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Je souhaite arrêter mais je n'y arrive pas

Par Profil supprimé

38 réponses


Sophiiie88 - 02/04/2019 à 20h24

Bonsoir RanxX,

Si je peux me permettre de t'apporter mes conseils je te dirai :

-> Accepte l’hospitalisation que t'as proposé ton médecin !!

Tu dis toi même vouloir arrêter, tu n’es pas dans le déni et c’est déjà un grand pas, maintenant fonce ! C’est ton unique porte de sortie.

En cure tu auras (si besoin) un traitement médicamenteux et un soutien psychologique, des groupes de paroles, des ateliers pour apprendre « les trucs et astuces », prévenir les rechutes, etc....

Moi, ce sont mes parents qui m’ont mise en cure, alors je n'ai pas eu comme toi à me lancer, je comprends que ce ne soit pas évident cependant je peux te garantir qu’ils ont eu raison de me pousser et de ne pas me laisser le choix. Avec le recul, je n’ai aucun regret.

Le baclofène n'a été qu'une perte de temps, qu'un moyen supplémentaire de me shooter. Je faisais des tas de mélanges, c'était très dangereux et j'avais les neurones en compote !

Avant d’aller en cure je ne pouvais plus aller au travail non plus, j'étais donc comme toi en arrêt maladie et j'ai fait cette cure dans la foulée.

Ton employeur ne connaîtra pas le motif de ton arrêt. Au même titre qu’il ne sait pas si t’es arrêté pour une gastro ou une bronchite. Il ne faut vraiment pas que cela te freine dans ta démarche.

Préviens tes proches qui pourront "entendre" ta maladie et te soutenir, et pour justifier de ton absence auprès des autres tu peux évoquer une cure thermale ou simplement ne rien dire. Tu es souffrant. Point.

En tout cas tu es sur la bonne voie !

Au plaisir de te lire,
Sophie.

Profil supprimé - 05/04/2019 à 10h57

Merci Sophie pour ton message et tes conseils.

Moi je prends des 1/2 anxiolytiques tous les jours, parfois 1/2 somnifère pour "dormir" et effectivement avec la consommation d'alcool je sens que mon cerveau fonctionne totalement au ralenti, je ne supporte pas les bruits (très pratique pour un prof d'EPS!), je mets du temps à comprendre certaines choses et les pertes de mémoire sont terribles.
Je préfère toutefois continuer à travailler pour le moment, je m'en sens encore capable (mon arrêt n'a été que d'une semaine) et cela me maintient dans un rythme. Cela m'apporte une certaine fierté (important vu l'estime que j'ai de moi même en ce moment!!), une utilité sociale, mais c'est vraiment extrêmement difficile car en plus je travaille dans un collège classé Rep+ avec toutes les difficultés que cela implique. Un arrêt ou les vacances me pousse à la consommation...

Concernant la cure pour le moment deux choses me retiennent:

1) Je dois d’abord parler de mon problème d'alcool à ma copine, et ça, je n'y suis pas encore arrivé, j'attends de trouver le moment opportun (et surtout de trouver le courage de le faire)
2) Je suis pour le moment trop pessimiste pour y aller. J'ai l'impression que les rechutes sont trop fréquentes. L'alcool est partout et je n'ai que 34 ans... fêtes avec les copains, verre avec les collègues, resto... Réussir à dire non pour le restant de mes jours me parait inconcevable. Malgré tout le mal que me fait l'alcool, j'ai au fond de moi "peur" qu'il sorte totalement de ma vie.

En fait c'est un peu comme un démon qui nous habite et dont on arrive pas à se séparer. On a plus le contrôle et même si on prend conscience de tout cela, la partie est loin d'être gagnée.

Sophie comment vis-tu le contact avec l'alcool? (soirée, resto...) est-ce que c'est vraiment difficile au quotidien? Est-ce que tu ressens une attraction comme à l'époque où tu buvais ou est-ce que c'est quand même moins difficile? Est-ce que tu évites un maximum tous les contextes où tu pourrais être tentée?

