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Médication anti alcool

Par Vaio

12 réponses


Vaio - 14/04/2021 à 01h15

Bonsoir à tous,

Avant de parler de moi, parlons de vous :


Pitouniou, tu peux vraiment être fière de toi d'avoir réussi à tout gérer, avec déjà 3 enfants. Et je suis heureuse de lire que tu es sobre et bien dans ta peau. Même s'il y a un "presque", c'est certainement ce "presque" qui t'amène à la vigilance. C'est ce "presque" que j'ai perdu au bout d'un moment quand j'ai arrêté de boire la première fois. Je me suis sentie sortie d'affaire, je me suis trompée. Je te garantis que ce "presque" restera gravé dans mon esprit quand j'aurai arrêté et que je serai tentée... je me dirais à chaque fois "tu y es presque, ne lâche pas".
Je comprends ce que tu exprimes par souffrance, il n'y a rien de pire que de voir son enfants souffrir, ça a tellement d'impact psychologiquement et les gens qui ne l'ont pas vécu ne peuvent pas le comprendre.
C'est ce que m'avait dit une psychiatre quand j'ai fait un burn-out perso très grave. J'avais du mal sur le fait que les gens (mes parents, ma soeur) me renvoient bouler dès que je parlais de cette période difficile pour moi, et des difficultés pour mon enfants : "Ils ne peuvent pas comprendre car ils ne l'ont pas vécu". En même temps, ils manquent sérieusement d'empathie et avec le recul, je me demande si eux n'étaient pas dans le déni de la situation de mon fils.
Bravo à toi, Pitouniou , et merci pour tes échanges.

Tygirl86, bienvenue, tu seras bien ici, tu peux te livrer pleinement, et ça aide beaucoup de se lâcher.
Je peux imaginer que ton monde se soit écroulé à la disparition de ton papa, et que tu projettes la même situation avec l'arrivée de ton enfant. C'est légitime parce que tu aimes ta poupette.
Et c'est super que tu ais arrêté de boire !
No soucy, les symptômes sont normaux, ils vont vite s'estomper et tu te sentiras mieux rapidement.
Est-ce qu'il y a un/e addictologue où tu habites ? Ca aide bien d'en consulter un/e. La mienne m'a bien expliqué les mécanismes de l'addiction, le pourquoi et le comment, que c'était une maladie et qu'il n'y avait aucune honte d'être atteinte de cette maladie. C'est clair que c'est encore mal perçu en France mais nous, on n'y est pour rien.
Est-ce qu'on reprocherait à quelqu'un d'avoir un cancer ?
Je connais bien la peur de manquer d'alcool en débauchant et de s'organiser de peur de souffrir du manque... Il est bien là le truc : La peur du manque. Moi aussi, je dois travailler dessus.
Dis toi bien que ce n'est pas de ta faute, c'est ton cerveau et la maladie. OK c'est notre cerveau mais il ne choisit pas vraiment les bonnes médications pour soigner d'autres problèmes.
Il y a des solutions, et nous allons les prendre.
Donne nous de tes nouvelles.

Olivier, merci pour ton soutien
J'ai visionné sur Youtube et je me suis bien retrouvé : la désinhibition ! Oh que oui je buvais pendant les soirées étudiantes pour me désinhiber des contraintes inculquées par mes parents... et mon cerveau y a pris goût et a compris le truc !
Je suis allée voir ton site et oh que oui encore, l'autodestruction ! Je pense l'avoir vécu ce we, je vais raconter par la suite.

Et maintenant pour moi (la vérité en face) :
Depuis que j'ai décidé d'arrêter de boire, ça a été compliqué pour moi.
Déjà d'avoir revu mon addictologue et d'en avoir parlé à mon médecin traitant, ça a fait ressurgir beaucoup de choses douloureuses en moi, surtout le pourquoi.
Le tout associé à d'autres complications (me rendre compte que dans un an, mon fils partira peut-être loin pour ces études / des problèmes de thyroïde laissant supposés un cancer et donc la crainte de mourir et ne plus être là pour mon fils / être trop dévouée à mon travail et prendre tout trop à cœur / me rendre compte que je suis seule / me rendre compte que je me détruis / me rendre compte que mon cerveau est plus fort que ma motivation / et plein d'autres choses) a fait que j'ai sombré.
Ma motivation d'arrêter de boire s'est échappée, et j'ai passé le we à boire comme si je voulais en profiter avant de quitter l'alcool, comme si je voulais encore vivre ces moments de... de je ne sais pas quoi en fait parce qu'au final, ça ne m'a rien apporté de bon. Très grosses difficultés à me lever le matin, gros efforts pour rester vaillante au travail et apte toute la journée, pas envie d'aller me coucher comme si je voulais arrêter le temps et ne pas passer à demain, peur de recommencer à avoir des idées noires qui s'immiscent sournoisement, peur de ne pas arriver à me soigner psychologiquement, me rendre compte que j'ai gâché tant d'années, peur aussi bizarrement de trouver la sérénité et le bonheur à 50 ans (ou peut-être de m'avouer que je peux être heureuse pour moi, pas que selon mon enfant)... je crois que j'ai vraiment beaucoup de choses à régler au niveau psychologique et tant que ce ne sera pas fait, je ne trouverai pas la sérénité.
Heureusement aujourd'hui je prends conscience de tout cela et je commence à voir le début du cheminement.
Je dois juste me faire confiance.
Tout est dit dans la dernière phrase.

Prenez bien soin de vous.

