Profil supprimé - 15/07/2015 à 22h59

Bonjour Claire,

J'ai 33 ans et depuis mes 16 ans je bois en excès. Depuis trois ans, je prends au sérieux mon problème d'alcool et j'ai essayé d'arrêter seule...sans succès...et en plus depuis ces trois ans, j'ai augmenté les prises d'alcool. Avant mars 2015, je buvais en moyenne deux à trois bouteilles de vin rouge deux fois par semaine.Et de plus en plus souvent seule.Et à chaque fois, je provoquais des catastrophes: j'ai trompé mon copain, dragué des amis et collègues, j'ai été ramené par les flics,on m' a volé mon porte-feuille, j'ai laissé deux fois mon sac dans le taxi etc etc.Et je ne vous raconte pas tout! Bref à chaque fois il se passait quelque-chose de très malheureux.Je savais qu'il ne fallait pas que je boive mais avant de rentrer chez moi, je passais par l'épicerie et je me disais que je m'arrêterais à deux verres.En fait, je redescendais à l'épicerie ( des fois en pyjama) et redescendais encore jusqu'à me retrouver dans mon lit ivre morte...Les matins étaient l'enfer même. je constatais mon visage ravagé et relatais les souvenrs douloureux. Alors pourquoi après toutes ces expériences, je ne pouvais pas m'arrêter??!Je suis allée à Bichat, au service alcoologie car on m 'a dit que c'était un des meilleurs de France. Et là, une psychiatre m'a conseillé l'hospitalisation.J'ai toute de suite accepté car j'étais très fatiguée.Elle m'a prescis du selincro en attendant l'hospitalisation. Ce médicament m 'a beaucoup aidé ( et continue);je m'arrêtais de boire naturellement la plupart du temps mais des fois je pouvais reconsommer énormément. La période d'hospitalisation a été déterminante.Je suis restée deux semaines et j'ai appris énormément de choses.Ce service est génial,le personnel attentionné, des aidants formidables et j'ai rencontré des personnes qui étaient dans le même cas que moi pour la première fois de ma vie. J'ai appris que j'étais malade et donc ce n'était pas ma faute...J'ai appris donc que je ne pouvais plus toucher au premier verre car je suis allergique...Maintenant je continue les réunions AA mais j'ai du mal à dire non au verre qu'on me propose quand je sors. j'en ai tellement peur que la plupart du temps, je ne le finis pas.Mais j'ai eu un dérapage il y a trois semaines et j'ai bu deux bouteilles. En ce moment je travaille sur comment refuser un verre et je limite mes sorties. L'abstinence est le bien le plus précieux que je n'ai jamais eu et je m'évertue à le garder. Donc, depuis mars, je renaîs.

Bien à vous,

Bluevelvet

Profil supprimé - 17/07/2015 à 08h15

Bonjour Bluevelvet,

Je vous remercie beaucoup pour votre témoignage.
Êtes-vous d'accord pour que nous échangions sur votre parcours par mail ? Ce serait peut-être plus pratique, plus confidentiel

Si vous ne souhaitez pas inscrire votre adresse mail ici, je peux vous donner la mienne et vous pouvez m'envoyer un émail pour me dire si vous êtes d'accord pour échanger.
Voici mon adresse mail: carpentierclaire1@gmail.com

Votre témoignage restera toujours anonyme.

D'avance je vous remercie .
Passez une bonne journée,
Claire

Profil supprimé - 30/07/2015 à 11h28

Bonjour,
Je viens vous proposer ma (modeste) contribution à l'élaboration de votre mémoire de fin d'études d'assistante sociale, sachant que mon histoire pourrait vous intéresser à plusieurs titres Je vais essayer de vous résumer l'essentiel... de ce que je suis.... :
- Tout d'abord, et cela est bien votre sujet d'étude, je suis devenue dépendante à l'alcool depuis quelques années, et je tente, avec plus ou moins de succès, de me libérer de ce poison qui détruit tout (prise en charge spécialisée, traitement médicamenteux et... surtout travail sur moi-même et ma (mes) souffrance(s) profondes)
- Une histoire familiale fort compliquée, que je commence tout juste, à bientôt 54 ans, à "digérer", accepter, renoncer (à ne jamais avoir eu une place d'enfant....), et c'est cela le plus dur ! L'alcool m'a autant soutenue que détruite dans cette quête (accompagnée par un psy)
- Et puis, si je suis si sensible à votre démarche, c'est que j'ai exercé la profession d'assistante sociale (pour réparer quoi...????) pendant 15 ans, en service de psychiatrie adulte d'un centre hospitalier.Je m'y suis d'abord épanouie, mais c'était sans compter avec mon perfectionnisme, qui me coûtera ma santé (psychique) et le recours (d'abord épisodique et temporaire) à l'alcool pour "y arriver"... C'est ainsi que, dans l'illusion de trouver mieux, je me suis reconvertie dans la profession de professeur des écoles, ... mais voilà, cela a été encore pire !
Je ne vais pas m'étendre davantage !
Si mon parcours vous intéresse, je suis prête à vous apporter ma contribution
A bientôt