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Par Alcool Info Service

426 réponses


Profil supprimé - 29/08/2019 à 16h31

Bonjour,

Je bois depuis que j'ai 18 ans environ (j'ai 24 ans aujourd'hui), j'ai essayé de réduire ma consommation, de trouver des stratagèmes, avec un verre d'eau, que de la bière etc...

En fait, je parviens à vivre des périodes avec moins d'alcool, j'ai remplacé un petit peu ma consommation en fumant de la weed. Je sais que ce n'est pas du tout une solution à long terme.

Mais à chaque fois que je vais mal, je rechute. Je peux passer un mois sans boire, j'ai déjà testé, je ne ressens pas de manque physique, mais psychologique.

Je me sens mal et déprimée en ce moment alors je re-bois plus que de raison.

L'alcool m'a mis en danger plusieurs fois et même pire que ça (je suis une femme et je me suis déjà retrouvée en très mauvaise posture)

J'ai aussi eu un grave accident il y a pile un an où je me suis fracturée deux vertèbres, j'ai eu de la chance de ne pas être morte ou en fauteuil. Mais aujourd'hui je ne pourrait plus jamais faire certaines choses que je faisais avant.

Pourtant cela ne m'a pas calmer au contraire.
J'ai parfois envie de me tuer car je ne comprends pas ce que je fais sur Terre, j'envie mon ex qui est mort à cause de ses addictions et je ne passe pas à l'acte uniquement pour les gens qui m'aiment encore (et surtout ma mère).

J'ai honte de boire et j'ai peur d'aller me faire soigner car mon entourage me jugerait (ce qui est déjà le cas dans une moindre mesure) mon père est alcoolique par exemple et il ne s'est jamais fait soigner.

C'est un alcoolisme comme le mien, qui ne nous empêche pas de nous lever le matin et de faire de l'argent.
L'alcool ne me fais jamais vomir, ce qui fait que je n'ai aucune limite.

Les seuls effets que j'ai c'est une perte complète de mémoire systématique lorsque je bois trop.
Et généralement le matin, j'ai fais tellement d'horreur que mes amis ou mon copain m'en veulent énormément, alors je culpabilise.
Mon entourage disparaît et change au fil du temps à cause de cela, pourtant je ne supporte pas la solitude.

Je suis allée à l'hôpital pour me renseigner en addictologie mais ils ne m'ont jamais rappeler.
J'ai peur de me faire analyser car j' ai peur que l'on se rende compte que j'ai une maladie psychologique, du style borderline, car je redoute le jugement et de prendre des produits médicamenteux (auxquels je ne fais pas confiance)

Je me suis tournée vers le livre des AAA, mais je ne veux pas supprimer l'alcool complètement de ma vie, car ça me rendrais "à part" et je serais juger à chaque repas. De plus, je peux boire un verre de vin à un dîner sans aller plus loin.

Je suis très admirative de ces personnes qui parviennent à se guérir et j'aimerais un jour en faire partie. Le problème c'est que je ne parviens pas à me dire que je veux arrêter de boire pour moi, car je m'en fiche de moi, mais je veux le faire pour les autres. Et je sais que ce n'est pas la bonne motivation...

Je ne sais plus quoi faire.

Merci de me lire.

Profil supprimé - 29/08/2019 à 19h34

Bonjour Clara,
Je suis comme toi, une femme alcoolique sur la voie de la rédemption.
Je suis plus âgée, 37 ans, et mon addiction est plus récente (2 ans).
Souvent cette maladie va de paire avec une maladie, pour moi la dépression chronique dont je n'arrive pas à me défaire après un violent burn out (2 mois d'hospitalisation). Tu es consciente que tu as un souci. Pourquoi avoir peur de l'aide médicale ? Certes ça met en évidence nos faiblesses mais c'est un 1er pas vers la guérison ou la stabilisation. Sans ces béquilles, il est certain que je ne serais plus de ce monde.
Insiste pour une consultation chez un addictologue.
Sinon apparemment tes proches sont plus ou moins au courant de ton addiction ? Perso je ne bois que seule le soir, je suis célibataire et j'attends que les enfants soient au lit. Ça ne m'empêche pas de faire ma vie ni de bosser mais je ne veux plus que ça dicte une partie de ma vie.
Je pense aussi que si on est vraiment alcoolique, c'est très compliqué de revenir à une conso juste sociale. Après, pour boire seule, je vois qu'on peut très facilement consommer du sans alcool sans se faire questionner (On dit qu'on conduit, que l'alcool nous écoeure, ça passe sans aucune pression).