Merci beaucoup pour ta réponse blunk
A+ happy

Sophiiie88 - 05/04/2019 à 12h36

Je t’en prie !

Pour ce qui est de ta copine, je ne peux pas trop me prononcer car ça dépend aussi du type de relation que vous entretenez ;
Est-ce que c’est une relation sérieuse et qui dure ?
A-t-elle des soupçons ? (a-t-elle constaté des cadavres de bouteilles, des bouteilles cachées etc...)
Quel est son rapport avec l’alcool ?
Est-ce qu’elle t’a déjà fait des réflexions ?
Etc…
Et si tu n’arrives pas à le lui dire peut être pourrais-tu lui écrire une lettre ?

Pour ce qui est des rechutes qui te paraissent fréquentes c’est peut-être parce qu’on voit plus facilement quelqu’un qui rechute que quelqu’un d’abstinent. Les gens abstinents restent discrets.

L’alcool est partout effectivement, les magasins, les terrasses, les affiches publicitaires, la télévision etc … Faut faire abstraction de tout ça, pense Perrier ! Pense Jus de fruit ! Imagine ces gens laids, gros et bouffies ! Imagine leurs gueules de bois le lendemain matin : trouve un intérêt instantané pour court-circuiter une éventuelle tentation.

Pour ce qui est des sorties type bar/pub/resto, anticipe bien la question « vous prendrez un apéritif ? » Prépare ta réponse. Ne laisse pas de place à l’ambiguïté. Ça doit être du tac au tac « Oui, un coca pour moi ! » dis-le avec dynamisme et enthousiasme, encore une fois si tu sors avec des gens qui tiennent à toi, ils n’auront que faire du contenu de ton verre tant que vous passez un moment agréable et puis tu peux aussi prendre tes distances le temps de te sentir assez fort.

Avoir peur que l’alcool sorte de ta vie est normal, c’est un peu comme ces relations amoureuses où tu sais pertinemment que tu devrais rompre parce que quelque chose cloche mais où tu restes quand même parce que c’est plus facile, la bouteille t’es familière, c’est ta béquille etc… oui mais non ! Si tu es décidé à arrêter et si tu as constaté que ta consommation avait des conséquences néfastes sur ta vie je te conseille de rompre une bonne fois pour toute. Comme en amour on a tendance à se rappeler des bons souvenirs mais l’astuce est de se souvenir des mauvais.

Et surtout ne te dis pas que tu ne boiras plus pour le restant de tes jours ! J’ai 30 ans et je préfère me dire un jour après l’autre sinon c’est un coup à péter un plomb et craquer, c’est normal, c’est humain, va dire à ma mère qu’elle ne pourra plus jamais manger de chocolat et elle va encore plus en dévorer !

En ce qui me concerne, je ne fais plus la fête comme tu dois encore la faire toi ce n’est pas que j’évite mais je suis tombée dans une petite routine pépère ; je vis en couple, j’ai un petit garçon, mes ami(e)s sont dans le même cas que moi et je t’avoue être devenue pantouflarde. Les soirées sont donc très rares, j’ai un cercle d’ami(e)s restreint et ils sont tous au courant ce qui facilite grandement la chose.

En famille (tous les dimanches), tout le monde boit devant moi. Parfois j’ai des coups de blues et je leur en veux mais le plus souvent ça m’est égal et puis je n’ai pas le droit de leur en vouloir

Dans tous les cas, moi, ce qui me retient c’est la peur. J’ai trop peur de retomber dans ce cauchemar. Les gueules de bois, les angoisses, cette esclavage, perte de liberté, gouffre financier, les kilos qui s’entassent, le visage bouffie, les pertes de mémoire etc…

Aujourd’hui ,certes c’est toujours difficile, je ne vais pas te mentir, pas un jour ne se passe sans que j’y pense MAIS le matin quand je me lève je suis fraiche, je suis au taquet, je me souviens de ce que j’ai fait la veille (notamment au travail), j’ai même l’impression d’avoir un cerveau surpuissant, et puis je prône une vie saine ; j’ai arrêté de fumer, je mange équilibré et parfois bio, je bouge, je bois au moins 1.5L d’eau (toujours avoir de l’eau sur soi !), j’ai perdu 30 kilos et je profite de ma vie SIMPLEMENT. Quand tu es sobre tu redécouvres tout un tas de petits plaisirs simples.

