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Par RK_Satie

71 réponses


RK_Satie - 05/11/2021 à 11h55

Mes chères et chers lecteurs, lectrices, Lina11,

Je rebascule dans le mal. blunk J'ai cru pouvoir, mais je ne peux pas. Visiblement il faut que je constate que je suis incapable d'une vie avec alcool. Fort heureusement, sans conséquence néfaste pour l'instant et mon épouse et mes enfants m'épaulent fortement malgré ces quelques jours de dérapage. Il faut donc que je me reprenne en main car comme dit ailleurs, moi seul ai les clés de cette délivrance. Vous pourrez arguer que les psys et autres pourront m'aider. J'ai donné, sans succès. Je suis la, vous etes la.

Le point positif est que je sais pourquoi cette sortie de route: je ne supporte pas de voir des proches à l'hôpital et la c'est compliqué. J'encaisse mal le stress lié à la gestion familiale ou j'ai l'impression (fausse) d'être seul et la gestion professionnelle ou c'est le bordel mais c'est normal. Enfin j'ai besoin de temps pour moi. Sans boire, j'ai su le prendre, alors on recommence. Ce chemin est dur et parsemé d'embuches. Des fois j'aimerai être déconnecté de la vraie vie. J'adore maintenant le regard des gens quand ils te disent "ah mais c'est sans alcool?". Ils ne comprennent pas. La société entière ne comprends pas que c'est un poison.

Dans tout les cas, je ne m'arrête pas la et je vous souhaite le meilleur: la volonté. Je trébuche mais ne tombe pas.

Et vous autres, comment cela se passe t il?

Lyna11 - 07/11/2021 à 18h56

Bonjour Rk ,
Contente d'avoir eu de tes nouvelles, je sais désormais que tu n'es pas convaincu par l'approche "psy" donc aucun intérêt de t'en reparler...chacun a sa propre issue ou solution par rapport à ce poison, la bonne manière sera celle qui fera que tu te sentes apaisé...même s'il faut en tester plusieurs.
Je comprend tellement ce souhait de se déconnecter de la vraie vie...j'ai tellement ressenti ça avant...un travail avec des objectifs très stressants plus une pression de tout bien faire comme il faut dans tout ce que j'entreprends...bref...
Aujourd'hui c'est différent je me sens justement hyper connectée à la vraie vie aux vraies choses importantes..et pour autant très apaisée.
Un sentiment de clairvoyance dingue...bref je ne bois plus depuis dix mois.
Ta femme et tes enfants ont l'air hyper bienveillants avec toi et çà c'est probablement ce qui fera que tu finiras par y arriver Rk. Tu n'écris pas que tu ne veux pas arrêter tu écris que tu souhaites y arriver mais on sait tous à quel point le combat est dur ..nous n'avons pas le choix que d'être humble face à cette torture.
Je t'envoi tout le soutien d'une galérienne de l'alcool qui a fini par arrêter de râmer pour admirer le paysage et se laisser porter, en te souhaitant la même vue quand tu seras prêt.

RK_Satie - 08/11/2021 à 11h44

Merci Lyna11 pour ton retour.

La vraie vie ou la déconnexion, ce n'est effectivement pas facile à gérer et c'est plus facile à évacuer dans l'excès. Moi ce n'est ni le psy, ni les groupes. C'est le temps pour moi, la musique, le sport. On va s'envoyer des photos de paysages à admirer d'ici peu, ne t'inquiètes pas.

J'ai su arrêter deux fois plus d'un mois complètement, c'était des des coups d'essais, les prochaines fois seront meilleures sinon les bonnes. De toute façon, je pense que je n'ai pas le choix. blunk

Olivier 54150 - 09/11/2021 à 09h11

Bonjour RK Satie, bonjour tous.

J'ai lu votre fil avec grand intérêt.
Que de luttes, de courage, de remise en questions... Il n'y à pas d'autres façons de faire, je crois.
Vous manquez de temps, d'espace, de paix pour traverser cette océan intérieur qui vous mènera vers une non consommation heureuse.
Pas de conseils, de combines à vous offrir, juste mon expérience.

Pour moi, l'alcoolisme, les addictions était quelque chose de très loin de moi. Je buvais car c'était normal.
Faire la fête, se détendre, se réconforter, cela faisait partie de la vie, pour tous, sauf peut être ceux qui ne tenais pas l'alcool.

Désemparés par mes volumes consommé, j'ai consulté.
Lorsqu'un médecin m'a dit :
"pour vous ce sera un sevrage de dix jours à l'hôpital et cinq semaines de post cure et surtout ne plus jamais boire une goutte de votre vie"
Mes bras sont tombés.