Pitouniou - 14/04/2021 à 17h27

Coucou à tous, Quelle belle lecture j'ai trouvé sur ton site Olivier! Merci je mets le lien
https://9133270b-0f8b-4060-a441-2...3f6ea591c7c842629e9f1b24fa36b0db.pdf
Tu as tellement raison quand tu dis qu'il faut soigner dépression et alcoolisme. Mais le piège auquel j'ai du faire face c'est que me croyant guérie de la dépression, je pensais que je gérerais mieux l'alcool. Oh que non, je me suis remise à boire des quantités phénoménales, la chance que j'ai eu c'est que ça n'a pas réactivé la dépression. J'ai eu donc l'impression de boire mais sans raison, c'est là où intervient l'aspect récompense, surtout quand les dégâts ne sont pas visibles (je peux boire énormément sans être saoule). En espérant que cette fois-ci mon abstinence sera plus longue. Enfin je me dis que chaque jour sans alcool est une victoire. Je n'ai pas la certitude que je ne boirais plus, je veux juste tenir le plus longtemps possible pour l'instant.
Vaio, pour reparler de la prématurité, je pense que l'entourage ne veut pas et ne peut pas s'attacher à un enfant qu'ils ne connaissent pas. Mes beaux-parents ont mis un an pour venir voir ma fille. Une de mes tantes m'a dit, lors de ses débuts de vie, qu'il valait mieux la laisser partir, comme si on avait le choix!!! Nous sommes seuls face à l'hôpital, face à la mort potentielle, face aux séquelles, face aux autres enfants. Et c'est long, tellement long, pour nous c'était deux ans d'hôpital plus un an à la maison avec sonde alimentaire et oxygénothérapie. Elle dormait scopée dans notre chambre pour qu'on surveille son niveau d'oxygène dans le sang. Et faire les soins, se transformer en infirmière... J'avais pas choisi ce métier. Je pourrais en parler pendant des heures de cette souffrance, mais je suis plus détachée heureusement. Grâce à des années de psychothérapie, grâce à la cohérence cardiaque et d'autres outils de relaxation. Je pense aussi grâce à l'âge. Je suis moins anxieuse en vieillissant, j'ai moins à perdre.
Chanel, bienvenue. Tu es déjà bien entourée, c'est chouette, il faut maintenant que tu sois prête. C'est bien d'en parler autour de toi, ça évite aussi que les récidives passent inaperçues...Le temps partiel c'est un petit peu un piège j'ai trouvé moi. Ca laisse beaucoup de temps libre pour la consommation et puis tu fais les choses à moitié. Bizarrement j'ai arrêté de boire en reprenant à temps plein, va savoir pourquoi. Je me suis juste dit que je pourrais pas assurer au boulot en buvant. D'ailleurs, je trouve que les vacances c'est souvent des moments où j'ai envie de boire (comme en ce moment).
Bon courage à tous et toutes

Olivier 54150 - 15/04/2021 à 13h53


Bonjour tous.
Bienvenue Chanel blunk
Sombrer puis arrêter puis reconsomer avec des quantités moindre... je trouve que c'est quand même un beau progrès. C'est un gain de maîtrise et c'est donc possible même si cela semble cahotique à vivre.

C'est seulement lorsque j'ai dû arrêté de boire que j'ai appris que l'alcoolisme était une maladie. Un grand soulagement de culpabilisation. Sevrage à l'hôpital, post cure et ne plus y toucher car ils disent, pas de "guérison" juste ne plus consommée.

Bon, j'ai fait ça. Plus une goutte depuis 1998, même pas un "mon chéri."
Addict, j'y suis toujours, canabis, achat compulsif, sexe, smartphone, nicotine, café...
J'entends encore ma maman me dire que j'étais un "insatisfait permanent" déjà enfant.
Je crois effectivement que ce déficit, ce détracage du système de récompense est inscrit en moi depuis toujours.
Thérapie, trouver pourquoi, oui ça m'a aidé, mais seulement aidé, c'est pas toujours la solution, le passé reste le passé, ce qu'on peut y changer c'est son interprétation c'est tout.

Ces dépendances ou addictions sont bien des maladies mais uniquement si celle-ci pose des problèmes. Les quantités, la régularité ne sont pas les critères. Le critère, c'est le mal-être généré par le produit.
L'alcool et toute les drogues peuvent agir comme un poison ou comme un médicament. Notamment pour les dépressions.
Des douleurs insupportable peuvent conduire au suicide, les opiacés sauve des vies.

Peut-on dire la même chose pour l'alcool ? Je ne sais pas mais l'envie de boire peut être si forte que celà peut ressembler à une condition de survie. Éviter coûte que coûte une angoisses trop hard, l'alcool fait des merveilles pour ça sur certaines personnes. Le truc est bien de déchiffrer ces angoisses pour lutter contre les addictions.

Alors bien sûr, les effets indésirables peuvent être terrible.
Mais maintenant, avec notre expérience on les connaît.

Ce sont bien des angoisses qui m'ont fait replonger, pas dans l'alcool, non, mais du tabac en 2005 (j'avais arrêté 6 mois) et du canabis en 2018 (j'avais arrêté 4 ans)
Rechute, faute, erreur ou soins et sauvegarde ? Pour moi, l'alcool est la dernière chose à prendre, trop de souffrance avec. mais comment et combien j'ai bu pour m'en rendre compte ?
Bénéfice ou destruction ? Tout est là.

Bon, stop, c'est assez brouillon comme ça. happy
Bon courage à tous.
Oliv

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