Essaye !
Sophie

Profil supprimé - 09/05/2019 à 13h19

Salut Sophie et salut à tous,

Cela fait longtemps que je n'ai pas écrit sur ce fil et j'ai ressenti aujourd'hui le besoin de le faire.
Tout d'abord merci pour tes conseils et tes témoignages Sophie, c'est motivant, car la plupart des retours que j'ai (que ce soit sur les forums mais également des médecins que je vois) ne sont pas encourageants. Le risque de rechute a l'air tellement fréquent que c'est à se demander si cela vaut le coup d'essayer de se sevrer!!

Les choses ont avancé de mon côté:

- Ma copine a découvert une canette de Chouffe vide dans l'armoire à pharmacie. Cela a donc été un élément déclencheur pour tout lui avouer (je crois qu'inconsciemment j'attendais que ce moment arrive, je n'en pouvais plus de lui cacher tout ça). Je lui ai expliqué dans un premier temps que j'étais alcoolo dépendant, mais que cela restait occasionnel et que je me prenais en main, puis dans un second temps (progressivement) je lui ai expliqué que je buvais quand même beaucoup, voire énormément, en cachette, quasiment tous les jours et que c'était une souffrance énorme. Elle m'a écouté calmement, elle a tout a fait compris que ce n'était pas du "mensonge" mais plutôt de la honte. Cela l'a évidemment rendu très triste mais elle me soutient totalement et veut tout faire pour m'aider. Je lui ai donc expliqué qu'elle n'avait rien à faire et que des professionnels sont là pour cela, et que c'est leur métier d'aider les gens malades comme vous et moi. Tout ce que je lui demande c'est de ne pas me juger, et de me laisser boire quelques verres de vin parfois les soirs, parce que j'en ai besoin tout simplement.

- J'ai décidé de contacter une association qui propose des traitements en ambulatoire. Je souhaite me sevrer au début de mes vacances d'été car je ne veux pas me faire arrêter 10 jours. Je veux essayer de finir mon année scolaire. Par contre j'ai peur, très peur, je ne sais pas comment si je vais arriver... l'époque des barbecues et des apéros quotidiens au soleil... Je suis censé partir 2 semaines en road trip au mois de Juillet avec des amis et je vais devoir leur dire que je ne vais pas venir (et donc, leur expliquer pourquoi....). Risque de rechute trop fort: on va faire la fête etc... C'est terrible parce que l'alcool m'empêche actuellement de vivre correctement, et en même temps je ne vois pas comment je vais vivre sans lui. En tout cas une chose est sure: il faut que j'essaie, je ne tiens plus physiquement et moralement... Je suis donc suivi par un infirmier spécialisé en addicto depuis 20 ans, je l'ai vu une fois et nous allons le rencontrer à deux avec ma copine lors du prochain rendez vous.

- J'ai rencontré un médecin qui a accepté de me prescrire du Selincro, en attendant mon sevrage de cet été. C'est un médicament qui est censé empêcher l'excès. J'en prends depuis 2 semaines et cela ne fonctionne pas trop sur moi: lorsque je commence à boire, l'envie de continuer sans s'arrêter est toujours présente... Je continue quand même le traitement, je pense que cela m'aide tout de même à me limiter, ne serait-ce qu'un petit peu.