Une épouse qui comptait sur moi, deux enfants en bas âge, des dettes à régler, un boulot où les arrêts maladie sont très mal vu... j'ai dis non, impossible.
Je voulais juste qu'il m'aide à gérer cette boulimie éthylique.

Pas d'alternative pour moi, sans d'autres solutions j'ai accepté. Je ne voulais plus rouler un œil fermé avec les enfants à l'arrière, faire attendre des heures ma femme le temps que je vide le compte pour faire vivre un débit de boisson...bref

Dix jours à l'hôpital pour le sevrage et constater d'éventuelles dégâts dans mon corps puis, direction les Alpes où j'ai appris tout les mécanisme de l'alcool, à 700km de mon foyer.
J'en ais bavé, physiquement et psychologiquement, je peux le dire.

C'était en 1998, j'avais 28 ans. Je n'ai jamais retouché une goutte d'alcool, malgré les déprimes et les coups durs qui on suivies du genre un fils dans le coma entre la vie et la mort plusieurs semaines.

Je me fiche du regard des autres, je sais ce qu'est l'alcool, je connais la bête.
Certains peuvent en boire, et par chance, moi non.
C'est une une révolution personnelle, une autre vie, pour rien n'y personne je ferais marche arrière.

Voilà voilà. C'est possible.

En s'y prenant assez tôt, avant que la dépendance soit trop inscrite, certains arrivent à se maîtriser, gérer leurs consommation abusive... Peut être vous aussi...mais... Un peu stressant, non ?

Dans tout les cas bravo pour ce parcours. Je vous invite aussi à relire vos post... et pourquoi pas le fil "jour J"

Bon courage
A bientôt
Olivier.

RK_Satie - 09/11/2021 à 10h51

Merci beaucoup Olivier pour ce retour d'expérience qui complète celui de Lyna11.

Au delà de vos encouragements respectifs, ils m'inspirent quelques commentaires qui me montrent que j'ai (fort heureusement) avancé sur la voie commune que nous cherchons.

Déjà, tu me parles de "non-consommation heureuse". Ce terme m'aurait fait rire il y a 6 mois, tant j'étais coincé dans ma tête. Aujourd'hui, à l'aune de deux "petits" (???) arrêts d'un peu plus d'un mois, je sais que je peux vivre une non-consommation heureuse, et que ce bonheur est transmissible à mon entourage. Maintenant, je peux dire que sais gérer les repas familiaux et amicaux sans alcool, et que c'est super. Et tout récemment, je sais que je ne sais pas reconsommer. Il fallait sans doute que j'échoue pour en être sur.

Ensuite, suis-je dépendant. Très certainement, même si mon principal soucis et je le lis souvent ici est de ne pas mettre les doigts dans la prise avec ce fameux premier verre. Au niveau sécurité physique et financière, j'ai su mettre des gardes fous qui font que j'ai très peu dérapé. Cet exemple ou tu parles de dormir d'un oeil avec les enfants derrière me fait cependant tristement sourire.

Alors, qu'est ce qu'il reste? Ecrire, et vivre. Lyna11, en fait le psy, c'est simplement qu'il ne me sert pas. Moi j'ai besoin d'écrire et vous me répondez et combien d'autres nous lisent. Oui Olivier, lire les autres fils, je l'ai fait. Bcp m'ont marqué, Barti, les TotemDeLespoir, nos amis canadiens que j'embrasse s'ils atterrissent par ici. Mais la je ne peux plus lire, plus être passif. Je dois tracer mon échec, ma demi victoire, et me sortir de la. Grace à vous, et grâce à moi.

Alors pourquoi je pète les plombs, je ne sais pas. Le savez vous maintenant de votre côté? De Jeudi soir à ce matin, je ne sais plus bien ce qu'il s'est passé. Si ce n'est qu'hier j'ai voulu lever le pied et que ce matin quelques nouvelles bouteilles étaient vides. Soirée adorable avec mon épouse car j'avais dessoulé, mais peu dormi de la nuit.

Changer de vie: non. J'aime bcp la phrase de Lyna11: changer son regard sur la vie. Je vais transformer bcp de "Ah merde fais chier faut que je m'en occupe" en "c'est pas grave". Etant (me considérant?) modélisant pour ma famille dans le sens ou tout le monde m'appelle pour les problèmes et les conseils, j'ai trop d'empathie. Maintenant ce n'est pas grave, je vais suivre le conseil d'une autre amie qui me disait "Devient égoïste, penses à toi". C'est en droite ligne avec les mots de mon épouse "Si tu n'es pas heureux, notre famille n'est pas heureuse".

Alors mes derniers mots seront pour vous remercier d'être heureux, et pour vous assurer que moi aussi j'aspire à ça. Toutes mes félicitations pour vos parcours, merci pour vos encouragements, sans vous nous ne sommes rien, nous n'avons pas de mémoire.

