Stel78, ton témoignage m'a fait quelque chose !

Comme toi je n'attends aucunes réponses/réactions d'autres internautes éventuels, en fait je crois que je voulais juste t'envoyer mon soutien par rapport à ton frère alcoolique et ce que ta famille a pu vivre.
Je n'ai jamais rien écrit sur des forums car je n'y vais pas mais aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon frère qui a 47 ans et que je ne vois plus depuis une quinzaine d'année. Il a été et doit être encore alcoolique...
Donc j'ai tapoté des choses sur l'alcoolisme et de fil en aiguille je suis tombé ici et ton témoignage a redonné fortement en moi puisque comme toi ma famille et moi même avons connu des phases de vie bien chargées et bien tristes.
Famille ordinaire dans banlieue calme et agréable du 78, sauf que mon père est parti quand j'avais 5 ans. Mes deux grands frères avaient respectivement 9 et 12 ans à ce moment là et ma mère a dû tout assumer seule à la maison.
Mon père était et est tjs cool et sympa mais aucune autorité, il a trompée ma mère , raison de la rupture. Apres cela il est allé à Paris où on le voyait les week end mais jamais vraiment présent, toujours à l'ouest, il vivait sa petite vie, ses copines, pas d'image masculine forte pour mes frères, bref une image d'un papa faible ce qui (entre autres) a causé une véritable blessure d'ego dans la peau de mon grand frère. (le plus grand).
Les années de mon enfance ne se sont pas trop mal passées bien que mon grand frère était chiant, se prenant pour le chef, emmerdant mon autre frère, a commencé à fumer du shit, rien foutre à l'école, être relou avec ma mère qui bien que criant beaucoup à la maison, avait son compte...il vivait comme un connard de frangin égoiste et pas sympa.
Quand j'avais 12 ans il a été avec une super nana, elle venait à la maison souvent, on l'appréciait tous beaucoup dans la famille et il a eu de la chance d'avoir une copine aussi gentille, mais ça a duré deux ans et terminé car il l'a quitté, devenant de plus en sombre, buvant de plus en plus (il avait alors 22 ans et moi 14)Les parents de cette fille ont même voulu aidé mon frère mais à cela, rien à faire car la descente a commencé sans que personne n'ai pu prévoir une suite qui serait terrible.
Mon autre frère et moi nous sommes beaucoup rapproché à ce moment là, lui entamant des études de médecine, moi en fin de collège/début du lycée. de mes 14 à 16 ans nous avons vécu un enfer à la maison avec la peur au ventre, chaque soir qu'il boive et soit violent comme il l'était devenu ! Ma pauvre maman en a bien chier et nous avec. Quand à mon père, très triste mais plus à la maison, famille éclatée, brisée et malheureuse.
Je passerais les détails sur toutes les soirées horribles que nous avons passé où j'ai eu peur, pour moi, pour mon frère, pour ma mère (il a vendu des appareils photos de collection de la famille pour acheter ses bouteilles, piquer les clés de voiture de ma mère, s'est battu une fois avec son petit frère donc de trois ans de mois que lui, j'ai assisté à cela et ne pourrait jamais l'oublié...)il mentait, trichait, emmerdait le monde...c'était devenu ni plus ni moins qu'un sinistre connard et à 15 ans je souhaitais sa mort plus que tout, il a fait des crises de delirium, pris des drogues, a été en HP, internements de force suite aux crises, la honte pour les voisins qu'on connaissait depuis des années, je n'invitais plus de copines à la maison, j'avais honte et peur tout le temps. A 15 ans et demi, mon autre frère est parti habité avec sa copine pas loin de chez nous et s'en ai voulu de cela mais il le fallait, ses études, etc..bref après de nombreuses discussions, on lui a dit avec ma mère qu'il fallait qu'il parte. Ma mère avait un nouveau copain, tellement génial en plus, le projet immédiat était de vendre la maison de mon enfance et de partir vivre avec mon beau père et ma mère. Mais le temps de mettre tout cela en place on a eu une année toutes les 2 seules