont aussi pour l'entourage des personnes dépendantes. Gratuitement vous pourrez y discuter de la dépendance de votre grand-mère et plus généralement de l'alcoolisme et de ce que vous pouvez faire pour elle. Les CJC ne proposent que quelques entretiens consécutifs pour "faire le point" sur une question qui vous préoccupe mais s'il s'avérait nécessaire de poursuivre il vous serait certainement proposé une orientation. Vous trouverez les coordonnées de la CJC la plus proche en utilisant notre rubrique "Adresses utiles" : http://www.alcool-info-service.fr/Adresses-utiles

Pour conclure ce n'est pas facile d'être proche d'une personne alcoolique, c'est certain. Reconnaître son problème, accepter de se faire aider, réussir son sevrage et tenir dans la durée dépend énormément de la personne concernée et l'entourage se sent impuissant. Pourtant ce n'est pas tout à fait vrai non plus. L'entourage joue un rôle essentiel dans l'envie de s'en sortir s'il sait soutenir la personne alcoolique, s'il l'aide à ne pas se sentir coupable de sa maladie et de ce qu'elle la conduit à faire, s'il sait aussi faire le lien vers les aides spécialisées ou les groupes de paroles lorsque c'est nécessaire.

Bon courage Jérémy, n'hésitez pas à raconter la suite ou à appeler notre ligne d'écoute pour en parler.

Cordialement,

le modérateur.

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