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Passer de l'autre coté de la rivière...

Par Profil supprimé

11 réponses


Profil supprimé - 17/09/2022 à 12h15

Suite des aventures.

Je vais tenter d'être synthétique autrement je risque le roman fleuve.

Résumé des 3 dernières semaines (approximativement).

5 jours sevrages, 1 rechutes, 4 jours, 2 rechutes, 5 jours, rechute, 7 jours aujourd'hui.

Avant le "7 jours" deuxième RDV avec le médecin (je n'arrive pas à féminiser la fonction), la docteure. Premier rendez-vous concret, soit remise en main du bilan sanguin, de l'echo du foie (globale finalement, soit reins, rate etc), il reste une dernière écho du foie.

Aucun soucis de santé, les valeurs sont dans les normes, aucun soucis niveau échographie. je remercie la génétique héritée, mais aussi je pense mes sessions sportives (4 fois par semaines) et une nutrition adaptée (malgré l'alcoolisme chronique, je fais attention, je prends aussi des omega 3 de très bonnes qualités, du zinc-magnésium, du Peptan, soit du collagène/glycine).

Puis, un début de traitement. J'ai failli sortir sans traitement, mais en discutant avec elle, j'ai souhaité m'appuyer sur ce qu'elle me proposait soit de l'Acamprosat (2 x 3/jours), et du Naltexone (1 à l'envie, donc pour moi en ce moment vers les 18/19h et tous les jours).

J'ai refusé les anxio, je ne les supporte pas. Aucun traitement de type antidépresseurs nécessaires. Non par caprices mais mon psychisme se porte bien, j'ai cette chance là.

Je ne suis pas du tout pro medoc mais ni affolé par eux. Il y a des abus des labos mais aussi un nombre incalculable de personnes qui ont une vie meilleure.

Modération, information sur les effets indésirables. Secondaires et échange avec la docteure qui m'a laissé le choix, et j'ai confiance en ses compétences.

Je me renseigne tout de même sur le web, sachant que les témoignages restent plus ou moins subjectifs, les études contradictoires.

D'une autre manière j'ai envoyé à mon corps des doses massives d'alcools (et j'en passe), je ne vais pas tergiverser sur des molécules non nocives sur un ou deux mois.

J'en suis à 7 jours. intervalles qui ne m'est pas arrivé depuis 10 ans je pense. Je n'ai pas été alcoolique pendant 10 ans, mais "boire un ou des verres" avec ce trou de 7 jours reste un exploit. Ceci paraît délirant non ? Mais non.

Ce qui est délirant est que depuis 30 ans je n'ai jamais offert à ce corps au moins 1 mois sans alcool. Ni même 3 ou 6 mois.

Reprenons.

J'ai un peu cogité sur le traitement. puis-je y arriver seul ? Sans l'Acamprosate par exemple ? juste le Naltrexone si des envies fulgurantes démarrent le soir ?

Puis j'ai choisi la sérénité ; je prends sur 1 mois ce protocole puis basta.

Résultat : donc au 7ème jour

J'oublie la fatigue de la rentrée des classes, levé plus tôt donc le corps avec une énergie en moins. J'ai quand même continué mon sport, mais en allégeant les seances. Faire le minimum du minimum.

Les premières prises : Effets secondaires standards, digestifs, légère diarrhée, nausées gérables, un peu mal au bide mais en soi rien d'insurmontable et handicapant.

Le cerveau un peu dans le gaz, qui plane. pas du tout désagréable car passant d'une vivacité que j'avais oublié à des moments de flottements eux aussi très agréables.

Retour des bouffées d'allégresses. une sensation solaire avec un sourire intérieur ce plusieurs fois et surtout le matin.

Les deux premiers jours, des montées d'envies intenses, qui s'atténuent assez rapidement pour être oubliées.

c'est tout le projet (que j'ai connu avec la coke) : on oublie la substance... et c'est après que l'on s'aperçoit de cet oubli. c'est très encourageant et plaisant comme sensation de liberté.

Les craintes profondes étaient l'arrivée du petit soir, vers 18h... c'est là et tout le temps là que j'ai vrillé. Pourtant inébranlable toute la journée et en 2 minutes basculer vers l'achat de bouteilles.