avec mon frère alcoolique, ce qui a été très très dur. Si j'avais pu le tuer à ce moment là je l'aurais fait, je sais c'est dur de dire et de penser cela mais il nous a fait trop de mal et j'était terrifié à l'idée de rentrer chez moi en classe de seconde. Je passe les détails, mais des scènes pas cool, violentes se sont passées, il était timbré, malade, alcoolique, connard, égoiste, infecte...je le haïssais du plus profond de mon coeur. et cela n'est pas encore guéri au fond de moi aujou'dhui bien que j'y travaille. On a tout fait pour lui, discussions, psy, REV médicaux, aides diverses, ma grand mère aussi, bref, même si on avait pas la famille ricoré, je ne peux que me dire qu'il a été un enfant gâté, qui a abimé tous ses jouets et tous les gens autour de lui, jaloux de tout le monde, envieux, voleur, menteur, baratineur, une saloperie quoi, une punaise. Une fois chez mon père et sous l'emprise de l'alcool il a mis un couteau sous la gorge de mon père...quelle horreur quand je repense à tout ceci. Les visites des futurs acheteurs potentiels pour notre maison était glauques car il s'enfermait dans sa chambre avec la musique à fond, totalement bourré et foutant le bordel...On a réussi à la vendre et je me souviens avoir eu le sentiment de "gagner", je suis aller le voir et je lui dit du haut de mes 16 ans, "tu as perdu vieille merde et tu vas crevé seul dans ton coin", la haine au ventre mais avec derrière tout ça, le sentiment infiniment triste de la situation tragique qu'on vivait. L'amour était trop loin enfoui, et je pense encore aujourd'hui que, peu importe qui vous fait du mal, il faut fermer sa porte pour se protéger car sauve qui peut, sinon ces personnes vous font tomber avec elles et gravement. On a donc connu par la suite, des années très heureuses avec ma mère et mon beau père, je suis restée très proche de mon autre frère, mais les premières années qui ont suivi des évenements ont été quand même tendues dans le sens où (on n'avait pas donné notre adresse à mon grand frère ) on avait un véritable trauma et la peur qu'il débarque, qu'il nous trouve...mes parents et ma grand mère l'ont installe dans un apart à Bastille à Paris et comme un sale enfant gâté encore une fois, il a tout détruit, jamais récupéré la caution, détruit l'apart et s'est enfui à l'ile de Ré (lieu de notre enfance) pour ne plus jamais y bougé, par bribes et au fur et mesure des années j'ai appris qu'il avait des moments mieux, qu'une dame l'avait aidé, puis sdf, puis a nouveau en "centre" pour jeunes alcooliques, puis plein de mésaventures mais il est resté dans le coin entre l'Ile de Ré et La Rochelle.
Je passe et omets de nombreux détails mais aujourd'hui il a 47 ans, il y a un an une assistante sociale nous a contacté par email avec mon frère pour nous signalé qu'il était dans un état très critique...je ne suis pas prête à le revoir, et je ne pense qu'a mes parents qui ont vieilli. SI il mourait nous serons bien sur là pour son enterrement mais je ne veux plus jamais le revoir car trop de haine encore en lui nous a t-on dit, il est devenu un spectre, haineux et maladif, surement malheureuse à un point que l'on imagine pas mais nous avons tous une famille maintenant et plus jamais je ne le laisserai détruire à nouveau ma vie et celles des mes proches.
Voilà, la date de ton poste Stel78 date de 2019, je ne sais pas où tu en es aujourd'hui mais j'espère que tu es en paix car le pardon est le chemin à suivre bien que parfois très difficile. Il le faut, par pour eux mais pour nous, pour ne plus souffrir, pour accepter et passer au dessus de tout ça, je ne veux plus sauver qui que ce soit car cela n'existe pas, les destins sont parfois bien cruels mais il faut avancer, soigner ses blessures et laisser le mal loin de nous. Travaillons à connaitre la paix, le pardon, sans haine, sans noirceur mais avec amour et indulgence face au tragique de certaines vies humaines que nous ne contrôlons pas.
Bien à toi.