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En couple avec un dépendant

Par Dwell1

Bonjour à tous,
Voilà, je me lance. C'est la 1ère fois que j'écris sur un forum. Après avoir lu de nombreux témoignages, je me suis sentie beaucoup moins seule face à ce que je vivais. Cela fait 8 ans que je suis avec mon conjoint. J'ai 2 enfants, 1 fille de 10 ans de ma précédente union et une 2ème fille de 6 ans avec mon conjoint. Nous ne sommes pas mariés mais avons construit beaucoup de choses ensemble. Nous avons investi dans l'immobilier avant de rénover notre maison dans laquelle nous vivons depuis un peu plus de 2 ans. Je vous dis ça car vu de l'extérieur nous avons absolument tout pour être heureux. Nous avons tous les 2 une bonne situation, 2 enfants adorables et pourtant... Les gens n'imaginent pas ce que je vis au quotidien. Je vis dans la peur et le désespoir.

J'ai mis du temps avant de comprendre que mon conjoint avait un problème avec l'alcool. Pour tout vous dire pour moi il me semblait impossible qu'il tombe dans ce "piège". C'est quelqu’un de très intelligent, volontaire, qui tient plus que tout à sa liberté. Il a pour preuve arrêter de fumer du jour au lendemain quand il s'est rendu compte que le tabac était un manque de liberté. Lorsque nous avons commencé notre relation tout est allé très vite. Nous avions la trentaine, et comme pour rattraper le temps perdu, nous avons beaucoup profité. Je suis tombée enceinte très vite (au bout d'un de relation). Lorsque notre fille est née, il a découvert de façon assez brutale que sa mère était alcoolique et ce, depuis des années. J'ai eu cette impression que son monde s'écroulait. Il était très en colère contre elle. Son père avait caché la situation à ses enfants mais son frère s’en était rendu compte avant mon conjoint. Ca a été pour lui un véritable choc. Toutes ces fondations s'écroulaient. Comme s’il avait vécu toute sa jeunesse dans le mensonge. Pour moi c'est à ce moment-là qu'il a changé. Lui si tolérant auparavant est devenu désagréable avec sa maman, il ne la supportait plus. Il l'attaquait sur tout sauf sur son problème d'alcool. Car même si tout le monde savait, tout le monde faisait comme si il n'y avait rien car le peu de fois où ils ont essayé de lui faire admettre, elle niait, elle était dans un déni total.