Donc angoisses. Puis j'ai compris que je devrais les adoucir ses angoisses, m'appuyant sur la synergie medoc-volonté-croyance (aux effets du medo et non d'un placebo). Mais la peur de ces "deux minutes" reste vive.

Par exemple le plus difficile pour moi était après une séance de sport (natation, salle, corde à sauter, muscu)... le cerveau s'emballait et toute mon énergie cérébrale était vouée à la question suivante "je bois ? je ne bois pas pas ? Et si je buvais ? Ricard ? Vin ? Vodka, après tout c'est cool l'alcool ! Ne pas boire ? Mais la soirée va être longue... alors qu'une bonne ivresse... allez, choisissons le flacon, bon du red bull sans sucre, mieux pour la santé"

Le soir j'ai mon Naltrexon comme béquille, je le prends directement après le sport. Avec certes un espoir qu'il fonctionne.

Mais passons aux effets.

Je pense, et j'en suis presque sûr que le couple Acamprosate/Nalterxone (ou l'un ou l'autre) atténue le craving. Il y a toujours ces va et viens mais je n'ai plus eu ces ruminations puissantes, ingérables.

Atténuées est le bon terme. Je craquais vraiment facilement (pendant 3 ans !) et là... l'intensité est affaiblie.

J'ai toujours cette appréhension de la rechute, enfin pas comme un échec mais comme une stratégie pourrie où l'alcool trouverait une solution pour se réinstaller (je sais c'est un peu irrationnel).

Parce que à chaque fois elle aura su devenir et redevenir une amie au pouvoir enchanteur, bienveillante à souhait.

Se produit avec ce traitement un terrain assez stable, et c'est suffisant. Il y a la présence de l'alcool mais faible, moins tourmentée.

Hier soir (6ème soir), spleen assez imprévisible, j'en ai jamais (parce que bourré peut-être). Je l'ai accepté et que disait-il ? Je veux une récompense. j'ai mis une heure à le comprendre

Mon cerveau voulais un truc à bouffer. j'ai pensé au 4ème épisode d'une série que j'aime, ce disponible le soir même... et aussitôt une bouffée de joie aura dissout ce spleen. Il est revenu.

Exemple : il y a sauna (top), et bien d'habitude je rumine sur l'alcool... hier mon cerveau souhaitait une récompense, et j'ai basculé d'un désir de sushi, au kebab, à la salade grecque. Et non plus de la vodka, au ricard, au pétillant.

Je peux le faire financièrement (quoique juste), mais je me suis abonné à Canal +, disposant aussi d'autres abonnement pour les enfants dans ce pack. Ca me coute deux soirées de beuverie par mois (donc en soi...). Je ne suis pas très télé, mais j'aime beaucoup Arte par exemple mais aussi le sport, les débats techniques sur le sport, C+ est parfait pour ça. Si j'en retire la partie Hanouna (gratuite et toxique) que je ne regarde pas de toute façon.

Le sport sur le petit écran permet de ne pas être vautré dans le canap, on peut bouger, lire aussi, jouer de la gratte.


Pour résumer ce traitement m'aide sur les phases de montées qui étaient hyper intenses, vers les 18h/21h (ensuite plus rien). Je peux souffler, j'espère que ça va continuer.

Mes nuits ne sont pas géniales mais reposantes tout de même, mais ça je connais depuis l'âge de 16 ans; on verra dans quelques mois je pense.

Beaucoup plus d'énergie cérébrale, d'envies de résoudre les choses, de projet... et de temps

Une soirée anniversaire était prévue ce soir, je n'irai pas, il est trop tôt pour me tester dans ce contexte.

J'en parle enfin tout autour de moi : zéro alcool.

Au départ je singeais une hépatite A (que j'ai déjà eue), puis ça m'agaçait d'entretenir un mensonge (un mensonge utile qui ne trahit ou manipule personne cela dit), tellement plus simple de gérer une vérité, moins consommateurs d'exceptions et de souvenirs.

Par contre je m'oblige à ne pas devenir un aigri antialcool, jugeant les autres.

Je ne bois plus parce que je ne sais plus gérer, point. Hors de question de diaboliser la substance, le choix des uns et des autres. Moi, je suis hors jeu.