Voilà, prochaines étapes pour moi donc:

- En parler à mes amis, je sais qu'ils me soutiendront, mais le problème c'est que je sais que certains ne comprendront pas pourquoi je ne prends pas "juste une petite bière et puis stop"... Il va falloir que je sois très fort à ce niveau là. Les gens (ma copine la première) ne comprennent pas pourquoi on a pas la VOLONTÉ de ne pas boire! "C'est comme se retenir de manger un fondant au chocolat". Le problème c'est que l'addiction à l'alcool ou a tout type de drogue EFFACE, SUPPRIME cette volonté, mais ça, c'est très difficile de le faire comprendre aux autres.

- Arriver à me préparer psychologiquement à un arrêt total, trouver des parades à toutes les tentations quotidiennes (bars, restos, apéros, barbeucs, soirées, superettes ouvertes jusqu'à 5h du matin qui jalonnent le trajet pour rentrer chez moi, Franprix à 200m de chez moi qui m'ouvre les bras tous les jours en direction du rayon alcool)

- Arriver à envisager VÉRITABLEMENT une vie sans alcool (de la maxi soirée au simple petit verre de Côte du Rhône avec mes parents...)


Bref, j'ai peur, très peur, mais je suis motivé.
Les choses avancent.


N'hésitez pas si vous avez des questions, des conseils, des remarques...
Partagez votre histoire aussi. Ça fait du bien de voir qu'on est pas seuls.

A+ et merci de m'avoir lu

Sophiiie88 - 10/05/2019 à 10h35

Bonjour RanX,

Je suis très heureuse d’avoir de tes nouvelles et je suis ravie de lire que tu as tout expliqué à ta copine et qu’elle est là pour te soutenir. Attention cependant ; quoi qu’il arrive n’oublie jamais que tu te soignes pour toi et pour personne d’autre !

En ce qui concerne tes amis qui ne comprennent pas que tu ne prennes pas « juste un p’tit verre ou une p’tit bière et puis stop », il va falloir leur faire entendre que l’addiction est une maladie et qu’il n’y a rien à comprendre, c’est comme ça ! On ne sait pas s’arrêter alors à quoi bon n’en prendre qu’une ? Comme disait un médecin que j’ai croisé en cure « un verre c’est trop, milles verres ce n’est pas assez ». Après ses paroles je me suis vue comme un puit sans fond et je me suis trouvée dégueulasse ! J’ai ressenti un profond dégout pour toutes ces bouteilles et moi-même (c’est sans doute ce qui explique que je bois beaucoup d’eau à présent).

Tu sembles attacher beaucoup d’importance à ces sorties avec tes amis, les barbeuc, road trip etc mais il n’y a pas 36 solutions ; soit tu es assez fort pour y participer avec une boisson « soft » à la main soit tu n’y vas pas. Même chose pour les bistros, les magasins (d’ailleurs pourquoi ne pas faire tes courses au drive, dans un 1er temps ? La tentation sera peut-être moindre derrière un écran ?).

Je suis également contente que tu envisages de te faire soigner, il faut absolument que tu ailles dans un établissement spécialisé, enfin, quand je dis qu’il faut absolument que tu y ailles, c’est simplement un conseil car ça fait partie du processus de guérison, on passe par plusieurs étapes et l’une d’entre elles est le deuil de l’alcool. Ce n’est pas évident, surtout quand on est jeune et que nos organes ne semblent pas trop amochés, on est tenté de se dire qu’on pourrait continuer encore un peu, profiter encore un peu, peut-être que les médecins se sont trompés ? … et c’est la rechute ! J’en ai fait 3 avant de me faire une raison. Effectivement je n’étais pas trop malade (à l’intérieur), mais ça commençait à se voir sur mon visage, j’étais comme une éponge qui sentait l’alcool par tous les pores de ma peau (dixit ma mère), ça commençait à parler au boulot, j’ai failli perdre mon permis, et je ne te parle même pas de ma vie sentimentale, bref, j’étais en train de saboter ma propre existence !

J’espère que mon message t’apportera du positif, et j’espère qu’il n’est pas trop moralisateur ce n’est pas le but ! Je te souhaite de poursuivre sur la bonne voie ! Tiens-nous/moi au courant, bise, Sophie.

