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Dégoût et incompréhension

Par Profil supprimé

Dégoût et incompréhension: Après 4 semaines de cure qui semblaient pourtant l’avoir fait avancer, après de longues conversations au téléphone, de belles promesses, ce soir c’est la douche froide.Le Téléphone a sonné, c’était lui. Appel quotidien du soir depuis son centre de cure. La voix est tremblante il peine à articuler et surtout il a le ok. Je connais trop cette voix. C’est la douche froide il a bu, il est ivre. Je lui demande où il est, au début il ment en me disant qu’il est toujours en cure puis il finit par avouer qu’il est sorti et rentrer chez lui. Quelle déception, à peine sorti le voilà déjà ivre. Il n’aura même pas tenu quelques heures. Et dire que demain matin il passe devant le juge pour une condamnation suite à conduite en état d’ivresse. Que je suis bête que je suis naïve d’y avoir cru. Comment est ce possible? Comment peux-t-on choisir de ravager sa vie et de gâcher son avenir de cette manière ? Comment peut-on dire pendant des semaines qu’on ne retouchera plus à une goutte d’alcool pour se jeter dessus à peine sorti de l’hôpital ? Je suis sous le choc, abasourdi.

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2 réponses


Moderateur - 05/04/2019 à 12h49

Bonjour Jennie,

Soyez la bienvenue dans nos forums.

Vous êtes déçue, le mot est faible, par ce qui vient de se passer. C'est normal et c'est à la hauteur des espoirs que vous mettiez dans cette cure aussi bien que de ses belles paroles. Si j'interviens ici c'est pour essayer de vous aider à prendre du recul et dans l'espoir que vous pourrez surmonter rapidement les sentiments que cela vous inspire. Car votre compagnon a toujours besoin de votre aide et peut-être plus que jamais.

Beaucoup de personnes dépendantes à l'alcool sont des être hypersensibles. Facilement sujets à des émotions vives, l'alcool est pour eux un régulateur de l'humeur, un anesthésiant bienvenu. Lorsqu'on est en outre devenu dépendant, l'idée même de ne plus boire "à tout jamais" peut être extrêmement angoissante. Cela est vécu comme un abîme, un défi qui paraît insurmontable.

Vous dites aussi qu'aujourd'hui "il passe devant le juge pour une condamnation suite à conduite en état d'ivresse". Il va donc devoir faire face à une sanction pour ses erreurs passées. Même sans boire, passer devant un juge c'est pour la plupart des personnes une épreuve particulièrement angoissante.

Alors, si la cure l'a certainement fait avancer et lui a donné espoir à lui aussi, il a dû faire face à une véritable "épreuve" et son vieux réflexe est revenu. Il a probablement paniqué, il a peut-être eu d'autres contrariétés que nous ignorons et, alors qu'il est très "jeune" dans son sevrage - 4 semaines c'est court - il a de nouveau pris la fuite vers ce qu'il connaissait le mieux et le rassurait peut-être le plus.

Après les espoirs qu'il a dû avoir il va être très difficile pour lui de surmonter son échec et d'y faire face. Cela peut le précipiter vers encore plus d'alcoolisation et c'est pour cela qu'il a besoin d'être remis sur les rails.

Les professionnels considèrent que la rechute n'est qu'un "incident" de parcours normal vers l'abstinence définitive. C'est un moment qui peut rester limité dans le temps et qui est riche d'enseignement pour l'alcoolique. Cela lui permet de toucher du doigt son mode de fonctionnement et les faiblesses qui le poussent vers l'alcool. Cela permet aussi d'établir ce qu'il n'a pas fait et qu'il aurait pu faire de différent juste avant de se précipiter vers l'alcool et qui aurait pu changer quelque chose.

Jennie nous sommes humains et nous commettons des erreurs. Ce sont de ces erreurs que l'on peut apprendre quelque chose à condition de ne pas nous fustiger et d'accepter notre perfectibilité. Je crois qu'il a besoin de vous pour être rassuré, pour que vous lui expliquiez que ce n'est qu'un épisode transitoire qui n'empêche pas qu'il recommence à arrêter rapidement. Tout le monde aurait aimé qu'il y arrive du premier coup mais ce n'est généralement pas ce qui se passe. Il a probablement besoin d'un regard qui puisse valoriser ses réussites (il a tout de même arrêté 4 semaines, il a fait une démarche pour se faire aider qui lui a apporté des choses, ...) et qui n'insiste pas sur cet échec mais au contraire qui le circonscrive à un épisode dans un parcours qui le conduira vers la réussite s'il ne baisse pas les bras.

Nous savons, à Alcool info service, que c'est une situation difficile à avaler pour vous. Aussi, n'hésitez pas à en parler. Ici ou auprès de l'un de nos écoutants en appelant notre ligne : 0 980 980 930 (anonyme, appel non surtaxé, 7j/7 de 8h à 2h).

Cordialement,

le modérateur.

Profil supprimé - 05/04/2019 à 22h22

Bonjour,

Merci pour votre réponse bienveillante. Elle m'apporte du réconfort et de l'apaisement. Mon conjoint ne cesse pas d'appeler depuis hier. Je suis trop en colère pour lui répondre, mais j'ai choisis de lui écrire une lettre d'encouragement et de soutien, avec des notes positives. Avec les années et les épreuves, je pense que notre patience ( en tant que conjoint) s'épuise. On devient agressif et je suis même parfois méchante avec lui. En passant par l'écriture je pense que cela permettra d'apaiser les tensions, et de lui envoyer les messages qu'il a besoin d’entendre.Encore merci.

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