Je remercie également les modérateurs. On se fait une soirée Pulco?

Olivier 54150 - 10/11/2021 à 15h54

RK Satie

Merci pour ton retour.
Oui, changé de regard sur le vie est la clef.
C'est Franck Lopvet que j'aime beaucoup qui en parle le mieux... pour moi.

"Une non consommation heureuse" là aussi, de bien grands mots. Voir une personne qu'on apprécie devant son miroir, c'est déjà pas mal. happy

Pourquoi on pète les plombs ? ...je pense que tu parles de "craving" j'aime pas trop ce mot, mais pour décrire ces envies irrésistible en addictions, c'est celui là, ou besoin compulsif.

Prendre la décision, si tenir, prévoir, éviter, pensé à autre chose... déjà c'est pas facile. Mais alors les craving ça peux être violent et super dur à gérer.
Sans ça, les rechutes seraient divisé par dix, je pense.

C'est un peu comme un muscle, plus on passe à travers, moins c'est dur par la suite.
Mangé ou boire qqc peut suffire à l'évacuer, mais réfléchir, bien réagir dans ces moments est une autre histoire.

On peut les anticiper pour les éviter, changer ses habitudes, les situations, les lieux où on consommais, là aussi, facile à dire.
Trouver un truc à faire le temps que ça passe. Ils ne dure pas très longtemps en faite.
Trouver ce qui nous convient pour vite penser à autre chose.

Dans cette article que je viens de voir,
trois types de craving :

"le craving « hédoniste » ou de « récompense» (recherche d’une sensation agréable),
– le craving de « soulagement » (désir de soulager une tension),
– le craving « obsessionnel » qui monopolise les pensées d’une personne.
"http://www.clinique-du-chateau-du...jeure-du-processus-alcoolique/"

Mais qui l'a vécu sais très bien que la plupart du temps, c'est les trois en même temps.

Côté psy, j'ai eu plusieurs expériences.
L'affinité et primordial et pas toujours aisé à trouver. Une sorte de complicité doit pouvoir s'installer rapidement.

La meilleur thérapie pour moi est aussi l'écriture.
Deux façons : témoigné, comme ici.
Et évacué sans retenu, sans même relire et on brûle après.

Pour finir :
Pulco citron, un peu de sel et Perrier.
Attention ça mousse happy

Et pour ce refaire un santé : extracteur de jus... Voir Thierry Casanova.

Belle fin de journée
Oliv

Lyna11 - 12/11/2021 à 07h03

Bonjour Rk,

Une phrase m'interpelle "j'ai trop d'empathie" je me suis souvent fait la même réflexion, d'ailleurs tellement d'empathie que je peux me rendre plus malade que les gens qui devraient l'être blunk j'ai découvert cette année à force de recherches internet que j'étais Hypersensible comme 25% de la population...une chose est sûre pour moi et mon cerveau en marche forcée constante l'alcool était la seule bulle d'oxygène (avant bien sûr depuis j'en ai trouvé plein d'autres happy)Car une fois bien imbibée j'arrivais à arrêter de réfléchir voilà pourquoi je petais les plombs...voilà ce que je recherchais un débranchement de cerveau juste pour une fois être comme tous les autres...bon le bilan n'a jamais été fameux car arrivée dans cet état là j'étais intéressante pour personne et le lendemain ma phase de culpabilisation a son paroxysme.

Il ne s'agit que de piste mais ce sentiment d'avoir trouvé peut être libérateur alors au cas où blunk

RK_Satie - 25/11/2021 à 08h59

Bonjour à tout le monde et bonjour Lyna11,

Oui, ton analyse est juste et j'étais déjà arrivé à cette conclusion: débrancher le cerveau, arrêter de réfléchir.

Bon la ce n'est pas formidable de mon côté...

Passez une bonne journée et tachez de garder la pêche.

RK_Satie - 26/11/2021 à 09h40

Cheres lectrices et chers lecteurs,

Je suis dos au mur face à l'échec. Ayant cru pouvoir être raisonnable, je ne contrôle plus rien et ait perdu 3 jours. Black out complet sur 72h. Il n'y a donc qu'une solution, capituler. Ce n'est pas grave, c'est mieux. Bonjour Tourtel et Kombucha. Mon entourage tremble de peur, et à juste titre. Moi bientôt je tremblerai face au manque probablement. Donc, ce témoignage pour vous dire que j'ai vraiment raté, mais que l'histoire n'est pas finie, loin de la. Nous sommes fort(e)s et vous êtes fort(e)s. Bon courage à toutes et à tous. Nous en reparlerons bientôt. Il y a vraiment des journées de merde.

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