S'extraire du jeu plutôt que diaboliser permet aussi d'éviter une forme de jugement implicite (alcool = de la merde, donc toi tu bois de la merde).

Dernière joie non négligeable. je retrouve une vivacité de gamin malicieux qui me semblait endormie et seulement accessible sous alcool...

Bon courage à toutes et à tous.

Profil supprimé - 10/10/2022 à 19h01

Holà à toutes et tous,

Me voilà à une quarantaine de jours, je ne compte plus vraiment. j'ai juste une application sur le smartphone que je regarde. En voyant le compteur c'est un grand sourire qui se manifeste car pour 40 jours ça ne c'est jamais produit de ma vie, même quand dans cette vie je n'étais que dans le "festif", festif toutes les semaines certes.

Je n'ai pas retenté, ni un verre, ni un contexte où boire est une évidence et ne pas boire une anomalie. Je suis plutôt dans l'évitement de ces soirées ou moments, car heureux avec moi-même ou ma compagne en intermitence (je suis en garde partagée, elle aussi), mes enfants, mon chez moi, ma salle de sport, plus relativement mon tafe qui reste très confortable. Mes livres, mon canap, ma guitare, mes BD, les balades avec mes garçons, mon télétravail, mon chat.

Les heures à ne rien faire, à boire (donc le soir) ont été remplacées par de la musique, de la cuisine, de la télé un peu, de la lecture, de la guitare (beaucoup), coté sport j'ai le même rythme.

Je n'ai jamais eu autant d'heures pour moi, puisque les précédentes, soit de 19h à 23h étaient réservées au vin au ricard ou vodka et à internet. J'ai 4 heures en plus par jours.

Je n'ai jamais autant progressé à la gratte que pendant ces 40 jours.

Il y a un fort questionnement d'amis surtout (pas de moi) : va t-il se lacher la prochaine fois ? Donc piccoler ? Il ne va pas se ranger parmi les chiants qui ne piccolent pas. Ca les interroge... J'ai dû répondre évasivement à la question "tu vas quand même un jours te lacher en soirée non ?"

Et du haut de ma posture : comment vais-je réagir lors de ses soirées ? La question est simple : il faudra être bourré, et ça je n'ai pas du tout envie. Non pas d'être bourré... c'est très agréable, mais d'être mal le lendemain.

Je n'ai pas peur d'un verre de champagne d'un bon vin, juste que j'ai plus envie de m'amuser sans, donc de viser le "sans", d'avoir du rien en alcool et ne plus croire qu'il y un chemin à droite, et un autre à gauche, donc emprunter l'un serait sacrifier l'autre.

C'est fatiguant cette histoire où je dois me questionner sur le "boire" ou ne pas "boire", à croire que derrière il y aura de l'ennui. Parce que faut pas se leurrer... voir les autres bourrés dont certains franchement, c'est un peu pathétique, il faut leur répondre. Déjà que bourré soi-même ça peut-être parfois génant, alors non bourré ? puis on peut se sentir piégé dans la peur de la maladresse...

Bon, mes journées sont autant belles que normales. Je ressens surtout un boost très évident sur la clarté mentale. je suis beaucoup plus précis, vifs, concentré aussi.

Le sommeil reste en dent de scie mais il a toujours été comme ça, puis il semandera plus de semaine pour être jugé. Les endormissements sont eux faciles, serein, très agréables, douillet.

Je m'amuse à passer entre les supermarchés, épiceries, etc en plein mois du vin, partout, à entrer même dans des boutiques assez classes de wiskey, vin, cognac, souvent magnifiques.

J'ai envie parfois de goûter, mais je crains l'alcool. Gouter tel single malt, tel vin ou champagne. Ceci dit la frustration est très très faible. Juste que je ne me vois plus acheter une bouteille entière, ça me semble énorme, trop.

Je me fixe une année, c'est l'objectif. Donc jusqu'à fin août 2023 (nous sommes en octobre 2022).

Autre sujet : les sensations corporelles, puis sexuelles commencent à s'afinner, plus. J'étais entrer dans une forme de neutralité, trop cérébrales (on compense par le cérébrale). S'installe petit à petit des "gains", c'est assez subtile pour comprendre aussi qu'il faudra du temps.

Suite plus tard...



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