Profil supprimé - 19/06/2019 à 11h24

Et voilà c'est parti,

Mon sevrage en ambulatoire dure 10 jours. J'en suis à J2 et pour le moment ça va, c'est pas facile les soirs (agitation, démangeaisons) mais le traitement me permet de supporter le manque. Des infirmiers passent 2 fois par jour pour me voir, faire un certain nombre de tests (pour obtenir le score de Cushman).. Je suis allé faire des courses et j'ai acheté des bières sans alcool... Je suis hyper motivé mais c'est pas facile, je ressens un vide et je suis bien conscient que ce qui va être le plus dur ce n'est pas le sevrage en lui même mais de tenir sur la durée.

En tout cas je sens que c'est le début d'une nouvelle vie, j'espère que je vais y arriver.
Et effectivement je te rejoins Sophiiie88... c'est inenvisageable d'essayer d'arrêter seul! Il existe des professionnels de santé qui sont là pour nous aider, alors arrêtons de nous cacher, d'avoir honte, il faut prendre son courage à deux mains et être fier de soi d'essayer de s'en sortir.

A bientôt, souhaitez moi bon courage ^^ et n'hésitez pas si vous avez besoin de conseils sur les structures qui existent.
A+

Aruak - 19/06/2019 à 13h37

Bonjour Ranxx, bonjour à tous,

J’ai suivi tout ce fil et je tiens tout d’abord à te féliciter pour ton courage et d’avoir su prendre les choses en main à temps. Bravo pour ton courage auprès de ta copine. Quand je l’ai annoncé à la mienne, j’avais à peu près 5 ans d’alcool en cachette dans les jambes (et 8 ou 9 au total sachant qu’on avait 7 ans de vie commune), je buvais du matin au réveil jusqu’au coucher et j’avais déjà fait beaucoup trop de mal... donc félicitations.

Je sens que ta plus grosse difficulté va être le “retour” à la société sans alcool et j’aimerais te rassurer de ce côté. Il y a deux choses que je me suis dit quand j’ai arrêté l’alcool.

La première c’est que je savais que j’allais perdre des “amis”. Les fameux “boaaaah tu vas quand même pas faire ton casse-pieds à pas boire. Allez, un petit coup!” Ceux-la n’ont probablement jamais été mes amis et m’auraient inéluctablement soit fait replonger, soit stigmatisé et écarté pour la simple raison que j’ai décidé de ne plus boire d’alcool.

La deuxième c’est qu’en fait je me rends compte que ne pas boire d’alcool ne change absolument rien à ma soirée. Je fais les mêmes choses que quand je buvais (plus adroitement et en parlant moins fort :’D ), je raconte exactement les mêmes bêtises (sauf que j’ai conscience de ne pas être drôle du tout :P ) mais surtout et aussi je suis très lucide, je peux aider à la cuisine (j’adore), parler de vrais sujets, m’amuser.

Personne ne s’interesse vraiment à ce qu’il y a dans ton verre (sauf le fameux “boahhhh allez une petite gorgée”), c’est un barrage que je me mettais tout seul parce que je suis hypersensible, émotif et timide en me disant que sans l’alcool la journée, l’apres Midi et la soirée seraient tout simplement invivables.

Après, on commence à développer des techniques. Au début je t’avoue que l’idee de dire ouvertement que je ne buvais plus et devoir éventuellement expliquer pourquoi me rendait malade. En France, l’alcool est omniprésent (parfois du petit déjeuner jusqu’au dîner) mais étrangement l’alcoolique est un déchet de duquel on pense souvent du mal et que l’on se permet de juger. Alors au début on sort des excuses bidon mais qui permettent d’eviter l’insistance des gens tout en esquivant le verre (médicament, malade, je prends l’avion demain matin, n’importequoi...)

Et puis ensuite, au bout d’un moment, certains arrivent à s’accepter (ce n’est pas encore mon cas mais j’y travaille) et à dire d’un ton calme et respectueux qu’ils ont un problème avec l’alcool et qu’ils ne boivent donc plus. Personne n’insiste et le déclarant gagne même beaucoup de respect de la part de ses interlocuteurs parce qu’on en parle peu mais tout le monde sait à quel point l’alcoolisme est une belle saleté...