Je me suis fixée le 1er septembre pour tout arrêter. Cette échéance vient pour moi avec un certain soulagement. Je compte bien tenir mon engagement avec moi-même.

Bon courage à toi.

Profil supprimé - 02/09/2019 à 11h05

Bonjour Louloute,

C'est assez marrant je trouve car moi aussi j'ai décidée d'être abstinente au 1er septembre.
J'espère qu'on y arrivera toutes les deux.
Merci de m'avoir répondu.

Courage à toi.

Zozo94 - 12/10/2019 à 10h56

Bonjour,

Après avoir lu tous ces temoignages très courageux, et suite à une énième soirée où j'ai abusé sur ma consommation, je me lance.
J'ai 24 ans dans quelques jours, et je consomme de l'alcool depuis mes 16 ans. Au début, la consommation festive, même excessive, ne m'a pas tout de suite alertée, ni mon entourage. Au fur et à mesure des années, l'alcool a insidieusement pris une place de plus en plus importante dans ma vie, au point de parfois la rythmer, parfois de devenir une obsession. Avec l'alcool, quand on réalise qu'on est dépendant, il est déjà trop tard. En tout cas, ça a été mon cas. Lorsque j'ai réalisé, autour de mes 19 ans, j'ai pu analyser après coup et avec du recul mon comportement : des cuites tous les weekend, des consommations en semaine, des envies fréquentes de consommer, et surtout, ce qui me poursuit encore aujourd'hui, l'impossibilité de me limiter. Lorsque je bois un verre, si rien ne m'arrête, je continue avec le deuxième, le troisième, etc. Cela peut aller très loin. J'ai plusieurs fois eu des trous noirs, j'aurais pu me mettre en danger à plusieurs reprises si j'avais été seule. J'ai la plupart du temps "l'alcool joyeux", mais il m'est déjà arrivé d'avoir des accès de tristesses, de colère voire de violence.
Il m'arrive parfois de consommer seule, de cacher ma consommation.
J'ai plusieurs fois essayé de réduire ma consommation, voire d'arrêter purement et simplement, ce qui me semble être la solution dans mon cas. J'ai la chance d'avoir un entourage très proche (mère et amie) qui connait ce problème (mon père est alcoolique abstinent depuis plusieurs années, mais il n'est pas au courant pour moi) et qui me soutient. À 21 ans, j'ai été suivie plusieurs mois par un addictologue. Pendant ces mois je n'ai plus consommé, puis j'ai essayé d'apprendre à boire sainement. Comme toujours, lorsque j'ai essayé, ce produit insidieux a recommencé à prendre de la place, et les cuites à répétition m'ont ramené au point de départ aujourd'hui.

Si je participe à ce fil, c'est que j'ai décidé de devenir abstinente. Je ne me souviens plus de ma dernière soirée, jeudi soir, durant laquelle j'ai consommé 4 pintes et une demie bouteille de vin. Je viens de commencer l'année à l'université, et je fais face à d'immenses inquiétudes aujourd'hui. J'ai peur de tout rater, de ne pas savoir m'arrêter, et je cherche du soutien. J'ai aussi un peu peur du regard des gens face à ce problème.
J'ai repris rendez vous au même endroit qu'il y a 2 ans, mais je n'aurai des nouvelles que mardi prochain pour ma demande de rendez vous.
En attendant, j'avais besoin de me confier de tout cela, car même si mon entourage est présent, seules des personnes qui sont dans la même situation que moi peuvent comprendre ce que je ressens aujourd'hui. Cela fait deux jours que je ne suis pas sortie de chez moi, et même si je n'ai pas l'habitude de m'écouter ou de me plaindre, j'avoue que c'est aujourd'hui très difficile pour moi moralement, je ne sais plus quoi penser, quoi ressentir, qu'envisager. Je suis un peu perdue.