Au début de notre relation, il ne buvait pas énormément. Je le voyais saoul après une soirée 2 fois par an en moyenne, ce qui était pour moi largement supportable. Il sortait peu avec ses amis pour boire un verre (1 fois par mois). A la maison il n'ouvrait une bouteille qu'à de rares occasions, pour accompagner un bon plat en général. Bref une consommation normale. Lorsque nous avons fait un locatif ensemble, quand notre fille avait 2 ans, son comportement a commencé à changer. Il allait au travail la journée et le soir il allait travailler dans la maison (peintures, parquet etc...). Le soir quand il rentrait il était super désagréable. il me reprochait tout le temps quelque chose : le repas n'est pas encore prêt, le ménage n'est pas fait etc Alors qu'à ce moment je gérais absolument tout, vu qu'il n'était pas présent à cause des travaux. Je prenais sur moi, en me disant qu'il cumulait bcp de travail... Et puis certains soirs, quand il rentrait il avait des propos incompréhensibles. On arrivait pas à tenir une conversation normale. D'autres soirs, il allait directement se coucher (trop fatigué). Il y a même une fois où il ne tenait pas debout et avait beaucoup de mal à se déshabiller sans tomber. J'ai commencé à réellement m'inquiéter. Je lui ai dit. Je lui ai même demandé d'aller consulter un médecin car je pensais qu'il avait un pb neurologique. Bref j'ai pensé à tout sauf à l'alcool. La situation de sa mère alcoolique et son père très gentil qui subissait la dépendance de sa femme m'avait convaincu que lui ne tomberait jamais dans ce piège.
Jusqu'au jour où... quelques mois plus tard je l'ai surpris tout à fait par hasard, caché au fond d'un parking en train de boire une bière de 50 cl alors qu'on sortait d'un repas bien arrosé. Mon monde s'est écroulé. J'ai compris à ce moment-là. Toutes les pièces du puzzle se sont mises en place. Depuis ce jour là je suis devenue une pro pour reconnaître quand il a bu ou pas. J'ai trouvé à de nombreuses reprises des bouteilles cachées. Depuis, il sort de plus en plus boire un coup avec ses copains, ses collègues etc. Bref il y a toujours une bonne excuse. Je suis comme vous passée par toutes les étapes : la colère, le contrôle, je l'ai menacé, culpabilisé etc Bref j'essayais par tous les moyens de le faire réagir. Mais non, rien, pour lui, il n'y a pas de pb...
J’ai réussi à un moment à lui faire comprendre que je ne lui interdisais pas de boire mais que le fait de boire en cachette était un comportement à risque. Je lui ai donc demandé 2 choses : arrêter de boire en cachette et ne plus jamais être dans un état second le soir à la maison. Ca r quand il a bu, comme bcp, il cherche l’embrouille, n’est pas patient, contredit tout le temps, ne supporte rien. Il s’en prend principalement à ma 1ère fille qui le vit très mal et à moi.
Et puis il y a 2 ans, sa maman est tombée très malade. Elle a fait une hépatite aigüe, autrement dit une cirrhose. Il a fallu qu’elle devienne abstinente si elle voulait s’en sortir. Et bien contre toute attente, et à la surprise de tout le monde, elle a réussi ! Pendant 1 an, plus une goutte d’alcool. On retrouvait la femme qu’elle était vraiment, intéressante, joyeuse, elle retrouvait goût à la vie. Malheureusement un après ils ont découvert un cancer de l’estomac qui s’est généralisé, en un mois elle est partie au ciel. Ca été un véritable choc pour toute la famille. Tous les sentiments se sont mélangés, la colère, la tristesse, la culpabilité de ne pas avoir réussi à la sauver à temps. Gros coup dur pour mon conjoint qui dès que les obsèques ont été terminé a pris une grosse cuite au point d’avoir des black out pour la 1ère fois de sa vie.
J’ai voulu le quitter, mais je n’ai pas réussi à m’y résoudre.
J'ai longtemps hésité : partir, rester. Je suis toujours dans l'attente du fameux déclic. Et puis la semaine dernière, j'ai eu de gros doutes sur sa consommation cachée. Je l’ai donc suivi, et je me suis aperçue que tous les matins il avait un rituel : avant d'aller au travail, il s'arrête dans un magasin, va ensuite se cacher dans une rue et boit une bière. Dès le matin !!! C'est son petit déjeuner ! Il ne mange pas le matin, donc la 1ère chose qu’il a dans son ventre c’est de l’alcool. Alors là ça été un choc de plus... Mais contre toute attente (je me suis surprise moi-même), je lui ai parlé calmement. Je lui ai dit que je savais ce qu’il faisait le matin avant d’aller travailler. Il était très en colère que j’ai pu le suivre (j’atteins sa liberté). Je lui ai dit que j’étais désolée de ça, que je comprenais sa colère, que ce n’était pas une vie. Je lui ai cependant rappelé que je n’aurais jamais fait ça si il n’y avait pas ce problème d’alcool. Je lui ai dit que je l’aimais, que je ne souhaitais pas le quitter (1ère fois que je ne le menace pas de partir). Je lui ai dit que lui seul pouvait changer les choses. Je l’ai ensuite laissé à ses réflexions. Pour la 1ère fois, j’ai décidé de prendre Ma vie en main et non essayer de contrôler la sienne. J’ai décidé de ne plus vivre en fonction de lui (comment va-t-il rentré ce soir ? Dans quel état ?). Je ne veux plus que l’alcool dicte ma vie. Donc je vais prendre soin de moi. J’ai fait 2 ulcères à l’estomac en l’espace de 6 mois. Stop ! Je vais aller voir une psy pour qu’elle m’aide à me recentrer sur moi. Et pour la suite, et bien nous verrons bien. Ma priorité aujourd’hui c’est mes enfants et moi. Si il arrive à prendre le train en route tant mieux, sinon j’aviserai et peut-être que je me dirai que je vaux mieux que cette vie là.
Malgré tout ce que j’ai pu écrire je peux au moins affirmer une chose : il y a énormément d’amour entre nous ? C’est ce qui m’a d’ailleurs toujours fait garder espoir.

Merci pour vos nombreux témoignages. C’est à la fois triste et réconfortant de voir que l’on n’est pas seule.

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1 réponse


Pourquoi - 04/04/2022 à 05h57

Bonjour Dwell
En lisant ton témoignage, j’ai cru que je l’avais écrit il y a quelques années.
Je suis dans la même situation mais la situation à évoluer.
Mon mari a pris conscience de la situation et tente de trouver une solution mais il y a des rechutes.
Je pense que ces plus problèmes remontent à 2009, un verre tous les soirs pour faire la cuisine, « ça me détend » me disait il. Puis, il y a commencé à se cacher après notre déménagement. Et les excuses de bricolage étaient les meilleures.
La peur au ventre en rentrant chaque soir du travail. Dans quel état sera t il ?
En 2018, après un week-end avec des amis, il avait dépassé l’ acceptable. Écroulé dans le canapé, il avait refusé une sortie en famille avec nos amis car trop bourré. Je lui ai annoncé que je le quitt ai. Nous avons fait garde alternée de la maison et des enfants contre un studio plus petit.
Il s’est repris en mains: consultation, méditation (très surprenant), ouverture d’ esprit, prise en charge de son alcoolisme …
6 mois après nos rétentions l aventure avec pleins de promesses
Mais les démons sont réapparus. Rien n’est acquis. Il suffit d’une grosse contrariété et c’est la chute.
Le mensonge et les dissimulations sont terrible.
Je vous souhaite beaucoup de courage

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