Enfin, je t’avoue également qu’aujourd’hui, les seuls qui savent que je suis alcoolique abstinent sont ma compagne et mère de ma fille et ma famille très proche. Je n’ai osé en parler encore à personne d’autre mais je n’en ressens pas le besoin. Au final, dis toi que ça ne concerne que toi et que si tu es invité à un barbeuc (et ouais l’ete arrive), a un road trip ou à un rooftop, tes choix de boisson ne concernent que toi et que tu n’as pas à te justifier.

Enfin, un message d’encouragement pour toi. Tu es sur la bonne voie, ne lâche rien !!!

Amicalement,
aruak

Profil supprimé - 20/06/2019 à 08h09

Bonjour à tous,

J'ai beaucoup apprécié ton partage Aruak ainsi que tous les autres que je découvre ce matin .
Je suis venu pour encourager RanxX qui débute une cure en ambulatoire . Cette cure en ambulatoire est importante pour te sevrer mais plus importante encore est la suite que tu réserveras à cette cure pour consolider ton abstinence .
Premièrement , je n'achèterais pas de bières sans alcool car malgré tout il y a un faible pourcentage d'alcool dans ces breuvages qui rappellent les bières que nous buvions : bouteilles , belles étiquettes , la mousse ... et pourquoi pas le verre spécial . Non je crois qu'il faut se contenter de jus de fruits et d'eaux ; il y en a d'excellents . Ne plus faire semblant de boire de l'alcool mais afficher sa décision de ne plus toucher aux boissons alcoolisées .
Et je suis étonné que vous ne parliez pas des associations d'anciens buveurs que je fréquente depuis longtemps pour ne pas oublier d'où je viens . Je suis devenu abstinent après 20 ans de consommation avec AA et je tiens à être reconnaissant à ce Mouvement Pour conserver ce que j'ai reçu , je dois le rendre m'a-t-on suggéré . C'est ce que je fais journellement et cela me permet de traverser toutes les situations pénibles de ma vie sans avoir la moindre pensée envers l'alcool. Je suis sur un forum AA ouvert jour et nuit , tous les jours de la semaine où nous nous entraidons comme cela se passe ici . Celles et ceux qui sont assidus ont bien plus de chance de se libérer complètement de l'alcool que celles et ceux qui se contentent d'une cure . Un suivi médical est important mais se retrouver régulièrement parmi les siens l'est tout autant .
Peut-être vous aussi aurez-vous envie de passer de l'ombre à la lumière ? Le thème du jour est de ne jamais s'avouer vaincu et de toujours remettre son ouvrage sur le métier . Capituler devant l'alcool est pour moi ce qui m'a permis de déposer les armes et de vivre heureux sans alcool , quelles que soient les circonstances.
Belle journée à vous sans alcool

salmiot1

Profil supprimé - 20/06/2019 à 10h21

Bonsoir Ranxx et bravo d'avoir pris la décision. La cure en soi (j'en ai déjà fait, mais seulement en hôpital), c'est relativement confortable, parce qu'on est entouré. C'est après, quand on est lâché dans le "monde" que c'est très difficile. J'avais essayé la bière sans alcool, je crois que ce n'est pas une bonne idée, d'abord, comme le dit Salmiot1, parce qu'il y a quand même un peu d'alcool dedans, ensuite parce que cela maintient le goût pour le produit et risque de faciliter une rechute.
Pour ma part, sur les conseils de Salmiot1, je ne suis pas intervenue beaucoup car je me suis inscrite à un forum AA où je partage tous les jours, sur le principe de tenir abstinent 24 heures à la fois... Cela aide beaucoup, même si je ne suis pas encore arrivée à tenir 24heures. Merci à toi Salmiot1. Bon courage à tous et à bientôt...
Anneuf55

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