Si ce témoignage vous parle, je serai ravie d'échanger avec toute personne

Profil supprimé - 22/10/2019 à 18h23

Bonjour Zozo94,

Je me permets de te répondre car je me retrouve dans ce que tu dis, même si je suis un peu plus âgée que toi. J'ai 31 ans. Cela fait des années que je bois tous les jours, les soirs plus exactement et lors de soirées il m'arrive souvent de ne plus me contrôler. D'où les trous noirs et un sentiment d'énorme culpabilité le lendemain : "qu'est-ce que j'ai fait ? qu'est-ce que les autres vont penser de moi ? j'ai certainement été horribles et fait des choses regrettables." Le problème, c'est qu'il est trop tard et qu'on ne peut rien changer. Le problème, c'est qu'on se dit, "cette soirée m'a permis d'avoir un déclic, là j'arrête !" Et on recommence. Une fois je me suis même fracturé deux côtes et la lèvre inférieure et tombant sur un trottoir. Mais je n'ai pas arrêté pour autant.
Et le pire c'est d'avoir l'impression de porter un masque en permanence. La journée je travaille, je passe pour la fille sérieuse, sympathique, équilibrée. Le soir, c'est une autre partie de moi-même qui revient. Sans alcool, j'angoisse. J'ai été suivie il y a quelques années pour boulimie puis pour mon addiction à l'alcool. J'ai essayé le Révia, ça n'a pas fonctionné. La psychiatrie ne m'a vraiment aidée. En revanche, j'ai fait de la sophrologie et même si j'étais sceptique au début, cela m'a permis d'apprendre à gérer davantage mes émotions. Tu dis rester chez toi et ne pas sortir, je me permets de te dire que ce n'est peut-être pas la meilleure des solutions. Tu vas en effet tourner en rond, penser à l'alcool, angoisser. Et il faut voir des gens, c'est important. Essaie de te fixer des petits objectifs : aujourd'hui je vais au ciné et je bois moins que d'habitude. Par exemple hein.

Je viens de créer un compte sur ce site car cela fait des années que je souffre de cette putain d'addiction et que je me sens désespérée par le fait que je suis encore dépendante. Mais je ne veux pas baisser les bras pour autant. Ce weekend, j'ai encore fait une de ces soirées "no limit". Et je l'ai regretté le lendemain. J'ai rencontré des collègues, j'ai honte d'avoir été vue dans cet état d'euphorie alcoolisée. J'ai honte de moi.
ça fait du bien d'en parler.

Courage à toutes

Zozo94 - 23/10/2019 à 14h03

Bonjour Heliogab,

Je me retrouve moi aussi dans cette culpabilisation après les soirées beaucoup trop alcoolisées et les trous noirs le lendemain, le fameux "plus jamais ça" et les soirées qui recommencent parfois peu de temps après, et cette espèce de double facette : équilibrée, cool, sympa, souriante, bien dans ses basket en dehors de ces épisodes, mais qui est capable de se mettre dans des états pas possibles avec l'alcool. Lorsque j'en prends conscience j'ai l'impression de mentir aux autres et à moi-même.

Comme tu dis, il est trop tard lorsqu'on a fait ou refait la "bêtise", et il faut décider d'avancer même si c'est compliqué. Depuis mon message, je n'ai pas rebu d'alcool, ça fait donc 13 jours aujourd'hui. Je m'occupe tous les jours et ça va un peu mieux chaque jour, même si c'est parfois compliqué moralement.
Je pense que discuter avec des personnes qui sont dans notre situation peu vraiment permettre de nous soutenir, de nous écouter. En tout cas ca me fait du bien aussi d'en parler, et je pense que ça serait compliqué de tenir un début d'abstinence comme ça si je n'avais pas sauté le cap d'en discuter ici.
La dépendance reste, d'après ce que j'ai pu lire et après quelques échanges. C'est pour cela qu'il faut s'éloigner de l'alcool dans notre cas, et surtout en parler et essayer de trouver des solutions. Je n'avais jamais pensé à la sophrologie, je ne savais pas que cela pouvait aider dans ce cas.

Il ne faut plus que tu aies honte. Nous avons une dépendance, ce n'est pas une situation facile, mais ici on peut en parler sans avoir honte. Et si tu as été vue dans un certain état, dis toi que les gens ne vont pas retenir ça de toi, avec le temps les gens ont leur vie et ils oublient, et ils garderont une image positive de toi.

Bon courage et bonne semaine.

Profil supprimé - 25/10/2019 à 12h57

Bonjour Zozo94,

Merci pour ton message, ça me fait du bien. Je suis très admirative de tes 13 jours d'abstinence ! Je n'ai jamais réussi à tenir aussi longtemps. Surtout que cette semaine, mon copain était parti et quand je suis seule, je me lâche beaucoup trop.
Mais ton message m'a donné envie d'essayer ! Je vais essayer de diminuer fortement dans un premier temps.
Tu as raison, ça fait du bien d'en parler, ça permet de rompre l'isolement.
Courage à toi et encore bravo ! Continue ainsi !

Belle journée à toi

Profil supprimé - 25/10/2019 à 18h15

Bonjour Zozo et Heliogab,

Je constate que vous êtes en mesure de vous entraider et que cette entraide pourra être bénéfique à chacune d'entre-vous . Vous êtes jeunes toutes les deux et avez un but commun : vous libérer de l'alcool . Toi Zozo , tu en étais à 13 jours lors de ton dernier post ici et peut-être et je le souhaite de tout coeur, en es-tu à quinze aujourd'hui .
Je te déconseillerai fortement Heliogab de tenter de limiter ta consommation car si tu as constaté que l'alcool est pour toi un sérieux problème, sache que ce problème va aller en s'aggravant car l'alcoolisme est une maladie incurable, progressive et mortelle et que seule l'abstinence complète, un jour à la fois si besoin est , te permettra de vivre heureuse en évitant tout un tas de problèmes de tous ordres. Tu t'es inscrite ici mais je t'invite aussi à t'inscrire sur un forum AA où tu seras mieux entourée encore et où un programme de rétablissement te sera suggéré . L'union fait la force et c'est en fréquentant cette association d'anciens buveurs que j'ai réussi à me libérer de l'alcool après une première tentative de 3 mois qui s'est terminée par une rechute de 9 mois car j'avais repris le premier verre . Oui, c'est ce tout premier verre que nous alcooliques ne devons plus prendre pour quelle que raison que ce soit . Un jour à la fois, c'est jouable et ensemble, plus facile encore .

Bonne continuation à vous deux aussi qu'à celles et ceux qui nous liront .

salmiot1

Zozo94 - 25/10/2019 à 18h49

Bonjour heliogab

Merci à toi pour ces encouragements. Je suis contente si mes efforts peuvent aussi te motiver.
Comme tu dis, dans un premier temps, si ta consommation est quasi quotidienne, il vaut peut être mieux d'abord diminuer. Tu essaies d'estimer combien tu consommes chaque jour, et tu diminues d'un verre par exemple, puis la semaine suivante tu diminues de deux verres etc. Un verre c'est déjà une victoire. Un jour aussi. En se fixant des petits objectifs c'est plus simple et petit à petit tu pourras commencer une abstinence, un jour après l'autre.
Si ta consommation est plus importante lorsque ton copain est absent, peut etre que tu pourrais commencer cette diminution de consommation pendant ces moments plus compliqués ?
On a tous nos moments où on est plus faibles face à l'alcool. Dans mon cas, c'est soit dans une situation de stress (je me rends compte après coup que c'était le stress que j'essayais de gérer par l'alcool car sur le coup je me disais que tout allait bien) ou alors l'envie de décompresser, donc de faire la fête à l'excès si j'ai eu une période de pression ou un évènement stressant que j'ai dû gérer. Évidemment ce sont des excuses et je dédramatise ma consommation sur le coup ("oh ca va je peux m'autoriser ça, une soirée de temps en temps, un verre de plus ca ne fait rien", "aller profites en, tu ne vas pas bien profiter sinon" "promis après cette soirée d'excès j'arrête les bêtises"blunk
C'est dans ces moments de faiblesse qu'il faut que je combatte ces envies. Donc je dois rester très vigilente car ces moments se présenteront forcément toute ma vie !

Sinon, es tu suivie par un médecin qui pourrait te soutenir ? Ton entourage, ton copain est-il au courant de ta dépendance ?

Je te souhaite bon courage pour la semaine et si tu as besoin de soutien n'hésite pas à revenir sur le fil.

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